La jetée construite par les États-Unis au large de Gaza, serait-elle un moyen pour provoquer une nouvelle Nakba des Palestiniens ?
Par Donia Shames - AlAhed
Les États-Unis ont commencé la construction d’une jetée à Gaza, a annoncé jeudi dernier le Pentagone.
Selon le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, ce projet de port temporaire est destiné à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien.
Pour affronter les problèmes concernant la livraison par voie terrestre d’aide humanitaire, le président américain Joe Biden avait annoncé début mars la construction de ce port artificiel.
La jetée devrait être opérationnelle à partir de début mai et «tout se déroule comme prévu pour l’instant», a noté le porte-parole du Pentagone.
Selon le projet américain, l’aide arrivera dans un premier temps à Chypre, où elle fera l’objet de vérifications, puis sera préparée en vue de son acheminement.
Elle sera ensuite transportée par des navires commerciaux sur une plateforme flottante au large de la bande de Gaza, puis par des navires plus petits jusqu’à la jetée.
La capacité opérationnelle sera au début de 90 camions d’aide par jour, puis de 150 par jour.
Un haut responsable de l’administration américaine a déclaré que l’Agence américaine pour le développement international (USAID) s’associerait «à des organisations des Nations unies afin d’acheminer l’aide vitale une fois qu’elle sera arrivée à Gaza via le corridor maritime».
Pour leur part, l’ONU et les ONG rappellent régulièrement que ce type d’initiatives ne peuvent toutefois pas se substituer à une augmentation indispensable de l’entrée d’aide humanitaire par voie terrestre, pour une population confrontée à des pénuries de matériel médical.
Le rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, Michael Fakhri, a critiqué la déclaration du président américain Joe Biden lors de son discours sur l'état de l'Union, concernant la création d'un port temporaire qui permettra une augmentation considérable de l'aide humanitaire parvenant à Gaza.
Lors d'une conférence de presse, M. Fakhri a déclaré: «Ni le peuple palestinien ni la communauté de l'aide humanitaire n'ont demandé un quai maritime».
Il a souligné que ni le quai ni les opérations aériennes accrues au-dessus de Gaza «ne préviendront la famine selon n'importe quelle définition».
Il a suggéré que cette initiative pourrait être «un moyen de communiquer avec le public américain local, à l'approche des élections présidentielles».
Des observateurs estiment que des objectifs suspicieux sont derrière ce projet qui a été proposé depuis 2014 et initialement rejeté par «Israël».
De fait, les peuples arabes sont habitués à la suspicion et aux doutes quant aux actions américaines. Alors que Washington refuse de soutenir un cessez-le-feu et de permettre l'entrée de l'aide, il parle maintenant du peuple palestinien et de la préparation d'un port pour recevoir l'aide humanitaire.
Ces observateurs craignent qu’il y ait d’autres motivations liées au processus de déplacement massif des Palestiniens de Gaza, à la lumière d’un projet secret de déplacement volontaire après que le monde a découvert le plan de déplacement. Par conséquent, de nombreux pays seront condamnés.
Selon les observateurs, on craint que le projet du port repose sur une intention de provoquer un déplacement secret et volontaire, peut-être à travers des avantages tels que des vols à tarif réduit. Ce processus serait volontaire, surtout que nombreuses familles pourraient être contraintes de quitter la bande sinistrée.
Il est possible également qu'«Israël» ait conclu des accords avec certains pays d'Afrique, d'Australie et du Canada pour accueillir un nombre limité de Palestiniens à l'avenir.