noscript

Please Wait...

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration des chefs martyrs

Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration des chefs martyrs
folder_openDiscours complets access_timedepuis un mois
starAJOUTER AUX FAVORIS

Au nom de Dieu

Je voudrais parler aujourd’hui de la commémoration des chefs martyrs du Hezbollah, le 16 février, ainsi que des derniers développements.

Mais il faut aussi faire une introduction sur la naissance de l’imam Mahdi, en des jours comme ceux-là, le 15 du mois de Chaabane. Nous adressons nos vœux au monde entier à cette occasion, nous félicitons aussi les faibles et les opprimés dans le monde pour la naissance de cet homme exceptionnel qui compte faire régner la justice dans le monde et mettre un terme à l’oppression. La terre sera alors pétrie de victoire, de justice et de bien- être. Nous sommes convaincus que l’imam Mahdi est vivant et qu’il apparaîtra un jour. Il s’agit de Mohammad ben Hassan al Mahdi, que Dieu le fasse apparaître rapidement. Nous cherchons à être sous sa bannière, car elle est celle du droit, de l’islam, de l’humanité et des faibles et opprimés. Mais que devons-nous faire en l’attendant ? Nous sommes actuellement en situation d’attente. Mais cela ne signifie pas que nous restons de côté. Nous ne nous attendons pas non plus à ce qu’il apparaisse un jour alors que nous sommes assis. Non, notre attente est pétrie d’espoir et de prévision. Notre attente c’est d‘être prêts, actifs, efficaces, des moujahidines pour Dieu, appliquant les préceptes de l’islam, du droit, de la justice, de l’humanité, luttant contre le néant et le faux. C’est ainsi que nous sommes en train d’attendre car l’apparition de cet imam n’est pas entre nos mains. Nous devons simplement faire notre devoir, accomplir notre mission, sous la bannière bénie du maître du temps et de l’époque, auquel nos âmes sont dédiées.

Un autre point que je voudrais évoquer. Le 11 février, c’est-à-dire il y a quelques jours, c’était l’anniversaire de la victoire de la Révolution islamique en Iran, sous le commandement de l’imam Khomeini, l’inspirateur de cette nation, et qui se poursuit avec Wali al Fakih l’imam Khamenei, avec ce peuple iranien, noble et courageux. Cette révolution islamique en Iran a donné un modèle de la véritable vie sous les préceptes de Dieu. Elle a renversé l’équation dans la région en 1979 et elle a soutenu le parcours de la résistance au Liban, en Palestine et dans la région. Elle s’est tenue aux côtés des peuples opprimés. Nous voulons donc présenter tous nos vœux au chef l’imam Khamenei pour cette immense victoire du peuple iranien dans toutes ses composantes, dans son gouvernement, ses Gardiens de la Révolution, son armée et toutes les forces présentes. Que Dieu soit remercié d’avoir donné à cette nation la Révolution islamique bénie.

Le troisième point, le 14 février c’est le vingtième anniversaire du martyre de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Nous présentons nos condoléances à sa famille, à son courant politique, au peuple libanais et nous demandons à Dieu de nous aider à tirer les leçons de ce qui s’est passé en restant unis, en coopérant entre nous, pour que le sang du martyr se transforme en force dans l’intérêt du Liban et de notre parcours.

