Syrie: Les États-Unis ont soutenu un groupe armé pour renverser le régime d’Assad, selon The Telegraph
Par AlAhed avec AlManar
Le journal britannique The Telegraph a révélé dans un article publié, le mercredi 18 décembre, que les États-Unis ont soutenu et formé un groupe de militants pour qu’ils se joignent à l’attaque qui a renversé le régime syrien.
Lors d’un briefing donné par les forces spéciales américaines en Syrie à un groupe de militants qu’elles soutenaient avant le renversement du président Bachar al-Assad, des combattants entraînés par la Grande-Bretagne et les États-Unis dans l’armée des «Commandos de la Révolution» se sont vu dire: «C’est votre moment».
Selon le journal, la première indication que Washington était au courant de l’attaque à l’avance c’est qu’il avait ordonné à l’armée des «Commandos de la Révolution» qu’elle soutenait, d’augmenter le nombre de ses forces et de se préparer à une attaque «qui pourrait conduire à la fin du régime Assad».
The Telegraph cite Bashar al-Mashhadani, l’un des commandants de l’armée des «Commandos de la Révolution»: «On nous a dit: tout est sur le point de changer, soit vous profitez de votre moment historique, soit vous tomberez. Mais ils n’ont pas précisé quand, ni où. Ils nous ont plutôt dit: Préparez-vous».
Dans les semaines précédant le point de presse donné par les forces spéciales américaines sur la base aérienne d’al-Tanf, que Washington contrôle à la frontière avec l’Irak, «les rangs des Commandos de la Révolution se sont étoffés d’unités plus petites et indépendantes», selon al-Mashhadani.
Al-Mashhadani a ajouté que «le nombre de forces est passé d’environ 800 à 3 000 combattants lourdement armés soutenus par les États-Unis, chaque combattant recevant environ 400 dollars».
Washington dispose d’informations de renseignement sur l’attaque et son ampleur
Le journal a souligné qu’à mesure que les militants avançaient vers le sud en direction de la capitale, Damas, l’armée des «Commandos de la Révolution» avançait à l’extérieur d’Al-Tanf, afin d’empêcher les restes du groupe terroriste «Daech» d’exploiter le vide du pouvoir en cas de chute d’Assad, et ce selon ce que des officiers supérieurs de l’armée américaine ont déclaré aux chefs militaires de «l’opposition syrienne».
Il est à noter que l’armée des «Commandos de la Révolution» occupe désormais près d’un cinquième de la superficie du pays, y compris des poches au nord de la capitale syrienne Damas.
Le journal souligne: «Cela indique non seulement que Washington était au courant de l’attaque menée par Hayat Tahrir al-Cham («HTC», ex-«front al-Nosra» branche armée d’«al-Qaïda»), mais qu’il disposait également d’informations précises sur son ampleur».
Coordination entre l’armée des «Commandos de la Révolution» et «HTC»
Le journal britannique explique «qu’avec le début de l’attaque contre la capitale Damas, le 8 décembre, les forces des Commandos de la Révolution se sont déployées dans le désert oriental, ont pris le contrôle des routes principales et ont rejoint une faction armée dans la ville de Deraa, dans le sud de la Syrie. Puis, elles sont arrivées à Damas avant le HTC».
Al-Mashhadani a déclaré que «l’armée des Commandos de la Révolution et les combattants de Hayat Tahrir al-Cham étaient en bonne coordination et coopération, et que les communications entre les deux groupes étaient coordonnées par les Américains basés à al-Tanf».
The Telegraph conclut l’article en exprimant sa surprise de «l’alliance efficace entre Washington et un groupe comme Hayat Tahrir al-Cham, qui était affilié à Al-Qaïda en Syrie depuis sa création jusqu’à sa séparation de cette organisation terroriste en 2017».