Attaque chimique en Syrie: un sénateur russe met en doute l’objectivité de l’OIAC
L’objectivité et les méthodes de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques lors de l’enquête sur l’attaque chimique présumée en Syrie et la frappe américaine contre une base aérienne qui a suivi suscitent de nombreuses questions.
Konstantin Kossatchev, président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), estime que l'attitude de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) suscite de nombreuses questions.
«Normalement, il ne doit pas y avoir de doutes eu égard à l'objectivité de l'OIAC et à la fiabilité de ses méthodes: c'est (une institution de) l'Onu. Mais, hélas, des questions demeurent à ce sujet. Ainsi, les deux groupes de travail de l'OIAC sur la Syrie sont dirigés par des Britanniques. Pourquoi?», s'interroge le sénateur via Facebook.
Selon lui, les méthodes de l'enquête ne sont pas, elles non plus, irréprochables.
«Les prélèvements sont étudiés quelque part en Turquie. Comment, quand et où les échantillons sont prélevés et dans quels laboratoires sont-ils étudiés? L'opinion publique est tenue dans l'ignorance à ce sujet. Les experts refusent de se rendre sur place», signale M. Kossatchev.
Selon lui, une équipe internationale d'experts devrait être déployée sur les lieux des attaques chimiques présumées pour y étudier les prélèvements.
«À présent, alors que des missiles ont été tirés sans attendre les résultats d'une enquête objective, la résistance à toute enquête objective ira croissant. Car tout témoignage contre la version principale attribuant aux autorités syriennes la responsabilité de l'attaque chimique d'Idlib se transforme automatiquement en acte d'accusation contre les États-Unis, ce qui est grave», conclut le sénateur.
Ajoutons à ce sujet que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré samedi à l'issue d'une rencontre avec son homologue qatari que Moscou insisterait, au sein de l'OIAC et du Conseil de sécurité de l'Onu, sur l'envoi d'inspecteurs sur les lieux des incidents à Idlib et sur la base aérienne d’al-Chaayrate.
Mardi 4 avril, une frappe aérienne sur la ville de Khan Cheikhoun dans la province d'Idlib, en Syrie, a été suivie par l'intoxication aux produits chimiques de nombreux habitants.
Des pays occidentaux et la soi-disant «opposition syrienne» en imputent la responsabilité aux forces gouvernementales syriennes. Celles-ci rejettent ces accusations et expliquent que le bombardement aérien sur Khan Cheikhoun a touché un entrepôt d'armes chimiques de groupes terroristes, dont les agents actifs ont alors contaminé la population.
Les autorités russes demandent une enquête impartiale sur cette affaire avec l'implication de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). En l'absence d'une telle enquête, l'origine de l'intoxication aux produits chimiques des habitants de Khan Cheikhoun reste donc controversée.
Source: agences et rédaction