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Discours du secrétaire général du Hezbollah le 13 août 2017

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 13 août 2017
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Au nom d’Allah très Miséricordieux le tout Miséricordieux

Je vous souhaite à tous la bienvenue, en ce jour béni où nous rendons hommage à l’héroïsme et aux sacrifices qui ont mené à la victoire. Je vous souhaite à tous, ulémas, ministres, députés, représentants officiels des forces militaires, sécuritaires, politiques, culturelles, sociales, municipales, civiles et médiatiques. Je salue spécialement les familles des martyrs, les frères blessés et les otages libérés présents avec nous.

Je vais commencer par la particularité de ce lieu, mais avant tout, permettez-moi de commenter le climat de joie que nous venons de vivre. Cette joie-là est voulue. Les martyrs ont offert leurs vies pour que vous, pour que nous restions sur notre terre, vivant dans la dignité, la tête haute. Soyez sûrs que nos martyrs sont heureux de votre joie et ce qui leur fait plaisir est de voir le sourire sur vos lèvres et la sérénité dans vos cœurs.

Je vais donc commencer par la particularité du lieu, la plaine de Khiam, qui a été le théâtre d’une véritable épopée de courage et de détermination, une des grandes réalisations sur le terrain qui ont jalonné cette guerre et abouti à son résultat.

Cette plaine est rattachée à Khiam, cette grande localité un peu plus dans les hauteurs, qui est un nid de culture, de jihad et de résistance qui est aussi la localité de la coexistence entre les chrétiens et les musulmans et qui est un résumé du Liban. Il s’agit d’une localité où les gens ont conservé leur bonté mais dont le nom est aussi lié à la prison  qui y était installée et que l’ennemi voulait transformer en symbole de la destruction de la détermination et de l’étouffement des volontés. Mais l’héroïsme des détenus, hommes et femmes, et leur immense patience ont permis de résister et de vaincre la volonté de l’ennemi. Ces détenus ont rejeté l’humiliation  et en dépit des souffrances qu’ils ont subies, ils ont tenu bon donnant une belle leçon à l’ennemi qui devrait être enseignée dans les manuels scolaires aux générations futures.

Cette localité, comme toutes les autres à la frontières et celles plus à l’intérieur, a combattu pendant 33 jours et elle a résisté en dépit des milliers de raids aériens, de l’intensité des bombardements  et des tentatives constantes de l’ennemi d’avancer pour tenter de l’occuper.

L’ennemi avait Khiam à l’œil en raison de son symbolisme mais aussi à cause de son emplacement géographique déterminant dans la bataille. Mais les résistants qui y étaient présents avec ceux des habitants qui ne sont pas partis ont résisté avec héroïsme et courage d’une façon admirable. La plus grande partie de la localité a été détruite. Mais tout a été reconstruit, car en plus de la détermination de la résistance, il y a aussi  la volonté de construire, de vivre dans la dignité et d’exprimer un immense attachement à la terre, qu’il s’agisse du village ou des champs ou encore des plaines.

On revient ainsi à cette plaine. Il y a quelques années, nous avons célébré le souvenir de la guerre de juillet à Wadi al Houjeïr, qui est sans nul doute le « cimetière des Merkavas ». Les Israéliens eux-mêmes en parlent. La plaine de Khiam vient en second lieu, toujours concernant les Merkavas. Il me suffit pour cela de lire ce qu’a écrit le chef de la division militaire qui est entrée dans cette plaine et qui croyait, avec son supérieur, qu’avec l’encerclement de Khiam, la plaine était déserte et qu’aucun résistant ne pouvait s’y cacher. Le chef de la division et ses supérieurs croyaient donc qu’il s’agissait d’une opération  facile, avec une victoire garantie. Mais voilà ce que le chef de la division a écrit : « il est difficile de trouver un meilleur qualificatif de la situation  ici que celle des oies prises pour cible par les chasseurs ».  Il poursuit : « les Merkavas sont pris pour cibles, tous les véhicules essuient des tirs directs. Un des soldats est tué. Le chef de l’unité de génie est atteint d’une blessure grave.  Notre force s’est éparpillée dans toute la plaine et nos soldats sont descendus de leurs véhicules terrorisés pour tenter de s’abriter ».  Une partie des blindés a donc été détruite. Tout cela est vérifié dans des documents et dans des vidéos. Selon le chef de la division, deux Merkavas sont tombés dans les canalisations d’eau, leurs canons ont été bloqués ce qui a rendu leur sauvetage difficile.  Plus tard, le commandant de la région a parlé avec le chef de la division et lui a dit : « il faut arrêter cette mascarade. Vous devez vous retirer et renoncer à l’idée de contrôler Khiam.  Une poignée de combattants du Hezbollah a contraint une division militaire au complet à perdre son chemin et à se retrouver en pleine confusion, ayant perdu les règles élémentaires du combat ».

Chers frères, il ne s’agit donc pas d’une question de nombre ou de blindés. C’est une question d’hommes. Une poignée d’hommes est restée dans la plaine en dépit des milliers de raids aériens et des milliers de missiles, ainsi que de l’avancée d’une division militaire au complet, avec tout son prestige et ses moyens. Ces hommes n’ont pas bougé, ont conservé leurs positions, aussi stables que les montagnes. En face d’eux, les soldats israéliens de la division ont eu peur en essuyant quelques missiles antichars et se sont enfuis comme des rats. C’est cela toute l’histoire de la guerre de juillet. L’équation du résistant convaincu de sa cause, de son droit, fort de sa foi et de sa détermination, face à des soldats engagés dans un combat auquel ils ne croient pas, qui ont peur de mourir et préfèrent vivre même en fuyant et en se cachant. C’est cela la principale leçon que j’ai voulu développer aujourd’hui. Ce modèle que les résistants ont donné à Wadi al Hojeïr, à Khiam et dans toutes les localités du Sud, dans ses vallées et ses collines s’est encore perfectionné depuis 2006 et voilà ce qui attend les Israéliens s’ils osent une nouvelle aventure. Ce qui les attend, c’est la défaite, l’humiliation et la honte. Comme en 2006 mais bien plus encore…

