Syrie: La Turquie rouvre son ambassade à Damas, une réunion internationale se tient en Jordanie
Par AlAhed avec AFP
La Turquie, acteur majeur dans le conflit en Syrie et soutien des nouvelles autorités, doit rouvrir son ambassade samedi à Damas après plus de 12 ans de fermeture, dans la foulée du départ du président Bachar el-Assad. En Jordanie, ministres et responsables américains, européens, arabes et turcs tiennent une réunion à Aqaba sur la mer Rouge, pour discuter du dossier syrien.
Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan, qui a fait état de lignes de communication ouvertes avec les nouveaux maîtres de Damas, a annoncé que le chef de mission s'était rendu à Damas pour ouvrir l'ambassade samedi.
La chancellerie avait fermé en mars 2012, un an après le début de la guerre en Syrie, et après des appels du gouvernement turc à la démission de M. Assad.
«Personne ne connaît le HTC aussi bien que nous»
À l’issue d'une offensive de 11 jours, une coalition de groupes armés, dirigée par «Hayat Tahrir al-Cham» («HTC», ex-«front al-Nosra» branche armée d’«al-Qaïda»), a pris aux forces gouvernementales la grande partie du pays, mettant fin à un demi-siècle de pouvoir de la famille Assad.
Le nouveau Premier ministre chargé de la transition jusqu'au 1er mars, Mohammad al-Bachir, a promis un État de droit et de «garantir les droits de tous», face aux inquiétudes de la communauté internationale.
«HTC», dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, dit avoir rompu avec le terrorisme mais reste classé «terroriste» par plusieurs capitales occidentales, dont Washington.
Avec des lignes de communication ouvertes avec le «HTC», la Turquie leur transmet directement les inquiétudes de la communauté internationale, qui doivent être «résolues», a dit Hakan Fidan.
«Personne ne les connaît aussi bien que nous, nous voulons une Syrie sans terrorisme (...). Nous leur disons (à «HTC»): La Turquie qui vous soutient depuis des années, ainsi que le monde, attend ceci de vous (...) Notre devoir et leur épreuve est de répondre à ces préoccupations», a-t-il ajouté.
Un processus politique «crédible et inclusif»
Depuis 2016, la Turquie exerce une influence considérable sur le nord de la Syrie, entretenant des relations avec «HTC» qui a lancé son offensive contre le pouvoir à partir d'Idleb (nord-ouest), son fief.
De son côté, une délégation du Qatar se rend dimanche en Syrie pour préparer la réouverture de l'ambassade, selon un diplomate.
À Aqaba, Geir Pedersen, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, a appelé à œuvrer pour éviter «l'effondrement des institutions syriennes», lors d'une rencontre avec le secrétaire d'État Antony Blinken, avant la rencontre internationale.
Il a aussi plaidé pour un processus politique «crédible et inclusif pour former le prochain gouvernement».