Investiture de Donald Trump: Retrait des accords de Paris et de l’OMS, droits de douane, assaut du Capitole... Les premiers décrets chocs

Par AlAhed avec agences

Huit ans après sa première investiture, Donald Trump est devenu ce lundi 20 janvier le 47e président des États-Unis. Promettant un nouvel «âge d’or» à l’Amérique, il a déjà signé cette nuit de nombreux décrets visant à lutter contre l’immigration, à doper la production d’hydrocarbures ou à gracier les émeutiers du Capitole.

C’est à l’intérieur du Capitole qu’il a prêté serment à 18 heures, en présence de Joe et Jill Biden, ainsi que tous les anciens présidents - Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama - et leurs épouses, sauf Michelle Obama.

Outre Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et soutien financier et politique, étaient présents le patron d’Amazon, Jeff Bezos, de Meta, Mark Zuckerberg, d’Apple, Tim Cook et aussi le Français Bernard Arnault.

«L’âge d’or de l’Amérique»

Après avoir prêté serment, il a promis, lors de son discours d’investiture, que «le déclin de l’Amérique [était] terminé».

«Le 20 janvier 2025 est le jour de la libération», a-t-il lancé, promettant que «l’âge d’or de l’Amérique commen[çait] maintenant» et ajoutant: «Nous recouvrerons notre souveraineté. Notre sécurité sera rétablie».

À peine investi président, Donald Trump a juré de reprendre le contrôle du canal de Panama, décidé de replacer Cuba sur la liste noire des «pays soutenant le terrorisme» et jugé que Vladimir Poutine était «en train de détruire la Russie» en refusant de faire la paix avec l’Ukraine.

«Reprendre» le contrôle du canal de Panama

Le président Trump s’est ainsi montré menaçant, disant vouloir «reprendre» le contrôle du canal de Panama construit par les États-Unis et transféré au Panama en 1999.

«Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue», a-t-il affirmé, en soulignant que les navires américains étaient «gravement surtaxés».

«Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre», a asséné le président américain.

Son homologue panaméen, José Raul Mulino, a aussitôt répliqué que «le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama».

Le président américain a par ailleurs estimé que le Danemark finirait par céder sur la question du Groenland, le territoire danois autonome dont il souhaite prendre le contrôle.

«Le Groenland est un endroit merveilleux, nous en avons besoin pour la sécurité internationale. Je suis sûr que le Danemark va se faire à l’idée» de le céder aux États-Unis, a-t-il dit, en soulignant aussi que les États-Unis commenceraient à désigner le golfe du Mexique comme le «golfe d’Amérique».

Décrets chocs

Le nouveau président américain a par ailleurs signé de nombreux décrets dans la nuit. Parmi ses premières décisions, la sortie de l’accord de Paris sur le climat et la déclaration d’un état d’urgence énergétique, censé doper la production d’hydrocarbures aux Etats-Unis.

Donald Trump a cependant lancé une large offensive anti-immigration, revenant notamment par décret sur le droit du sol, pourtant protégé par le 14e amendement de la Constitution.

Il a également déclaré l’état d’urgence à la frontière des Etats-Unis avec le Mexique, et la Maison Blanche a annoncé la reprise de la construction du mur.

Le républicain a gracié par décret plus de 1 500 participants à l’assaut du 6 janvier 2021 contre le Capitole.

Quatorze autres émeutiers, condamnés pour les faits les plus graves, voient leur peine commuée en période de prison déjà purgée.

Parmi les annonces surprises, le président américain a signé un décret retirant les Etats-Unis de l’Organisation mondiale de la santé, accusant l’agence onusienne d’avoir «escroqué» le pays.

Il a aussi pris un décret ordonnant à son gouvernement de suspendre pour soixante-quinze jours l’application de la loi interdisant le réseau social TikTok aux Etats-Unis.

Le républicain a, par ailleurs, affirmé qu’il comptait imposer des droits de douane de 25 % aux produits venant des voisins canadien et mexicain à compter du 1er février.

Limogeage de quatre responsables de l’administration Biden

Mardi tôt, le nouveau président américain a limogé quatre hauts responsables gouvernementaux nommés par son prédécesseur et a prévenu que plus de «mille autres» allaient être également renvoyés, dans son premier message publié sur son réseau social Truth Social depuis son investiture.

Donald Trump y annonce que son bureau s’emploie à «identifier et à révoquer plus d’un millier de personnes nommées par l’administration précédente, qui ne sont pas en phase avec notre vision pour rendre à l’Amérique sa grandeur («Make America great again», l’un des slogans de Donald Trump)».

Les quatre premiers visés par cette campagne sont José Andrés, du conseil présidentiel sur les sports, la forme physique et la nutrition, Mark Milley du conseil consultatif national sur l’infrastructure, Brian Gook, du Centre Woodrow Wilson, et Keisha Lance Bottoms, du conseil présidentiel sur les exportations.