Des tentatives françaises pour couvrir l’échec dans la prévention de l’attaque de Bruxelles
Les services de sécurité de l'Union Européenne sont à l'heure actuelle en pleine confusion. En dépit de toutes les mesures de prévention, le «jihadiste », Mehdi Nammouche a exécuté son attaque. L'opération est première en son genre. Dorénavant, les attaques terroristes en Europe ne sont plus de simples menaces ou des rêves cauchemardesques. De surcroit, l'acte de cet homme a révélé l'échec retentissant des services de sécurité français, en dépit de toutes les tentatives en cours pour couvrir cet échec par les positions politiques.
L'écho de l'opération exécutée par le jeune Français poursuit les ministres de l'Intérieur et de la Justice européens. Ils se sont rencontrés cette semaine au Luxembourg. Le dossier principal au menu de la réunion est celui des combattants étrangers, allant et rentrant de la Syrie. Les ministres évalueront les stratégies élaborées dernièrement pour lutter contre un tel phénomène.
Mais en dépit des nouveaux faits illustrés dans cette opération, un diplomate occidental affirme que les responsables de l'UE ne peuvent pas agir comme s'ils ont été surpris par l'attentat terroriste.
En réponse aux questions posées par le quotidien libanais As-Safir, le diplomate occidental estime que ladite réunion ne fournira aucune réponse rapide aux questions posées. «Nous poursuivrons nos efforts dans ce contexte», a-t-il affirmé, notant que la tragédie de Bruxelles a braqué la lumière sur l'affaire, mais que les discussions porteront sur la stratégie globale et non sur des cas individuels.
Les plans européens ont abordé plusieurs mesures : la surveillance étroite pour découvrir l'identité de ceux qui envisagent un voyage en Syrie en vue de les empêcher, l'intensification de l'échange des renseignements, la prise de mesures pour prévenir les périls du retour des «jihadistes». Le diplomate occidental a révélé que la réunion de Luxembourg planchera sur une nouvelle stratégie de lutte contre l'extrémisme.
En plus de la réunion élargie du Conseil des ministres de l'Intérieur et de la Justice européens, les pays européens les plus menacés par le phénomène des «jihadistes» tiendront d'autres entretiens pour débattre de la coordination de leurs efforts.
Mais le parcours et l'opération exécutée par Nemmouche semblent paradoxaux, dans la mesure où ils ont tourné en dérision les plans européens. En effet, les deux pays concernés directement par l'attentat, la France et la Belgique, sont les plus actifs en matière de lutte contre les «jihadistes». Malgré ce fait, toutes les mesures préventives n'ont pas réussi à empêcher un ressortissant français de passer en Belgique pour perpétrer son attaque. Même son arrestation a eu lieu par purecoïncidence.
Les responsables français ont tenté, à plusieurs reprises, de justifier et de couvrir l'échec des services de sécurité français dans l'arrestation de Nemmouche au moment opportun. Ils ont parlé d'un «loup solitaire», pour désigner une personne isolée qui dérive individuellement vers l'extrémisme, sans coordination avec une autre. Un des exemples sur cette attitude est celui du norvégien, Anders Behring Breivik, auteur d'une attaque terroriste qui a secoué son pays en mai 2011. 77 personnes y ont péri.
Ce terroriste norvégien a bâti seul, devant son ordinateur, sa doctrine extrémiste, avant de planifier et d'exécuter son agression par ses propres efforts, sans assistance aucune.
Le concept du «loup solitaire» constitue bien sûr une bonne justification pour les services de renseignements. De fait, on parle d'un objectif inconnu, isolé et imprévu. Quant au cas de Nemmouche, les experts estiment qu'il ne peut guère être qualifié de loup solitaire.
C'est ce qu'a affirmé le coordonnateur européen de la lutte antiterroriste, Gilles DeKerchove, dans son interview avec As-Safir. Selon ses propos, les caractéristiques de Nemmouche et la nature de son opération écartent la possibilité du profil d'un loup solitaire. Il a toutefois précisé que le jeune homme n'était pas nécessairement dirigé par une organisation complexe.