Chers frères et sœurs, cette guerre dont nous célébrons la victoire aujourd’hui et que les Israéliens ont appelé «  la seconde guerre du Liban » remonte à 11 ans. Mais son souvenir est toujours très fort chez les  chefs israéliens, militaires, politiques et sécuritaires. Elle est aussi présente dans l’opinion publique et dans l’humeur populaire. La preuve de son impact dans l’esprit des Israéliens est le fait qu’ils en parlent eux-mêmes comme un événement exceptionnel dans l’histoire de l’entité israélienne et de ce peuple qui a violé la Palestine et Jérusalem. C’est pourquoi chaque année, au moment de cette guerre, le souvenir est perpétué avec des commentaires, des études, des analyses. Cela dure depuis 11 ans. Cette guerre continue de faire l’objet de leurs études, de leurs débats, de leurs plans, de leur intérêt, de leur guerre psychologique… Car, pour les Israéliens, il s’agit d’un événement historique de la plus haute importance, qu’ils cherchent toujours à comprendre. Il y a quelques jours, je suivais  leurs déclarations. Certains réclamaient la convocation de la commission Winograd de nouveau, car ils ont découvert qu’après 11 ans, certains points restaient obscurs. Ils continuent donc à chercher et à tenter de découvrir les failles, pour les combler, tout en cherchant à rebâtir cette confiance que la guerre de juillet a détruite entre les Israéliens et leur armée, ainsi qu’avec le commandement. C’est d’ailleurs le plus dangereux pour eux dans les résultats de cette guerre. Ils cherchent depuis, par tous les moyens, à présenter une réalisation, même mensongère. Je ne vais pas entrer maintenant dans les détails. Mais 11 ans après, ils continuent de reconnaître leur défaite, ainsi que l’ampleur du défi que constitue pour eux la résistance au Liban. Je souhaite que l’on s’attarde à cette réalité.  11 ans après la guerre de juillet, et en particulier au cours des dernières années,  les Israéliens parlent de la force grandissante du Hezbollah. Ils le citent nommément, parlent de ses effectifs, de son expérience, de ses armes, de ses missiles et de leur portée etc…

Je vous le dis aujourd’hui, chaque fois que les Israéliens parlent de la puissance grandissante du Hezbollah, ils reconnaissent leur défaite en juillet 2006. Pourquoi? Parce que l’objectif principal de l’agression de juillet 2006 était de détruire le Hezbollah, de le briser et pas seulement de l’affaiblir. Or, depuis 11 ans, les Israéliens ne cessent d’évoquer la puissance grandissante du Hezbollah et sa capacité militaire, qui sont devenues le sujet principal des congrès de hertizilia, ainsi que la menace que représente Gaza. Israël reconnaît que ses efforts et ses plans pour briser la résistance au Liban ont échoué.

Aujourd’hui, (contrairement à l’habitude qui veut que les discours consacrés aux Israéliens abordent un point précis) je ne veux pas parler des effectifs, ni des missiles ( Je l’ai déjà fait dans d’autres occasions). Je laisse d’autres points pour des discours futurs. Je voudrais aujourd’hui insister sur un point qui va me servir pour la suite, afin de définir les responsabilités que nous avons pour le futur. Il s’agit du travail sérieux qui a permis à la résistance dans toutes ses factions d’aboutir à la libération de 2000 ( Le Hezbollah, mais aussi Amal et d’autres factions de la résistance libanaise et palestinienne) et à la victoire de 2006. S’il n’y avait pas au Liban, une résistance sérieuse qui se bat sur le terrain, en plus de la résistance politique officielle (Nous y reviendrons par la suite), la victoire n’aurait pas pu être au rendez-vous. Après la libération de 2000 et la victoire de 2006, je voudrais dire aux Libanais (et aux Israéliens) qu’il y a au Liban, une résistance sérieuse, qui ne perd pas son temps et ne prend pas de vacances annuelles, une résistance qui travaille le jour et la nuit, qui réfléchit, planifie, étudie, suit de près les moindres développements sur le terrain et sait tout des derniers changements dans les capacités de l’ennemi. Cette résistance change en permanence ses plans, ses tactiques, sa structure et se dote des armes les plus modernes – ce qui est son droit. Elle travaille avec sérieux, sincérité et transparence, revoit ses plans et tire les leçons du passé pour améliorer ses performances, comme cela s’est passé  il y a quelques jours dans le jurd de Ersal et de Flita. Il y a donc cette résistance, avec ses hommes, ses moyens et ses capacités et l’ennemi sait que son problème, c’est elle. Les Libanais doivent donc reconnaître sa valeur et son importance.

La résistance est aussi une valeur humaine, car elle se démarque par sa sincérité, sa loyauté et son travail sans concession pour atteindre des objectifs nationaux. Elle ne cherche pas les acquis personnels ou partiaux, partisans et confessionnels. J’ai lu la déclaration, il y a quelques jours, d’un homme respectable, dont le cerveau n’est pas démuni de qualités, dans laquelle il disait : après la fin de la bataille du jurd de Ersal, nous craignons que le Hezbollah réclame une modification des parts confessionnelles au sein du pouvoir, en exigeant une plus grosse part pour les chiites. Je voudrais donc le rassurer. Cela ne s’est pas passé en 2000, ni en 2006 et ne se passera pas aujourd’hui. Je parlerai dans quelques instants de la Syrie. Mais je voudrais préciser que cette résistance sincère qui a des vertus morales n’a que des objectifs nationaux. Elle travaille pour les réaliser et ne cherche pas les acquis confessionnels à la manière libanaise. (J’insiste sur ce point). Cette résistance morale et sincère ne doit pas faire peur. Sa force qui grandit rassure l’ami et ne doit faire peur qu’à l’ennemi.

Tous ceux qui ont misé sur sa destruction et son élimination ont perdu leur pari. Ils vivent dans la désillusion exactement comme ceux qui ont misé sur son élimination suite à la perte de l’axe auquel elle appartient. Inchallah, les espoirs de tous ceux-là seront totalement brisés. C’est là l’importance de la force grandissante.

