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L’histoire complète de la désignation puis de la démission de Ben Moubarak au Yémen

L’histoire complète de la désignation puis de la démission de Ben Moubarak au Yémen
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Une nouvelle fois, le chef d’Ansarullah (les Houthis), sayed Abdul Malak el-Houthie, fait une apparition  télévisée. «Vers la Rue…Soyez-prêts». Ces propos ont été suffisants pour empêcher la formation du nouveau gouvernement yéménite, par une décision étrangère. Les concertations pour la désignation du nouveau premier ministre sont revenues au point du départ, dans un contexte de tentatives visant à mobiliser les opposants dans les rues de Sanaa.

Quelle est l’histoire complète des derniers développements au Yémen?

Nul ne prévoyait ce qui a eu lieu dans ce pays. Mercredi précédant l’Adha, le conseil consultatif du président Abed Rabbo Mansour Hadi, mettait la touche finale sur la liste dite des cinq patriotes indépendants. Cette liste comprenait: Yehya Hussein Archi,L’histoire complète de la désignation puis de la démission de Ben Moubarak au Yémen
Ayoub Hamadi, Ahmad Lokman, Mohammad Mohammad Motahhar et Abdallah Sayedi. Brusquement, le président Hadi a surpris les protagonistes par l’ajout d’un sixième nom: celui du président de son bureau, Ahmad Awad Ben Moubarak.

Le premier à contester cet ajout ne fut pas le conseiller du mouvement «Ansarullah». Ce fut plutôt le représentant du Congrès populaire, présidé par l’ancien président Ali Abdallah Saleh. Puis les contestations  se succédèrent, par tous les représentants et conseillers des partis  yéménites, y compris le représentant du parti du Rassemblement national pour la Réforme et puis le représentant d’Ansarullah. Seul, le conseiller du président Hadi pour les Affaires stratégiques, Farès Sakkaf, a gardé le silence.

Une polémique a éclaté entre les personnes réunies, évoquant surtout les raisons de l’ajout de nom du nouveau candidat de cette manière, sans aucun préalable. Mais les protagonistes furent unanimes sur le refus de la candidature de Ben Moubarak, avant la démission de ce dernier, cinq jours plus tard.

Que s’est-il passé dans ces jours?

Une source politique opposée au mouvement Ansarullah a révélé que l’émissaire international au Yémen, Jamal Benomar, a joué un rôle déterminant dans la proposition du nom de Ben Moubarak, au président yéménite. Il lui aurait dit, littéralement: «C’est le choix du Premier ministre. Un point à la ligne».

Le président Hadi, ainsi que son conseiller, Farés Sakkaf, ne furent pas surpris par l’attitude de l’émissaire international. Les deux hommes savent, tout comme les leaders du Congrès populaire, du parti de la Réforme, qu’Ahmad Awad Ben Moubarak, n’est queL’histoire complète de la désignation puis de la démission de Ben Moubarak au Yémen
l’homme de l’ambassadeur américain au Yémen, Gerald Feierstein au sein de la présidence. En effet, Ben Moubarak était toujours la carte d’intimidation brandie par les Américains pour influencer les décisions prises par la président Hadi.

«Ben Moubarak n’est pas un directeur ordinaire du bureau du président. Un homme qui rédige les comptes rendus des entretiens ou qui organise les rendez-vous de ce dernier. Cet homme dictait au président ses décisions et ses discours. Il lui fixait les rendez-vous et les contacts que le président «se doit» de faire. D’ailleurs, ce rôle de Ben Moubarak a été renforcé, après la demande américaine aux Saoudiens de cesser temporairement la gestion du jeu politique yéménite, en attendant de contenir les Houthis dans la nouvelle structure politique. C’est ce qu’a révélé explicitement le conseiller du président, Farés Sakkaf, dans une interview accordée à un quotidien il y a une semaine. Il avait dit: «Sanaa n’est pas tombé aux mains des Houthis. Nous avons plutôt réussi à contenir les Houthis dans un processus politique, en les entrainant à signer l’accord de la paix et du partenariat», explique la source yéménite interviewée par Al-Ahednews.

