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Les icônes du retour

Les icônes du retour
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Source : Al-Akhbar, traduit par AlAhed

«Israël» ne se lasse pas de répéter la même expérience d'occupation. C'est la stupidité, ou la tyrannie des despotes qui mettent en valeur, qu’il le sache ou non, les icônes populaires qui occupent une large place dans la consience collective palestinienne. Les détails de cette histoire ont été tracés par les tireurs d'élite de l'armée ennemie lors des «grandes marches du retour» alors que les héros de cette histoire étaient un groupe de simples citoyens qui ont participé le 30 mars 2018 à la marche pour revendiquer leur droit historique de retourner en Palestine, avant que les balles ne les transforment en symboles et en icônes éternelles, vivantes ... et résistantes.

«Sniper» d'un autre genre

«Yasser lui-même ne s'attendait pas à ce que sa fin soit aussi rapide. C'est vrai qu’il s'attendait à avoir un jour une telle fin, mais il avait encore beaucoup de taches à réaliser», a commenté l'un des amis proches du martyr Yasser Murtaja. Dès le premier jour des «marches du retour», Murtaja n'a pas quitté le terrain : il observait l'espace devant lui et prenait en photos les victimes des tireurs d'élite. Il avait passé ses 30 ans à Gaza, la ville qu’il n’a jamais quittée. Depuis le début de sa carrière, il a su capter les plus belles images de Gaza reflétant son caractère optimiste. Un homme souriant, comme le décrivent ses collègues journalistes, il l'est l'un des rares photographes à ne prendre que des photos avec des visages souriants et à publier des scènes souriantes et surprenantes à la fois.

Les icônes du retour

À Shoujaiya, détruite après la guerre de 2014, c’est là-bas qu’il a consigné son témoignage dans un documentaire intitulé «Shoujaiya, la survivante», dont l’histoire parle de la jeune fille Bissan, qu’il a pu sauver des ruines et avec qui, il a noué des relations étroites. Ils étaient devenus des amis proches, c’était son seul ami qui l’accompagnait et la soutenait tout au long du parcours de son traitement physique et psychologique après le martyre de sa famille.

Ce jeune homme ambitieux, qui était le fondateur de la compagnie «Eye Media», était le premier photographe de Gaza à posséder un avion télécommandé munie d'une caméra. Les habitants de la bande, qui n’avaient jamais vu leur terre depuis une fenêtre d’’avion ou un gratte-ciel, ont pu enfin la voir, mais sans savoir, c’était lui qui prenait les photos du ciel. Murtaja a été blessé le 4 avril 2018, malgré les prières pour son prompt rétablissement, le soir même, il est décédé, devenant ainsi le premier journaliste martyr dans cette grande marche.

Brevet d'enfance

L'image de l'enfant Mohammad Ayyash a suscité la curiosité de diverses agences internationales. Ayash, âgé de moins de neuf ans, a déposé un brevet en tentant de vaincre le gaz lacrymogène lancé par l'armée israélienne sur les manifestants, après avoir appris de son père blessé lors du premier soulèvement palestinien (1989) que l'oignon était la meilleure solution pour atténuer l'impact du Gaz. Bien que le «masque à oignon» ne soit qu'un bulbe d'oignon prélevé dans l'un des champs agricoles et recouvert d'un masque médical, l'enfant est devenu une icône emblématique des réseaux sociaux, ainsi que de la presse arabe et internationale. Son portrait, pris par le journaliste Oussama Kahlout, a été diffusé dans divers médias et instances nationales.

Les icônes du retour

«Le masque à l'oignon» a été enregistré comme l'une des scènes les plus créatives, innocentes et stimulantes, un des équipements que l'enfant avait préparés dans son sac ainsi que plusieurs pommes de terres parce qu'il était censé entrer ce jour-là en Palestine occupée, et qu'il pensait que les pierres lancées sur les soldats ne se trouvaient qu’à Gaza, il avait décidé de lancer les pommes de terre sur les soldats ! C’est ainsi, que Mohammad présentait sa version innocente des événements de cette journée, devenant l’un de ceux qui traduisaient leurs actes par le plus simple langage face aux occupants armés avec tous les instruments de la mort.

Thaer et le fauteuil roulant

Quel symbole reflète ce jeune homme aux membres coupés qui rampe à la frontière de la bande de Gaza ? Parfois il scande, et jette une pierre qui ne dépassera pas son corps de quelques mètres. C'est ce qu'a fait le martyr Ibrahim Abu Thouraya, la première icône des manifestations contre la déclaration américaine du transfert de l'ambassade à al-Qods occupée (Jérusalem). Ses images se sont rapidement répandues, marquant le début de la colère provoquée le 15/12/2017. Abou Thouraya avait perdu ses deux jambes lors de l’agression israélienne contre Gaza en 2008 et pourtant, il tenait à être le premier à se rendre à la frontière depuis la fin 2017. Son martyre a eu un grand impact sur les habitants de Gaza, comme s'il disait avec son départ à toute la population que quiconque n’avait aucune excuse et que les blessés devaient se rendre au premier rang.

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Fadi Abou Salah Khalifa, le successeur de Abou Thouraya, n'était pas seulement le symbole de la rébellion, voire il contribuait activement à la mobilisation des masses. Comme dans sa vie, son martyre le 14/5/2018 a marqué une transformation dans la couverture médiatique des «marches du retour» dans les médias arabes et internationaux, et son image a contribué à la poursuite du mouvement populaire.

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Le premier des anges

Le visiteur de la maison de la jeune martyre Razan al-Najjar, dans le quartier de Khuza'a, à l'est de Khan Younis (sud), peut comprendre que le blocus et les guerres répétées n’ont fait que pousser la jeune fille à croire que l'occupation est la cause de son malheur et le malheur des jeunes de sa génération. La pauvreté qui leur a appris la simplicité, la rébellion et la révolution sont les points communs qui ont rassemblé Razan et les milliers de personnes ayant vécu à la frontière Est de la Bande. La jeune fille de vingt et un ans, connue pour son courage dans son travail en tant qu’assistance médicale primaire aux blessés sur le terrain, semblait convaincue de ce qu’elle faisait sur le terrain : «Je suis ici à la frontière, et je suis un bouclier humain ... Je suis venue ici et je possède le courage et la force de sauver la vie de nos frères et malgré ma blessure et ma fracture à la main, j’ai refusé de mettre le plâtre pour ne pas gêner mon mouvement».

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L'histoire du courage de Razan a pris fin lorsqu’un tireur d'élite israélien lui a tiré une balle lui transperçant le dos. La jeune femme, qui était active au sein de l’organisation de secours médicaux, a pu grâce à son martyre mettre le point sur la prise pour cible des équipes médicales ciblées lors des manifestations. Une semaine après son départ, Oum Razan portait la chemise de sa fille, rejoignant les manifestations avec des dizaines de jeunes bénévoles.

 

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