Guerre à Gaza: Le Hamas de retour en Égypte pour discuter de l’offre de trêve, «Israël» prépare son offensive sur Rafah
Par AlAhed avec AFP
Une délégation du Hamas se rend samedi au Caire pour «poursuivre les discussions» afin de «parvenir à un accord» de trêve, alors qu’«Israël» préparait toujours son opération sur Rafah malgré les mises en garde de Washington et de l’ONU.
Dans un communiqué publié tard vendredi, le mouvement de résistance palestinien a dit être dans un «esprit positif».
«À la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Égypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra au Caire samedi pour achever les discussions», a-t-il ajouté.
Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois «déterminé» à obtenir «un arrêt total de l'agression» israélienne, «le retrait» des forces d’occupation israéliennes et «un arrangement sérieux pour l'échange» de captifs israéliens contre des prisonniers palestiniens.
Le directeur de la CIA au Caire
Un haut responsable du Hamas a confirmé à l'AFP que la délégation arrivera en matinée au Caire et sera menée par Khalil al-Hayya, N.2 de la branche politique du mouvement dans la bande de Gaza.
Et selon le site Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé vendredi soir dans la capitale égyptienne, signe que l'heure des décisions clés a sonné après des mois de tractations.
La CIA a décliné tout commentaire sur ce nouveau déplacement de William Burns au Caire.
Ce que contient l’offre de trêve
Les médiateurs - Égypte, Qatar et États-Unis - attendent depuis près d'une semaine la réponse du Hamas à une nouvelle offre de trêve soumise fin avril.
La délégation du mouvement palestinien avait alors annoncé quitter Le Caire, lieu des derniers pourparlers, pour se rendre au Qatar afin d'étudier cette offre de trêve tout en promettant de retourner en Égypte pour transmettre sa réponse.
L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle de captifs israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud de l’entité sioniste. Or le Hamas insiste sur un cessez-le-feu définitif, ce que refuse «Israël».
La perspective d’une offensive sur Rafah ferait «échouer» l’accord
L’entité israélienne insiste en effet pour mener une offensive terrestre sur le secteur de Rafah (sud), où s'entassent plus d'un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par la guerre.
«Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a répété cette semaine le «Premier ministre israélien» Benjamin Netanyahou en réaffirmant son intention de lancer cette offensive «avec ou sans accord» de trêve.
Mais pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les déclarations de Netanyahou sur un assaut à Rafah «visent clairement à faire échouer toute possibilité d'accord».
«Un bain de sang»
Dans la nuit de vendredi à samedi, des sources hospitalières ont fait état de raids aériens israéliens à Rafah mais aussi dans la ville voisine de Khan Younès, détruite après une agression terrestre israélienne et d'intenses combats avec le Hamas.
Vendredi, dans un quartier de Rafah, plusieurs corps dont ceux d'enfants ont été retrouvés sous les décombres de la maison d’une famille frappée par un raid aérien israélien avant l'aube.
«Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang», a prévenu vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prépare un plan d'urgence pour «faire face à une augmentation des blessés et des morts» en cas d'offensive à Rafah.
«Ce plan d'urgence n'est qu'un pansement», a déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens.
«Le système de santé en difficulté ne sera pas en mesure de résister à l'ampleur potentielle de la dévastation que l'incursion causerait», a-t-il ajouté.