«Bombarder l’Iran»: Téhéran condamne des déclarations imprudentes et incendiaires de Trump

Par AlAhed avec agences

L’Iran a fermement condamné la menace du président américain Donald Trump d’utiliser la force contre le pays, la qualifiant de «profondément alarmante et irresponsable».

Dans une lettre adressée ce mardi 11 février au chef de l’ONU et au président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur permanent de l’Iran auprès des Nations Unies, Amir Saïd Iravani, a déclaré que les déclarations imprudentes et incendiaires de Trump violaient de manière flagrante le droit international et la Charte de l’ONU.

«Sur instruction de mon gouvernement, j’écris pour attirer l’attention du Conseil de sécurité sur les remarques profondément alarmantes et irresponsables du président des États-Unis, dans lesquelles il a ouvertement menacé d’utiliser la force contre la République islamique d’Iran», a noté M. Iravani.

Trump a déclaré qu’il préférerait conclure un accord avec l’Iran plutôt que de «le bombarder à outrance», dans une interview aux médias samedi.

«Je préférerais beaucoup conclure un accord qui ne leur fasse pas de mal», a-t-il dit. «J’adorerais conclure un accord avec eux sans les bombarder», a déclaré Trump au New York Post. «Ils ne veulent pas mourir. Personne ne veut mourir.»

Dans une autre déclaration belliqueuse, lors d’une interview avec Fox News lundi, Trump a réitéré le même langage de guerre. «Je voudrais conclure un accord sans les bombarder.»

M. Iravani a affirmé que les «déclarations dangereuses et incendiaires de Trump violent de manière flagrante le droit international et la Charte des Nations Unies, en particulier l’article 2(4), qui interdit les menaces ou l’usage de la force contre des États souverains.»

Le diplomate iranien a également fustigé la politique dite de «pression maximale» de Trump contre l’Iran, la qualifiant de violation flagrante des principes et normes fondamentaux du droit international.

«Cette provocation est encore aggravée par la politique dite de “pression maximale”, décrite dans le Mémorandum présidentiel sur la sécurité nationale (NSPM) du 4 février 2025. Cette politique renforce les mesures coercitives unilatérales illégales et intensifie l’hostilité contre l’Iran, violant de manière flagrante les principes et normes fondamentaux du droit international», a-t-il souligné.

M. Iravani a appelé le Conseil de sécurité à ne pas rester silencieux face à une rhétorique aussi éhontée. «La République islamique d’Iran rejette et condamne fermement cette menace imprudente», a-t-il dit.

Et de poursuivre: «Le Conseil de sécurité de l’ONU ne doit pas rester silencieux face à une rhétorique aussi éhontée, car la normalisation de la menace de recours à la force crée un précédent dangereux et doit être condamnée sans équivoque».

Il a averti que tout acte d’agression contre l’Iran aurait de graves conséquences, dont les États-Unis auront l’entière responsabilité.

Il a par ailleurs souligné que l’Iran défendrait résolument sa souveraineté, son intégrité territoriale et ses intérêts nationaux contre toute action hostile. «En tant que membre responsable des Nations Unies, engagé à maintenir la paix, la sécurité et la coopération internationale, l’Iran défendra résolument sa souveraineté, son intégrité territoriale et ses intérêts nationaux contre toute action hostile.»

Donald Trump a proféré des menaces contre l’Iran quelques jours après qu’il a signé un décret visant à réduire à zéro les exportations de pétrole de l’Iran, tout en affirmant qu’il souhaitait œuvrer pour un accord nucléaire.

Le décret fait partie de sanctions plus larges réimposées en 2018, date à laquelle Trump a retiré unilatéralement Washington de l’accord nucléaire.

Répondant également à la menace de Trump, le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré lundi que le pays «ne cherche pas la guerre… mais ne cédera pas aux pressions étrangères».

Il a également critiqué les déclarations du président américain selon lesquelles il serait prêt à négocier avec l’Iran tout en relançant sa soi-disant campagne de «pression maximale» contre l’Iran.

«Trump dit qu’il faut dialoguer, puis… il signe et annonce toutes les conspirations possibles pour mettre la Révolution [islamique] à genoux», a fait remarquer le président iranien.