Sayed Nasrallah: «Israël» vit une menace existentielle, les Saoudiens cherchent à combattre le Hezbollah
Par AlAhed
A l’occasion de la journée du martyr du Hezbollah, le secrétaire générale du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a tenu un discours dans lequel il a rendu un hommage vibrant à tous les martyrs, toutes tendances et toutes nationalités arabes confondues «qui sont tombés sur la voie de la lutte contre le projet américano-israélien».
«Le 11 novembre 1982, le jeune Ahamd Qassir a fait sauter le siège du gouverneur militaire israélien à Tyr le détruisant complètement et faisant 100 morts dans les rangs des officiers et des soldats sionistes», a affirmé sayed Nasrallah soulignant que «dans notre culture, le martyr occupe une place importante, nous le respectons et l’apprécions».
«Les martyrs sont vénérés depuis le début de cette voie, nous voyons en eux une richesse spirituelle, morale, émotionnelle et culturelle», a-t-il indiqué appelant à «lire les testaments des martyrs qui contiennent tant de significations idéologiques et morales car Dieu a jeté la lumière dans leurs cœurs».
Pour nous, les exploits des martyrs sont tangibles malgré le tapage médiatique qui nous vise depuis des années
Sayed Nasrallah a énuméré les exploits réalisés grâce aux sacrifices consentis par les martyrs et au sang qu’ils ont versé.
«Les réalisations des martyrs sont historiques, dont les plus importantes sont la libération des territoires et des prisonniers ainsi que la dissuasion et la protection. L’un de ces exploits est la confrontation du projet américain takfiriste dans la région que nous avons vaincu. Il y a une reconnaissance arabe de la victoire de la Syrie et de la défaite du projet au profit duquel des pays arabes ont dépensé des centaines de milliards. Faire obstruction à la guerre civile et à la mainmise totale des Etats-Unis sur le Liban sont également parmi ces exploits», a-t-il affirmé.
Sayed Nasrallah a aussi évoqué comme exploit du sang des martyrs la menace existentielle qui pèse plus que jamais sur «Israël», pour la première fois de son histoire, et qui est désormais la principale source de préoccupation des dirigeants israéliens.
«De nos jours, «Israël» est inquiète après avoir parlé d’un environnement convenable pour elle lors de la période du printemps arabe. Les manœuvres israéliennes reflètent la crainte que le Liban ne prenne d’assaut les colonies situées dans le Galilée. Les Israéliens sont conscients de la force, de la sincérité et de l’importance des esprits stratégiques de la résistance», a-t-dit soulignant que «si la résistance entre dans le nord de la Palestine et en Galilée, cela aura de très grandes répercussions sur l’entité d’occupation».
Et d’ajouter : «Les Israéliens sont obsédés par la peur de la montée en puissance de l’axe de résistance, notamment après la bataille de l’Epée d’AlQods».
Le numéro un du Hezbollah a souligné qu’«Israël essaie de pallier cette menace par la voie de la normalisation», soulignant que «tous les pays qui normalisent leurs relations avec Israël savent que ce dernier ne peut pas les protéger».
Abordant la crise avec l’Arabie saoudite, sayed Nasrallah a indiqué que le Hezbollah n’est pas intéressé par l’escalade, qualifiant la réaction de l’Arabie aux déclarations du ministre
Il a évoqué trois éventualités pour en déceler les causes réelles. Soit les saoudiens n’étaient réellement pas au courant des déclarations du ministre Kordahi et ils se sont offusqués lorsqu’ils les ont appris.
Dans ce cas, il a estimé que «la réaction saoudienne est beaucoup trop exagérée pour un pays qui s’estime être l’ami du Liban, faisant allusion à la convocation de leur ambassadeur au Liban, la révocation de l’ambassadeur du Liban en Arabie et la cessation des importations libanaises. Il a rappelé que la Syrie et l’Iran ont également subi une campagne effrénée par de nombreux Libanais, mais elles n’ont pas pour autant adopté des mesures aussi hostiles.
La deuxième supposition évoquée par sayed Nasrallah est que les Saoudiens croyaient vraiment que Kordahi allait être révoquée, et qu’ils pourraient de la sorte poursuivre leurs pressions sur le Liban.
La troisième éventualité est celle que l’affaire de Kordahi n’aura été qu’un prétexte utilisé par les Saoudiens dans leur bataille contre le Hezbollah.
«L’Arabie saoudite a un problème avec la résistance au Liban. Nous connaissons le rôle saoudien dans la guerre de juillet et l’incitation saoudienne à poursuivre cette offensive. L’Arabie veut que ses alliés au Liban mènent une guerre civile avec le Hezbollah au service d’«Israël» et des Etats-Unis. Le ministre saoudien des Affaires étrangères a lui-même reconnu que son problème avec le Liban est le Hezbollah», a-t-il indiqué.
Et le secrétaire général du Hezbollah d’ajouter : «L’Arabie saoudite a également reconnu que son problème avec le Liban est à propos du Yémen. Les allégations saoudiennes sont absurdes, la plus ridicule d’entre elles est l’idée de l’occupation iranienne du Liban. Nous ne nions pas que nous sommes un parti influent, que nous sommes le plus grand parti aux niveaux politique et structurel, mais nous ne dominons pas le pays. Il y a des partis dont la force est bien inférieure à la nôtre, mais ils ont une grande influence sur l’Etat, notamment sur le système judiciaire».
Sayed Nasrallah a précisé que l’argument de l’Arabie saoudite selon lequel nous sommes un parti dominant au Liban est un mensonge et une calomnie purs. «L’affirmation selon laquelle nous sommes un parti dominant est le plus gros mensonge actuel au Liban et dans la région, c’est un argument ridicule et sans fondement», a-t-il déclaré.
Il a expliqué que le problème saoudien est au Yémen, plus précisément à Maarib et les résultats de la guerre qui a complètement échoué. «Les Américains eux-mêmes ont confirmé que la chute de Maarib est une défaite retentissante pour l’Arabie saoudite qui en est consciente», a-t-il indiqué que «les négociations saoudo-iraniennes n’ont guère abordé le Liban. L’Arabie a demandé aux Iraniens de jouer le rôle du médiateur au Yémen, mais les Iraniens ont dit que cette question concerne les Yéménites. Les victoires au Yémen ont été remportées par des dirigeants yéménites, des esprits yéménites, des miracles yéménites et une victoire divine pour le Yémen.»
Enfin, il a conclu que «le régime saoudien méprise les autres et rabaisse leurs réalisations», ajoutant que «nous n’avons rien à voir avec les réalisations des Yéménites».