Permettez-moi de préciser que lorsque je parle de la résistance et de l’ennemi, je ne m’adresse pas à l’intérieur libanais et je ne lui envoie pas de messages particuliers. Tout ce que je dis à l’ennemi n’a rien à voir avec les rivalités et les calculs à l’intérieur politique libanais. Ce n’est donc pas à lui que je m’adresse en parlant de la force grandissante du Hezbollah face à l’ennemi. Cet ennemi est désormais convaincu (et cela ne date pas d’aujourd’hui mais de 2006) –et c’est aussi une conviction chez de nombreux Israéliens- qui se résume comme suit : toute guerre contre le Liban ( il ne parle plus de guerre contre le Hezbollah), quels que soient ses objectifs, ne justifie pas le prix que devra payer Israël pour la mener. Le prix sera donc très élevé pour l’ennemi – et c’est lui qui le dit- pour son armée, son Etat et son peuple. Certains disent même que ce prix est intolérable et au-dessus des moyens des Israéliens.  C’est pourquoi de nombreux appels sont lancés dans l’entité ennemie pour éviter une telle guerre, même chez les plus extrémistes. Ceux-là disent aussi que la guerre ne doit avoir lieu que dans une seule situation, lorsqu’il n’y a pas d’option. Tout cela ce n’est pas parce que les Israéliens sont devenus soucieux de la vie des autres. Non, ils ont compris que le jeu avec le Liban est fini. Ils ont compris que la période où ils pouvaient envoyer la troupe musicale pour envahir le Liban est bel et bien révolue !

Cette conviction est-elle le fruit des pressions américaines ou celle de la communauté internationale ou encore par souci de respecter les résolutions internationales ? Certainement pas. Elle est due au fait que les Israéliens savent désormais ( il se peut même qu’ils soient mieux informés à ce sujet que les Libanais eux-mêmes) qu’il y a au Liban une résistance qui, ajoutée à l’équation en or de l’armée et du peuple- comme cela s’est passé en 2006- peut leur infliger une défaite cuisante, sans qu’ils ne puissent réaliser leurs objectifs. Autrement dit, si la victoire des Israéliens était assurée, même si le prix en serait élevé, ils en auraient discuté et ils auraient envisagé cette possibilité ; Mais comme ils savent que la victoire n’est pas certaine, mais par contre que le prix d’une agression sera très élevé, ils préfèrent éviter toute aventure au Liban. C’est cette conviction qui protège le Liban et nos localités d’une agression israélienne.

Chers frères et sœurs, nous vivons dans un monde  féroce, où les faibles sont éliminés et seuls les forts sont reconnus. Si nous sommes forts, le monde nous respecte, y compris l’ennemi, qui réfléchira à plusieurs reprises avant de songer à nous attaquer.

Je vais vous donner un exemple simple et nouveau : il y a quelque temps, nous avons parlé du dépôt d’ammonium à Haïfa. Evidemment ce dépôt est aussi une question de grands intérêts économiques et commerciaux. Il s’est avéré par la suite qu’il appartenait à une personne de la famille Trump, mais qui n’a aucun lien de parenté avec le président américain actuel. Les Israéliens ont commencé par afficher le désintérêt face à nos propos. Mais ils ont finalement décidé de déplacer l’ammonium et ils sont en train d’étudier de nouvelles solutions, ainsi que d’autres options comme le désert du Néguev ou même la mer. Mais en définitive, ils ont fait leur choix, après de longues discussions et des procès judiciaires qui ont été jusqu’à la cour d’appel. Nous avons appris il y a quelques jours que le tribunal a décidé de façon définitive de vider les dépôts d’ammonium  en raison du danger qu’ils représentent. Si j’ai bien compris, l’évacuation devrait se faire le 13 ou le 14 septembre.  

Si les Israéliens ne nous respectaient pas en tant que résistance, s’ils ne respectaient pas notre parole et notre promesse, pourquoi décideraient-ils de prendre une telle décision, sachant qu’il s’agit d’une affaire de millions de dollars- et le coût est très important pour eux-. Ils nous respectent donc. Pourquoi ? Parce que nous sommes forts et ils savent que nous pouvons exécuter nos menaces. Mais s’ils nous croyaient faibles, je pourrais m’exprimer 300 jours par an, ma voix serait enrouée, mais ils n’en tiendraient pas compte.

Après les dépôts d’ammonium, nous espérons qu’ils revoient les installations de Dimona, car elles sont encore plus dangereuses que les dépôts d’ammonium à Haïfa. De toute façon, cela devrait être traité.

L’ennemi sait que la guerre militaire et sécuritaire – militaire plus particulièrement- ne peut pas atteindre l’objectif de détruire la résistance. De plus, son coût sera immense. Comme il ne peut pas accepter la force grandissante de la résistance, dont il parle tous les jours, il a donc recours à d’autres procédés.

Quels sont ces autres procédés ?

Cette question nécessite une résistance de la part des Libanais. Je vais parler ici de la responsabilité collective. C’est sur ce facteur que misent aujourd’hui les Israéliens et l’administration Trump qui exerce des pressions dans ce but.

L’administration d’Obama travaillait certes contre nous. Elle ne nous a pas ménagés. Mais nos ennemis misent sur le fait que l’administration Trump soit plus dure. Ils pensent que l’administration Trump va exercer des pressions sur le Hezbollah, sur le gouvernement libanais, sur le peuple libanais, sur ceux qui appuient le Hezbollah, ses sympathisants et ses amis au Liban et dans la région.

Tous ceux qui tiennent un discours favorable au Hezbollah, qu’il s’agisse d’une banque, d’un média, d’un homme politique, d’un député ou d’un ministre, ils subiront des pressions et des menaces. Car c’est pour l’instant, les moyens dont ils disposent.

Ils ont donc eu recours à la loi sur les sanctions financières américaines. Nous travaillons pour faire face à ce projet. Mais il est surtout demandé de ne pas céder aux pressions. Je vais la faire courte : ni les sanctions financières, ni les menaces américaines, ni tous les moyens dont dispose l’administration américaine ne pourront affaiblir la résistance, ni ébranler sa volonté et sa détermination. Ils ne pourront même pas arrêter son essor. Ils se donnent donc de la peine pour rien. Mais cela ne signifie pas qu’ils ne vont pas continuer d’essayer. La loi sur les sanctions financières est appliquée. Elle resserre l’étau financier autour du Hezbollah. Si quelqu’un fait un don au Hezbollah ou cherche à l’aider, il sera sanctionné et des mesures de rétorsion seront prises contre lui.