Ce constat a été confirmé aussi par André Vandoren, directeur de l'OMCAM (organe de coordination pour l'analyse de la menace et coordinateur du plan de lutte contre le radicalisme).
«Il me semble que même si Nemmouche a agi seul au moment de l'attaque, il était en contact avec d'autres», a-t-il dit à des médias locaux. De ce fait, il a contredit les estimations françaises. «Ce que nous désignons de loup solitaire est une personne initiée seule à l'extrémisme, pour passer plus tard à l'acte. Mais Nemmouche était en Syrie où il a été entrainé. Donc nous ne pouvons parler de loup solitaire», a-t-il expliqué.
Ce ne fut pas la seule tentative pour couvrir l'échec des services de sécurité français. Lors de l'arrestation de Nemmouche, le président français François Hollande a salué l'efficacité de ses services de renseignements. Ses propos élogieux ont revêtu un aspect caricatural. En effet, les heures passées entre l'arrestation du jeune homme et l'annonce de ce fait étaient suffisantes pour que les services de sécurité réalisent leur erreur fatale. L'auteur de l'attaque de Bruxelles qui a fait 4 morts, n'est point un inconnu. Il n'était pas seulement un ancien prisonnier, mais les SR françaisétaient au courant de son retour du «Jihad» en Syrie. Il est revenu en Allemagne, passant par la Malaisie. Dès son arrivée, les services allemands en ontnotifié leurs homologues français. Ces derniers l'ont poursuivi et puis perdu ses traces.
Plus embarrassante encore fut l'arrestation du jeune homme par pure coïncidence. «Le jihadiste» français était à bord d'un moyen de transport public, en provenance d'Amsterdam vers Marseille. Le trafic des drogues sur cette voie était derrière la fouille du bus. Les autres lignes de transport sont fouillées par le choix d'échantillons aléatoires.
Les autorités belges ont refusé les justifications de la France. Elles se sont interrogées sur la faiblesse des plans français. Elles ont affirmé que l'attentat de Nemmouche n'aurait eu lieu s'il était un citoyen belge. En effet, les services de sécurité belges notifient Interpol du nom de toute personne belge ayant combattu en Syrie. Si Nemmouche était d'origine belge, il aurait été arrêté dès son arrivée en Allemagne.
Mehdi Nemmouche a pris le bus des lignes de transport Euro Lines, en utilisant sa vraie identité. Pour ces raisons, les responsables européens évoquent la nécessité de la mise en place d'une banque commune de renseignements autour des données relatives aux voyageurs. Le Parlementeuropéen avait empêché un tel accord dans le passé, par crainte d'atteinte à la vie privée des personnes, suite aux scandales d'espionnage. Mais les ministres européens de l'Intérieur discuteront de nouvelles propositions à ce propos.
En outre, des voix européennes ont appelé à la coopération sécuritaire avec les services de renseignements syriens. «C'est ce qui a été dit lors de la réunion des pays concernés, en mai dernier à Bruxelles», a affirmé un diplomate imminent à As-Safir.
Lorsque le quotidien a interrogé un responsable sécuritaireeuropéen, il a affirmé que cette question a été débattue. «Mais des différends opposent les pays européens à cet égard. Les responsables sécuritaires ne prennent pas en compte les considérationspolitiques. Ils veulent garantir la réussite de leurs missions. Mais les hommes de politique tiennent à éviter toute ouverture au régime syrien».
Le responsable sécuritaire européen explique que la politique étrangère de l'Union a ses propres orientations, alors que son point de vue était différent. Il a toutefois préféré ne pas entrer dans les détails.