Je commence par les chefs martyrs. Nous avons choisi ce jour pour commémorer leur souvenir car le 16 février est la date du martyre de sa?yed Abbas Moussaoui et de cheikh Ragheb Harb. Avant cela, le 12 février, c’était la date du martyre de Imad Moughnieh. En cette commémoration, les questions qui se posent sont les suivantes : Où sont-ils morts en martyre et Pourquoi ? Où étaient-ils dans les positions du jihad, de la confrontation et du sacrifice ? Tout le monde sait qu’en 1982, les «Israéliens» ont envahi le Liban. L’objectif était alors de chasser la résistance palestinienne du Liban. Les combattants palestiniens  résistants se sont effectivement rendus en Tunisie, avec leur commandement et le Liban est devenu sans résistance, sur la base de l’élimination totale de la résistance au Liban et par conséquent de la région et de la Palestine. C’est dans cette période justement que le Hezbollah est né. En deux ans, exactement le 16 février 1984, les agents sont entrés dans la localité de Jibchit et ont tué cheikh Ragheb Harb. Que faisait ce martyr ? C’était un homme populaire qui aimait la foule. Il priait le vendredi dans la mosquée et il rencontrait les gens de sa localité et des environs. Il se tenait courageusement face à l’ennemi «israélien» pendant l’occupation «israélienne» du Sud du Liban. Jibchit était au cœur de cette occupation et de tout l’environnement sudiste. Cheikh Ragheb ne craignait pas les «Israéliens». Il s’exprimait contre eux et mobilisait les gens dans ce sens. A cette époque, la résistance était encore à ses débuts, la résistance islamique en coopération avec la résistance nationale. Mais même à ses débuts, cette résistance inquiétait l’ennemi qui considérait les activités de cheikh Ragheb comme étant nuisibles pour lui, parce qu’elles montraient sa réalité. Cheikh Ragheb est ainsi apparu comme un homme populaire, aimable, pétri de morale et attaché à la terre. Avec son turban de cheikh il se tenait devant l’ennemi et lui faisait peur. L’ennemi l’a tué croyant ainsi se débarrasser de lui. Cheikh Ragheb était né en 1952 et il est mort en martyre en 1984. Il avait donc 32 ans au moment de son martyre. Il était l’auteur de cette phrase célèbre : Le salut est une reconnaissance et la position, ce sont les armes. Il a refusé de saluer les «Israéliens», lorsqu’ils sont venus le voir et c’est lui qui a déclaré : Vous ne parviendrez pas à éteindre notre flamme ni à mettre à terre notre bannière. C’est l’un des titres du jihad.

Le second martyr, sayyed Abbas Moussaoui, ancien secrétaire général du Hezbollah, a pris cette fonction en 1991. Après quelques mois, le 16 février 1992, il est mort en martyre par un avion «israélien» qui avait lancé un missile sur le village de Teffahta. Il était un modèle pour les moujahidins. Il était tout le temps avec eux. Il était présent lors de la cérémonie avant qu’ils se rendent aux premières lignes, il restait avec eux, mangeait avec eux, dormait avec eux. Nous l’appelions tous «le sayyed qui reste dans sa voiture tout le temps». Il était en constant déplacement entre la Békaa, le Sud, la banlieue sud. Il faisait tout ce circuit en un seul jour pour rester aux côtés des moujahidins. Il disait même aux gens : «Nous vous servirons avec nos yeux». Il était en réalité un modèle d’homme proche des gens.

En tant que secrétaire général, il était influent et efficace, une personnalité solide et tous ses propos dégageaient une impression de victoire. La promesse de la victoire était toujours présente dans ses mots et elle revenait dans tous ses discours. Il disait même : «Tuez-nous, notre peuple n’en sera que plus éveillé». Il était toujours confiant, croyant, convaincu de pouvoir façonner l’avenir. Parmi ses phrases célèbres : «Le testament est de préserver la résistance islamique», ou encore «nous servirons les gens avec la pupille de nos yeux». Cet homme extraordinaire est né en 1952 et il est mort en martyre en 1992. Il avait alors 40 ans. Regardez la différence entre sa mort et celle de cheikh Ragheb Harb. 8 ans les séparent et en cette période, la résistance a réussi à se développer de façon importante. Elle était au début de petits groupes déployés çà et là, mais au fil des ans, elle a pris une place et un rôle politique influent à travers le Hezbollah.