Le plus dangereux et le plus important, ce sont les pressions, notamment morales, sur les Etats, les gouvernements, les partis et les personnalités, pas seulement au Liban, mais dans toute la région. Le Hezbollah est une organisation terroriste et ceux qui parlent avec lui seront punis. Ils seront considérés comme des parties qui appuient le terrorisme. De cette façon, ils gardent la supériorité et l’avantage.

Je ne vais pas parler maintenant du président américain Donald Trump, lorsqu’il a parlé du Hezbollah devant le Premier ministre libanais. J’y reviendrai un autre jour.  Il y a aussi les déclarations des responsables américains, et même des représentants des Nations unies. On nous a envoyé une représentante des Nations Unies après l’autre qui fait de la surenchère sur Netanyahu ! Vous l’avez sans doute constaté au cours des dernières années.

Une petite remarque en passant. Je ne peux pas occulter la parfaite connaissance de Trump de la situation politique dans la région. Au début, la traduction en arabe n’était pas précise, mais elle a été corrigée par la suite…

Lorsqu’il a dit : Les Etats-Unis et le gouvernement libanais sont des partenaires  dans la guerre contre le terrorisme que représentent Daech et le Hezbollah. Imaginez un instant qu’il existe encore une personne qui ignore que le Hezbollah est membre du gouvernement libanais, alors que ce gouvernement lutte avec les Etats-Unis contre le terrorisme représenté par Daech et le Hezbollah. D’autant que certains alliés des américains ne cessent d’accuser le Hezbollah de contrôler le gouvernement libanais. Ce qui est d’ailleurs totalement faux. Nous n’avons contrôlé un gouvernement, ni celui-ci, ni ceux qui l’ont précédé. Il le sait sans doute, mais il veut diriger la bataille dans la région.

Un autre point. Il ne sait pas- écoutez-moi bien- qu’à ce stade, le gouvernement libanais n’est pas encore entré dans la bataille contre Daech. Certes, les services de sécurité, les SR de l’armée font un travail sérieux contre le terrorisme, mais il n’y a pas encore eu de bataille militaire contre Daech. Le gouvernement libanais mènera bientôt la bataille contre ces terroristes dans la partie restante du jurd. J’en parlerai dans quelques instants.

Mettons donc de côté l’ignorance du président américain. Je voudrais évoquer les qualificatifs qu’il a utilisés contre le Hezbollah, parce que dernier est en tête des cibles visées. « Il s’agit d’une force terroriste, destructrice et dangereuse ». Le Hezbollah est donc dangereux pour le Liban et pour la région. Vous savez ce que je vais répondre mais je vais quand même le rappeler.

Au sujet du terrorisme, ce sont les Etats-Unis et Israël ainsi que les groupes qu’ils ont créés ( ce n’est pas moi qui le dis, mais Trump lui-même, tout au long de sa campagne électorale, il n’a cessé d’accuser Obama et Clinton d’avoir créé Daech) qui sont les terroristes.

Ce sont donc eux qui ont fabriqué le terrorisme et parmi ceux qui se battent contre ce terrorisme dans la région, il y a le Hezbollah. Le Hezbollah n’est donc pas une organisation terroriste, mais il se bat contre lui, aux côtés d’autres parties.

« une force destructrice et dangereuse », c’est vrai. Ici, on pourra dire que le sayed a reconnu cela, à condition de poursuivre la phrase. Le Hezbollah est une force destructrice et dangereuse pour le projet israélien. Il l’a été dans le passé et il continue de l’être.

En tant que partie essentielle au sein de la résistance, le Hezbollah a brisé et détruit le projet israélien du grand Israël en 2000. Chaque jour, la chute de ce projet se confirme, à chaque mur construit à la frontière du Liban, à celle de la Cisjordanie et à celle de Gaza.

Le Grand Israël, c’est donc fini. Le Hezbollah fait partie du mouvement de résistance libanaise et palestinienne dans la région qui a fait chuter ce projet.

Oui, le Hezbollah fait partie de la force dans la région qui a fait chuter le Grand Israël, fort, hégémonique, arrogant, en 2006 au Liban, tout comme l’ fait Gaza au cours de ses nombreuses guerres contre cet Israël , la dernière en date ayant eu lieu en 2014.

Le Hezbollah a donc bel et bien  brisé le projet israélien dans la région, ainsi que les options de rechange et d’autres choix autour de ce projet.

Lors de la guerre de juillet 2006, dont le Hezbollah était le fer de lance, c’est lui qui a fait échouer le projet du Nouveau Moyen Orient concocté par Condoleezza Rice pour la région.

Oui, le Hezbollah est destructeur et dangereux mais contre les projets des Américains et des Israéliens, contre leur hégémonie et leurs occupations…Israël est une force d’occupation, qui viole et bafoue les droits des autres, qui massacre, qui pratique le terrorisme chaque jour dans la Mosquée Al Aqsa, à Jérusalem, en Cisjordanie , dans les territoires de 48, à Gaza, partout !  Les agressions, les destructions, les guerres contre les Etats de la région et leurs populations, c’est vous qui les avez menées, gérées et financées. La guerre en Syrie, la guerre en Irak, la guerre au Yémen, toutes sont le fruit de la volonté américaine, des différentes administrations et commandements militaires, ainsi que le fait des Israéliens.  Pour cette raison, vous ne devez pas rejeter sur les autres vos propres défauts.

Le Hezbollah, ainsi que les autres factions de la résistance, est une force de bien. C’est une force de défense, une force qui protège la présence et permet de faire reculer le danger. C’est pourquoi tous les qualificatifs qu’on nous colle ne changent rien à notre détermination.

Dans ce cas, lorsque Trump s’exprime ainsi, qu’il soit ignorant ou non, lorsque les Américains s’expriment ainsi, qu’ils soient ignorants ou non, cela signifie qu’ils veulent faire pression sur les Libanais. Nous faisons donc face actuellement à une vague de pression sur la population libanaise.  Je souhaite qu’il n’y ait pas de Libanais, participant en cachette à cette vaste campagne.  Notamment lorsque certains disent que le Liban va affronter des sanctions internationales, américaines, européennes, arabes, des pays du Golfe, bref, il va être mis au ban du monde.

