Venezuela: Maduro dénonce un «coup d’Etat» mené par les USA, accuse l’opposition de préparer des attentats
Par AlAhed avec AFP
Le président vénézuélien Nicolas Maduro s'est appuyé sur les résultats officiels en sa faveur publiés pour de nouveau menacer l'opposition et vilipender les États-Unis et les pays ayant reconnu la victoire de son adversaire.
L’autorité électorale a confirmé vendredi la réélection de M. Maduro, avec 52% des voix face à l'opposant Edmundo Gonzalez Urrutia (43%).
Au moins 11 civils et un militaire ont été tués, et plus de 1 200 personnes arrêtées lors des manifestations de l'opposition qui ont éclaté dans les deux jours qui ont suivi le scrutin.
La journée de mobilisation pour l’opposition samedi s'annonce donc à haut-risque, alors que M. Maduro s'en est pris de nouveau avec véhémence à ses adversaires, cet «assassin de Gonzalez», et la «maudite Maria» Machado, la cheffe de l'opposition, qu'il avait déjà menacés de faire emprisonner.
Au cours d'une conférence de presse à la présidence, il a accusé ses adversaires de préparer des attentats contre la police lors des marches prévues samedi.
Revenant sur les manifestations ayant suivi le scrutin, il a de nouveau fustigé un «plan prémédité» par des «fascistes», des «criminels et des drogués» qui s'en sont pris aux «symboles du chavisme bolivarien».
Héritier d'Hugo Chavez, M. Maduro, au pouvoir depuis 2013 et officiellement réélu pour un troisième mandat jusqu'en 2031, a par ailleurs reproché à Gonzalez de ne pas avoir répondu ce vendredi à une convocation de la Cour suprême, le menaçant de «conséquences légales gravissimes».
Un «coup d'État» mené «par les États-Unis»
Une nouvelle fois, il n'a eu de cesse de brocarder le «coup d'État» mené «par les États-Unis et l'extrême droite internationale» depuis sa réélection.
«Les USA se prennent pour l'autorité électorale au Venezuela et dans le reste du monde», a-t-il fustigé, s'en prenant à plusieurs reprises nommément au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
Jeudi, Antony Blinken, arguant de «preuves incontestables», a estimé que l'opposant Gonzalez avait gagné la présidentielle.
Dans la foulée de cette déclaration, cinq pays d'Amérique latine ont reconnu vendredi la victoire de l'opposant, parlant eux aussi de «preuves incontestables» de cette «victoire», sans les montrer.
Le Pérou a été le premier pays, mardi, à reconnaître Edmundo Gonzalez Urrutia comme le «président élu légitime», ce qui a poussé Caracas à rompre ses relations diplomatiques avec Lima.
En face, le Nicaragua, l'un des fidèles alliés du pouvoir chaviste avec la Russie et l'Iran notamment, a reconnu la victoire de M. Maduro proclamée officiellement par le Conseil national électoral.
Le dirigeant socialiste a «remercié» les présidents du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, de la Colombie, Gustavo Petro, et du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, qui «travaillent ensemble pour que le Venezuela soit respecté et que les États-Unis ne fassent pas ce qu'ils font», a déclaré M. Maduro.
La veille, ces trois pays entretenant plutôt de bonnes relations avec le Venezuela chaviste avaient demandé «une vérification impartiale des résultats» de l'élection.