"Bienvenue en Palestine" : le racisme israélien et Air France dénoncés
"Israël" a interdit dimanche l'entrée sur les territoires palestiniens occupés à des centaines de militants de la campagne "Bienvenue en Palestine", à leur arrivée ou à leur départ de leurs pays. Sur quelque 1.500 participants espérés, dont 500 à 600 Français, seuls quelques dizaines sont parvenus jusqu'à l'aéroport Ben Gourion en Palestine occupée.
Interdiction d'embarquement dans les pays d'origine
Les compagnies aériennes européennes comme Lufthansa, Swiss Air, Alitalia, Brusells Airlines, Jet2.com, Easy Jet, ou encore Turkish Airlines avaient annulé les billets des militants participants à "Bienvenue en Palestine" dont les noms figuraient sur une liste de "personnes indésirables" communiquée par l'entité sioniste.
Quelque 90 militants ont été empêchés d'embarquer à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle. Les militants refoulés ont manifesté leur mécontentement en bloquant les guichets d'embarquement des compagnies concernées. Des dizaines de personnes ont également manifesté en scandant "Aujourd'hui, le checkpoint est à Paris !".
A Bruxelles, au moins 120 militants pro-palestiniens ont protesté après le refus de plusieurs compagnies, en particulier Brussels Airlines, d'embarquer une centaine d'entre eux pour "Tel Aviv".
A Genève, une vingtaine de militants ont embarqué pour "Tel Aviv", mais une quarantaine d'autres, bloqués par la police, ont protesté pour dénoncer l'interdiction.
A Istanbul, Turkish Airlines a bloqué une cinquantaine de militants, rejoignant les rangs des compagnies aériennes européennes coopérant avec les autorités israéliennes. A Rome, Alitalia a refusé l'embarquement à sept militants italiens, et à Vienne, Austrian Airlines a fait de même pour cinq passagers.
Le cas d'Air France dénoncé par les organisateurs
Les organisateurs de la campagne "Bienvenue en Palestine" ont dénoncé "le racisme d'Israël et d'Air France", après qu'une jeune femme s'était vue, selon eux, obligée de descendre d'un avion à destination de "Tel Aviv", parce qu'elle n'était ni israélienne, ni juive.
"Le racisme d'Israël et d'Air France a éclaté en pleine lumière, dimanche, dans le cadre des opérations conjointes des services secrets israéliens et de la compagnie aérienne pour empêcher des gens de se rendre en Palestine", ont affirmé les organisateurs français de cette campagne sur le site internet.
"Il a ainsi été prouvé qu'il fallait se déclarer Juif et/ou être porteur d'un passeport israélien pour avoir le droit de voyager. La jeune passagère qui a répondu négativement à ces deux questions a ainsi été débarquée, alors qu'elle était déjà installée dans l'avion", ont-ils expliqué. "L'affaire, qui aura des suites judiciaires où Air France devra s'expliquer sur sa collusion avec le régime d'apartheid, a eu lieu à Nice, au départ du vol AirFrance AF 4384 à 14H45 à destination de Tel Aviv", ont-ils ajouté.
Les militants ont publié sur le site une reproduction d'un procès-verbal de non embarquement signé d'une employée d'Air France, portant la mention manuscrite "cliente embarquée puis soumise au questionnaire sur demande des autorités israéliennes et débarquée car non admise en Israël". Une seconde mention manuscrite fait état de deux questions posées à cette jeune femme : "avez-vous un passeport israélien" et "êtes-vous de confession juive", suivie de l'annotation "réponse non aux deux questions".
Arrestation après atterrissage
Une soixantaine de Français, de Suisses, de Portugais et de Canadiens participant à l'opération «Bienvenue en Palestine» ont été arrêtés immédiatement après avoir atterri à l'aéroport international Ben-Gourion de "Tel-Aviv". Ils ont été accueillis par 650 policiers en tenue civile, par des agents du contre-espionnage ainsi que par des fonctionnaires de la Justice.
Quant aux neuf Israéliens d'extrême gauche venus les accueillir, ils ont été arrêtés manu militari après un échange d'invectives et de coups avec la police.
L'interpellation de ces voyageurs à la sortie de l'avion s'est déroulée dans une atmosphère tendue. Des insultes et des coups ont été échangés. Les documents personnels et les portables ont été confisqués. La mémoire des appareils électroniques a été fouillée.
Au total, 43 passagers, dont une majorité de Français, étaient en instance d'expulsion, a indiqué le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld. "31 d'entre eux, qui avaient refusé d'être refoulés, ont été placés en détention. 12 ont été renvoyés dans les pays d'où ils venaient et les autres ont été transférés dans une prison à Ramle, près de Tel-Aviv", a t-il précisé.
De son côté, le ministre des Transports israélien, Yaakov Katz a déclaré qu’Israël ne peut pas « se permettre de laisser entrer sur son territoire des provocateurs, qui veulent porter atteinte au droit d’Israël à défendre sa souveraineté».
Source : Agences