Une communauté vaincue par le discours d’une personne
Selon un rapport préparé par «la commission pour la publicité israélienne au cours de la seconde guerre du Liban», «Israël» a perdu face à la campagne médiatique intense menée par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah durant la guerre, alors que la campagne israélienne n'a pas réussi à rassurer l'opinion publique israélienne, mais a plutôt augmenté la confusion.
En raison des conditions sécuritaires délicates, le secrétaire général du Hezbollah sayyed Hassan Nasrallah, n’apparait qu’à travers un écran, malgré l’absence des gardes du corps il ne semblait jamais seul sur l'écran. Il est toujours accompagné du «garde fantôme», une ombre qui fait partie de son angle panoramique. Son apparition à travers l’écran incarne la guerre psychologique qu’il mène avec succès, il fut alors nommé le «parrain de la guerre psychologique» autant par ses alliés, que par ses ennemis et ses adversaires. Selon ses ennemis, qui ne peuvent que reconnaître ses qualités, sayyed Nasrallah a des «capacités incontournables» en raison de l'impact important et profond de ses paroles et ses promesses non seulement sur ses partisans et sympathisants dans le monde arabe et en occident, mais aussi sur tous ceux qui suivent ses discours notamment les colons israéliens.
Selon le journal Maariv l'une des raisons pour lesquelles sayyed Nasrallah occupe une bonne partie des écrans israéliens qui diffusaient ses discours en entier pendant l'agression de Juillet 2006, est la stratégie qu’il adopte, celle de la «crédibilité». Ce mécanisme de propagande utilisé depuis la Seconde Guerre mondiale, et à l'origine utilisé par les Alliés contre les Japonais. Ils se sont mis à transférer des messages aux contenus réalistes, de sorte que le destinataire puisse toucher la crédibilité de ces messages.
Selon un rapport préparé par «la commission pour la publicité israélienne au cours de la seconde guerre du Liban», «Israël» a perdu face à la campagne médiatique intense menée par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah durant la guerre, alors que la campagne israélienne n'a pas réussi à rassurer l'opinion publique israélienne, mais a augmenté la confusion.
Le rapport publié dans le journal israélien Yedioth Ahronoth a souligné «le grand écart entre la campagne médiatique d’une part, Hezbollah, dont le seul porte-parole, était Sayyed Hassan Nasrallah, caractérisée par la cohérence des informations, et la vitesse du transfert des messages médiatiques, et d’autre part la campagne israélienne, menée par plusieurs porte-paroles, s’est caractérisée par l’incohérence, et le manque de coordination. Les contradictions et les erreurs faites par ces porte-paroles ont créé une atmosphère optimiste chez le public de la résistance alors que les colons israéliens ressentaient la frustration et le manque de confiance».
En ce qui concerne la dynamique de la guerre psychologique menée par le secrétaire général du Hezbollah, l’animateur du programme télévisé «Londres et Kirchnbaum» sur la dixième chaine israélienne, a déclaré avec toute franchise «si nous n’étions pas en situation d'hostilité et de guerre avec Nasrallah, serons-nous pas ses partisans dans son approche au sujet de la démocratie. Peut-être vous croirez, que je suis un extrémiste, mais vous devez comprendre que nous avons vu chez Nasrallah, le personnage qui reflète l'être humain exceptionnellement équilibré, un homme profond, d’une intelligence remarquable dans son analyse des développements. Un homme si raisonnable, on pourrait croire que ses paroles sont justes notamment que nous ne connaissons pas toute la vérité».
Le spécialiste en questions israéliennes, Antoine Shalhat, souligne dans un article publié en mars 2007 que la guerre israélienne contre le Liban en juillet 2006 a ouvert un grand nombre de dossiers qui restent en suspens jusqu’à présent. L’un des sujets les plus controversés, est la performance des médias israéliens durant cette guerre, qui est sans doute considérée comme la plus lamentable par rapport à toutes les guerres précédentes.
Shalhat a rapporté dans son article, les déclarations du Dr Udi Livil, maître de conférences en psychologie politique et les relations de l'armée et des médias à l'Université Ben-Gurion, «la problématique était qu’au lieu que l'opinion publique israélienne compte sur les informations et les explications des porte-paroles israéliens pour comprendre le cours des événements, les israéliens ont eu confiance à cet égard, au chef de l'ennemi que nous combattons.» «Face à ce chef qui jouit d’une grande influence tel que Nasrallah, l'institution officielle israélienne aurait dû faire une riposte au moins du même niveau», a-t-il ajouté. Selon lui «un bon leader dans les médias devrait fournir aux spectateurs trois aspects fondamentaux: la crédibilité et la certitude et l’anticipation: la crédibilité c’est la vérité, la certitude c’est le rapport de la réalité des faits sur le terrain, et l'anticipation c’est le faite d’attendre ses déclarations.» A l'issue de ses recherches Livil a souligné que Sayyed Nasrallah est toujours considéré aux yeux du public israélien «une personne qui génère inspiration et intuition».
Un discours très enthousiaste, un personnage très charismatique aux yeux même du public israélien, une mémoire vive et active, et beaucoup d'autres qualités ont été attribuées au secrétaire général du Hezbollah par les analystes, les politiciens, les experts, et même le public ennemi. Nasrallah est devenu le premier dirigeant arabe ayant réussi à travers trente ans de discours, à influencer l'opinion publique israélienne, selon journal Haaretz. Selon les observateurs l’impact du discours de Nasrallah a frappé la société israélienne et a marqué le manque de confiance des israéliens en leurs dirigeants, qui se sont avérés futiles dans la guerre psychologique.
De là on se demande, quel genre est la communauté qui se bat à plat par le discours d’une personne?
Source : al-Mayadeen , traduit par l’équipe du site