J’espère qu’il n’y a pas de Libanais qui, dans l’ombre, participent à cette campagne ou intriguent pour qu’elle soit menée.  Il s’agit donc d’une vaste campagne pour effrayer les Libanais. Nous autres, depuis que nous sommes nés, nous vivons dans cette atmosphère. Au cours des dernières décennies, nous avons essuyé toutes les formes de menaces et des menaces encore plus grandes ont été adressées aux responsables libanais. Je parle ici de données objectives et d’informations précises. Les menaces étaient formulées dans les chambres closes, dans les rencontres diplomatiques et dans le cadre des visites officielles. Je souhaite que les responsables libanais fassent des comparaisons. Aujourd’hui, les Israéliens disent : nous ne voulons pas faire de guerre contre le Liban. Nous ne voulons pas glisser vers cela, car le coût de la guerre sera très élevé, beaucoup trop en comparaison avec l’objectif qu’elle pourrait atteindre. Nous irons vers la guerre uniquement si nous y sommes contraints parce qu’il n’y a pas d’autre option.  Pourtant, dans les chambres closes et dans le cadre de réunions fermées, les Américains et les Européens disent aux responsables libanais : Si vous ne faites pas ce qu’on vous dit de faire, Israël lancera une guerre contre le Liban. Si le Hezbollah n’obéit pas, Israël mènera une guerre contre votre pays ». Comment faut-il comprendre cette contradiction ?

Moi, je dis que nous devons être forts. Lorsque nous le sommes moralement et psychologiquement, nous le devenons concrètement et sur le terrain. La force commence de l’intérieur. Croyez-moi, la force commence de l’intérieur. Les armes, les blindés, les missiles, les avions, le nombre d’effectifs ne sont pas importants. Ce qui compte c’est la volonté, la détermination, l’esprit, le cœur, le cerveau, le courage, la solidité, la dignité, la fierté, la volonté de garder la tête haute…Lorsque nous sommes forts dans notre tête et dans notre esprit, rien ne doit plus nous effrayer. L’époque où les Israéliens menaçaient et passaient à l’acte est révolue. Nous sommes dans  l’ère des victoires. La situation s’est renversée.

Je vais adoucir l’atmosphère. Si par exemple une association, agricole, écologique ou même une municipalité, au Sud décide de planter un arbre vert à la frontière ( ce n’est pas une hypothèse, cela est bel et bien arrivé), Israël dépose une plainte contre le Liban auprès des Nations Unies et du Conseil de sécurité. Que comporte la plainte ? Les Libanais plantent des arbres à la frontière ! Où est le problème ? Les casques bleus de la Finul viennent inspecter la zone. Is ne trouvent ni armes, ni charges explosives. Juste des arbres de couleur verte, pour cela ils ont raison, car le vert est la couleur des uniformes militaires et ils déclarent ensuite qu’il y a là une violation de la résolution 1701 !

Pourquoi ? Les Israéliens ont aujourd’hui peur des arbres à nos frontières, car ils considèrent qu’ils protègent le pays, les villages et leurs habitants. Ils protègent ceux qui comptent riposter à leurs agressions s’ils décident d’en lancer. C’est pourquoi ils veulent des arbres chez eux et le désert chez nous. Ce cas de figure ne s’applique pas seulement à la nature.  Il s’applique dans tous les domaines. Les Israéliens veulent le savoir pour eux et l’ignorance chez nous. Ils veulent détenir des armes nucléaires et ne veulent pas que nous ayons un fusil. Ils veulent la technologie pour eux et nous devons nous contenter de monter à dos d’âne ou de chameau…Ils veulent rester à l’air libre entre les arbres et dans la nature et nous devons rester sous terre ! Pouvons-nous accepter ces équations ? Après ce par quoi nous, Libanais, sommes passés, nous ne devons pas accepter.

Donc, aujourd’hui, les Israéliens protestent contre un arbre. De même, si un jeune Libanais en tenue civile se promène le long de la frontière en regardant vers le Liban, cela ne constitue pas une violation de la 1701. Par contre, s’il regarde du côté de la Palestine, c’en est une. Le Conseil de sécurité est aussitôt mobilisé et donne des instructions à la FINUL pour régler « ce problème ». Il est interdit aux jeunes Libanais de regarder vers la Palestine lorsqu’ils se promènent le long du fil barbelé. Pourquoi. Parce qu’ils cherchent à capter des informations. Par contre, les Israéliens ont le droit d’installer des radars et des caméras et de faire voler des avions téléguidés  chaque jour dans le ciel libanais. Cela ne constitue pas une violation de la 1701. Mais si un jeune Libanais, sans armes, résistant ou  on, regarde du côté de la Palestine, c’en est une !   Où ce jeune peut-il se plaindre ? Au conseil de sécurité ? Nous avons passé 60 ans à déposer des plaintes devant ce conseil, sans aucun résultat. Mais aujourd’hui, nous disons aux Israéliens : Plaignez-vous, nous continuerons à planter des arbres, non seulement au Sud, mais partout. Je demande aux Libanais, individus, associations, municipalités… de planter des arbres au Sud, dans la Békaa Ouest, au Hermel , à Baalbeck, dans la chaîne orientale et dans celle occidentale, là où il y a des montagnes et des frontières, cela fait partie de la résistance. Cela fait partie de la protection du Liban. Plantez des arbres et n’attendez pas que l’Etat ou le gouvernement ou des associations le fassent. Chaque personne devant sa maison, dans son jardin doit planter un arbre. Cela protège le pays, au niveau sécuritaire et même militairement, sans parler des autres bienfaits des arbres.

