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Guerre à Gaza: les espoirs de trêve s’éloignent, l’ONU appelle à ouvrir la voie terrestre pour l’aide humanitaire

Guerre à Gaza: les espoirs de trêve s’éloignent, l’ONU appelle à ouvrir la voie terrestre pour l’aide humanitaire
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Par AlAhed avec AFP

Les espoirs de trêve dans la bande de Gaza se sont à nouveau éloignés jeudi alors que la guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts est entrée dans son sixième mois dans le territoire palestinien, assiégé et frappé par la famine.

Face au désastre humanitaire et au lourd bilan parmi la population civile, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte espéraient arracher un accord sur une pause dans les combats avant le ramadan, le mois sacré du jeûne pour les musulmans, qui commence en début de semaine prochaine.

Mais la délégation du Hamas qui participait à ces discussions au Caire a quitté la capitale égyptienne pour des «consultations» avec la direction politique à Doha, a annoncé à l'AFP un haut responsable du mouvement de résistance palestinien.

«Les réponses initiales fournies par Israël ne répondent pas aux exigences minimales» formulées par le Hamas, a déclaré ce responsable.

Les bombardements israéliens qui se poursuivent pendant ce temps sans répit ont fait 83 martyrs dans la bande de Gaza en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Mort silencieuse

Dans le petit territoire soumis par «Israël» à un siège total, 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine.

«Nous pouvons survivre sans nourriture pendant plusieurs heures, mais pas nos enfants», a confié à l'AFP un bénévole, Bassam Al-hou, lors d'une distribution de repas aux déplacés à Jabaliya, dans le nord de Gaza.

«Ils meurent et s'évanouissent dans les rues à cause de la faim. Que pouvons-nous faire?», a-t-il ajouté.

L'aide humanitaire, soumise au feu vert d'«Israël», n'entre qu'au compte-gouttes dans la bande de Gaza, principalement depuis l'Egypte, alors que les besoins sont immenses.

La situation est particulièrement grave dans le nord, où les pillages, les combats et les destructions rendent presque impossible l'acheminement de l'aide pour environ 300.000 habitants.

«Cette horreur doit cesser maintenant. Un cessez-le-feu humanitaire ne peut pas attendre», a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, mercredi sur le réseau social X.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 20 civils, des enfants pour la plupart, sont morts de malnutrition et de déshydratation.

«Nous pensons que des dizaines de personnes meurent silencieusement de faim sans avoir atteint les hôpitaux», a déclaré le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qudra.

L'air et la mer ne peuvent pas remplacer la voie terrestre

Après les mises en garde de l'ONU contre une «famine généralisée» à Gaza, plusieurs pays ont de nouveau largué jeudi des colis de nourriture à la population palestinienne à Gaza, une solution jugée insuffisante et dangereuse par les organisations humanitaires.

La piste d'approvisionnements maritimes est également explorée. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit visiter vendredi le port de Larnaca à Chypre, pays de l'UE géographiquement le plus proche de Gaza.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit une nouvelle fois se réunir jeudi à huis clos pour discuter de la situation.

«J'ai parlé de l'importance de la diversification des routes d'approvisionnement terrestres. Cela reste la solution optimale: plus facile, plus rapide, moins chère, notamment parce que nous savons que nous avons besoin d'une aide humanitaire continue pour les habitants de Gaza sur une longue période», a déclaré Sigrid Kaag après une réunion à huis-clos du Conseil de sécurité.

Évoquant les récents largages aériens, elle a salué un «symbole de soutien aux civils de Gaza, une preuve de notre humanité partagée». «Mais c'est une goutte d'eau dans l'océan».

«L'air et la mer ne peuvent pas se substituer à ce qui doit arriver par la terre», a insisté l'ancienne ministre néerlandaise, nommée en décembre suite à une résolution du Conseil réclamant une aide «à grande échelle» pour Gaza. Même si tout ce qui peut être «en plus, à ce moment critique, est très important».

La guerre israélienne, déclenchée le 7 octobre, a fait jusqu'ici 30.800 martyrs à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère gazaoui de la Santé.

Immenses destructions

Les chars israéliens ont quitté cette semaine le centre de Khan Younès, une ville située à quelques kilomètres au nord de Rafah, laissant derrière eux d'immenses destructions après des semaines de combats.

Des images de l'AFP ont montré des habitants marchant dans un paysage dévasté, entre les décombres des immeubles rasés.

Plus de 1.500 maisons et immeubles ainsi que des centaines de boutiques ont été «détruits ou très endommagés», a déclaré la Défense civile à Gaza, ajoutant que les soldats avaient aussi détruit «tous les réseaux d'eau, d'égouts, d'électricité, de communication et routiers».

Selon des témoins, les combats se poursuivaient jeudi dans le nord, à Zeitoun, un secteur de la ville de Gaza, et dans le sud à Al-Shouka, un village proche de Rafah, ainsi que dans la partie ouest de Khan Younès.

Plus de 30 raids aériens israéliens ont visé jeudi Rafah et le quartier de Hamad à Khan Younès, ainsi que le centre et le nord du territoire, selon le service de presse du gouvernement du Hamas.

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