La magistrale leçon de géopolitique de Sayyed Nasrallah
Par Samer R. Zoughaib
Le discours de la victoire, prononcé par sayed Hassan Nasrallah, le 14 août, a suscité une vague de commentaires dans les médias «israéliens», qui ont tenté d’en déchiffrer les messages.
Le dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, est un véritable essai en géopolitique, aussi bien de l’avis de ses partisans que de ses ennemis, notamment les analystes et les médias «israéliens». Il a dressé un état des lieux des 12 années qui nous séparent de la victoire historique de 2006. Cette guerre, planifiée par les Etats-Unis et l’Otan, et menée par «Israël», avait pour objectif de créer, selon les mots de l’ancienne secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, un «Nouveau Moyen-Orient», totalement inféodé à l’entité sioniste, après avoir tué dans l’esprit des peuples de la région toute volonté de résistance. S’ouvrirait alors une longue période de colonialisme post-moderne, sans perspective de libération.
Mais devant les planificateurs américains et leurs exécutants «israéliens», se sont dressé des résistants déterminés, qui ont fait ravaler à Mme Rice ses rêves de domination et d’hégémonie.
Cependant, les Etats-Unis et leurs affidés n’ont pas baissé les bras. Sayed Nasrallah s’est attardé dans son discours sur la vague takfiriste qui a déferlé sur la région, la considérant comme le deuxième acte de la guerre après la défaite «israélienne» de 2006. Selon le leader du Hezbollah, la déferlante takfiriste a été imaginée, planifiée et financée par ceux-là mêmes qui ont provoqué la guerre de 2006, dans le but de détruite la Résistance et de plonger l’Irak, la Syrie et le Liban dans des conflits sectaires. Au passage, ces conflits internes conduiraient à la dislocation des Etats, à la destruction des armées et au déchirement des sociétés.
Sept ans après le début de l’acte II de la guerre, la victoire pointe à l’horizon. En Irak et au Liban, les groupes takfiristes ont été totalement vaincus, alors qu’en Syrie ils sont sur le point de l’être. Sayyed Nasrallah a laissé entendre que des surprises pourraient se produire, prochainement, notamment dans la province d’Idleb, en Syrie, où tous les regards sont rivés en ce moment.
Les règles de la dissuasion
Le chef du Hezbollah a réaffirmé les règles de la dissuasion qu’«Israël» a tenté en vain de modifier à son avantage ces dernières années, mais qui ont été reconfirmées et renforcées grâce aux victoires sur le terrain et à l’unité de l’axe de la Résistance, au cœur duquel se trouve l’Iran. L’aide et le soutien fournis par la République islamique ont permis de faire face aux défis dans un premier temps, et de renverser les rapports de force dans un second temps. Et tous ceux qui ont misé sur les hordes takfiristes pour enregistrer des acquis politiques et militaires ont été déçus, autant qu’il l’ont été après la défaite de l’armée «israélienne» en 2006.
Les pressions économiques, politiques et diplomatiques exercées par Washington et ses affidés contre l’Iran s’inscrivent dans le cadre de cette guerre visant à affaiblir l’axe de la Résistance. Mais Sayyed Nasrallah a exprimé son entière confiance dans la capacité de Téhéran à faire échec à cette nouvelle tentative. L’équation énoncée par le leader de la Révolution iranienne constitue la base du dispositif défensif: «Ni guerre, ni négociation», a décrété l’Ayatollah Ali Khamenei. La guerre américaine est exclue à cause de la dissuasion stratégique, instaurée par l’axe de la Résistance, qui a prouvé sa capacité à faire face à tous les défis, aussi grands soient-il. Cela s’est parfaitement illustré par la riposte, dans le Golan occupé, à l’agression «israélienne» contre l’aéroport T4, à Homs, qui avait justement pour but de modifier les règles de la dissuasion. En outre, le refus de négocier traduit une volonté politique indépendante et libre, face aux diktats des Etats-Unis.
De fiasco en fiasco
A ceux qui continuent, malgré toutes les déconvenues, à miser sur l’Amérique et ses affidés, notamment l’Arabie saoudite, Sayyed Nasrallah a énuméré la longue liste de leurs échecs: en Irak, ils ont échoué à démembrer le pays; au Yémen, ils piétinent face à un peuple qu’ils affament mais qui continue de résister héroïquement; en Syrie ils sont à deux doigts de la défaite totale face à un Etat déterminé, soutenu par des alliés fidèles. Ces rapports de force, qui sont en leur défaveur, ont poussé le royaume wahhabite à retirer son soutien à «L’accord du siècle» de Donald Trump, dont le but final est de liquider la cause palestinienne.
De 2006 à nos jours, les plans changent mais l’ennemi reste le même. Et si, par inconscience, «Israël» envisageait de récidiver, Sayyed Nasrallah a averti, avec assurance: «La Résistance est plus puissante que l’armée ‘israélienne’».
Source: french.alahednews