La Syrie a imposé à «Israël» des lignes à ne pas franchir
La Syrie et ses alliés ont décidé d’intervenir plus durement contre «Israël», en reprenant à leur compte la stratégie adoptée par le Hezbollah dans les années 1990, avant qu’«Israël» ne se retire du Liban. Chaque fois qu’«Israël» violait l’espace aérien du Liban au-dessus de sa capitale Beyrouth, le Hezbollah lançait des tirs d’artillerie lourde au-dessus des villages israéliens le long de la frontière libano-syrienne.
Le commandement syrien et ses alliés ont décidé d’imposer une nouvelle règle d’engagement à «Israël» : chaque fois qu’«Israël» violera l’espace aérien syrien, Damas lancera des dizaines de missiles au-dessus des zones habitées sur les hauteurs du Golan. L’intention n’est pas de viser des cibles précises, mais de veiller à ce qu’aucun Israélien de la zone frontalière à portée de tir des missiles ne vive en paix. Tous devront courir aux abris chaque fois que l’armée de l’air israélienne violera la souveraineté syrienne.
Lorsque la Syrie a abattu le F-16 israélien il y a deux jours, Damas a commencé à imposer sa nouvelle règle d’engagement en lançant 25 missiles au-dessus des hauteurs du Golan et du territoire israélien, forçant la fermeture de l’aéroport Ben Gourion pendant plusieurs heures. Les sirènes ont retenti bien fort dans toute la zone, appelant les civils à se rendre à l’abri le plus proche.
Si le premier ministre Benjamin Netanyahou s’obstine dans sa politique à l’égard de la Syrie et que la Syrie met à exécution son nouveau «style» de réponse à cette politique, sa popularité va en prendre un sérieux coup.
Un ennemi de plus en plus fort
Lorsque le F-16 a été abattu, «Israël» a trouvé la pilule dure à avaler et va sûrement chercher à se venger. Pendant les sept années de guerre en Syrie, tout ce qu’Israël a fait c’est de livrer «des combats éclair» prolongeant la guerre syrienne. «Israël» découvre aujourd’hui que plus la guerre perdure, plus la puissance de l’armée syrienne, de l’Iran et du Hezbollah augmente. «L’axe de la résistance» représenté par ces joueurs est en train de remporter la victoire au détriment de ses opposants.
Mais le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou n’en retire aucune leçon, tout en bernant les preneurs de décisions dans son pays. Netanyahou a rencontré Vladimir Poutine sept fois pour convaincre les Israéliens qu’il était capable de faire comprendre au président russe toute l’importance de la sécurité d’«Israël», ce qui en soi donnerait à «Israël» suffisamment d’autorité pour faire ce que bon lui semble en Syrie.
Sauf que Netanyahou n’a pas rapporté à ses partenaires en «Israël» ce que Poutine a vraiment affirmé : «Nous n’avons pas l’intention de nous immiscer dans votre guerre contre le Hezbollah et l’Iran, mais nous ne permettrons pas que du tort soit causé à ceux qui combattent aux côtés de l’armée russe en Syrie. Si vous voulez frapper quelques dépôts de munitions ou convois du Hezbollah, c’est votre affaire».
Moscou ne veut pas qu’«Israël» joue dans sa cour en Syrie, et ce, pour de nombreuses raisons : le Levant a ouvert les portes toutes grandes pour faire entrer la Russie au Moyen-Orient et lui donner un bel accès à la Méditerranée, faire trembler l’OTAN (en raison de son alliance étroite avec la Turquie) et restaurer son prestige que les USA avaient ébranlé en Afghanistan. Il est clair que Moscou souhaite aussi démanteler les plans des USA visant à affaiblir la Russie économiquement et politiquement.
Source : beninwebtv