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Élections US: Biden et son entourage pressés d’être «honnêtes» sur l’état de santé du président

Élections US: Biden et son entourage pressés d’être «honnêtes» sur l’état de santé du président
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Par AlAhed avec AFP

Après le calamiteux débat de Joe Biden face à Donald Trump, le camp démocrate presse le président américain d’être «honnête» sur son état de forme, et les interrogations montent sur la responsabilité de sa garde rapprochée.

Sous doute pour répondre à cette pression grandissante, le président américain va accorder vendredi sa première interview depuis son débat raté, a annoncé ce mardi la chaîne ABC News.

Un premier extrait sera disponible dès vendredi, a précisé la télévision, et la totalité dimanche.

Dans la foulée, le porte-parole de la Maison Blanche a assuré que Joe Biden «sait comment rebondir» et qu’un test cognitif pour s’assurer de ses capacités n’est «pas nécessaire».

Appel au retrait

«Nous devons être honnêtes avec nous-mêmes sur le fait que ce n’était pas seulement une nuit horrible», a déclaré mardi sur CNN l’élu à la Chambre des représentants Mike Quigley, un démocrate de l’Illinois (nord).

Mardi, un premier parlementaire démocrate a appelé Biden à se retirer de la course à la Maison Blanche.

«J’ai espoir qu’il prendra la décision difficile et douloureuse de se retirer. Je l’appelle respectueusement à le faire», a écrit le Texan Lloyd Doggett dans un communiqué aux médias américains. «Le président Biden a sauvé notre démocratie en nous délivrant de Trump en 2020. Il ne doit pas nous livrer à Trump en 2024».

«Les gens veulent être sûrs que (…) le président et son équipe sont honnêtes avec nous à propos de son état» et que le débat de jeudi «était vraiment une anomalie», avait pour sa part souligné lundi le sénateur Sheldon Whitehouse sur la chaîne locale WPRI-TV.

Ce démocrate de l’État de Rhode Island (nord-est) s’est dit «horrifié» par la confrontation avec l’ancien président républicain, lors de laquelle Joe Biden est apparu très confus, et par moments complètement perdu.

Depuis, le président américain n’a pas donné d’interview en direct ni de conférence de presse, ce qui l’obligerait, comme pendant les 90 minutes face à son rival républicain sur CNN, à parler sans filet et sans prompteur.

Lundi, à la fin d’un très court discours à propos d’une décision de la Cour suprême, une journaliste lui a demandé s’il comptait se retirer de la course pour la Maison Blanche.

Le président américain a tourné les talons et a quitté la salle sans répondre.

«Froussards»

Les questions fusent sur la responsabilité de la garde rapprochée du démocrate de 81 ans, à savoir quelques conseillers de longue date tels que Ron Klain, Anita Dunn ou Mike Donilon, et son épouse Jill Biden.

L’attitude parfois presque arrogante du camp Biden, qui évoque une «brigade de froussards» en réponse aux appels au retrait de sa candidature, porte sur les nerfs des démocrates.

La ténor démocrate Nancy Pelosi a assuré mardi qu’il était «légitime» de s’interroger sur l’état de santé du président.

«Je pense qu’il est légitime de se demander s’il s’agit d’un simple épisode ou d’un état» durable, a affirmé l’ancienne présidente de la Chambre des représentants, encore très influente au sein de son parti, sur la chaîne MSNBC.

L’élue de Californie, elle-même âgée de 84 ans, a salué la «vision» du dirigeant démocrate pour le pays.

«Je ne suis pas médecin. Je ne peux pas dire ce qui se passera dans trois ou quatre ans, mais je pense que d’après mon expérience, et c’est ce que vous m’avez demandé, je pense qu’il continuera à être un grand président des États-Unis», a-t-elle déclaré.

«Face à la réalité»

Les sondages peinent à départager le président et son prédécesseur républicain.

En réclamant un débat dès le mois de juin, Joe Biden espérait se donner enfin de l’élan face à Donald Trump.

«Je reproche à l’équipe de campagne de balayer d’un revers de main les questions que posent les gens», a lancé le sénateur Peter Welch.

Dans un entretien avec le site Semafor, publié mardi, ce démocrate du Vermont (nord-est) appelle à «faire face à la réalité».

De récents articles, en particulier des sites Axios et Politico, évoquent un président qui ne serait pleinement fonctionnel qu’entre 10 heures du matin et 16 heures, et qui ne lirait que des notes rédigées de manière à lui éviter toute contrariété.

Depuis son élection, le président le plus âgé de l’histoire des États-Unis a indéniablement perdu en aisance orale et physique.

Jusqu’ici, la Maison Blanche a toujours rejeté toutes les interrogations sur l’acuité intellectuelle de Joe Biden, parfois avec une irritation marquée.

«Déclin»

Une récente enquête du Wall Street Journal faisant état d’un «déclin» de l’octogénaire a valu au journal une vague de critiques particulièrement acerbes de la part de son équipe de communication.

Cela fait plusieurs mois que le président américain, qui a chuté en public à quelques reprises, n’emprunte plus la grande passerelle de son avion, préférant un escalier plus court et plus stable.

Depuis quelques semaines, il s’entoure aussi de conseillers pour aller de la Maison Blanche à son hélicoptère posé sur la pelouse, ce qui évite de longs plans des caméras sur sa démarche très raide.

Le président américain, qui a toujours été enclin aux gaffes, n’a pas donné de longue conférence de

presse depuis janvier 2022 et a réduit le nombre d’échanges impromptus avec les journalistes.

Lorsque Joe Biden s’est rendu récemment en France, à l’occasion des commémorations du Débarquement allié de 1944, il est allé directement de l’aéroport à son hôtel, où il est resté enfermé toute une journée, sans aucune apparition publique.

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