Lorsque l’organisation Fath el-Islam a émergé sur la scène libanaise, débutant ses crimes par l’attentat contre deux bus dans la localité de Ain-Alak, le 13 février 2007, les forces du 14 Mars, notamment le courant du Futur, se sont empressées d’accuser la Syrie d’être derrière la mise en place de cette organisation. Ce fut une tentative désespérée pour dissimuler et couvrir les mouvements et les origines de cette organisation, dont les racines remontaient à la péninsule arabe. Fath el-Islam œuvrait en ce moment afin de présenter ses lettres de créances à l’organisation mère, Al-Qaïda, pour qu’il soit reconnu et adopté comme une des unités de la dernière dans les pays arabes.
Ces faits ont eu lieu à la demande de l’Arabie Saoudite qui assure, secrètement, le financement et les membres à l’organisation Al-Qaïda et ses ramifications. En effet, ce royaume ferme les yeux sur les prêches de religieux saoudiens malveillants, dont les lieux et les noms sont connus tout au long de l’Arabie. C’est ce qu’avaient prouvé les décisions des tribunaux libanais, à la base des interrogatoires menés avec les inculpés

saoudiens détenus par les autorités libanaises dans des affaires de terrorisme, dont, les évènements du camp Nahr el-Bared.
Les développements sur la scène libanaise ont prouvé que Fath el-Islam était un produit saoudien, au niveau des responsables, des hauts cadres et du financement. Un produit saoudien et non syrien, comme avaient promu les medias du 14 Mars, il y a quelques années. La preuve irréfutable fut les décisions judiciaires officielles libanaises. Ces décisions signées par des autorités judiciaires fiables.
Un jour avant la date de la cérémonie du lancement des Forces du 14 Mars, le 13 mars 2007, la branche des Renseignements des FSI a annoncé l’arrestation d’un groupuscule de Fath el-Islam, impliqué dans les deux attentats de Ain-Alak. Le ministre de l’Intérieur, le général à la retraite Hassan Sabeh, proche du courant du Futur, a accusé les services de renseignements syriens d’être derrière cette organisation. Mais ses propos ont été rapidement révoqués par l’acte d’accusation émis par le procureur général de cassation, Saïd Mirza, qui n’a guère adopté les constats annoncés par Sabeh sur fond purement politique, afin d’exacerber l’animosité contre la Syrie et d’exploiter le crime.
Conformément à son agenda étranger, Fath el-Islam a progressivement élargi son pouvoir au sein du camp Nahr el-Bared. Là, il est parvenu à contrôler tous les quartiers, rues et ruelles, bénéficiant du nombre croissant des miliciens et de l’excès des fonds et des arsenaux. Les combattants étaient de plusieurs nationalités, libanaise, syrienne, palestinienne, saoudienne, yéménite, irakienne, jordanienne, omanaise, égyptienne, tunisienne, algérienne, marocaine et russe. A noter dans ce contexte, que les Palestiniens vivant au Liban, en Syrie, en Jordanie et au Danemark et certains d’eux portaient la nationalité de leurs pays de résidence.
Les services de sécurité, notamment les renseignements de l’armée et la Sûreté générale ont placé cette organisation sous la surveillance. Ils ont épié le débarquement à l’aéroport international de Beyrouth de nouveaux éléments qui venaient rejoindre les rangs de Fath el-Islam, portant des passeports légaux. Ces nouveaux arrivants étaient accueillis par des hommes de l’organisation qui les accompagnaient dans certains hôtels de Beyrouth et puis dans les camps palestiniens de Chatila, Mar Elias, Bourj-Barajneh pour y passer quelques temps avant de leur assurer la voie vers le camp de Nahr el-Bared où ils suivaient des entrainements militaires, sous la supervision de Chaker el-Abssi. Ces entrainements d’ordre militaire et psychologique comprenaient aussi les méthodes de la manipulation des charges explosives.
D’autres miliciens ont profité du chaos aux frontières libano-syriennes pour infiltrer le territoire libanais.
Les enquêtes et puis l’acte d’accusation émis par le juge Hassan Oueidat ont montré que l’émir de Fath el-Islam, Chaker el-Abssi, était un palestino-jordanien, incarcéré à Saydnaya en Syrie. Puis il a vécu dans le camp Yarmouk avant de venir au Liban afin d’y établir son émirat islamique. Mais il a échoué, en dépit du travail acharné pour préparer le terrain au sein du camp de Nahr el-Bared. Les évènements sécuritaires ont plus tard montré que le camp Yarmouk n’était pas loyaliste au régime du président Bachar Assad. Au contraire, ce camp était contrôlé par des groupes pro-takfiris. La preuve? Le camp a rapidement été envahi par ces groupes dans le contexte des évènements syriens.