Le troc entre l'ouverture politique et la coopération sécuritaire est hors de question pour les responsables européens à l'heure actuelle. En outre, Damas a fait savoir qu'elle n'était point une association caritative et n'envisageait pas de coopérer gratuitement sur le plan sécuritaire. Tous ces atermoiements consacrent l'emprise politique sur le dossier des «jihadistes» et empêchent le traitement de ce dossier comme étant sécuritaire par excellence.
Article paru dans le quotidien libanais As Safir, traduit par l'équipe du site
L'écho de l'opération exécutée par le jeune Français poursuit les ministres de l'Intérieur et de la Justice européens. Ils se sont rencontrés cette semaine au Luxembourg. Le dossier principal au menu de la réunion est celui des combattants étrangers, allant et rentrant de la Syrie. Les ministres évalueront les stratégies élaborées dernièrement pour lutter contre un tel phénomène.
Mais en dépit des nouveaux faits illustrés dans cette opération, un diplomate occidental affirme que les responsables de l'UE ne peuvent pas agir comme s'ils ont été surpris par l'attentat terroriste.
En réponse aux questions posées par le quotidien libanais As-Safir, le diplomate occidental estime que ladite réunion ne fournira aucune réponse rapide aux questions posées. «Nous poursuivrons nos efforts dans ce contexte», a-t-il affirmé, notant que la tragédie de Bruxelles a braqué la lumière sur l'affaire, mais que les discussions porteront sur la stratégie globale et non sur des cas individuels.
Les plans européens ont abordé plusieurs mesures : la surveillance étroite pour découvrir l'identité de ceux qui envisagent un voyage en Syrie en vue de les empêcher, l'intensification de l'échange des renseignements, la prise de mesures pour prévenir les périls du retour des «jihadistes». Le diplomate occidental a révélé que la réunion de Luxembourg planchera sur une nouvelle stratégie de lutte contre l'extrémisme.
En plus de la réunion élargie du Conseil des ministres de l'Intérieur et de la Justice européens, les pays européens les plus menacés par le phénomène des «jihadistes» tiendront d'autres entretiens pour débattre de la coordination de leurs efforts.
Mais le parcours et l'opération exécutée par Nemmouche semblent paradoxaux, dans la mesure où ils ont tourné en dérision les plans européens. En effet, les deux pays concernés directement par l'attentat, la France et la Belgique, sont les plus actifs en matière de lutte contre les «jihadistes». Malgré ce fait, toutes les mesures préventives n'ont pas réussi à empêcher un ressortissant français de passer en Belgique pour perpétrer son attaque. Même son arrestation a eu lieu par purecoïncidence.
Les responsables français ont tenté, à plusieurs reprises, de justifier et de couvrir l'échec des services de sécurité français dans l'arrestation de Nemmouche au moment opportun. Ils ont parlé d'un «loup solitaire», pour désigner une personne isolée qui dérive individuellement vers l'extrémisme, sans coordination avec une autre. Un des exemples sur cette attitude est celui du norvégien, Anders Behring Breivik, auteur d'une attaque terroriste qui a secoué son pays en mai 2011. 77 personnes y ont péri.
Ce terroriste norvégien a bâti seul, devant son ordinateur, sa doctrine extrémiste, avant de planifier et d'exécuter son agression par ses propres efforts, sans assistance aucune.
Le concept du «loup solitaire» constitue bien sûr une bonne justification pour les services de renseignements. De fait, on parle d'un objectif inconnu, isolé et imprévu. Quant au cas de Nemmouche, les experts estiment qu'il ne peut guère être qualifié de loup solitaire.
C'est ce qu'a affirmé le coordonnateur européen de la lutte antiterroriste, Gilles DeKerchove, dans son interview avec As-Safir. Selon ses propos, les caractéristiques de Nemmouche et la nature de son opération écartent la possibilité du profil d'un loup solitaire. Il a toutefois précisé que le jeune homme n'était pas nécessairement dirigé par une organisation complexe.
Ce constat a été confirmé aussi par André Vandoren, directeur de l'OMCAM (organe de coordination pour l'analyse de la menace et coordinateur du plan de lutte contre le radicalisme).