Le troisième martyr est Imad Moughnieh, haj Roudwan. C’était un homme sécuritaire, militaire, créatif. Il a formé de nombreux moujahidins et des chefs. Vous entendez comment ils parlent de cela. Il était dans l’ombre, car l’action sécuritaire et l’action militaire ne sont pas des activités médiatisées. Mais, dans ses réunions et ses rencontres avec les chefs, les responsables, les jeunes, les moujahidins, il était  constamment dans l’esprit croyant, ses orientations et ses directives étaient toujours inspirées de la foi car il pensait que c’est celle-ci qui faisait les moujahidins, les martyrs et les dons les plus nobles. Il était issu d’une famille réellement moujahida, son fils Jihad est mort en martyre après lui et ses deux frères Jihad et Fouad sont morts en martyre avant lui. Toute la famille est au service de la résistance. En tout cas, haj Roudwan a laissé des traces extraordinaires au niveau de la situation sécuritaire, politique et militaire. Parmi ses phrases-clés «notre principal objectif est de préserver cette présence» (celle de la résistance). Le sayyed des martyrs de la nation sayyed Hassan Nasrallah l’appelait : «l’homme qui a fait les deux victoires», celui de 2000 à travers le retrait «israélien» et celui de 2006, suite à l’agression «israélienne» de juillet.  Il était né en 1962 et il est mort en martyre en 2008.  Entre la date de sa mort et celle de la mort de sayyed Abbas il y a 16 ans. 16 ans au cours desquels le Hezbollah a beaucoup évolué. Il est devenu une force véritable et dans une position différente. Cela signifie que lorsque les chefs meurent, leur sang, leurs dons, leurs sacrifices donnent une impulsion au parcours et à la nation. Autrement dit ceux qui croient qu’en tuant les chefs, on arrête le parcours ou on le brise se trompent. Non le parcours avance grâce au sang des chefs et la responsabilité devient alors plus importante. De plus, le commandement forme ceux qui sont avec lui pour qu’ils façonnent cet avenir.

Il s’agit d’un même parcours, d’une même lutte, celle des chefs martyrs, celle du Hezbollah, celle de la résistance islamique. Je voudrais énumérer trois points communs.

Premièrement, ils ont une même ligne de vie, celle de l’islam mohammadien authentique. Ils sont engagés en faveur du leadership de l’imam Khomeiny et de l’imam Khamenei, comme une partie indivisible de la foi dans l’islam mohammadien authentique et dont l’objectif est de faire régner le droit. L’objectif c’est que l’homme revienne à l’obéissance de Dieu. L’objectif est de construire notre parcours et d’éduquer nos enfants dans la dignité et l’honneur, tout comme il s’agit d’empêcher nos ennemis de pouvoir contrôler notre parcours. Nous voulons aussi empêcher qui que ce soit de tracer nos vies et de nous dévier du chemin du droit.

Deuxièmement, le jihad contre l’ennemi «israélien» est une priorité, en tant qu’action pratique en faveur de Dieu, car on ne peut pas affirmer être dans la ligne de Dieu et laisser les ennemis occuper la terre et laisser le tyran contrôler le tout. Tout cela exige une confrontation pour pouvoir protéger, fortifier la patrie, les gens. C’est une chose naturelle dans la vie, la lutte permanente entre le Bien et le Mal. Mais comment faire face au Mal ? Le Jihad est nécessaire pour pouvoir briser le Mal, car en général, celui-ci utilise la force pour s’imposer, et pousser les autres à la reddition. Nous autres, nous ne nous rendons pas, nous ne nous engageons pas vers le Mal et nous ne l’acceptons pas au-dessus de nos têtes. Non, nous ferons face à ce défi de façon directe. Nul ne doit croire que le Diable et ceux qui le suivent sont en mesure de changer l’équation. Non, ils peuvent remporter des rounds, et peut-être plus, mais au final, c’est le Droit qui va l’emporter, car c’est la parole de Dieu. Elle sera en haut et celle des méchants en bas.

Troisièmement, la caractéristique de ces chefs  et celle de ce parcours c’est qu’ils mélangent d’une façon importante la dimension morale croyante à la dimension jihadiste rationnelle. Autrement dit, nous ne nous battons pas pour la bataille en elle-même, même si la bataille pour la patrie et pour la terre, signifie aussi la foi et l‘attachement à Dieu d’une certaine manière, à travers l’attachement au droit. C’est la foi qui nous apprend à être des moujahidins, comment réaliser l’équation en faveur du Droit, comment protéger notre patrie et retrouver notre terre, comment faire face à notre ennemi. Tout cela vient de la foi, c’est pourquoi la résistance est partie intégrante de la foi et elle en est aussi le résultat.

