La division du monde arabe en entités confessionnelles et ethniques: Un pas vers le démantèlement total
Akil Cheikh Hussein
Dans les conditions de la crise que traverse aujourd'hui notre monde arabe, certains prônent des solutions confédérales et les présentent comme l'unique planche possible de salut. Au cas où, elles se réalisent, ces solutions ne seront que des étapes vers plus de division et de démantèlement sur la voie de la liquidation totale qui constitue l'objectif ultime du projet israélo-américain.
Vers la fin des années 50 et le début des années 60, les Arabes, peuples et gouvernements confondus, avaient longuement polémiqué pour savoir s'ils devraient emprunter la voie de l'«unité» ou celle de l'«union» pour produire une renaissance et retrouver «leur passée glorieux». Après l’effondrement du rêve panarabe et la désillusion avec la défaite/choc inattendue face à l'entité sioniste en 1967, ils ont
longuement polémiqué et laissé la polémique se transformer en querelles, pour savoir s'ils devraient conclure une solution pacifique avec cette entité, ou la contrer par une guerre populaire prolongée…
La polémique ne se réduisait pas à ces deux seules questions. Elle se prolongeait sans fin au sujet de toute question, majeure ou mineure, pour contribuer à pousser la situation vers l'état de déboulement actuel avec le «Printemps arabe» et ses émanations terroristes et takfiri.
Il parait qu'une énième polémique se prépare actuellement pour savoir si les Arabes devraient faire face à ce déboulement en ayant recours aux solutions confédérales, ou en laissant telle qu'elle la situation en générale ainsi que les frontières entre les Etats actuels.
Cette polémique commence à envahir la scène en marge des affirmations parlant de l'existence d'un plan israélo-américain visant à diviser la région arabe en entités confessionnelles, ethniques ou territoriales. Des cartes ont effectivement circulé sur lesquelles sont fixées les frontières de ces entités. Il était donc naturel que des parties qui s'opposent à la politique américaine mettent en garde contre ce projet le décrivant de nouveau Sykes-Picot plus dangereux que l'ancien car il divise et fragmente ce qui est déjà divisé et fragmenté et, de plus, est susceptible de soumettre les peuples de la région à des situations plus difficiles auxquelles ils furent soumis lors de la période des indépendances nées de la matrice de Sykes-Picot et des évolutions ultérieures.
La supercherie de la stabilité et de la prospérité promises sous les entités confessionnelles et ethniques
Même les régimes arabes proaméricains ne cachent pas leur inquiétude face à ce projet qui constitue une menace pour leur «territoire national». Mais en raison de leur dépendance stratégique vis-à-vis des politiques américaines qui sont derrière les solutions confédérales, ils ne paraissent pas en mesure de le confronter ou assez sérieux dans sa confrontation.
Quoi qu'il en soit, les idées véhiculées par les «missionnaires» de ces solutions commencent à occuper une place dans des médias qui chantent les louanges de ce projet en prétendant qu'il permet d'instaurer des Etats indépendants ou autonomes dans lesquels ceux qui appartiennent à une confession, une ethnie ou un territoire donnés
pourront mieux s'autodéterminer, vivre et cohabiter dans des entités qui leur sont propres.
Il va de soi que les cercles israélo-américains n'ont pas attendu pour commencer la mise en application de leur projet que les fruits de cette propagande soient mûrs : Sur l'arrière-fond de la corruption l'égoïsme, le désarroi et l'irresponsabilité qui déstabilisent la plupart des régimes arabes, des appels à la sécession se sont fait entendre depuis longtemps dans plus d'un pays arabe. Les cercles israélo-américains étaient là pour les provoquer, les encadrer et les mettre au service du nouveau projet de la division. Ils ont même été couronnés d'un éclatant succès avec la sécession du Sud-Soudan avant de faire un important progrès au Kurdistan en Irak. Le tout dans une ambiance où les penchants sécessionnistes se consolident en Libye et leurs échos retentissent dans la plupart des pays arabes. Même en Palestine, la solution des «Deux Etats», israélien et palestinien, s'est évaporée pour céder la place à une solution de «Deux Etats» palestiniens à Gaza, d'une part, et en Cisjordanie, de l'autre.