Les israéliens ont le droit de faire ce qu’ils veulent dans les colonies de peuplement. Ils construisent des murs, des passages protégés, installent des radars… Par contre, si un village libanais, en face, construit un réservoir d’eau un peu élevé, la FINUL vient l’inspecter pour voir s’il n’est pas utilisé pour surveiller les Israéliens et si une caméra n’y est pas installée ? Ils font ensuite leur rapport aux Israéliens, mais ces derniers n’en tiennent pas moins compte. Qu’est-ce que cela signifie ? Sur le plan militaire, c’est parfait parce que cela reflète un sentiment de peur. Que les israéliens qui ne tenaient pas compte du Liban, de son peuple et de tout ce qui le constitue, aient aujourd’hui peur d’un arbre à la frontière, d’un village, d’un réservoir d’eau, d’un jeune promeneur qui regarde du côté de la Palestine, cela signifie qu’ils sont au bout du rouleau en dépit de leurs moyens militaires. Car ils se sentent faibles et fragilisés. Par contre, lorsque nous plantons des arbres à la frontière, nous nous promenons le long du fil barbelé en pleine nuit, en regardant du côté de la Palestine, et nous exploitons nos champs et nos plaines, cela signifie que nous avons atteint la plus grande force psychologique, indépendamment de notre force militaire.

C’est sur ce point précis qu’ils veulent nous frapper. C’est pourquoi j’appelle tout le monde à la confrontation et à la résistance. Si nous résistons tous, ils ne pourront rien faire, ni pression psychologique, ni autre, inchallah. Il y a beaucoup de facteurs qui ne leur permettront pas de réussir dans ce dossier et dans cette voie.

Nous arrivons à l’avant dernier paragraphe. De juillet 2006 à juillet 2017, une nouvelle bataille et une nouvelle victoire, mais si elle reste liée à la bataille principale.  La victoire enregistrée il y a quelques semaines dans le jurd de Ersal et de Flita répond aux mêmes considérations que celle de juillet 2006. Pourquoi je dis cela ? Regardez comment les Israéliens sont les plus tristes de la défaite des terroristes dans le jurd de Ersal et de Flita. Je laisse de côté les Libanais qui sont aussi tristes. Je parle des Israéliens. Les Israéliens donc qui avaient misé sur les groupes terroristes en Syrie voient que ceux-ci commencent à perdre et ils en sont très tristes. Ils expriment leur déception, ainsi que les américains, surtout concernant Daech. Les Israéliens et les américains ont multiplié les efforts pour empêcher la défaite de Daech en Syrie car cela signifierait la victoire de l’Iran, du président Bachar Assad et du Hezbollah, cité nommément. Les Israéliens voulaient que Daech et Al Nosra remportent la victoire en Syrie. Ils ont des relations avec ces groupes armés. Ils les aident et les financent. Ils soignent leurs blessés, leur donnent des informations et lorsqu’ils sont coincés ou en difficulté, les canons et les avions israéliens interviennent pour les remettre en selle. C’est pour cela que je dis que cette bataille est la continuation de l’autre.

A ce sujet, je voudrais évoquer rapidement trois points :

Au cours des prochains jours, demain ou après- demain, le dernier groupe de combattants devront quitter Ersal pour la Syrie, après les facilités données par le commandement syrien que nous remercions comme d’habitude. L’armée libanaise a pris la décision de se déployer dans la région, répondant ainsi à une demande populaire. Dans ce cas, toute la ligne de front avec Daech du côté du jurd de Ersal sera entre les mains de l’armée. Dès qu’elle prendra position, nous nous retirerons de cette région et de ce jurd. C’est pourquoi je peux dire dès maintenant  aux habitants de Ersal : allez voir l’armée et demandez-lui de retrouver vos terres. C’est votre droit, mais il y a des considérations qui lui sont propres. Inchallah, quelques jours vous séparent encore du retour dans vos terres, vos carrières et vos biens.

Le second point porte sur ce qui va venir. Nous sommes tous, pas seulement mais aussi en Syrie, dans l’attente de la décision du commandement de l’armée qui définira le moment du début de la bataille pour la libération de ce qui reste du jurd libanais, occupé par Daech et dans la zone correspondante du côté syrien du jurd.

La décision de la libération est sans appel. Il fut un temps où l’on tentait d’affaiblir la détermination des Libanais dans une telle bataille, mais l’initiative du président Michel Aoun de convoquer une réunion du Haut Conseil de Défense et les débats qui ont eu lieu au cours dans ce cadre, ont consacré la décision. Nous pouvons dire aujourd’hui, avec fierté, que nous avons une décision souveraine, nationale, réelle, qui n’est pas soumise à des considérations extérieures, de libérer une partie du territoire libanais occupé par Daech, que le monde entier considère comme une organisation terroriste, l’ami et l’ennemi. Donc, la décision est prise. La période des hésitations est derrière nous. Le timing est entre les mains de l’armée et tout le monde attend qu’il soit fixé. Inchallah les développements iront dans la bonne direction.

Je voudrais simplement souhaiter que nul ne cherche à fixer des délais. Nul ne doit faire cette erreur et fixer des plafonds pour la durée de la bataille de l’armée. Nul ne doit dire que l’armée doit achever la bataille en deux ou sept jours. Pourquoi ? Je souhaite aussi que nul ne fasse des comparaisons entre cette bataille et une autre. Mettons les vexations de côté. Nous nous dirigeons vers une bataille nationale, au cours de laquelle du sang sera versé, le sang de jeunes de l’armée, de la résistance et de l’armée syrienne. L’heure n’est donc pas aux surenchères. Nul ne doit songer à marquer un point sur l’autre camp dans un tel moment. En tout cas, en ce qui concerne notre camp politique et médiatique, nous sommes une vaste coalition engagée dans ce sens. Il n’y aura donc pas quelqu’un qui dira : selon une source du 8Mars, l’armée a tardé à remporter la victoire alors que la résistance l’avait fait plus rapidement. Ce genre de propos n’a d’ailleurs aucun sens. Nul ne doit fixer de plafond pour la durée de cette bataille. Laissez les gens se battre tranquillement et nul ne doit faire des comparaisons, car chaque bataille a ses particularités et ses difficultés. Je voudrais conclure ce point en disant qu’Inchallah nous nous trouvons à la veille d’une nouvelle victoire déterminante. Si Dieu le veut, c’est une certitude. Cela si le problème n’est pas traité différemment. Il s’agit donc d’une question de temps et la bataille doit être abordée d’un point de vue national et humain, dans l’intérêt de tous.

