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Des efforts saoudiens pour exporter le pétrole sans passer par le Détroit de Bab el-Mandeb!

Des efforts saoudiens pour exporter le pétrole sans passer par le Détroit de Bab el-Mandeb!
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Dans le jeu stratégique saoudien, il y a toujours certains qui doivent en payer le prix fort. En effet, pour un pouvoir ici, ou une tentative de renversement d’un gouvernement ailleurs, Riyad est toujours prêt à financer et à armer des dizaines de groupes takfiris. Et lorsque le jeu frôle la limite des «armes noires», à savoir le pétrole, les autorités du royaume ourdissent des dizaines de plans, même si ces derniers provoqueraient un imbroglio dans plusieurs autres pays.

Une source yéménite éminente a révélé de dangereux efforts saoudiens visant à ouvrir une nouvelle voie pour l’acheminement du pétrole saoudien à partir du royaume vers le Golfe d’Eden, sans passer par le Détroit de Bab el-Mandeb.

Le plan en question consiste à acheminer le pétrole via le gouvernorat yéménite de Hadramout (dans le sud du royaume), dans d’énormes pipelines, en prélude à le transporter directement vers le Golfe d’Eden, où seront édifiés une énorme raffinerie et un port pour l’exportation du pétrole brut.

Qu’a préparé l’Arabie comme infrastructure pour soutenir le projet en question?

Pour cette fin, les autorités saoudiennes ont pris plusieurs mesures, qualifiées par laDes efforts saoudiens pour exporter le pétrole sans passer par le Détroit de Bab el-Mandeb!
source yéménite de «très dangereuses».

La première mesure nécessite la mobilisation et le soutien des clans de Hadramaout, pour les rapprocher du royaume, comme rapporte la source interviewée par notre site.

Et d’expliquer comment Riyad a mis en œuvre lesdites mesures. «L’individu originaire de Hadramaout, est considéré, parmi ses compatriotes, comme le plus chanceux pour obtenir la nationalité saoudienne. En effet, tout homme de cette région, est en mesure facilement d’entrer dans le territoire saoudien et d’y travailler. Plusieurs années plus tard, il peut obtenir la nationalité du pays. Par contre, un autre yéménite, notamment ceux originaires du nord, où s’étend le pouvoir du mouvement Ansarullah, a besoin de suivre des procédures administratives très compliquées pour travailler en Arabie».

Selon la source, l’Arabie a facilité le passage des ouvriers des clans de Hadramaout dans les pays du Golfe. «L’Arabie a imposé à tous les pays du Golfe d’aider ces gens, comme si elle en était responsable, contrairement aux autres composantes du peuple yéménite. Ces gens-là sont rapidement recrutés, leurs salaires sont relativement hauts. Ils sont toujours à l’écart des décisions d’expulsion. Parfois, ils reçoivent même des visas et des aides des gouvernements des pays du Golfe».

En outre, ajoute la source, l’Arabie a adopté d’autres moyens pour rapprocher les ressortissants yéménites de Hadramaout. «Riyad a créé, mis en place, soutenu et financé des dizaines d’associations wahhabites, par d’énormes  sommes, dans le but d’enseigner et d’assister les fils de ce gouvernorat. Parfois, le royaume édifie  des établissements  d’enseignement religieux ou du Coran. Ou bien, il contribue aux aides médicales et assure des aides socio-économiques. Des institutions dont les budgets grimpent parfois à des centaines de milliers de dollars par mois».

Dans le même contexte, la source évoque  aussi de grandes quantités d’armes individuelles fournies aux clans et ce sous le prétexte de l’auto-défense et la protection dudit  gouvernorat de la division.

«De surcroit, des renseignements ont fait état, dans le passé, de trafic de plus de 5000 armes à feu, tout au long des jours d’une semaine, des régions du nord du Yémen vers le territoire saoudien, alors que des milliers d’armes sont passés du royaume vers Hadramaout, sans écarter la possibilité qu’il s’agisse des mêmes armes».