Appâter la rue arabe
Loin des complots et des marchés officiels, le plus grand danger consiste dans la possibilité d'appâter la rue arabe et de l'attirer vers les solutions confédérales. Ce qui favorise l'inquiétude à ce propos est que cette rue effectivement éprise de liberté et de dignité a fait montre d'assez d'incapacité d'empêcher sa cause d'être détournée par les agents de la contre-révolution qui ont pu orienter la marche du «Printemps arabe» avant de le transformer en une catastrophe qui a favorisé l'émergence du projet hégémonique sous la forme de ces vagues de tendances takfiri et de terrorisme.
Le Sud-Soudan a acquis son indépendance mais, au lieu du paradis perdu, il s'est retrouvé dans une guerre civile qui oppose les uns contre les autres les «compagnons de lutte» qui se sont imaginés les auteurs de cette indépendance alors qu'ils n'étaient, consciemment ou inconsciemment, que des instruments manipulés par les tenants du projet hégémonique. La Lybie, quant à elle, est entrée dans une guerre civile qui ne s'arrêtera pas même si les belligérants en arrivaient à diviser le pays en trois parties. Il en sera de même depuis les Kurdes de l'Irak jusqu'aux Amazighs du Maghreb, en passant par les Coptes en Egypte et toutes les autres «minorités» dont les forces actives se prennent pour des artisans de patries indépendantes et ouvertes à la prospérité alors qu'elles ne font que tendre le cou des leurs vers le couteau prêt à les égorger, sur la voie d'entités fédérales ou indépendantes qui seront soumises par le projet hégémonique israélo-américain à des processus de démantèlement progressif jusqu'à l'émiettement et la liquidation totale.
Source: french.alahednews
Dans les conditions de la crise que traverse aujourd'hui notre monde arabe, certains prônent des solutions confédérales et les présentent comme l'unique planche possible de salut. Au cas où, elles se réalisent, ces solutions ne seront que des étapes vers plus de division et de démantèlement sur la voie de la liquidation totale qui constitue l'objectif ultime du projet israélo-américain.
Vers la fin des années 50 et le début des années 60, les Arabes, peuples et gouvernements confondus, avaient longuement polémiqué pour savoir s'ils devraient emprunter la voie de l'«unité» ou celle de l'«union» pour produire une renaissance et retrouver «leur passée glorieux». Après l’effondrement du rêve panarabe et la désillusion avec la défaite/choc inattendue face à l'entité sioniste en 1967, ils ont
longuement polémiqué et laissé la polémique se transformer en querelles, pour savoir s'ils devraient conclure une solution pacifique avec cette entité, ou la contrer par une guerre populaire prolongée…La polémique ne se réduisait pas à ces deux seules questions. Elle se prolongeait sans fin au sujet de toute question, majeure ou mineure, pour contribuer à pousser la situation vers l'état de déboulement actuel avec le «Printemps arabe» et ses émanations terroristes et takfiri.
Il parait qu'une énième polémique se prépare actuellement pour savoir si les Arabes devraient faire face à ce déboulement en ayant recours aux solutions confédérales, ou en laissant telle qu'elle la situation en générale ainsi que les frontières entre les Etats actuels.
Cette polémique commence à envahir la scène en marge des affirmations parlant de l'existence d'un plan israélo-américain visant à diviser la région arabe en entités confessionnelles, ethniques ou territoriales. Des cartes ont effectivement circulé sur lesquelles sont fixées les frontières de ces entités. Il était donc naturel que des parties qui s'opposent à la politique américaine mettent en garde contre ce projet le décrivant de nouveau Sykes-Picot plus dangereux que l'ancien car il divise et fragmente ce qui est déjà divisé et fragmenté et, de plus, est susceptible de soumettre les peuples de la région à des situations plus difficiles auxquelles ils furent soumis lors de la période des indépendances nées de la matrice de Sykes-Picot et des évolutions ultérieures.
