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Marwan Barghouti : 10 ans de défi

Marwan Barghouti : 10 ans de défi
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Même s’il a passé les 10 dernières années de sa vie en prison, Marwan Barghouti reste en première ligne du mouvement de libération palestinien.
A la mi-avril 2012, les forces de l'occupation israélienne envahissaient des villes palestiniennes sous l’Opération Rempart.

Le gouvernement israélien de l’époque recherchait Marwan Barghouti, qui réussit à disparaître pendant trois semaines avant d’être arrêté dans des circonstances qui ne sont toujours pas élucidées à ce jour.

Barghouti est membre du Conseil Législatif palestinien et Secrétaire général du Fatah en Cisjordanie, mais « l’Etat israélien » qui l’accusait de diriger les Brigades des Martyrs d’al-Aqsa considéra son arrestation comme un grand succès. 

Le verdict condamnant Barghouti à cinq peines de réclusion à perpétuité et à 40 années de prison prononcé indique clairement combien « Tel Aviv » reconnaît la « menace contre Israël » qu’il représente. C’est ce qu’exprima un dirigeant israélien qui qualifia Barghouti de « Abou Ammar jeune », du nom de guerre de Yasser Arafat.

Quant au Premier Ministre israélien Ariel Sharon, il déclara un jour qu’il préférait voir Barghouti mort plutôt qu’en prison, parce qu’il était l’ingénieur et le cerveau de l’intifada, et qu’il était un symbole de l’unité nationale et de la résistance palestiniennes.

Malgré son absence forcée de l’arène publique palestinienne, Barghouti est toujours sur le devant de la scène politique. Un sondage d’opinion a révélé que la majorité des Palestiniens éliraient Barghouti s’ilMarwan Barghouti : 10 ans de défi était candidat à la présidence et si Mahmoud Abbas ne se présentait pas.

Le Centre palestinien de Recherches et de Sondages politiques, qui a réalisé le sondage, explique que Barghouti l’a largement emporté sur les autres candidats du Fatah, avec 55% des suffrages des sondés, tandis que les autres candidats n’obtenaient pas plus que 3% chacun.

L’analyste politique palestinien Khalil Shahin évoque trois facteurs principaux pour expliquer la popularité de Barghouti.
Le premier est le facteur lutte : « Barghouti a toujours été en tête des dirigeants qui se tiennent debout avec le peuple. Il a été exilé et emprisonné, et dès le début de la Deuxième intifada, il a mené la protestation » dit Shahin.
« Le facteur décisif de la légitimité d’un dirigeant, ajoute-t-il, est de rejoindre les rangs du peuple, et c’est ce que Barghouti a fait ».

Le deuxième facteur selon Shahin, c’est « la nature du discours tenu par Barghouti et qui est nationaliste par excellence. Il n’est ni sectaire ni Fatah-centriste. Barghouti a marché dans les pas de leaders nationaux comme feu Arafat, George Habash, Abou Iyad (Salah Khalaf), Abou Jihad (Khalil al-Wazir), et d’autres.
Le troisième facteur est lié à la fermeté des positions de Barghouti, « représentées dans le dernier message qu’il a envoyé de sa prison, où il parle du processus politique, de l’absurdité des négociations, de la réconciliation et de la corruption qui pourraient pousser à adopter une nouvelle voie dans la phase suivante de la stratégie palestinienne ».

En outre selon Shahin, la vision proposée par Barghouti « fait peur à Israël parce qu’elle pourrait bien représenter le début d’une nouvelle voie dans la résistance palestinienne contre Israël, dans le but de l’isoler au plan international, chose qu’Israël considère comme un grave danger ».
En dépit de son emprisonnement, les Israéliens n’ont pas pu empêcher Barghouti de poursuivre son combat en délivrant une série de messages au peuple palestinien depuis sa prison.
Au dixième anniversaire de son arrestation, Barghouti appelle à cesser toute forme de coopération sécuritaire et économique avec Israël et à lancer une résistance populaire de grande ampleur.
« L’expérience a montré qu’il n’y a pas de partenaire pour la paix en Israël. Pire, la construction de colonies a été multipliée par trois ou quatre au cours des deux dernières décennies de négociations, et la judaïsation de Jérusalem s’accélère de manière inouïe » dit son message.

« Nous devons confirmer le droit absolu de notre peuple de résister à l’occupation par toutes les formes, tous les moyens et toutes les méthodes, et de concentrer la résistance dans les territoires occupés en 1967, en soulignant combien il importe de choisir la forme et la méthode appropriée pour la phase actuelle » ajoute-t-il.
Dans sa lettre, Barghouti évoque aussi l’importance de parvenir à la réconciliation et à l’unité nationale, ainsi que la nécessité pour les dirigeants palestiniens de se confronter sérieusement et de façon responsable avec cette question.

Il insiste pour que la résistance allie le travail sur le plan de la diplomatie, de la politique et des négociations avec la lutte et l’activisme populaires.
Il appelle au boycott officiel et populaire total des produits et des biens israéliens et veut encourager les gens à acheter des produits palestiniens. Il appelle également à renouveler les efforts pour parvenir à faire de la Palestine un membre des Nations Unies.
Barghouti n’a pas oublié le sujet le plus important : la lutte contre la corruption, qu’il voit comme une autre facette de l’occupation. Il dit que les symboles de la corruption qui n’ont pas encore été pris en compte doivent l’être.

L’opinion publique palestinienne peut diverger sur la question de la réconciliation mais il y a accord sur la force de la présence de Barghouti et sur son discours national.
Malgré ses dix années de détention, il a le dernier mot dans beaucoup de problèmes difficiles relatifs à la question des prisonniers, du Fatah et de l’Autorité palestinienne.
Exister pour résister
Le prisonnier et député Marwan Barghouti est né en 1959 dans le village de Kobar au nord-ouest de Ramallah. Il rejoint le Fatah dès l’âge de quinze ans.
Il est arrêté et mis en prison par les forces d’occupation israéliennes en 1976 alors qu’il n’a que 18 ans.
[Il termine ses études secondaires en prison et y reçoit son diplôme. Au cours de son incarcération il apprend l’hébreu qu’il parle ainsi couramment.]

Après sa libération, Barghouti dirige le Conseil Etudiant de l’Université Birzeit et décroche une licence en Histoire et Sciences politiques ainsi qu’une maîtrise en Relations Internationales.
Il est à nouveau arrêté en 2002 et est emprisonné depuis.

Source : Al Akhbar English, traduit par :Info-Palestine.net

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