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Sayed Nasrallah: "Les conflits dans la région sont d’ordre politique, et non pas confessionnel"

Sayed Nasrallah:
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A l'occasion de la naissance du prophète de l'Islam Mohammad P.S.S.L. et de la semaine de l'unité islamique, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a prononcé le discours suivant devant des dizaines de milliers de fidèles rassemblés au complexe du maitre des martyrs dans la banlieue Sud de Beyrouth:

"Mes frères et mes soeurs que la paix de Dieu soit sur vous. Je vous adresse mes meilleures salutations en cette occasion grandiose et glorieuse et je vous félicite tout comme je félicite tous les musulmans du monde à l'occasion de l'anniversaire du Messager de Dieu, le prophète Mohammad P.S.S.L. et je vous félicite à l'occasion de la semaine de l'unité entre les musulmans comme l'a décrétée l'imam Khomeiny. Dans mon discours d'aujourd'hui, je voudrais évoquer la situation en général , les élections israéliennes et la situation au Liban.

Sayed Nasrallah:
Malheureusement de nos jours nous assistons à une campagne bien étudiée pour offenser le prophète et mettre en doute son message et la religion islamique. C'est un important défi auquel il faut faire face. Lorsqu'on porte atteinte à notre religion et à notre prophète dans certains livres et films, nous devons exprimer notre colère, mais notre responsabilité est d'agir positivement pour informer le monde entier sur ce prophète, sa vie, ses caractéristiques, son message et ses propos. On attribue injustement plusieurs actes et comportements à notre prophète. Il faut mettre les points sur les i sur ce sujet et informer le monde sur cette personnalité excptionnelle.
Les mouvements islamiques et les dignitaires religieux ont toujours essayé de parler de leurs propres croyances et de leurs propres imams, considérant qu'il n'y a aucun problème au sujet du prophète. Mais aujourd'hui, il incombe à tous les musulmans et les dignitaires musulmans de donner la priorité à informer le monde entier sur leur prophète, et il faut faire des recherches scientifiques nécessaires à ce sujet. Tout laxisme sur ce point est interdit parce que les ennemis poursuivent leur bataille.

Des parties ayant pour objectif de semer la division entre les musulmans et les chrétiens ou encore entre les musulmans eux-mêmes sont derrière les diffamations contre le prophète. Ces parties savent bien ce qu'elles font. L'un des plus grands défis sur la scène régionale est la montée des conflits et des divisions dans la plupart des pays islamiques et arabes. Ceci se fait tant sur le plan confessionnel entre les musulmans et les chrétiens ou entre les chiites et les sunnites. La nature des conflits actuels dépasse le titre confessionnel ou sectaire. Certains pays arabes sont composés d'une seule communauté, mais malgré ceci on y trouve des troubles et des problèmes parce que dans tous les pays arabes et islamiques, il existe plusieurs courants et mouvements politiques, donc les défis dans la région ne peuvent être résumés sous le simple titre confessionnel ou sectaire.

La plupart des conflits historiques et actuels sont politiques et non pas confessionnels. le conflit entre les pays arabes et l'Iran n'est pas un conflit confessionnel. on essaie tout le temps de transformer un conflit politique en confessionnel. Aujourd'hui un simple discours confessionnel est capable de déclencher une guerre, pour cette raison il faut adopter un discours ouvert non confessionnel. Les gens doivent être patients, dialoguer ensemble, chercher une solution que ce soit en Syrie, à Bahrein, au Yémen, en Tunisie, en Irak.. Nous devons entendre les uns les autres, c'est mieux d'aller directement vers les guerres alors que les Américains et les sionistes regardent satisfaits. La responsabilité des élites de la nation est très grande parce que les gens les entendent.

Au Liban, nous devons adopter une approche équilibrée, compte tenu de la situation géographique de notre pays. Le Liban est très influencé par ce qui se passe dans son entourage. Le problème majeur est de ne pas savoir comment traiter les crises et de perdre toute initiative. Si on arrive à régler ces crises de façon responsable nous pourrons surmonter la majorités des problèmes.

Passons aux élections israéliennes, nous pouvons constater les points suivants:
Le recul des partis fondateurs de l'entité sioniste, l'absence de parti fort, l'absence de personnalités essentielles sur la scène israéliennes, l'absence de leaders. Netanyahu insistait que l'entité a besoin d'un leader fort. La crise de confiance en Netanyahu est claire. Sharon était le dernier roi d'Israël. Les partis extrémistes de droite ont maintenu leur place. La multiplication des partis politiques et ceci complique la fonction du gouvernement. tous ces facteurs sont une preuve sur la crise qui règne dans cette entité sioniste.