Nous présentons nos condoléances aux familles des chefs martyrs, nous présentons nos condoléances pour la noble dame Oum Yasser qui est morte en martyre avec sayyed Abbas, ainsi que leur fils Hussein. Nous présentons nos condoléances aux familles de tous les chefs martyrs, et à celles de tous les martyrs morts sur ce même parcours, celui des chefs et des moujahidins. Ils sont d’ailleurs tous des chefs car en réalité, ils nous éduquent et nous apprennent comment façonner l’avenir.

J’en arrive aux développements politiques. A cet égard, je vais parler de trois sujets.

D’abord la position de Trump à l’égard de la cause palestinienne. Il s’agit d’une position très dangereuse qui vise à mettre un terme à la cause palestinienne et à en finir avec le peuple palestinien. Il s’agit d’un génocide politique, après l’incapacité de Netanyahu et des Etats-Unis à réaliser un génocide humain direct, à travers la dernière agression «israélienne» face au Déluge d’Al Aqsa, qui a provoqué la mort de 160 000 martyrs et blessés et un grand nombre de prisonniers, sans parler des destructions immenses qui ont eu lieu dans la bande de Gaza. Trump essaye de contrôler le monde et pas seulement la Palestine. Mais ce qui nous importe c’est que ce génocide politique qu’il cherche à réaliser en coopération avec Netanyahu, qui voulait le génocide humain sans parvenir à le réaliser, soit impossible avec ce peuple palestinien noble courageux et déterminé qui a déjà fait tant de sacrifices. Tous ces rêves resteront impossibles, mais ils montrent en tout cas la position internationale haïssable et injuste des Américains. Aujourd’hui plus que jamais, il se confirme que tout ce que fait «Israël» est l’expression d’une volonté américaine, sur une orientation américaine et avec l’appui des Américains, leur armement et leurs médias, ainsi que sous leur commandement. «Israël» a ainsi une fonction dans la région, celle de nous détruire, de s’étendre dans la région, d’augmenter son occupation et de réaliser les objectifs expansionnistes américains. Mais cela n’arrivera pas inchallah. Ce projet américain dangereux est une menace pour tous, pour les Etats arabes et pour les Etats islamiques. Il ne faut plus dire : nous avons un problème, la cause palestinienne, mais plutôt : nous avons un problème qui s’appelle l’occupation «israélienne» avec la volonté américaine pour arracher la Palestine de la région et pour contrôler la région arabe et le monde. Il faut désormais voir les choses sous cet angle, et non de façon étroite.

Le silence arabe et international qui a eu lieu lors de la confrontation face au déluge d’Al Aqsa a aidé à forger cette position américaine. Qu’auraient donc perdu certains Etats arabes s’ils avaient décidé de boycotter ou au moins d’empêcher l’utilisation de leurs ports, de leurs aéroports ou de leurs routes, ou même de lancer des condamnations verbales, fortes ? Nous n’avons rien entendu de ferme et de clair... Pourtant, cela aurait peut-être changé l’équation. Vous voyez aujourd’hui comment ceux qui croyaient qu’il s’agissait de faire face à la Palestine se retrouvent avec Trump qui fait face à la région. Il veut pousser les Palestiniens à l’exode vers l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et d’autres pays.