Et de poursuivre: «Mais ce qui a surpris le président Hadi, fut le ton de l’émissaire international dans la livraison du dictat américain, d’avancer la candidature de Ben Moubarak. Un ton ferme, décisif, portant un message implicite: pas de temps à perdre…pas de compromis…tout gouvernement présidé par un indépendant et comprenant des Houthis, dans un contexte de tension, sans précédent, des alliances tribales de ces derniers vers le sud, menacerait les intérêts vitaux de l’occident dans les eaux du Golfe. Il pourrait même les saper. Hadi a fixé son conseiller Sakkaf. Ce dernier acquiesça: C’est la réalité. Un gouvernement dirigé par les Américains et parrainé par les Nations Unies, même si les Houthis y participent, ou bien pas de gouvernement, ni de parrainage onusien…lors des choix difficiles, les Américains examineront leurs choix. Les pays du Golfe sont prêts à toute décision qui tranche la situation, quelle qu’en soit l’ampleur des dégâts et des indemnisations à payer pour cette décision».

«Seuls les Houthis maintiennent leur sang-froid»

Il éclata de rire dès qu’il reçut notre coup de fil. En effet, la source diplomatique proche de l’émissaire international, Jamal Benomar, avait déclaré à Al-Ahednews, il y a exactement une semaine, qu’il enviait ceux qui ont cru que la signature de l’accord de la paix et du partenariat, serait la dernière étape en voie de la stabilité à long terme du Yémen. «Plusieurs étapes de la série sont en train d’être écrites. Absolument». Ce diplomate ne prévoyait pas la réalisation, aussi rapide, de sa prédiction.

Ce diplomate explique à notre site: «A l’heure actuelle, les Américains  éprouvent les mêmes sentiments de ceux de Riyad, durant la dernière période. On ne peut tourner le dos, même un instant, au mouvement Ansarullah. Ce mouvement mène les négociationsL’histoire complète de la désignation puis de la démission de Ben Moubarak au Yémen
autour de la formule gouvernementale, consolide ses alliances dans les régions les plus stratégiques du Yémen et fait face aux attaques de l’organisation Al-Qaïda. Il mène toutes ces batailles à la fois. Comme si ce mouvement disait: ou bien vous m’acceptez comme partenaire ou bien vous perdrez tout».

«Les parties étrangères concernées par les affaires yéménites ont perdu leur sang-froid. Elles pensent toutes de la même manière: que le train des Houthies s’arrête, ou que le baril de poudre explose», ajoute-t-il.

«Au début, toutes les parties considéraient les Houthis comme une minorité de fous qui sous-estiment la taille de leurs adversaires. Mais à l’heure actuelle, ils ont surpris tout le monde. Il s’est avéré qu’ils jouissent de cerveaux et de sang-froid, sur le point de pousser le géant  étranger à la folie», a conclu le diplomate.

On raconte dans un conte, qu’une fée avait versé une potion magique de folie dans le puits d’une ville. Plus tard, tous les habitants ont bu l’eau du puits, sauf le roi et son ministre qui devinrent des aliénés aux yeux de la population. De même dans les eaux du puits yéménite, à la suite de la nouvelle menace de recourir au mouvement de la rue. Boire de l’eau de ce puits, relèverait de la folie. Ce serait peut-être ce qui a poussé Ben Moubarak à renoncer à sa désignation comme Premier ministre, indépendamment du dictat étranger qui a embarrassé le président Hadi, jetant plus d’ombres sur sa gestion de la situation politique.

Bref, si la conjoncture économique avait poussé les Houthis et leurs alliés à renverser le gouvernement, ainsi que les deux dinosaures du parti de la Réforme et du général Ali Mohsen al-Ahmar et puis à prendre le contrôle de la capitale Sanaa, que feront-ils cette fois-ci pour contrer les ingérences extérieures dans les affaires souverainistes du Yémen, surtout que les Houthis jouissent récemment de nouveaux alliés sur la scène intérieure. Des alliés et frères autant en colère à l’égard de ce que sayed Abdul Malak el-Houthie a qualifié de «pratiques sordides».

Source: Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site

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