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A travers Aoun, c’est l’équation qui fait la force du Liban qui est visée

A travers Aoun, c’est l’équation qui fait la force du Liban qui est visée
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Par Samer R. Zoughaib

Devant la plus importante tribune internationale, le président Michel Aoun a réaffirmé les constantes nationales. Ses positions lui valent une féroce campagne de dénigrement.

Le discours du président de la République, Michel Aoun, à l’Assemblée générale des Nations unies, et trois jours plus tôt son interview au quotidien français Le Figaro, constituent un vibrant plaidoyer pour les causes justes dans un monde dominé par la force brutale, arrogante et irrationnelle, incarnée par le président américain Donald Trump et «Israël». A une époque où des Etats riches et puissants subissent les humiliations de leur «allié» de la Maison blanche, et où une grande partie des pays arabes tissent des liens secrets avec l’entité sioniste, bradant ce qu’il reste de la terre de Palestine, le président libanais a fait preuve d’un grand courage et d’une intégrité intellectuelle sans pareils, en exprimant sans ambages son soutien infaillible à la Résistance et à la cause palestinienne. Son appui aux causes libanaises et arabes est au cœur de ses choix politiques qu’il a clairement exprimés avant son élection et après son accession à la première magistrature, dans son discours d’investiture.

Traîtrise et lâcheté

Si le discours du président Aoun à New York et ses positions affichées dans le Figaro ont eu des échos positifs au sein de l’opinion publique libanaise et arabe, certains, au Liban et ailleurs, ont tenté d’en minimiser l’importance et d’en atténuer l’impact. Ceux-là sont clairement irrités par la loyauté du chef de l’Etat et son dévouement à défendre la légitimité de la Résistance et la nécessité des relations avec la Syrie, à un moment où Washington, Tel-Aviv, Riyad et leurs affidés sont embarqués dans un vaste plan visant à isoler la Résistance, à travers une batterie de sanctions iniques et une campagne médiatique de dénigrement. La détermination du leader libanais à refuser les pressions, les intimidations et les menaces, d’où qu’elles viennent, dans le dossier du retour des réfugiés syriens, n’a fait qu’augmenter la colère de ces capitales contre lui. Michel Aoun doit aussi, quelque part, susciter la jalousie de nombre de dirigeants arabes, qui appuient –plus ou moins ouvertement- les politiques de Washington dans la région, ou n’osent pas se dresser contre elles bien qu’elles menacent leur unité nationale, voire parfois leur existence, comme c’est le cas pour la Jordanie. La monarchie hachémite serait, en effet, la première victime dudit «accord du siècle» de Donald Trump, qui prévoit à terme l’établissement d’une confédération jordano-palestinienne. Et pourtant, le roi Abdallah II n’a pas le courage de critiquer les plans de Trump. Autre exemple: la réouverture du point de passage de Nassib entre la Syrie et la Jordanie, serait une bouffée d’oxygène aussi bien pour le Liban et la Syrie que pour le royaume hachémite, qui traverse une crise économique et social aigue. Soumis aux pressions des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, qui ne veulent pas desserrer leur étau sur la Syrie, Amman hésite, cependant, à prendre franchir le pas.

Dans son discours à l’Onu, Michel Aoun a réaffirmé sans détour son refus catégorique de l’implantation des réfugiés palestiniens et du maintien des déplacés syrien au Liban. Dans l’interview au célèbre quotidien français, il a pris la défense du Hezbollah, qui a libéré la terre et qui protège le pays des convoitises d’«Israël». Ces questions fondamentales constituent la ligne de clivage politique depuis 2005 au Liban, qui a provoqué de violents tiraillements entre la coalition pro-américaine et occidentale du 14-Mars et les forces anti-israéliennes du 8-Mars, quant aux choix régionaux de l’Etat libanais. Le ralliement du général Aoun au camp de la Résistance, amorcé avec la signature du document d’entente avec le Hezbollah, le 5 février 2006, et courageusement confirmé pendant l’agression israélienne de juillet de la même année, a constitué un événement majeur, qui a fait pencher la balance. Le positionnement du fondateur du Courant patriotique libre (CPL) a définitivement enterré les rêves du 14-Mars d’ancrer le Liban au x Etats-Unis (et par transition à «Israël»). Les choix politiques de Michel Aoun conjugué à la force militaire de la Résistance ont éloigné le spectre d’une nouvelle agression «israélienne» et neutralisé tous les plans ourdis par Washington et ses affidés. Cette «équation de la force» s’est clairement manifestée, par exemple, lors de la séquestration du Premier ministre Saad Hariri en Arabie saoudite, en novembre 2017. Riyad a été contraint de libérer le chef du gouvernement sans avoir atteint ses objectifs. Cette équation a porté un coup fatal au slogan «la force du Liban réside dans sa faiblesse», brandi à la fin des années 60 et dans les années 70 du siècle dernier par une partie de la classe politique liée à l’Occident, pour justifier les reculades, les compromis douteux et autres prétextes pour adopter des positions hostiles aux causes arabes, lorsqu’elles n’étaient pas bienveillantes avec «Israël».

Détruire l’image du mandat et du président

L’adhésion de Michel Aoun, le leader chrétien le plus populaire du Liban contemporain, aux causes arabes et son soutien à la Résistance, constituent un événement historique qui a bouleversé la donne et modifié les rapports de force. Son accession à la première magistrature de l’Etat est le résultat logique des nouveaux équilibres, nés de l’alliance CPL-Hezbollah.

Les tentatives actuelles visant à ternir l’image du président sont dues à ses prises de positions concernant la Résistance, la Palestine et les relations avec la Syrie. La campagne de dénigrement, couplée à de fausses rumeurs et à des coups bas politiques n’est pas un simple règlement de compte. L’objectif est d’affaiblir le mandat pour détruire l’équation de la force, qui protège le Liban.

Tels sont les véritables enjeux de ce qui se passe actuellement. Et les querelles entre le CPL et certaines forces du 8-Mars autour du partage des parts au gouvernement et dans l’administration sont le meilleur service rendu aux ennemis du Liban. Lorsque les choix politiques régionaux de l’Etat sont en jeu, l’union sacrée et plus nécessaire que jamais.    

Source : French.alahednews

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