Nous condamnons avec force l’exode des Palestiniens quelle que soit la destination. Nous refusons leur exil vers l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite. Tous ces pays doivent être protégés, présents et coopératifs dans le refus de cette proposition, cela dans l’intérêt des Palestiniens d’abord et ensuite dans l’intérêt de leurs propres peuples. De même, nous refusons l’exil vers le Liban ou d’autres pays. Nous considérons que la Palestine s’étend de la mer au fleuve. Il faut dire cela pour arriver à une solution donnée, cette entité «israélienne» est clairement dangereuse. Le peuple palestinien ne quittera pas sa terre inchallah. Nous appelons à coopérer avec ce peuple, à l’appuyer de toutes les façons possibles. Vous ne voulez pas l’appuyer militairement ? Soit, soutenez-le dans la reconstruction ou dans les secours, pour qu’il puisse rester sur sa terre. Il est prêt à le faire. Mais les conditions élémentaires de la vie ne sont pas là et elles doivent être assurées. Les Etats arabes et musulmans doivent être présents pour empêcher l’exode. J’ai une proposition à vous soumettre dans l’espoir  qu’elle soit adoptée dans vos réunions limitées ou élargies des Etats arabes et musulmans. Il faut qu’il y ait des programmes et des plans qui seraient adoptés et nous, en tant que Hezbollah, nous sommes prêts à faire partie de ces plans pour empêcher l’exil. Nous sommes prêts à contribuer si on nous demande quelque chose à ce niveau. Je crois aussi que toutes les organisations de la résistance  et tous les Etats sont prêts à contribuer aussi. Mais il faut de l’audace pour mettre au point des plans qui supposent la participation de tous. Ne croyez pas que le Liban est hors de la zone de danger. Je voudrais vous rappeler que lorsqu’«Israël» est restée au Liban de 1982 à 2000 (18 ans), elle a créé l’armée de Lahed et elle lui a donné une caractéristique particulière (car au sud, il y a une composition particulière). Elle visait en fait à annexer une partie de la terre libanaise pour la transformer en colonies israéliennes. Mais elle a échoué car il y avait une résistance islamique, il y avait le Hezbollah et il y avait une résistance nationale. Il y avait le Hezbollah et le mouvement Amal et tous les autres résistants qui ont fait face à ce projet. Il y avait une complémentarité entre l’armée, le peuple et la résistance. C’est pourquoi Israël n’a pas réussi à réaliser son projet. Croyez-vous qu’Israël y a renoncé ? Non, sûrement pas. Mais elle n’a pas réussi et elle recommencera à essayer chaque fois qu’elle le pourra, pour arriver à un résultat.

Le second point : nous avons travaillé pour que les institutions reprennent. Tout le monde sait et est témoin du fait que le tandem chiite national a permis de compléter l’élection d’un nouveau président. Le président Joseph Aoun a été choisi pour la présidence. Nous avons ainsi complété l’entente nationale. Autrement dit, nous étions partie intégrante et indivisible de la fabrication de l’entente nationale et de la relance des institutions. Nous disions toujours que le 9 janvier devait être le jour de l’élection, alors que certaines parties disaient : Non, nous devons faire des concertations, discuter. Nous, nous avons privilégié l’entente et grâce à Dieu voilà le résultat.  Le gouvernement a été formé et nous étions une partie qui a facilité ce processus. J’ai dit, il y a quelque temps,  lorsque certains disaient que le tandem avait un problème et entravait la formation du gouvernement et ils imaginaient des scénarios contre nous en disant : il faut les laisser en dehors du gouvernement, nous voulons les isoler etc... Ils avaient des rêves  et essayaient de les réaliser et moi je disais : Nous sommes d’accord sur les pas menant vers le gouvernement mais il y a quelques détails encore en suspens. Hamdellah le gouvernement a été formé. Nous sommes tranquilles au sujet de cette formation, il s’agit d’une échéance constitutionnelle nécessaire, car c’est le gouvernement qui aide à la relance du pays, procède aux nominations et accomplit diverses missions.

Je félicite donc les Libanais pour la formation du gouvernement et le rôle du Hezbollah et du mouvement Amal étaient déterminants dans la facilitation de cette réalisation. Je vous dis aujourd’hui : à chaque étape, à chaque échéance, vous allez entendre des rumeurs sur nous véhiculées par certaines parties libanaises qui veulent rejeter sur nous la responsabilité du problème.  Il s’agit de dire que ce sont toujours les mêmes qui entravent, qui paralysent et qui sabotent. Mais nous avons réussi à faire deux réalisations au moment où tout le monde savait qui entravait... Maintenant, ils vont créer un problème au sujet de la Déclaration ministérielle et de son contenu. Pourquoi pensez-vous qu’on ne peut pas aboutir à des solutions et à des résultats ? Au final, il y a le droit du peuple libanais à se défendre et à faire face à l’ennemi «israélien». Nul ne peut éliminer ce droit. C’est un droit consacré dans la Constitution, dans les déclarations ministérielles et dans l’accord de Taëf, ainsi que dans la Charte des Nations Unies. Inchallah nous parviendrons à un résultat à ce sujet et par conséquent, l’Etat pourra se lancer et travailler en cherchant à demander des comptes aux corrompus et aux corrupteurs, pour aller ensuite vers les actions vitales.

