Rafah: «Israël» persiste dans son plan d’attaque ; Australie, Canada, Nouvelle-Zélande et ONU le mettent en garde
Par AlAhed avec AFP
Après les États-Unis, principal allié d’«Israël», qui disent «s’opposer à une offensive sur Rafah sans garanties pour la sécurité des civils», l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont mis en garde jeudi 15 février le gouvernement Netanyahou contre une opération «catastrophique» à Rafah. Même alerte de la part de l’ONU.
«Il n’y a tout simplement nulle part où aller» pour 1,5 million de Palestiniens bloqués à la frontière, soulignent ces trois pays du Commonwealth, exhortant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à «ne pas s’engager dans cette voie».
La conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, a pour sa part averti mercredi que si les «autorités israéliennes» mettaient à exécution leur menace d'incursion militaire à Rafah, le risque d'atrocités commises dans le territoire était «grave, réel et élevé».
Elle a exprimé sa crainte qu'une offensive terrestre dans la ville aurait «presque certainement des conséquences désastreuses pour les civils de la région, tant ceux qui y vivent que les plus d'un million de personnes déplacées à l'intérieur du pays qui se sont réfugiées à Rafah, fuyant la violence qui les a frappées dans le reste de la bande de Gaza».
«Massacre» des Palestiniens
«Il est impératif que la protection des civils soit une priorité et que le droit international humanitaire soit respecté à tout moment», a indiqué Mme Nderitu.
«Assez de violence et assez de souffrances pour les plus vulnérables, à Rafah et dans toute la bande de Gaza», a-t-elle insisté.
Pour sa part, le responsable des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths, a averti mardi qu'un assaut israélien sur Rafah pourrait conduire à un «massacre» des Palestiniens qui souffrent déjà d'un «assaut d'une intensité, d'une brutalité et d'une portée inégalées».
Rafah, la ville la plus au sud de Gaza, est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens déplacés dans le territoire. Mais elle a été la cible de violents raids aériens israéliens ces derniers jours et au moins 95 personnes ont été tuées, dont 42 enfants, selon Amnesty International.
Plus de la moitié des 2,3 millions d'habitants de Gaza sont désormais entassés à Rafah, qui est proche de la frontière avec l'Égypte et ne comptait que 250 000 habitants avant le début de la guerre en octobre.
De nombreuses personnes déplacées vivent dans des abris de fortune ou des tentes dans des conditions sordides, avec peu ou pas d'accès à l'eau potable ou à la nourriture.
«Israël» persiste dans son plan d’attaque sur Rafah
Malgré ces mises en garde internationales encore redoublées jeudi, «Israël» persiste dans son projet d’offensive à grande échelle à Rafah.
«Nous combattrons jusqu’à la victoire complète, ce qui implique une action puissante à Rafah et ce, après avoir permis à la population civile de quitter les zones de combat», a estimé mercredi Netanyahou sur son compte Telegram.
Les violences se concentrent actuellement sur le sud de la bande de Gaza assiégée et dévastée, en particulier la ville de Khan Younès, où des milliers de déplacés ont trouvé abri dans l’hôpital Nasser, encerclé par l’armée d’occupation israélienne, et Rafah, à la frontière avec l’Égypte, qui reste fermée.
Poursuite des négociations pour une trêve
Dans ce contexte, des négociations en vue d’une trêve incluant de nouvelles libérations de captifs du Hamas, au pouvoir à Gaza, et de Palestiniens détenus par «Israël» se poursuivent au Caire, sous médiation du Qatar et de l’Égypte.
Après une réunion mardi à laquelle participaient le chef du «Mossad», les «services secrets israéliens», David Barnea, le directeur de la CIA, William Burns, le premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et des responsables égyptiens, ces tractations devaient se poursuivre jusqu’à vendredi.