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Le plan des terroristes pour affaiblir l’armée libanaise

Le plan des terroristes pour affaiblir l’armée libanaise
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Par Samer Zoughaib

Assassinats, désertions orchestrées, campagnes de dénigrement: les groupes terroristes déploient une stratégie complète pour affaiblir l'Armée libanaise, dans le but de créer un émirat s'étendant jusqu'à la mer, comme l'a rappelé le commandant en chef de la troupe, le général Jean Kahwaji. 

L'Armée libanaise a fait part du décès, ce vendredi, du soldat Jamal Jean Hachem, tué vendredi àLe plan des terroristes pour affaiblir l’armée libanaise l'aube par des tirs contre un minibus transportant des militaires au Akkar. Il s'agit du troisième incident de ce genre en moins d'un mois au Liban-Nord. Le 9 octobre dernier, un soldat libanais est décédé à Rihaniyé, dans le Akkar, après avoir été la cible de tirs provenant d'individus circulant à mobylette. Un autre militaire avait été blessé dans le même incident.  Le 23 septembre, le soldat Mohammad Khaled Hussein, originaire de Tikrit, dans le Akkar, avait été tué lors d'une attaque par des inconnus d'un check-point, dans la région de Beddaoui, près de Tripoli. A Tripoli même, les agressions contre l'Armée libanaise se multiplient et prennent des formes diverses: tirs en direction de soldats; grenades lancées contre des postes militaires; slogans contre l'armée inscrits sur les murs...

Dans le même temps, les désertions de «soldats sunnites», soigneusement mises en scène par les groupes terroristes, se multiplient. Abdel Menhem Khaled a annoncé, à la fin de la semaine dernière, dans une vidéo diffusée par «Daech», avoir quitté les rangs de l'armée. Trois autres soldats avaient déjà fait défection pour rejoindre des groupes terroristes, ces dernières semaines. Abdallah Ahmed Shehadé et Mohammed Antar avaient rallié le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Le caporal Atef Mohammed Saadeddine, avait été, lui, le premier militaire à rejoindre «Daech». 

Il est clair que les assassinats, les agressions et les désertions orchestrées font partie d'un plan destiné à affaiblir l'Armée libanaise, mis en œuvre par les organisations terroristes. Ce plan consiste, en premier lieu, à semer les graines du confessionnalisme au sein de la troupe, et de tenter de creuser un fossé entre l'institution militaire et la communauté sunnite. Pourtant, l'armée est une l'une des plus importantes sources de revenus pour les sunnites du Liban-Nord, qui comptent des dizaines de milliers de militaires, retraités ou actuellement sous les drapeaux. L'objectif est on ne peut plus clair: provoquer un divorce entre les sunnites et l'Etat, afin de faciliter l'implantation des groupes terroristes dans cette région particulièrement légaliste. L'ultime objectif étant de créer un «émirat» ayant un débouché sur la mer, comme l'a encore dit, la semaine dernière, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwaji.

Des députés et des ulémas contre l'armée

«L'organisation (de l'Etat islamique) compte sur des cellules dormantes à Tripoli et dans le Akkar, ainsi que sur le soutien de certaines franges de la population sunnite, a déclaré le chef de l'armée dans une interview accordée au quotidien français le Figaro. Au Liban, "Daech" veut également établir un accès à la mer. Ce qu'il n'a pas pour l'instant, ni en Irak ni en Syrie. Seul le Liban peut lui en offrir un. Pour cela, ils doivent relier les montagnes du Qalamoun, en Syrie, à Ersal, puis à la région du Akkar et enfin au Liban-Nord. Heureusement, nous avons pu les repousser dans les montagnes, mais je suis sûr que s'ils avaient réussi, une nouvelle guerre civile aurait été déclenchée», a conclu le général Kahwaji.

Dans ce projet diabolique, les groupes terroristes peuvent compter, malheureusement, surLe plan des terroristes pour affaiblir l’armée libanaise l'appui non seulement d'une frange minoritaire de la population, mais aussi sur le soutien d'hommes politiques et de dignitaires religieux. Depuis des années, ces semeurs des graines de la discorde s'emploient à dénigrer l'armée, à ignorer ses sacrifices, à mettre en doute sa loyauté envers la patrie, à questionner le patriotisme de ses officiers et de ses soldats. Certains n'hésitent pas à appeler les sunnites à déserter et accusent le général Kahwaji d'être «une marionnette» entre les mains de l'Iran et du Hezbollah. Les Libanais les connaissent bien: les députés Khaled Daher, Mouïn Merhebi et, occasionnellement Mohammad Kabbara et Ahmad Fatfat; ainsi qu'un groupe d'ulémas et de prédicateurs.

En nourrissant un tel discours, ces personnalités assurent une couverture politique et religieuse aux groupes terroristes, justifient leurs actes répréhensibles, et les encouragent à aller de l'avant dans leurs plans. Ces soi-disant défenseurs de la souveraineté du Liban ont eu des positions ambigües ou carrément hostiles à l'armée lorsqu'elle combattait les extrémistes d'Ahmad al-Assir, à Abra, en juin 2013, ou encore Daech et al-Nosra, en aout dernier. 

Et pourtant, les militaires sunnites sont les premières victimes de ces terroristes, comme le valeureux lieutenant-colonel Nour el-Jamal, fils de Tarik Jdidé, tué le 3 août à Ersal, l'arme à la main, alors qu'il couvrait le repli de ses hommes. Ce vendredi, le détenu Ibrahim Behlock, responsable de l'attaque terroristes contre l'École technique de Ersal, a avoué avoir tué l'officier al-Jamal.

Le Hezbollah, toujours accusé des pires gémonies par le 14-Mars, n'hésite pas, pour sa part, à afficher un soutien indéfectible et sans faille à l'institution militaire. Dans un communiqué publié jeudi, le parti a nié les accusations grotesques véhiculées par la chaîne de télévision al-Moustaqbal, selon lesquelles ses alliés seraient les auteurs des attaques contre l'armée à Tripoli. «Toutes ces rumeurs sont infondées, précise le texte. Ceux qui tirent contre l'armée à Tripoli sont connus des habitants de la ville. Ce ne sont ni des amis ni des alliés au Hezbollah, bien au contraire ce sont des amis et des alliés au courant du Futur». Le Hezbollah a également condamné «toute agression contre l'Armée libanaise. Cela est considéré comme un crime contre le Liban et ce crime devient plus monstrueux quand on connaît les sacrifices de la troupe dans sa lutte contre le terrorisme». Le communiqué appelle à «livrer sans délai les agresseurs des militaires à la justice».

Les notables et les personnalités politiques et religieuses de la ville, qui leur assurent une protection, écouteront-ils, enfin, la voix de la raison?

Source : French.alahednews

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