Nous sommes aujourd’hui face à une échéance, une échéance à laquelle le gouvernement libanais doit faire face. Le 18 février, «Israël» doit se retirer de l’ensemble du territoire libanais qu’elle a occupé  pendant son agression. En face, l’armée libanaise s’est déployée et elle est prête à continuer à la faire. «Israël» doit se retirer totalement, elle n’a aucun prétexte pour ne pas le faire, ni les 5 points ni d’autres détails, sous n’importe quel prétexte ou titre.  C’est cela l’accord. La responsabilité de l’Etat libanais est dans cette étape, de travailler sérieusement et de déployer tous les efforts possibles, de mettre des pressions politiques, d’utiliser ses relations  et de tout faire pour qu’«Israël» se retire totalement le 18 février. L’Etat ne doit pas accepter, ni avec les «Israéliens», ni avec les Américains de donner une seule chance à «Israël» de rester ni dans un point ni dans une parcelle de territoire. L’Etat libanais doit prendre cette position et dire non. Dans ce cas, si les «Israéliens» restent dans un lieu déterminé, cela signifie qu’ils sont des occupants au moins dans ce point précis. Cela signifie aussi que l’accord n’a pas encore été appliqué. Dans ce cas, comment faudra-t-il se comporter avec l’occupant ? Nous ne devons pas lui dire  comment nous allons agir avec lui en tant qu’occupant, mais tout le monde sait comment on se comporte avec un occupant. L’Etat libanais a besoin d’adopter une position ferme, et de se dresser de façon directe. C’est une échéance très importante.

L’autre mission du gouvernement après avoir assuré le retrait israélien comme premier point est de s’occuper de la reconstruction. C’est le devoir de l’Etat de s’occuper de ce dossier, d’assurer des dons, de convoquer des conférences et de faire appel à des Etats. Nous sommes prêts à coopérer, avec l’Etat, pour parvenir à réaliser la reconstruction qui reste de la responsabilité de l’Etat.  Ce qu’a détruit «Israël», elle l’a détruit au sein de l’Etat libanais. C’est donc à l’Etat libanais d’assumer la responsabilité de reconstruire ce qui a été détruit pour ses citoyens. C’est cela l’équation.  Nous autres, nous donnons des aides au niveau du logement et de la réhabilitation des habitations endommagées. Autrement dit, nous donnons des solutions provisoires jusqu’à ce que la reconstruction commence et qui est de la responsabilité de l’Etat. Nous coopérons avec la responsabilité de l’Etat, nous ne cherchons nullement à nous défiler, au contraire, nous aidons, nous faisons face avant que l’Etat ne le fasse, pour éviter que les gens soient dans des situations difficiles, en dépit des pressions et des difficultés. Nous sommes avec les gens et avec la reconstruction. Nous le resterons jusqu’au dernier instant, quelles que soient les complications et quels que soient les défis. Nous ne laisserons pas les gens sans abri, sans réhabilitation et sans reconstruction. Inchallah leurs maisons seront reconstruites plus belles qu’avant. C’est un engagement et une responsabilité. Nous voulons coopérer avec les gens et avec l’Etat qui lui, doit assumer cette responsabilité.

