UE: les protections contre les cyberattaques sont insuffisantes
La cyberattaque massive qui a frappé depuis mardi des entreprises du monde entier a montré qu'il fallait intensifier la lutte contre les menaces de ce type, a déclaré jeudi le commissaire européen chargé des questions de sécurité, Julian King.
«Notre dépendance vis-à-vis d'internet, des appareils et technologies connectés, dépasse pour l'instant notre capacité à nous protéger et nous devons nous protéger», a-t-il exhorté, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
La Commission «va dégager 10,8 millions d'euros supplémentaires en faveur de 14 Etats membres de l'UE», afin que «les unités de réaction informatique soient renforcées», et elle va renforcer l'unité dédiée au cybercrime au sein d'Europol, a annoncé M. King.
Les cyberattaques «deviennent plus stratégiques, parce qu'elles mettent en péril nos infrastructures critiques et nos processus démocratiques», a-t-il constaté.
«Elles deviennent plus endémiques parce qu'elles se répandent des réseaux informatiques jusqu'aux opérations essentielles pour le monde de l'entreprise et le secteur public», a-t-il poursuivi.
Le commissaire a rappelé que l'exécutif européen allait réviser en septembre «sa stratégie de cybersécurité» et qu'il annoncerait à cette occasion «un nouveau train de mesures».
Des efforts doivent être faits selon lui pour «placer des obstacles plus structurels face aux cyberattaques», «augmenter le risque pour leurs auteurs de se faire appréhender» et «affiner notre coopération internationale».
«Il faut voir aussi si nous ne devons pas modifier nos comportements, chez les particuliers, les entreprises et les institutions publiques» pour mieux se prémunir.
Selon l'agence de police européenne Europol, la cyberattaque mondiale qui s'est répandue mardi a été causée par une version améliorée du ransomware (rançongiciel) Petya, en circulation depuis 2016. Et elle ressemble à l'attaque provoquée en mai par le ransomware WannaCry.
«Il existe des ressemblances claires avec l'attaque WannaCry, mais il semble s'agir aussi d'une attaque aux capacités plus sophistiquées, destinée à exploiter une série de points faibles», a expliqué mercredi le directeur de l'agence, Rob Wainwright.
Source: agences et rédaction