L’Arabie inquiète, soutient al-Qaïda au Yémen
De même source on indique que la majorité des pays du Golfe sont désormais certains du fait que l'accord entre l'Iran et les Etats-Unis verra le jour à la suite des élections israéliennes, ce qui changerait complètement leur situation. Selon les pays en question, plusieurs évènements en cours laissent prévoir la signature de cet accord et plusieurs répercussions, notamment au Yémen.
Bref, l'Arabie sera le pays le plus lésé d'un accord irano-américain et de la tournure des faits dans la région, surtout au Yémen. Pour cette raison, le royaume vit dans l'inquiétude voire dans la crainte face aux développements rapides dans ce pays et qui seraient dans l'intérêt des Houthies et du projet de la Résistance dans la région, englobant «l'Iran, la Syrie et la Résistance au Liban et en Irak».
Le royaume craint aussi l'action russe, ce qui le pousse à des actes déconcertés sur plusieurs scènes. De fait, ce royaume est sur le point de perdre la carte syrienne, après avoir perdu son influence au Yémen. En outre, le camp allié au royaume au Liban est en pleine confusion alors que sa force politique s'est dégradée en Irak, où les groupes qui lui sont alliés ont été cernés pour leur appui aux terroristes de «Daech». Et ce dernier tente de s'en substituer (à l'Arabie), tout au long de la scène du chaos arabe.
Prenant en compte la réalité en défaillance de la politique saoudienne et la perte des cartes régionales des mains de cette dernière, le royaume s'emploie en ce moment à prendre le contrôle de la scène yéménite qui constitue une priorité politique, militaire, géographique et économique. Pour cette raison, il appuie al-Qaïda dans ce pays par les armes, les équipements et les effectifs. Il a réussi à y envoyer, dans moins de trente jours, plus de 32 mille combattants venant de la Syrie, du Liban, de la Jordanie. Des miliciens auxquels l'Arabie a assuré les moyens de transport via la Turquie et l'aéroport de Doha arrivant à Maereb au Yémen, où ils sont regroupés dans des camps afin d'entrainer certains sur de nouvelles armes, alors que d'autres suivent des cours de formation divers ou des cours en matière de combat dans le but de combattre les Houthies et l'armée yéménite.
Selon la source sécuritaire du Golfe, le Liban n'est plus une des priorités de l'Arabie, au moins durant cette période, mais pourrait occuper une quatrième classe, après le Yémen, la Syrie et l'Irak.
En effet, le royaume aurait compris que la guerre en Syrie est en régression tout comme le nombre des éléments terroristes qu'il finance, surtout que la Turquie contrôle plusieurs terrains de conflit, notamment dans le nord et les zones limitrophes des frontières syro-turques. En plus, l'Irak a réussi à affronter les deux organisations takfiristes de «Daech» et d'«Al-Nosra», ce qui a contribué à affaiblir la présence saoudienne de plus en plus réduite, chaque fois que l'étau est serré autour des organisations terroristes dans la région. Les faits précités signifient que toute diminution du pouvoir de l'Arabie au Yémen provoquera un affaiblissement de son rôle dans toute la région.
La source a enfin expliqué que les pays du Golfe seraient menacés par l'irruption de plusieurs volcans, dont notamment celui de l'accord américano-iranien et de l'extension, dans leurs sociétés, des extrémistes radicaux qui soutiennent «Daech» et croient en ses méthodes. Ils seraient aussi menacés par l'accroissement de la force de cette organisation dans ces pays, chaque fois que la crise syrienne se prolonge et que l'étau est serré autour de «Daech» au Yémen. Ce qui a été précité aboutira à un fait : la carte de la région sera modifiée et le changement frappera en premier lieu la région du Golfe.
Article paru dans le quotidien libanais Al-Binaa, traduit par l'équipe du site