Concernant toujours le point sur le gouvernement, je rappelle que nous sommes avec l’édification de l’Etat depuis que nous avons fait partie du gouvernement à partir de 2005. Regardez notre expérience. Nous étions toujours la partie qui offre et donne, la partie qui travaille avec des mains propres, la partie qui aide à l’édification de l’Etat. Nous travaillerons aujourd’hui  avec le mouvement Amal et avec toutes les forces politiques efficaces et qui le veulent pour relancer l’Etat. Nous serons des partenaires et nous tendrons la main aux autres. Car le pays ne peut pas se relever  et se doter d’une force économique, sociale et politique sans une coopération entre toutes les parties. Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde, à adopter les réformes nécessaires et à rendre l’argent des déposants, à lutter contre la corruption, à faire en sorte que le pouvoir judiciaire travaille en faveur de la justice dans le pays et pour régler les dossiers en suspens. Nous ferons aussi ce que nous pouvons pour qu’il y ait des nominations administratives.

Ici, je voudrais demander au gouvernement comme une proposition : pourquoi ne pas procéder aux nominations sur la base de concours ? Comme cela, on en finira avec le partage des parts et en même temps, le concours permettra aux meilleurs d’être nommés. Ce sera un moyen direct de choisir la bonne personne à la bonne fonction, car il y a un grand travail actuellement à ce niveau, car il y a beaucoup de postes vacants. Je conseille donc de procéder à des concours. Un jour, le gouvernement avait adopté la proposition du frère ministre haj Mohammed Fneich et il y a eu un concours. Il fallait choisir les 3 premiers dans le cadre d’un concours et le gouvernement devait ensuite choisir l’un des trois. C’est peut-être une bonne méthode. On peut en trouver une autre. Mais il faut organiser des concours. C’est mieux que de choisir une personne entre 1000  candidats en se basant sur des considérations confessionnelles et politiques et sur certains équilibres existants. Laissez venir ceux qui ont les compétences et de la sorte, il y aura une justice dans les nominations et nous pouvons obtenir un résultat meilleur pour le pays.

Je voudrais, ici aborder un sujet imprévu, celui de l’aviation iranienne et l’interdiction qui lui a été faite d’atterrir à l’aéroport de Beyrouth, l’aéroport International Rafic Hariri ; Quelles sont les justifications ? Parlons d’abord des informations. Nous ne voulons pas faire de la médisance. Il y a eu un contact avec la présidence du gouvernement et il a été transmis à cette présidence qu’«Israël» comptait bombarder la piste d’atterrissage de l’aéroport de Beyrouth si l‘avion iranien y descend. Le président du Conseil a alors pris la décision d’interdire l’atterrissage de l’avion iranien, sous le titre de la nécessité de préserver la sécurité de l’aviation et celle des civils. Ce n’est pas là le problème, il ne s’agit pas de la question d’assurer la sécurité des civils à un moment dangereux. Non, le problème est dans le fait d’exécuter un ordre israélien. Nous sommes face à un véritable problème. Où est la souveraineté nationale ? Que l’avion atterrisse et nous verrons alors ce que fera «Israël» !  Il n’est pas juste de permettre à «Israël» d’interdire ou d’autoriser à certains avions d’atterrir au Liban ou à certains bateaux de venir au port de Beyrouth ou encore de construire tel immeuble et d’interdire la construction de tel autre, d’autoriser telle manifestation et d’interdire telle autre, d’interdire à quiconque de marcher dans la zone frontalière... A ce moment-là, nous deviendrons tous des fonctionnaires chez «Israël» et nous appliquons ses demandes et ses instructions.

J’invite le  gouvernement libanais à revoir sa décision et qu’il exprime une position souverainiste. Il est libre d’accueillir n’importe qu’el avion du monde et «Israël» n’a pas le droit de décider à sa place. De plus, les intérêts communs sont nombreux entre le Liban et l’Iran, que ce soit du côté du peuple iranien ou de celui du peuple libanais. Nous avons aussi maintenant la cérémonie des funérailles des deux sayeds martyrs... Tout cela doit être pris en considération. Il y a eu une manifestation hier samedi, à laquelle le Hezbollah avait appelée. Il s’agissait d’une manifestation pacifique. Brusquement, alors que les manifestants étaient sur place, ils ont reçu des bombes lacrymogènes. Pourquoi ? S’il y avait un problème, il fallait en parler avec le comité  organisateur et il aurait pu être réglé. Il n’était donc pas nécessaire de provoquer un incident interne ou que certains entrent sur la scène d’une façon précise pour créer un conflit entre l’armée et le peuple.  Ce n’est absolument pas nécessaire. Nous et l’armée nous sommes des frères et nous nous aimons. Nous sommes au gouvernement et nous estimons que nous travaillons pour que les choses se complètent. Ces actes-là ne sont donc pas du tout nécessaires.

