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Les exécutions à Bahreïn… début d’une nouvelle période de répression

Les exécutions à Bahreïn… début d’une nouvelle période de répression
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La décision relative au crime d'exécuter trois citoyens, commis par le dictateur de Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, n'était que l'extension d'une ligne de conduite hostile allant en crescendo, adoptée par les deux régimes de Manama et de Riyad, contre le peuple pacifiste de Bahreïn.

Les exécutions à Bahreïn… début d’une nouvelle période de répression

En dépit de ce fait, le timing du crime ne fut pas du hasard. Mais il coïncide avec plusieurs faits locaux et extérieurs. De même, l'atrocité du crime, n'était qu'une mise en œuvre d'une décision préméditée visant à accentuer les pressions sur le peuple ayant recouru au choix pacifique pour revendiquer ses droits élémentaires.

Le crime d'exécuter les trois jeunes hommes bahreïnis, Abbas Samih 27 ans, Sami Mcheimeh 42 ans et Ali Sankis 21 ans, est survenu après l'échec de toutes les politiques adoptées à ce jour par le dictateur de Bahreïn. Le fait de miser sur l'ennui et le désespoir de la population a échoué.L'emprisonnement des leaders de l'opposition,  tout comme les mesures de répression contre les rites religieux se sont avérés vains. En effet, le peuple bahreïni  fait preuve d'une résistance inouïe, conjuguant l'action pacifique à la détermination et à l'attachement aux droits. Un fait qui a accentué l'inquiétude du dictateur de Bahreïn et des parties régionales qui le soutiennent, notamment l'Arabie, à l'égard  des scénarios de l'avenir de Bahreïn et de son peuple.

Il parait selon l'exécution et les tensions qui l'ont précédée que le régime bahreïni et ses parrains jugeaient le temps comme un facteur de pression en faveur du peuple. Un fait qui explique la diversification des méthodes répressives adoptées par le régime, ainsi que le trajet ascendant de la répression.

De même, le recours du régime bahreïni au meurtre, par le biais de l'exécution, porte des messages sur les craintes du régime quant aux développements régionaux qui affaiblissent le camp défaitiste arabe ainsi que sa couverture saoudienne. Un scénario que craint le dictateur de Bahreïn ainsi que ses retombées sur la scène bahreïnie, en cas de poursuite des manifestations pacifiques.

Quelle que soit la nature du soutien saoudien au dictateur de Bahreïn, la couverture américaine demeure la base dans l'ombrelle internationale qui assure la stabilité aux deux régimes. Un fait qui leur a permis, notamment à l'Arabie, de mener des offensives contre les peuples de la région, surtout le peuple bahreïni et yéménite.

Il serait difficile de passer outre les effets des messages délivrés par le premier ministre de Grande Bretagne, Theresa May, il y a quelques semaines, lors de sa participation au sommet du Conseil de la coopération des pays du Golfe à Bahreïn. Il parait que les déclarations de cette responsable en appui aux autorités bahreïnies et aux autres pays du Golfe et ses propos selon lesquels la sécurité du Golfe relevait de celle de son pays, ont fortement imprégné l'esprit du gouverneur de Bahreïn et de l'Arabie, qui y ont vu une incitation à l'escalade dans les mesures prises contre le peuple de ce pays. A cela s'ajoute la méthode agressive de l'administration de Donald Trump contre l'Iran. Des faits qui ont donné plus de confiance aux dirigeants du Golfe pour davantage de répression et d'animosité sur leur scène intérieure.

Théoriquement, on pourrait énumérer plusieurs choix qui auraient pu mettre fin à la crise de Bahreïn, tout en maintenant le régime royal, et en répondant aux demandes du peuple. Mais ce genre de choix  est rejeté par le régime de Bahreïn, et aussi par le régime saoudien.

Par contre, le régime bahreïni craignait l'adoption des choix plus dramatiques en face de la population, pour plusieurs raisons, dont la nature pacifique du mouvement de protestation et la plongée dans des scenarios régionaux plus durs.

Dans cette conjoncture, le régime bahreïni a passé à l'acte dans le but de parvenir à ses objectifs dans le contexte de la répression exercée contre le peuple, afin de le faire plier.

Toutefois, l'exécution des trois jeunes hommes innocents, a été l'aboutissement d'un processus ascendant entrepris depuis un certain moment, et qui traduit une décision  périlleuse prise par le régime bahreïni et saoudien de cerner le peuple dans des choix qu'il avait réussi  à éviter pour l'instant. Ainsi, l'exécution porte plusieurs messages, dont l'enterrement de toute tentative de dialogue qui répond  au minimum des revendications du peuple. Une expression de la disposition de ce régime à franchir les lignes rouges dans la confrontation et à jeter les fondements d'une prochaine période encore plus agressive.

En tout état de cause, il serait difficile de comprendre la conduite du régime, à l'écart des facteurs étrangers, dont les orientations du régime saoudien qui en constituent la base. La raison en est que le dictateur bahreïni doit son maintien au pouvoir au parrainage régional et international, sans avoir aucun facteur de survie intérieur. De ce fait, il faut placer le crime commis à Bahreïn dans le contexte des politiques saoudiennes, et des  objectifs recherchés pour la prochaine période, sur le plan intérieur et régional.

Source : Al-Ahednews, traduit par l'équipe du site

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