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La France frappée en plein cœur, sa politique remise en cause

La France frappée en plein cœur, sa politique remise en cause
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Par Soraya Hélou

Soudain, l’incroyable est arrivé ! Six attentats simultanés dans près de quatre lieux différents de la capitale française, avec une prise d’otages et un bilan de plus de 128 morts et de 250 blessés, l’événement a l’effet d’un choc. La France est en guerre, l’état d’urgence est décrété et Paris est presque désert les habitants ayant été sommés de rester chez eux dans un couvre- feu non officiel. Du jamais vu en France où il y a certes déjà eu des attentats, mais jamais de cette ampleur et avec une telle organisation et un tel professionnalisme. Les responsables français ont immédiatement parlé d’actes terroristes et pointé du doigt les takfiristes et «Daech» en particulier. Etrange accusation lorsqu’on sait que la France a été l’un des derniers pays occidentaux à se rallier à la coalition anti «Daech» menée par les Etats-Unis sous prétexte qu’il n’est pas question de participer à une action qui risque de profiter au régime syrien. Même lorsqu’elle a par la suite, mais vraiment à contrecœur changé d’avis, la France n’a pas été très active au sein de la La France frappée en plein cœur, sa politique remise en causecoalition, se contentant de frappes limitées et, a-t-elle dit, bien ciblées. Aujourd’hui, la France sous le choc découvre que toute sa théorie basée sur l’hostilité déclarée et active ( La France est l’un des principaux pays qui ont envoyé des armes à l’opposition syrienne) au régime syrien ne suffit pas à la protéger des attentats terroristes d’une barbarie insoutenable et inexplicable. Car si l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier dernier pouvait être expliqué par les caricatures mettant en cause le Prophète Mohammad publiées par l’hebdomadaire satirique qui ont dérangé des «musulmans» extrémistes, les attentats synchronisés d’hier, vendredi, n’ont pas une explication concrète, ni de justification autre que la volonté de faire mal, de briser la confiance de la société française en elle-même et de frapper un coup spectaculaire et terrible en France et aussi dans le monde occidental.

Selon les commentaires des médias français entièrement mobilisés pour couvrir ces attentats et leurs retombées, les dirigeants français ne seraient pas seulement choqués par l’ampleur du carnage mais aussi par l’action en elle-même, sachant que les positions de la France hostiles au régime syrien et favorable «au printemps arabe» étaient censées la protéger d’éventuels attentats terroristes d’une telle envergure. Les excellentes relations entre l’Arabie saoudite, le Qatar et la France étaient aussi en principe destinées à assurer à ce pays un filet de sécurité certain contre les terroristes, notamment au niveau de la coopération entre les services français, saoudiens et qataris pour la surveillance et le contrôle des jeunes «radicalisés» envoyés en Syrie et de retour dans leur pays d’origine. Les odieux attentats d’hier sont d’autant plus inattendus que les Etats-Unis, par exemple, et même l’Allemagne ou la Grande Bretagne avaient plus ou moins atténué leur hostilité au régime syrien, acceptant à contrecœur une possibilité de maintenir le président syrien en place pendant une période transitoire plus ou moins longue. Ces pays avaient même insisté pour la participation de l’Iran aux négociations de Genève. Seule la France était restée sur sa position radicale en harmonie avec celle de l’Arabie. Et au final, c’est la France qui est frappée le plus durement, les innocents sont tombés attaqués d’une façon odieuse, alors qu’ils assistaient à un match de foot ou qu’ils écoutaient un concert de musique rock... Il n’y avait aucune raison que ces innocents meurent ainsi ... si ce n’est la logique propre aux takfiristes qui vouent une haine viscérale à tous ceux qui ne partagent pas leur point de vue et au monde entier. Coincés en Syrie et en Irak, ils se vengent en Occident, et au Liban, car ils ne comprennent que le langage de la violence et de la haine. Brusquement, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius réclame «une plus grande coordination dans la lutte contre le terrorisme». Mais une coordination avec qui ? Quand est-ce que la France a réellement participé à la lutte contre le terrorisme, elle qui n’a cessé d’alimenter en armes sophistiquées l’«opposition syrienne», sachant que ces armes finiraient par tomber entre les mains des extrémistes ? La France découvre aujourd’hui que sa stratégie depuis 5 ans d’alimenter la guerre en Syrie dans le but de marquer des acquis politiques et son encouragement à l’enrôlement des extrémistes français vers la Syrie pour qu’ils combattent là-bas et y meurent n’est pas efficace. C’est un peu comme si le sort se retournait contre le sorcier mais ce sont les innocents français qui en paient le prix...

Dans l’analyse, on peut dire que ces attentats odieux coïncident avec la reprise des négociations de Genève et il est clair que «Daech» et «al-Nosra» veulent s’imposer comme partenaires à ces négociations, alors que les Occidentaux et les Russes discutent des listes des participants qui ne comptent que des figures de l’opposition modérée ( qui ne contrôle presque rien sur le terrain syrien). Qui a intérêt à cette manœuvre ? L’Arabie saoudite qui a tout misé sur les groupes terroristes en Syrie et qui se retrouve exclue de la solution en gestation.... L’Arabie n’a certes pas commandité les attentats mais c’est peut-être grâce à elle et à ses fonds que les terroristes ont pu construire des réseaux d’une telle efficacité en France...

Source : French.alahednews

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