«Il me semble que même si Nemmouche a agi seul au moment de l'attaque, il était en contact avec d'autres», a-t-il dit à des médias locaux. De ce fait, il a contredit les estimations françaises. «Ce que nous désignons de loup solitaire est une personne initiée seule à l'extrémisme, pour passer plus tard à l'acte. Mais Nemmouche était en Syrie où il a été entrainé. Donc nous ne pouvons parler de loup solitaire», a-t-il expliqué.
Ce ne fut pas la seule tentative pour couvrir l'échec des services de sécurité français. Lors de l'arrestation de Nemmouche, le président français François Hollande a salué l'efficacité de ses services de renseignements. Ses propos élogieux ont revêtu un aspect caricatural. En effet, les heures passées entre l'arrestation du jeune homme et l'annonce de ce fait étaient suffisantes pour que les services de sécurité réalisent leur erreur fatale. L'auteur de l'attaque de Bruxelles qui a fait 4 morts, n'est point un inconnu. Il n'était pas seulement un ancien prisonnier, mais les SR françaisétaient au courant de son retour du «Jihad» en Syrie. Il est revenu en Allemagne, passant par la Malaisie. Dès son arrivée, les services allemands en ontnotifié leurs homologues français. Ces derniers l'ont poursuivi et puis perdu ses traces.
Plus embarrassante encore fut l'arrestation du jeune homme par pure coïncidence. «Le jihadiste» français était à bord d'un moyen de transport public, en provenance d'Amsterdam vers Marseille. Le trafic des drogues sur cette voie était derrière la fouille du bus. Les autres lignes de transport sont fouillées par le choix d'échantillons aléatoires.
Les autorités belges ont refusé les justifications de la France. Elles se sont interrogées sur la faiblesse des plans français. Elles ont affirmé que l'attentat de Nemmouche n'aurait eu lieu s'il était un citoyen belge. En effet, les services de sécurité belges notifient Interpol du nom de toute personne belge ayant combattu en Syrie. Si Nemmouche était d'origine belge, il aurait été arrêté dès son arrivée en Allemagne.
Mehdi Nemmouche a pris le bus des lignes de transport Euro Lines, en utilisant sa vraie identité. Pour ces raisons, les responsables européens évoquent la nécessité de la mise en place d'une banque commune de renseignements autour des données relatives aux voyageurs. Le Parlementeuropéen avait empêché un tel accord dans le passé, par crainte d'atteinte à la vie privée des personnes, suite aux scandales d'espionnage. Mais les ministres européens de l'Intérieur discuteront de nouvelles propositions à ce propos.
En outre, des voix européennes ont appelé à la coopération sécuritaire avec les services de renseignements syriens. «C'est ce qui a été dit lors de la réunion des pays concernés, en mai dernier à Bruxelles», a affirmé un diplomate imminent à As-Safir.
Lorsque le quotidien a interrogé un responsable sécuritaireeuropéen, il a affirmé que cette question a été débattue. «Mais des différends opposent les pays européens à cet égard. Les responsables sécuritaires ne prennent pas en compte les considérationspolitiques. Ils veulent garantir la réussite de leurs missions. Mais les hommes de politique tiennent à éviter toute ouverture au régime syrien».
Le responsable sécuritaire européen explique que la politique étrangère de l'Union a ses propres orientations, alors que son point de vue était différent. Il a toutefois préféré ne pas entrer dans les détails.
Le troc entre l'ouverture politique et la coopération sécuritaire est hors de question pour les responsables européens à l'heure actuelle. En outre, Damas a fait savoir qu'elle n'était point une association caritative et n'envisageait pas de coopérer gratuitement sur le plan sécuritaire. Tous ces atermoiements consacrent l'emprise politique sur le dossier des «jihadistes» et empêchent le traitement de ce dossier comme étant sécuritaire par excellence.
Article paru dans le quotidien libanais As Safir, traduit par l'équipe du site