Le troisième point ( et c’est l’avant dernier paragraphe) porte sur les polémiques que nous avons entendues ces dix derniers jours sur la coordination entre les deux armées libanaise et syrienne et sur la visite des ministres libanais en Syrie. Les questions étaient : la coordination doit-elle avoir lieu ?Les ministres doivent-ils se rendre en Syrie ?...Des parties politiques connues au Liban ont une position radicale sur ces questions, sachant que ce n’est pas nous qui avons soulevé la question en conseil des ministres pour provoquer une polémique. Ce sont d’autres que nous qui l’ont fait, dans le but de créer un problème. Nous autres, ce n’est pas ce que nous voulons. Les ministres n’ont pas cessé de se rendre en Syrie. Ce n’est donc pas la première fois et ce n’est pas nouveau. Je voudrais personnellement aller plus loin que la coordination entre les deux armées ou la visite d’un ministre. Je voudrais m’adresser à ces forces politiques qui adoptent une position radicale sur ces questions, en parlant avec calme et responsabilité. Je voudrais leur dire : écoutez-moi et revoyez votre projet. Vos paris ont échoué en Syrie ou sont sur le point de le faire. Le projet sur lequel vous avez misé  et sur lequel vous continuez de le faire a échoué ou est dans la dernière phase avant la chute. Vous qui êtes au Liban, en ville ou dans un village ou encore en vacances, prenez le temps de méditer et de lire les développements qui ont eu lieu en Syrie et dans la région. Prenez les données nouvelles et tenez en compte dans vos positions.

La rancœur, les rêves, les souhaits, les désirs, tout cela doit être mis de côté. Basez vos positions sur les réalités. La survie de Daech n’est plus qu’une question de temps en Syrie et en Irak. La décision d’en finir avec cette organisation est définitive. Daech ne trouvera personne pour le défendre dans le monde, après les crimes et les massacres qu’il a commis ciblant l’Islam et les religions du Livre et  les gens.

Deuxièmement, l’opposition armée est dans une situation désastreuse et dans la plupart des régions, elle est encerclée.

Troisièmement, l’opposition politique est faible depuis le début et elle le devient encore plus depuis la crise entre des pays du Golfe et le Qatar.

Quatrièmement, certains Etats qui étaient très hostiles à la Syrie, comme la France, ont adouci leur position. La nouvelle administration française reconnaît le président Bachar el Assad en tant que président légal de la Syrie.

Cinquièmement, les pays du Golfe ont commencé l’un après l’autre, à réduire leur intervention en Syrie et cette attitude va crescendo. Demain, ils commenceront à se lancer des accusations les uns les autres sur la responsabilité de l’échec. Vous verrez cela bientôt. Il ne s’agit pas de spéculations mais d’informations...

Les Américains ont eux-mêmes annoncé  que les groupes qu’ils avaient entraînés et financés et sur lesquels ils avaient misé ont échoué et les ont déçus. Ces groupes peuvent même devenir dangereux c’est pourquoi ils ont arrêté les programmes d’aides à certains d’entre eux.

Les Etats-Unis négocient aujourd’hui avec les Russes pour préserver leurs intérêts et ceux d’Israël en Syrie. Les Etats-Unis savent donc que le jeu est terminé.

Le monde entier se comporte aujourd’hui  avec l’idée que ce régime reste en place, avec son armée, son Etat et ses institutions. Ce monde avait cru à un moment que tout cela était fini. Il discutait du sort du président, mais aujourd’hui, la situation a changé. Dans les réunions fermées, ils disent aux groupes de l’opposition, tenez compte dans vos calculs du fait que le président Bachar el Assad reste en place. Il y aura donc un compromis politique en Syrie et il s’agit de voir comment « l’opposition modérée » ( si elle existe) pourra obtenir une part de pouvoir et devenir un partenaire dans le pouvoir politique. C’est cela la réalité. C’est ce qui se dit dans les réunions closes et qui est désormais dans les médias.

Je reviens donc aux parties politiques libanaises qui s’entêtent pour leur dire : revoyez vos positions et faites bien vos calculs. Je ne cherche nullement à régler des comptes ni à me moquer. Je veux simplement leur dire qu’il faut voir où est l’intérêt du Liban dans tous ces développements. Mettons de côté l’intérêt de la Syrie, c’est du Liban que nous parlons. Pour la Syrie, nous l’aidons nous-mêmes.

Mais je dois dire que les forces politiques qui s’entêtent  ne peuvent aider en rien la Syrie. Ni leur reconnaissance n’est utile, ni la normalisation de leurs relations avec la Syrie ne change quelque chose...En tout cas, ce n’est pas le moment de tenir des propos négatifs. Parlons de l’intérêt du Liban.

Selon la géographie, nous avons le Liban, la Palestine occupée par Israël, la mer et la Syrie. Selon la géographie et dans l’histoire, l’intérêt du Liban avec la Syrie est bien plus important que l’intérêt de la Syrie avec le Liban. Ce n’est donc pas nouveau. Dans tous les dossiers, ou la plupart d’entre eux, le Liban a besoin de parler avec la Syrie.

Les exemples sont multiples. Demain, par exemple, lorsque nous en aurons fini avec le jurd, l’armée ne voudra-t-elle pas se déployer le long de la frontière ? Comment pourra-t-elle le faire des deux côtés de la frontière ? Devra-t-elle négocier avec les Américains ? Quelle honte ! Ils acceptent de parler avec les Israéliens à Naqoura, les Israéliens qui nous ont tués, ont détruit notre pays et lancé de nombreuses guerres et agressions contre nous. Ils affirment qu’il y a une unanimité pour les considérer comme des ennemis. Et malgré cela, nul ne discute la possibilité de leur parler. Par contre l’idée que les officiers libanais et syriens discutent et coordonnent leur action fait l’objet d’un débat ! Une telle discussion et une telle coordination sont pourtant dans l’intérêt du Liban, non dans celui du Hezbollah, d’un courant ou d’une communauté. Il s’agit d’un intérêt national.

Notre intérêt national exige que les frontières entre le Liban et la Syrie soient ouvertes. Notre intérêt national exige que le Liban s’entende avec la Syrie sur les questions agricoles, notamment sur l’écoulement des récoltes, les leurs et les nôtres. L’intérêt national exige que nous nous entendions avec la Syrie qui va ouvrir bientôt ses frontières avec l’Irak et avec la Jordanie. Ce qui nous permettra d’écouler nos produits industriels.

