Horribe massacre à Rafah: 50 martyrs dans un bombardement israélien sur un camp de réfugiés
Par AlAhed avec agences
Au moins 50 personnes sont tombées en martyre et plusieurs autres blessées dimanche soir dans un bombardement israélien qui a touché des tentes au nord-ouest de Rafah, la ville la plus au sud de la bande de Gaza. Ce massacre s'est produit deux jours après une ordonnance de la Cour internationale de justice exigeant l'arrêt immédiat de l'attaque militaire israélienne contre Rafah.
Les forces d’occupation israélienne ont pris pour cible des tentes abritant des personnes déplacées à proximité des entrepôts de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré sur X que «ce lieu avait été désigné par l'occupation israélienne comme une zone humanitaire».
Le Hamas a appelé dimanche soir les Palestiniens à «se lever et marcher» contre le «massacre» israélien à Rafah. «À la lumière de l'horrible massacre sioniste commis ce soir par l'armée d'occupation criminelle contre les tentes des personnes déplacées, nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Al-Qods, dans les territoires occupés et à l'étranger à se lever et à marcher avec colère», a écrit le mouvement de résistance palestinien dans un communiqué.
La présidence palestinienne a accusé «Israël» d'avoir «délibérément visé» le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). «Cet atroce massacre perpétré par les forces d'occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales sur la légitimité», a-t-elle écrit dans un communiqué.
Amnesty International demande une enquête sur trois frappes israéliennes meurtrières en avril
Trois frappes aériennes israéliennes dans le centre et le sud de la bande de Gaza ont tué en avril 44 civils palestiniens dont 32 enfants, selon Amnesty International qui demande à la CPI d'ouvrir une enquête pour «crimes de guerre». Selon l'ONG, ces frappes ont eu lieu le 16 avril sur le camp de réfugiés d'al Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, et les 19 et 20 avril à Rafah, dans le sud.
«Ces frappes dévastatrices ont décimé des familles et ôté la vie à 32 enfants», déclare dans le communiqué une responsable d'Amnesty, Erika Guevara-Rosas, affirmant que l'enquête de l'ONG apporte «des éléments de preuve essentiels pointant des attaques illégales imputables à l'armée israélienne».
Netanyahou «s’oppose fermement» à un arrêt de la guerre si le Hamas est encore «intact»
L'étau se resserre chaque jour un peu plus sur «Israël». Un haut responsable israélien a annoncé dimanche à l'AFP qu'une réunion du cabinet de guerre était prévue dimanche soir, afin d'évoquer les efforts destinés à obtenir une libération de captifs, retenus à Gaza depuis l'opération du Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre.
Peu avant cette réunion, dimanche à «Tel-Aviv», Benyamin Netanyahou a accusé le chef du Hamas dans le territoire palestinien, Yahya Sinwar, de «continuer d'exiger la fin de la guerre, le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza et de laisser le Hamas intact, afin qu'il puisse perpétrer encore et encore les atrocités du 7 octobre», a déclaré son bureau dans un communiqué, ajoutant que le premier ministre «s'y opposait fermement».
Les tractations se poursuivent
Après plus de 230 jours de guerre, les efforts internationaux se poursuivent pour arracher une trêve entre «Israël» et le Hamas. Début mai, des pourparlers indirects entre «Israël» et le mouvement palestinien, par l'entremise du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, n'avaient pas débouché sur un accord de trêve associée à la libération de captifs et de prisonniers palestiniens détenus par «Israël».
Ce week-end, des médias israéliens ont rapporté que David Barnea, le chef du Mossad (les services de renseignement israéliens), avait trouvé un accord avec le directeur de la CIA, William Burns, et le premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, sur un nouveau cadre pour les négociations, lors d'une réunion à Paris.
L'Égypte poursuit également «ses efforts pour réactiver les négociations», selon Al-Qahera News, un média proche du renseignement égyptien, tandis que des responsables qataris devraient rencontrer une délégation du Hamas dans les prochains jours, d'après le site américain Axios. De son côté, le président américain Joe Biden a affirmé être «engagé dans une diplomatie de l'urgence».
Huit roquettes tirées depuis Rafah, sirènes à «Tel-Aviv»
À «Tel-Aviv» et dans le centre d'«Israël», des sirènes d'alerte ont retenti dimanche après-midi pour la première fois depuis des mois.
Par ailleurs, l'armée d’occupation israélienne a annoncé dimanche la mort de deux soldats, portant à 289 le bilan de ses militaires tués depuis l'entrée des troupes israéliennes le 27 octobre dans l'étroite bande de terre assiégée.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège vont officiellement reconnaître la Palestine mardi
À partir de mardi, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège devraient reconnaître officiellement l'État de Palestine, après avoir annoncé mercredi dernier leur décision de le faire. «Les Palestiniens ont le droit d'avoir un État», a estimé dimanche le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Albares.
Dans ce contexte, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront lundi à Bruxelles avec leurs homologues d'Arabie saoudite, du Qatar, de l'Égypte, des Émirats arabes unis et de la Jordanie, ainsi qu'avec le secrétaire général de la Ligue arabe.
Situation humanitaire toujours critique à Gaza
Pendant ce temps, la situation demeure désastreuse dans la bande de Gaza. Le point de passage de Rafah, à la frontière avec l'Égypte, qui permettait l'acheminement de l'aide humanitaire, a été fermé après le lancement de l'opération terrestre israélienne. «Nous souffrons (...) de la faim, de la soif et d'un manque cruel d'aide», raconte à l'AFP Moaz Abou Taha, un Palestinien de 29 ans, depuis cette ville qu'ont fui quelque 800.000 personnes au cours des deux dernières semaines, selon l'ONU.
L'Égypte, qui refuse de rouvrir le terminal de Rafah tant que les troupes israéliennes contrôlent le côté palestinien, a annoncé dimanche que des camions d'aide en provenance du territoire égyptien ont commencé à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage israélien de «Kerem Shalom», selon Al-Qahera News. D'après ce média, un total de «200 camions» se sont dirigés vers «Kerem Shalom», sans préciser combien de véhicules avaient passé les contrôles.