Proposition de Trump: Expulser les Palestiniens de Gaza serait «inacceptable», selon Paris et Berlin
Par AlAhed avec agences
Pour la France comme pour l’Allemagne, une expulsion de la population de Gaza serait «inacceptable».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé mardi qu'une expulsion des Palestiniens de la bande de Gaza vers l'Egypte ou la Jordanie comme a suggéré le président américain Donald Trump serait «inacceptable».
«A la lumière de récentes déclarations publiques, je dis très clairement que tout projet de déplacement - l'idée selon laquelle les citoyens de Gaza seront expulsés vers l'Egypte ou la Jordanie - est inacceptable», a-t-il déclaré lors d'un événement à la mairie de Berlin.
Le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a également affirmé mardi qu’«expulser ou relocaliser les Palestiniens de Gaza est une question très sensible pour les pays arabes de la région».
«Israël ne doit pas occuper Gaza ni relocaliser définitivement sa population», a-t-il souligné.
Selon Paris, une expulsion de la population de Gaza serait «inacceptable» et constituerait «une entrave majeure à la solution à deux Etats».
Dans le même contexte, le Qatar, qui a joué un rôle de premier plan dans les négociations ayant abouti au cessez-le-feu à Gaza, a réitéré son soutien à «la solution à deux Etats» comme «seule voie à suivre pour résoudre la question palestinienne».
Le président américain Donald Trump a réitéré lundi l’idée de reloger les Palestiniens de Gaza en Égypte et en Jordanie, révélant avoir discuté de ce plan avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.
Samedi, le président américain a proposé pour la première fois de déplacer les habitants de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie pour, selon lui, «faire le ménage» dans le territoire.
«On parle d'environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans», a déclaré Trump en suggérant un déplacement «temporaire ou à long terme».
«J'aimerais que l'Egypte accueille des gens. Et j'aimerais que la Jordanie accueille des gens», a-t-il ajouté.
L'immense majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre génocidaire «israélienne» à l'intérieur du territoire assiégé.
La Jordanie, qui accueille environ 2,3 millions de réfugiés palestiniens, tout comme l'Egypte ont réaffirmé dimanche tout rejet d'un «déplacement forcé» des Palestiniens.
«Nous déclarons à Trump et au monde entier: nous ne quitterons pas la Palestine ou Gaza»
Dès l'ouverture du passage menant vers le nord de la bande de Gaza, tôt lundi, un flot ininterrompu d'hommes, de femmes et d'enfants chargés de bagages ou poussant des chariots s'est mis en marche sur la route côtière, entre la Méditerranée à gauche et des rangées d'immeubles dévastés à droite.
Plus de 376.000 Palestiniens sont rentrés dans le nord de la bande de Gaza entre lundi matin et mardi midi, a indiqué mardi le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
«Nous déclarons à Trump et au monde entier: nous ne quitterons pas la Palestine ou Gaza, peu importe ce qui arrive», a affirmé un déplacé originaire de la ville de Gaza, Rashad al-Naji.
«Je suis heureux d'être de retour chez moi», a témoigné Saif Al-Din Qazaat, qui a dormi sous une tente près des ruines de sa maison.
«J'ai entretenu un feu toute la nuit près des enfants pour leur tenir chaud. Ils ont dormi tranquillement malgré le froid, mais nous n'avons pas assez de couvertures», a ajouté cet homme de 41 ans.
La guerre génocidaire «israélienne» contre Gaza a tué plus de 47.000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et en a blessé plus de 111.000 du 7 octobre 2023 jusqu’au 19 janvier 2025.