Dans le passé, lorsque les frontières ont été fermées, un haut responsable libanais m’avait dit personnellement : je ne veux pas parler avec les Syriens. Je compte transporter les récoltes et les produits libanais par le biais des avions. Imaginez un peu les avions de la MEA qui transportent de pommes de terre, des tomates, des aubergines, des bananes... Nous ne trouverons pas de marché car le coût de notre production est déjà élevé.

Tous les Libanais, les agriculteurs, les industriels, les commerçants, tous, nous avons besoin de parler avec la Syrie. Même dans l’affaire des blocs gaziers et pétroliers au nord, nous avons besoin de parler avec la Syrie pour que les compagnies se présentent. Car il faut d’abord effectuer le tracé des frontières maritimes. Nous sommes prêts à le faire avec les Israéliens, mais non avec les Syriens...

Mettons donc de côté nos calculs personnels et partisans. Evitons la politique des vexations et menons un véritable débat sur l’intérêt national. Le régime syrien reste en place, l’Etat aussi avec son président et ses institutions et la situation se dirige vers un compromis politique. Notre seul voisin c’est la Syrie, car l’autre est un ennemi. Quel est donc l’intérêt du Liban ? Dans le gaz, le pétrole, l’électricité, l’agriculture, l’industrie, la sécurité, les frontières etc ? N’est-il pas de parler avec la Syrie ? Au lieu de se barricader derrière des rêves et des projets qui ont tous échoué ?

Dans ce sujet en particulier, nous pouvons profiter de l’expérience de la guerre de juillet 2006. ( Excusez-moi si je suis un peu long, mais je n’en ai plus pour longtemps et je vous remercie de tenir bon car je sais que j’ai dépassé le temps habituel d’une heure pour mon discours). Pendant la guerre de juillet, il y avait donc une résistance, une armée, un environnement populaire favorable dans la plupart des régions et un appui de la plupart des courants politiques. Il y avait aussi une solidarité officielle, mais il y avait une faille politique.

Sur le plan officiel, le président Emile Lahoud menait à la tête du gouvernement une bataille politique. DE même, dans la bataille politique, et dans les négociations, nous avions un partenaire parfait, le président de la Chambre Nabih Berry. Il y avait toutefois une faille que constituait le Premier ministre de l’époque et une partie de son gouvernement. Je ne cherche pas à l’attaquer, mais je fais un constat. La bataille était donc à l’intérieur du gouvernement.

Pourtant, malgré cette faille politique, officielle et populaire , nous avons réussi à remporter une grande victoire contre l’ennemi ou si le mot victoire dérange certains, je dirais que nous avons mis en échec les objectifs de l’agression.  

Aujourd’hui, dans cette nouvelle expérience, avec un nouveau président  et un Premier ministre « ancien-nouveau », un président de la Chambre auquel nous souhaitons longue vie, avec ce climat après la bataille du jurd de Ersal  et grâce à une conviction nationale généralisée, je voudrais dire que nous ne voulons pas  exploiter ce climat positif pour obtenir des acquis partisans. Utilisez donc ce climat pour obtenir des acquis nationaux, pour faire profiter l’intérêt national. Nul ne doit avoir peur si le Liban noue des relations avec la Syrie. Nous pouvons discuter avec elle, négocier et coordonner avec elle. C’est dans l’intérêt du Liban et nous pouvons nous entraider pour servir l’intérêt national.

En ce jour de commémoration de la victoire de juillet 2006, la victoire du Droit, du sang sur l’épée, permettez-moi d’évoquer, même si ce n’est pas directement dans notre sujet, la tragédie humanitaire incroyable qui se déroule au Yémen.

Même les Nations Unies disent qu’il s’agit aujourd’hui de la plus grande catastrophe humanitaire. Des milliers de personnes meurent du choléra et des centaines de milliers d’autres en sont atteintes. Des millions de personnes sont menacées de mourir de faim. Pour quelle raison ? La guerre et le blocus. Qui mène la guerre et impose le blocus ? Les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et leurs alliés.

Pour que cette catastrophe humanitaire s’arrête, le monde entier doit demander aux Etats-Unis et à l’Arabie d’arrêter leur agression contre le Yémen et de lever le blocus imposé à ce pays. Tous ceux qui se taisent- c’est mon avis personnel-  dans le monde, assument une part de responsabilité dans ce qui se passe. Si le monde entier, les Etats, les groupes, les associations, les responsables et les médias appellent à l’arrêt de cette guerre intolérable, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite commenceraient à songer à changer d’attitude.

Il faut donc un cri mondial, arabe et musulman. Sinon, les cris isolés se poursuivront et ne changeront rien à la catastrophe, qui s’amplifie de jour en jour au Yémen.

Il est utile et honorable en ce jour précis, de dire la vérité, même si elle dérange certains. Il ne s’agit pas là de calculs politiques, mais d’une question humaine, d’une position morale. Arrêtez cette guerre, levez le blocus, empêchez l’extension du choléra, arrêtez la famine, allez vers une solution politique. La solution politique est possible, mais il y a toujours des parties qui veulent humilier les autres et leur imposer leurs conditions.

 

Chers frères et sœurs, à la veille du 31 août, nous ne pouvons qu’évoquer notre imam fondateur qui a planté en nous l’esprit de la résistance, sa culture et son souffle, cet imam qui nous a mis dans nos cœurs et nos esprits la cause de Jérusalem et de la mosquée Al Aqsa, l’imam de la coexistence, du dépassement des sensibilités personnelles et des calculs étroits confessionnels et partisans, l’imam de loyauté, de la fidélité et du dévouement à la nation et aux symboles sacrés, l’imam disparu sayed Moussa Sadr. Sa disparition avec celle de ses deux compagnons suscite toujours des sentiments douloureux. A la veille de commémoration de sa disparition, nous ne pouvons que lui exprimer notre reconnaissance et réaffirmer que nous sommes tous ses hommes et ses femmes, prêts à poursuivre le chemin qu’il a tracé et prêts à lutter  pour atteindre les objectifs qu’il a fixés. La victoire de juillet 2006 n’aurait pas été possible sans cette graine qui a poussé et donné des fruits.

Que Dieu vous bénisse.

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