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Les trois leçons de la bataille du jurd de Ersal

Les trois leçons de la bataille du jurd de Ersal
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  Par Samer R. Zoughaib

La libération des territoires libanais, occupés depuis quatre ans par l’ex-Front al-Nosra, la branche syrienne d’«Al-Qaïda», est un exploit militaire inédit, source de fierté nationale, et aura des répercussions géostratégiques dépassant la géographie de l’Anti-Liban.

Les trois leçons de la bataille du jurd de Ersal

En six jours seulement, les combattants du Hezbollah ont libéré 100 kilomètres carrés, occupés depuis quatre ans par l’ex-«Front al-Nosra», la branche syrienne d’«Al-Qaïda», à la frontière libano-syrienne. La moitié de cette superficie se trouve au Liban. Les résistants ont balayé, au passage, des centaines de takfiristes, retranchés dans des fortifications creusées dans les montagnes rocheuses, où les plus gros obus d’artillerie et les plus puissantes bombes larguées par les avions, n’avaient aucun effet. Vingt-trois résistants sont tombés en martyre, et quelque 350 terroristes ont été tués. Leur chef, Abou Malek al-Talli, kidnappeurs et égorgeurs des soldats libanais, responsables de nombreux attentats meurtriers au Liban, se terre, avec les rescapés de ses troupes (environ 200 hommes), dans une poche de 5 kilomètres carrés.

Cet exploit militaire exceptionnel a surpris aussi bien les amis que les ennemis de la Résistance. Les premiers n’osaient pas croire que la bataille se terminerait aussi rapidement. Les seconds sont effrayés par les formidables capacités militaires et les tactiques du Hezbollah, hissé par le New York Times au rang de puissance régionale redoutable et incontournable.

Humilité et modestie

Les leçons à tirer de cette bataille sont nombreuses. La première est que malgré les victoires successives emportées face aux «Israéliens» et aux takfiristes, la Résistance et son chef, sayed Hassan Nasrallah, restent humbles et modestes. Ils ne sont pas enivrés par les succès ou envahis par de malsains sentiments de supériorité ou de domination. Comme en 2006, sayed Nasrallah a offert la victoire à tous les Libanais, musulmans et chrétiens, et a réaffirmé que le Hezbollah n’a nullement l’intention d’exploiter ses succès militaires pour engranger de quelconques dividendes politiques internes. Aucune amertume, aucune intention de vengeance face aux quelques voix minoritaires, qui ont tenté de discréditer la Résistance et de lui ôter toute légitimité avant, pendant et après la bataille. Dans leur écrasante majorité, les Libanais, toutes communautés confondues, sont profondément convaincus et parfaitement conscients que le Hezbollah se bat pour eux tous, et que ses martyrs sont tombés pour que leurs enfants puissent vivre dans la liberté et la dignité.

La seconde leçon est actuellement digérée –difficilement- par les stratèges «israéliens». Assis derrière leurs consoles, leurs ordinateurs ou leurs bureaux, ils ont assisté en mode «Live», à travers leurs avions de reconnaissance et de leurs satellites, et sans doute pour la première fois, à une action exclusivement offensive de la Résistance. Leurs premières observations sont, nous l’imaginons, une série de remarques écrites sous l’emprise de la peur. Ceux d’entre eux qui ne l’avaient pas encore compris sont désormais certains que les menaces de sayed Nasrallah d’entrer en Galilée occupée, lors de la prochaine guerre, ne s’inscrivent pas uniquement dans le cadre de la guerre psychologique ou de la propagande. La géographie du jurd de Ersal, faite de hauts sommets escarpés, et de fortifications naturelles, est de loin plus difficile que les collines et les vallons de la Galilée.

La troisième leçon relève de la géostratégie. En prenant le contrôle de sommets culminant parfois à 3000 mètres d’altitude, la Résistance et ses alliés améliorent considérablement leur déploiement militaire. Ils ne sont plus dominés par le Mont Hermon, partiellement occupé par «Israël», et peuvent mieux ajuster la précision de tir de leurs missiles.

Toujours sur un plan géostratégique, le nettoyage du jurd de Ersal sécurise, définitivement, la route allant de la Méditerranée à Téhéran, en passant par Damas, la Badia syrienne, et l’Irak, autant d’étapes irriguées par le sang des martyrs du Hezbollah, présent sur tous les fronts. Une route que les Américains et les «Israéliens» ont en vain tenté, pendant six ans, de couper.  

Source: french.alahednews

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