La veille, il y a eu une attaque contre la FINUL. Nous sommes contre les attaques contre la FINUL. Il n’y avait d’ailleurs pas une partie qui avait appelée à une telle attaque. J’appelle donc à traiter cette question avec sagesse et à ramener l’aviation iranienne au Liban, comme une partie de la décision souveraine libanaise et en même temps, pour respecter les besoins des gens qui sont concernés par ces vols.

Le dernier point porte sur le 23 février. Nous avons de grandes funérailles pour le sayyed des martyrs de la nation, sayyed Hassan Nasrallah et pour sayyed Hachem Safieddine. Ces funérailles sont en réalité exceptionnelles en raison du fait qu’il s’agit de deux personnalités elles-mêmes exceptionnelles. Le sayyed des martyrs de la nation est de fait une figure de la oumma, une figure nationale, internationale et islamique, son aura est à l’échelle de l’humanité. Vous êtes donc invités à exprimer votre peine, votre tristesse et votre loyauté. Autrement dit, nous ne sommes pas seulement malheureux, nous voulons aussi réitérer notre engagement à poursuivre le chemin qu’il a tracé. Nous avons choisi le slogan des funérailles en fonction de notre loyauté à son égard. «Nous respectons notre promesse». Nous voulons d’ailleurs que ces funérailles soient une occasion d’exprimer  notre appui et de confirmer notre engagement à suivre ses traces. Nous devons y aller la tête haute. Ce sont les funérailles que nous voulons et naturellement, des gens venus de pays arabes, islamiques et du monde entier devraient y participer, ainsi que tous ceux qui l’aiment et qui appartiennent à toutes les confessions, à différentes régions du Liban. Je dis toujours que le public de la résistance n’est pas seulement formé de ceux qui appartiennent à cet environnement, il est aussi formé de tous ceux qui aiment et soutiennent la résistance et sa politique générale. Ils sont de toutes les confessions et de toutes les régions, officiels ou non. Naturellement, j’invite nos partisans directement à une participation massive, la plus large possible. Il faut que l’image dise que le Hezbollah et la résistance islamique sont présents sur la scène et ils sont forts, ils ont même des prolongations un peu partout. Ceux qui cherchent à faire pression sur eux  ou à les entraîner dans des complots pour les affaiblir ne pourront pas parvenir à le faire. Car nous avons un peuple  noble, prêt au sacrifice, légendaire. Ce peuple ne peut pas se trouver avec un groupe ou dans un lieu, sans qu’il ait la supériorité et sans qu’on ne parvienne à la vérité.

Ce parcours, appuyé par le sang des martyrs, par les chefs martyrs, par les blessés, les prisonniers et tous ceux qui donnent ce qu’ils ont de plus cher ne peut que rester sur le chemin de la victoire. Cette résistance restera la tête haute inchallah. J’appelle donc à la plus large participation possible et en même temps, au plus haut degré de contrôle de soi et de discipline, dans cette manifestation qui s’annonce énorme. Je souhaite que tous ceux qui comptent y participer respectent  les instructions des organisateurs. Il n’est pas nécessaire que je rappelle qu’il ne faut pas tirer des coups de feu et il est interdit d’accomplir le moindre acte qui pourrait entacher la pureté de cette manifestation ou affaiblir sa force. Nous sommes habitués à votre ouverture. Vous, ce bon peuple que le sayyed secrétaire général aimait tant, je vous appelle à faire de cette cérémonie une occasion qui nous permettra de lever bien haut la tête. Je suis sûr que vous le ferez et que cette cérémonie sera à la hauteur de l’amour que nous portons à nos deux secrétaires généraux et qu’elle sera digne d’eux et de notre résistance.

Comments

//