«Notre fils»: Mohamed Salah offre à son village natal un avenir plus propre
L’attaquant égyptien de Liverpool est acclamé à Nagrig, son village natal, après avoir dépensé 450 000 dollars pour acheter des terres qui serviront à construire une usine de traitement des eaux usées dont la région a désespérément besoin.
Mohamed Salah a été acclamé et décrit comme le «fils» de tous les Égyptiens suite à son dernier geste en faveur de son village natal : le footballeur a dépensé 450 000 dollars pour lancer un projet qui garantira à ses habitants un approvisionnement abondant en eau potable.
L’attaquant du Liverpool FC et son père ont conclu un accord pour acheter des terres et en faire don pour des travaux indispensables de traitement des eaux usées à proximité de Nagrig, un village agricole du gouvernorat de Gharbeya, a rapporté al-Youm al-Sabaa ce jeudi.
La gentillesse de Salah a été célébrée par les habitants ; ainsi, Matrawy Abu Habsah, un enseignant originaire de Nagrig, a affirmé que le footballeur superstar «ne [serait] jamais un étranger» dans sa patrie.
«Je suis incapable de vous dire à quel point il compte pour nous, honnêtement. Ce qu’il a fait pour nous et pour l’Égypte, je ne peux absolument pas l’expliquer. Le simple fait de parler de lui en ce moment me donne les larmes aux yeux», a confié Abu Habsah à Middle East Eye.
Abu Habsah a affirmé qu’il connaissait Salah depuis son enfance et que son don témoignait de la loyauté et du caractère humble d’un homme dont le talent footballistique est évalué à 280 millions de dollars (environ 230 millions d’euros).
« Il revient toujours dans son village et nous rend visite tout le temps. Il n’est pas un étranger pour nous et il ne le sera jamais.
«Une fois, je l’ai vu marcher et je l’ai interpellé. Je lui ai dit : “Comment se fait-il que tu marches sans escorte ? Sais-tu qui tu es maintenant ? Tu ne peux pas faire ça !” Il m’a tout simplement répondu : “Je ne vais pas me promener dans mon village avec une escorte, c’est chez moi”», a ajouté Abu Habsah.
«Mohamed n’aime pas parler de ses œuvres caritatives ou de l’argent qu’il donne.»
«Il n’aime pas être sous le feu des projecteurs et il ne fait pas d’histoires, où qu’il aille.»
Le gouverneur de Gharbeya, Ahmed Daef Sakar, a appelé le père du footballer afin de le remercier pour «toutes les œuvres caritatives que [son] fils, Mohamed Salah, a réalisées pour servir son pays».
«Il est un excellent modèle à suivre pour les jeunes et il est aimé par des millions de gens à travers le monde parce qu’il les rend heureux.»
Salah et son père, Salah Ghaly, auraient accepté d’acheter les hectares de terres dans la ville de Basyoun après avoir appris la nécessité de construire l’usine.
Ghaly a convenu avec les vendeurs que l’usine de traitement des eaux usées desservirait la région de Basyoun, dont fait partie Nagrig.
Le «faiseur de bonheur»
Ce n’est pas la première fois que Salah investit des ressources et de l’argent dans la petite ville, ce qui lui a valu le surnom de «faiseur de bonheur».
«Mohamed aime beaucoup son village, a déclaré à l’AFP Maher Shtayeh, le maire de Nagrig. Et Mohamed prend du bon temps et est resplendissant quand il revient d’Europe pour retrouver son village et les bonnes gens qui l’entourent.»
Le «faiseur de bonheur» a donné de l’argent pour acheter du matériel hospitalier, rénover des écoles et construire un service d’ambulance dans son village.
La générosité de Salah n’a pas été ignorée : le club de jeunes du village, où Salah jouait autrefois, ainsi que son ancienne école ont été rebaptisés en hommage à l’attaquant de Liverpool.
«Quand je serai grand, je voudrais devenir un joueur professionnel aussi rapide que Mohamed Salah et jouer pour des équipes anglaises», a affirmé Mohamed Abdel Gawad, écolier.
«Salah est un joueur très courtois qui est devenu un grand joueur grâce à son éthique et à son humilité.»
Le footballeur a fait don de cinq millions de livres égyptiennes (environ 233 000 euros) à Tahya Masr («Longue vie à l’Égypte»), un fonds géré par l’État qui vise à financer des programmes de développement en Égypte.
En janvier, Mohamed Salah est devenu le premier Égyptien à être nommé Joueur africain de l’année depuis 1983. Il a également remporté cette année le titre de Joueur de l’année de la Premier League anglaise, après avoir marqué plus de 40 buts toutes compétitions confondues pour sa première saison avec Liverpool.
En recevant le prix du Joueur africain de l’année, Salah s’est adressé à son continent : « Je voudrais dédier ce prix à tous les enfants en Afrique et en Égypte.
«Je veux leur dire de ne jamais cesser de rêver et de croire», a-t-il ajouté.
Tout le monde à Nagrig s’investit dans ce rêve, a affirmé Abu Habsah.
«Quand il joue, tout le monde sort. Ceux qui ne s’intéressent pas au football, ceux qui s’y intéressent, les anciens, les jeunes, les handicapés – tout cela n’a pas d’importance, c’est Salah ! Il est comme tous nos fils. Lorsqu’on le regarde, quel que soit le match dans lequel il joue, c’est l’Égypte qui joue, c’est tout le pays.
«La plupart d’entre nous sont des agriculteurs, nous ne sommes pas des commentateurs ou des analystes de football, mais nous avons tous une opinion quant à savoir si c’est une bonne idée pour lui de rejoindre le Real Madrid et de jouer aux côtés de Ronaldo.»
Source : middleeasteye