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L’aide est «complètement paralysée» à Gaza, avertit l’ONU

L’aide est «complètement paralysée» à Gaza, avertit l’ONU
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Par AlAhed avec AFP

La fermeture par «Israël» des points de passage névralgiques vers la bande de Gaza a coupé les principales vannes d’acheminement de l’aide, le carburant en particulier, ce qui rend les opérations humanitaires pratiquement impossibles, a averti jeudi un haut fonctionnaire de l’ONU.

«Nous avons perdu le principal point d’entrée pour l’aide humanitaire», Karem Abou Salem, constate dans un entretien avec l’AFP Andrea De Domenico, patron du bureau de l’agence humanitaire des Nations unies (OCHA) dans les territoires palestiniens occupés.

Dimanche, «Israël» a fermé ce point de passage clé vers le sud du petit territoire côtier palestinien.

L’armée israélienne a ensuite appelé les habitants des quartiers est de Rafah à évacuer, avant de prendre le contrôle, du côté palestinien, du point de passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte et de le fermer également.

Bien qu’«Israël» affirme avoir rouvert Karem Abou Salem mercredi, Andrea De Domenico estime que l’acheminement de l’aide reste «extrêmement difficile».

«C’est fou, les Israéliens ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l’est de Rafah et ils veulent que nous allions chercher du carburant ou des produits de base [dans ces zones de guerre] ?», lâche M. De Domenico. «Ils savent que nous ne pouvons tout simplement pas y aller».

Le point de passage de Rafah, par lequel passe tout le carburant destiné à Gaza, reste fermé. Or, «à Gaza, il n’y a pas de stocks de carburant».

Cela signifie qu’«il n’y a pas de mouvements» et «cela paralyse complètement les opérations humanitaires», selon M. De Domenico.

Ce constat intervient alors que la communauté internationale demande l’augmentation de l’aide à Gaza, où sept mois de guerre israélienne ont provoqué une crise humanitaire aiguë.

Depuis le 7 octobre, la guerre génocidaire israélienne contre la bande de Gaza a fait jusqu’à présent 34 904 martyrs palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza.

«C’est un désastre»

Selon M. Domenico, avant même la fermeture du terminal de Rafah, les Nations unies cherchaient depuis des semaines d’autres moyens d’acheminer du carburant dans le territoire, dans un contexte de vive inquiétude devant la perspective agitée par «Israël» d’une vaste offensive terrestre dans la ville de Rafah, qui abrite 1,4 million de personnes selon l’ONU.

«Israël» a assuré à l’ONU qu’il essayait de trouver une solution, précise M. De Domenico, mais celui-ci doute fort qu’elle atteigne les 200 000 litres journaliers nécessaires.

Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré mercredi que les hôpitaux du sud de la bande de Gaza ne disposaient plus que de «trois jours de carburant».

Catherine Russell, directrice de l’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, a quant à elle prévenu jeudi que si le carburant n’était pas autorisé à entrer «les conséquences se feraient sentir presque immédiatement».

«Les couveuses des bébés prématurés s’arrêteront, les enfants et les familles se déshydrateront ou consommeront de l’eau» non potable et «le temps perdu se transformera bientôt en vies perdues».

Faute de nouveaux approvisionnements, les stocks d’aide alimentaire vont s’épuiser et les traitements médicaux destinés aux enfants souffrant de malnutrition risquent d’être interrompus.

L’ONU estime qu’environ 80 000 personnes ont fui ces derniers jours l’est de Rafah, après l’ordre israélien et l’intensification des bombardements.

Ce qui signifie que «80 000 personnes ont probablement besoin d’un soutien important», souligne M. De Domenico.

Le manque de carburant pourrait également séparer les familles de déplacés, surtout les enfants qui risquent de se perdre: «sans carburant, pas d’antennes, pas de télécommunications», dit-il.

Les derniers hôpitaux encore debout dans une bande de Gaza en ruines cesseront également de fonctionner.

«Il est inimaginable que nous forcions des êtres humains à vivre une expérience aussi horrible et inhumaine», estime-t-il. «C’est un désastre».

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