Celui qui lit attentivement la teneur de l’acte d’accusation dans l’affaire des attentats contre la sécurité de l’État à Nahr el-Bared, déduit que la décision sur le plan intellectuel et opérationnel au sein de Fath el-Islam, était détenue notamment par les Saoudiens. Parmi ces derniers, certains qui ont quitté leur pays afin de mener le «Jihad» et d’autres qui ont été leurrés par les religieux takfiris. Ceux-là les livraient à des personnes (des coordonnateurs) qui les emmenaient à Al-Anbar et puis secrètement en Syrie et enfin au Liban. Le plus connu de ces coordonnateurs, le Saoudien Saleh Ali Omar Mokdah el-Nahdi, surnommé «Abou Ritaj» et «Abou Ziad», tué dans les accrochages entre l’armée libanaise et Fath el-Islam dans une rue de Tripoli, le 20 mai 2007. Ces mêmes accrochages qui s’étaient étendus vers le camp de Nahr-el-Bared.
«Abou Ritaj» était de même chargé de recevoir les fonds envoyés par ses «frères» saoudiens via «Western Union». Il recevait l’argent en utilisant une carte d’identité falsifiée dans le but d’éloigner les soupçons. Il utilisait le nom de «Hanna Issa Azar».
Les Saoudiens étaient assez nombreux dans les rangs de Fath el-Islam, dans le camp Nahr el-Bared. Ce fait est prouvé par la mort de 27 saoudiens dans les combats menés contre l’armée, au moment où plusieurs autres ont fui, se sont rendus aux autorités libanaises, ou ont été arrêtés lors des perquisitions.
La justice libanaise a évoqué dans l’enquête les saoudiens takfiris et leurs actes criminels.
Les plus connus de ces terroristes sont :
-Abdallah Mohammad Bichi, coordonnateur d’Al-Qaïda au Liban. Son commandement l’avait envoyé auprès d’Abssi pour le soutenir et recueillir son allégeance. Cet homme a aimé la vie au Liban et y est resté où il a été considéré comme le guide religieux.
-Obeid Moubarak Obeid el-Kafil, actif au sein de l’organisation Fath el-Islam. On estime qu’il était le numéro 2 dans le réseau du Libanais Abdallah Jawhar. Ce groupuscule qui a agressé l’armée à deux reprises, dans la rue Massaref à Tripoli le 13 aout 2008, et la localité Al-Bahsas dans la même ville, le 29 septembre 2008. Cet homme a plus tard été tué dans un attentat suicide dans le café «Kazzaz», à Damas.
-Abou Abdallah el-Jazraoui, tué par l’armée libanaise à l’entrée du camp Ain-Heloué de Saida, le 31 mai 2008. Cet homme armé d’une ceinture explosive projetait de perpétrer un attentat à la voiture piégée contre une patrouille de la Finul dans le Liban sud.
-Abdul Rahman Yehya abdel Aziz el-Yehya, surnommé «Talha», envoyé au Liban nord par le leader d’Al-Qaïda, Ayman Zawahiri, pour rencontrer Chaker el-Abssi et lui remettre 50 mille dollars et distribuer une somme estimée à 500 mille de dollars à Tripoli, où il a résidé pour un moment.
-Saïd Dleim Saïd Assiri, surnommé «Abou Walid Charrié», puisqu’il était membre dans la commission religieuse de Fath el-Islam et l’un de ses principaux dirigeants. Il a été blessé à la tête durant les combats du camp et fut totalement paralysé, incapable de parler ou de bouger. «Assiri» et les autres membres de la commission religieuse regroupant des Saoudiens takfiris, tel Hamidi Abdallah Moubarak Nemr Daousari, émettaient les fatwas religieuses autorisant le cambriolage des banques et le meurtre sans, hésitation aucune.
-Hamidi Abdallah Moubarak Nemr Daousari, surnommé «Abou Abdallah el-Battar» et «Abou Hareth el-Jazraoui», lequel a présidé la commission religieuse de Fath el-Islam pour une certaine période. Cet homme a résidé dans le camp Bour el-Barajneh et puis dans Nahr el-Bared où il a participé aux combats contre l’armée avant de réussir à prendre la fuite. Mais il fut tué sur le trajet sans que les raisons de sa liquidation ne soient claires mais qu’elles pourraient résulter de différends entre les fuyards.
-Majed Mohammad Abdallah el-Majed, connu par son encouragement à Fath el-Islam pour combattre l’armée et cambrioler les banques afin d’augmenter les fonds nécessaires au financement de l’action de l’organisation. Il assurait lui-même l’achat et le transport des armes. Il a fui le camp de Nahr el-Bared avant sa chute aux mains de l’armée, mais ses activités terroristes se sont poursuivies. Il a mis en place les brigades «Abdallah Azzam», qui a revendiqué l’attentat terroriste suicide contre l’ambassade iranienne à Beyrouth, le 19 novembre 2013.
Il a été arrêté par l’armée libanaise sur l’autoroute de Hazmieh, après avoir suivi un traitement à l’hôpital Makassed. Il a succombé à sa maladie (insuffisance rénale), en détention, le 4 janvier 2014. Le procureur général par intérim, le juge Samir Hammoud a déclaré que le décès a résulté des complications de la maladie, selon la commission des médecins légistes qui ont examiné le corps d’el-Majed.
Le corps du dernier a été rapatrié en Arabie Saoudite pour y être inhumé.
Source: Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site