La supercherie de la stabilité et de la prospérité promises sous les entités confessionnelles et ethniques
Même les régimes arabes proaméricains ne cachent pas leur inquiétude face à ce projet qui constitue une menace pour leur «territoire national». Mais en raison de leur dépendance stratégique vis-à-vis des politiques américaines qui sont derrière les solutions confédérales, ils ne paraissent pas en mesure de le confronter ou assez sérieux dans sa confrontation.
Quoi qu'il en soit, les idées véhiculées par les «missionnaires» de ces solutions commencent à occuper une place dans des médias qui chantent les louanges de ce projet en prétendant qu'il permet d'instaurer des Etats indépendants ou autonomes dans lesquels ceux qui appartiennent à une confession, une ethnie ou un territoire donnés
pourront mieux s'autodéterminer, vivre et cohabiter dans des entités qui leur sont propres. Il va de soi que les cercles israélo-américains n'ont pas attendu pour commencer la mise en application de leur projet que les fruits de cette propagande soient mûrs : Sur l'arrière-fond de la corruption l'égoïsme, le désarroi et l'irresponsabilité qui déstabilisent la plupart des régimes arabes, des appels à la sécession se sont fait entendre depuis longtemps dans plus d'un pays arabe. Les cercles israélo-américains étaient là pour les provoquer, les encadrer et les mettre au service du nouveau projet de la division. Ils ont même été couronnés d'un éclatant succès avec la sécession du Sud-Soudan avant de faire un important progrès au Kurdistan en Irak. Le tout dans une ambiance où les penchants sécessionnistes se consolident en Libye et leurs échos retentissent dans la plupart des pays arabes. Même en Palestine, la solution des «Deux Etats», israélien et palestinien, s'est évaporée pour céder la place à une solution de «Deux Etats» palestiniens à Gaza, d'une part, et en Cisjordanie, de l'autre.
Appâter la rue arabe
Loin des complots et des marchés officiels, le plus grand danger consiste dans la possibilité d'appâter la rue arabe et de l'attirer vers les solutions confédérales. Ce qui favorise l'inquiétude à ce propos est que cette rue effectivement éprise de liberté et de dignité a fait montre d'assez d'incapacité d'empêcher sa cause d'être détournée par les agents de la contre-révolution qui ont pu orienter la marche du «Printemps arabe» avant de le transformer en une catastrophe qui a favorisé l'émergence du projet hégémonique sous la forme de ces vagues de tendances takfiri et de terrorisme.
Le Sud-Soudan a acquis son indépendance mais, au lieu du paradis perdu, il s'est retrouvé dans une guerre civile qui oppose les uns contre les autres les «compagnons de lutte» qui se sont imaginés les auteurs de cette indépendance alors qu'ils n'étaient, consciemment ou inconsciemment, que des instruments manipulés par les tenants du projet hégémonique. La Lybie, quant à elle, est entrée dans une guerre civile qui ne s'arrêtera pas même si les belligérants en arrivaient à diviser le pays en trois parties. Il en sera de même depuis les Kurdes de l'Irak jusqu'aux Amazighs du Maghreb, en passant par les Coptes en Egypte et toutes les autres «minorités» dont les forces actives se prennent pour des artisans de patries indépendantes et ouvertes à la prospérité alors qu'elles ne font que tendre le cou des leurs vers le couteau prêt à les égorger, sur la voie d'entités fédérales ou indépendantes qui seront soumises par le projet hégémonique israélo-américain à des processus de démantèlement progressif jusqu'à l'émiettement et la liquidation totale.
Source: french.alahednews
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