Sur ce, la source yéménite considère que le vrai objectif derrière le trafic des armes à partir du nord du Yémen vers l’Arabie, puis vers Hadramaout, pour armer les clans, consiste à protéger les pipelines et les raffineries de pétrole dont l’édification est prévue  dans le futur. Et par la suite, d’utiliser les clans et les habitants de la région comme ligne de défense contre toute menace milicienne ou opération des membres d’Al-Qaïda. «L’organisation Al-Qaïda possède des postes importants dans Hadramaout, considéré comme un de ses bastions».

Comment l’Arabie pavera-t-elle la voie à la mise en œuvre de son projet?

D’autre part, le responsable yéménite exprime sa crainte des promesses saoudiennes, selon lesquelles «le projet qui enrichira plusieurs est en bonne voie!», en allusion au pipeline déjà évoqué. Il met en garde contre des rumeurs circulées par des responsables yéménites pro-saoudiens, sur de nouveaux projets d’investissement saoudiens dans Hadramaout, dans le but d’assurer des opportunités de travail aux fils des tribus.Des efforts saoudiens pour exporter le pétrole sans passer par le Détroit de Bab el-Mandeb!

Concernant la légitimité des sociétés qui exécuteront le plan saoudien, la source précise que de grandes compagnies du Golfe ont été rassurées par les autorités yéménites, sur l’autorisation préalable des adjudications relatives au projet.

«Des sociétés saoudiennes seront parmi celles qui transporteront le pétrole, bâtiront le port et la raffinerie, qui seront dirigés par des ouvriers saoudiens», a-t-il affirmé, mettant toutefois en garde contre le fait que certains ouvriers ou experts saoudiens seraient peut-être des agents des services de renseignements. Un fait qui suscite l’inquiétude selon la source.

Cette dernière n’écarte pas la possibilité de choisir des ouvriers yéménites pour travailler dans les installations, notant toutefois que la majorité de ces hommes seraient originaires de Hadramaout, particulièrement des fils des clans actifs dans cette région. Selon ses propos, titulariser ces hommes dans le projet aiderait à consolider leur loyauté à l’Arabie et  protègerait les installations, plus tard, de tout conflit.

Le cout, les recettes et les profits politiques de ce projet

Le responsable yéménite expose dans l’entretien les dangers géopolitiques du projet en question, sur la région. «En dépit du cout exorbitant de ce plan, ce dernier assurera d’énormes recettes, concernant le cout du pétrole brut. En effet, le prix de la canalisation du pétrole vers la raffinerie essentielle, est beaucoup plus réduit que celui de son transport des ports de la Mer Rouge, via le détroit de Bab el-Mandeb, à bord desDes efforts saoudiens pour exporter le pétrole sans passer par le Détroit de Bab el-Mandeb!
navires. Ainsi, le projet sera bénéfique pour Riyad. Le Yémen, à son tour, bénéficiera d’énormes profits».

Le responsable yéménite estime que le projet en question doit être national par excellence, du point de vue de la planification et de l’édification, dans la mesure où c’est plutôt le Yémen qui doit proposer à l’Arabie d’en profiter pour transporter son pétrole. Il affirme que l’ultime objectif saoudien est de mettre le passage obligatoire  de Bab-el-Mandeb, à l’écart des zones de conflit au Yémen. Ce passage étant au cœur des tensions dans ce pays.

Si la mise en œuvre de ce plan réussit, le pétrole saoudien sera acheminé loin du nord du Yémen (cette région de pouvoir du mouvement Ansarullah), loin des côtes de Djibouti, et loin aussi des côtes de la Somalie (où s’activent les pirates et l’organisation Al-Qaïda).

Et la source yéménite de conclure que l’exécution du projet évoqué dans cette interview pourrait prendre un long temps. «Mais l’action politique stratégique  pernicieuse de Riyad est toujours prête à plonger le Yémen dans l’abime, si le royaume insiste à exécuter son projet. Les navires des Etats-Unis, déployés dans le Golfe d’Eden, seraient alors les premiers «clients» des raffineries. Leur trajet maritime serait ainsi plus court vers les pays occidentaux».

Source: Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site

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