Toutefois, nous ne devons pas être leurrés par les propos sur la gauche, la droite, et les centristes. En ce qui concerne toutes les questions liées aux arabes, la cause palestinienne, l'affaire des réfugiés, les frontières... et aux ambitions israéliennes dans notre région, tous les partis israéliens ont la même logique. La plupart des guerres contre les Arabes ont été menées par des gouvernements de gauche. Nous ne devons miser sur aucun parti. Aujourd'hui, l'attachement à la résistance à Gaza et au Liban est la garantie pour nous. La réconciliation palestinienne est la garantie des droits des Palestiniens. La force nationale protège le Liban et constitue sa force de dissuasion. L'équation du peuple-armée-résistance protège le Liban quel que soit le dirigeant israélien. C'est ainsi que nous pourrons entamer des projets vitaux et exploiter le pétrole. Nous devons tous collaborer pour que les Palestiniens restent forts et pour que les Libanais restent forts.

Passons au dossier libanais. Malheureusement le discours des injures et l'absence de dialogue sérieux prévalent au Liban. Le dossier des élections occupe la Une de la scène politique libanaise. Tous les partis libanais abordent la loi électorale de façon sensible à cause de la situation dans la région. Il est normal que les craintes des chrétiens sont grandes aujourd'hui surtout lorsqu'ils voient ce qui se passe pour leurs homologues en Syrie et en Irak. les développements dans la région ont compliqué l'accord sur une loi électorale. Pour eux, il s'agit de la reconstitution du Liban. et c'est de leur droit. A cause du danger de la situation dans la région, les Libanais doivent être plus patients pour calmer les esprits de ceux qui ont peur le plus. Mais certains ont dit que le projet orthodoxe est le projet du Hezbollah ou même de Bachar elAssad. Ce n'est pas de cette façon et par cette rancune qu'on aborde de telles questions. Ils accusent le Hezbollah d'avoir obligé les partis chrétiens alliés d'accepter cette loi. Ce ne sont que des mensonges et des exagérations. Si vous croyez vraiment que le Hezbollah est aussi influent, donnez-nous alors le pays et c'est fini.

Deuxièmement, concernant les intentions des partis qui cherchent une loi électorale selon leurs intérêts. Il est de droit de chacun de nous de rechercher ses propres intérêts. Mais ne jugez pas les intentions. Certains accusent le Hezbollah et le mouvement Amal de vouloir saboter les élections. Ce n'est pas logique. Pour le Hezbollah, le principe de la proportionnalité est celui qui doit régir toute loi électorale. Une bonne représentation parlementaire de tous les partis libanais passe par le principe de la proportionnalité quelle que soit la loi électorale adoptée.

Selon mes informations, la seule problématique chez l'autre camp est la question des armes. Pourrons-nous dialoguer ensemble pour parvenir à un consensus? Depuis 1992, citez-moi une circonscription électorale dans laquelle les armes ont été utilisées. Allons-nous utiliser une roquette de type Zelzal ou Fajr-5 pour imposer notre choix électoral? Bien sûr que non, alors que par le kalachinkov qui se trouve dans les mains de tout le monde, on peut terroriser les électeurs pour les obliger à choisir ceux qu'ils veulent.

Mais ce qui est le plus dangereux que les armes est l'arme de l'argent. Un des leaders de l'autre camp m'a dit un jour qu'ils ont dépensé 3 milliards de dollars pour gagner le scrutin. Les médias aussi sont plus influents dans les élections que les armes. Ceux qui refusent le choix de proportionnalité ont peur en réalité d'avoir une représentation normale. Nous devons toutefois prendre en compte toutes les inquiétudes et les craintes.

Les chrétiens considèrent qu'une bonne représentation peut constituer une chance qui calme leurs craintes. Un parlement ayant une bonne représentation des forces libanaises peut constituer une occasion historique pour développer le régime. J'appelle les Libanais à s'entendre sur une loi juste et laissez le dossier syrien de côté. les développements sur le terrain ont déçu beaucoup de gens qui s'attendaient à des changements dramatiques sur la scène syrienne.

Le gouvernement ne doit pas négliger les demandes vitales du peuple, ni la situation sécuritaire, ni le dossier des réfugiés, ni le dossier des prisonniers islamistes. Il est injuste de laisser les prisonniers islamistes dans les prisons pendant de longues années tout comme les autres prisonniers sans jugement. Le gouvernement libanais doit traiter tous ces dossiers et il ne faut pas que la loi électorale fasse obstacle à ces questions vitales et essentielles.

Source: moqawama.org

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