Trois militaires américains tués dans une attaque au drone à la frontière syro-jordanienne
Par AlAhed avec agences
Une attaque au drone a tué trois militaires américains et en a blessé plus de 30 autres en Jordanie, a annoncé Washington dimanche 28 janvier. Désignant des «groupes pro-Iran» comme responsables, Joe Biden a promis des représailles. L’attaque intervient dans un contexte d’escalade des tensions dans la région alors qu’«Israël» poursuit sa guerre brutale contre la bande de Gaza.
De son côté, la Jordanie affirme que la frappe a eu lieu sur le territoire syrien, et non le sien.
«Aujourd'hui, l'Amérique a le cœur lourd. La nuit dernière, trois militaires américains ont été tués, et plusieurs blessés dans une attaque de drone sur nos forces basées dans le nord-est de la Jordanie», a déclaré le président américain dans un communiqué.
«N'ayez aucun doute : nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, au moment et de la manière que nous voulons», a-t-il ajouté, le ton menaçant.
«Nous allons répondre», a-t-il répété plus tard en marge d'un déplacement en Caroline du Sud.
En cette année électorale aux États-Unis, les adversaires républicains de Joe Biden n'ont pas attendu pour critiquer son bilan diplomatique, Donald Trump dénonçant dimanche «la faiblesse, l'abandon» du démocrate sur ce dossier.
De son côté, le porte-parole du gouvernement jordanien a indiqué dimanche que l'attaque contre les militaires américains n'a pas eu lieu sur son territoire, mais plutôt sur une base militaire en Syrie.
«L'attaque qui a visé les forces américaines n'a pas eu lieu en Jordanie (...) Elle a visé la base d'Al-Tanf en Syrie», près des frontières jordanienne et irakienne, a déclaré Muhannad Mubaidin, qui est aussi ministre de la Communication, à la télévision d'État jordanienne.
Selon le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), l'attaque a blessé au moins 34 personnes dans la base, dont huit ont dû être évacuées.
Instabilité régionale maximale
L'Iran a réfuté lundi sa mise en cause dans l'attaque. «Ces accusations sont faites dans un but politique visant à inverser les réalités de la région», a affirmé le porte-parole du ministère Nasser Kanaani, cité par Irna, à la suite de déclaration du chef de la diplomatie britannique David Cameron appelant Téhéran à la «désescalade».
«Elles montrent aussi qu'elles sont influencées par des tiers, y compris le régime sioniste tueur d'enfants», a ajouté Nasser Kanaani pour qualifier «Israël».
«Comme nous l'avons clairement dit auparavant, les groupes de résistance dans cette région répliquent aux crimes de guerre et au génocide commis du régime sioniste», «ils ne prennent pas d'ordre» auprès de l'Iran et «ils décident de leurs actions sur la base de leurs propres principes», a encore assuré le porte-parole iranien.
Sur son compte Telegram, la Résistance islamique en Irak a de son côté revendiqué des attaques menées dimanche à l'aube avec des drones contre trois bases en territoire syrien, dont celles d'Al-Tanf et de Rukban, toutes proches.
En réaction, Sami Abou Zahri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la mort de ces trois soldats «est un message à l'administration américaine» : «la poursuite de l'agression américano-sioniste à Gaza fait risquer une explosion régionale» avec la colère «de l'ensemble» du monde musulman.
Les troupes américaines ciblées en Irak et en Syrie
Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la «coalition», en Irak et en Syrie.
Washington a répondu par des frappes ciblées contre les groupes de résistance en Irak et au Yémen.