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Discours à l’occasion du 4ème anniversaire du martyre du général Soleimani et hajj al Mouhandes, et leurs compagnons

Discours à l’occasion du 4ème anniversaire du martyre du général Soleimani et hajj al Mouhandes, et leurs compagnons
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Bismillah al rahmane al rahim

En cette rencontre bénie, mon discours sera divisé en plusieurs parties, la première je l’appellerai celle de la morale. Elle sera consacrée aux condoléances à la consolation et aux félicitations. La seconde partie sera consacrée à ceux qui sont au cœur de cette commémoration. La troisième partie sera consacrée à la bataille en cours actuellement, à Gaza, en Palestine et dans la région. Et la dernière partie sera consacrée au Liban, la bataille au Liban et à partir du Liban ainsi que la dernière attaque dans la banlieue sud.

Premièrement, nous devons donc réitérer nos félicitations et nos condoléances pour cette commémoration que nous célébrons aujourd’hui, et notamment la mort du grand chef hajj Qsassem Soleimani et ses compagnons, les martyrs iraniens qui l’accompagnaient et qui sont morts avec lui à Bagdad, ainsi que le grand chef hajj Abou Mahdi al Mouhandes et ses compagnons les frères irakiens qui sont morts à ses côtés sur la route de l’aéroport à Bagdad. Je voudrais adresser mes condoléances à toutes leurs familles, ainsi que nos félicitations et les bénédictions qui accompagnent un tel événement. Les condoléances sont destinées à consoler les proches de la perte d’êtres si chers et les bénédictions c’est parce que les morts ont reçu cette insigne distinction divine d’être des martyrs. Cela est aussi lié à ce qui s’est passé aujourd’hui  près du mausolée consacré au chef martyr hajj Qassem Soleimani dans la cité de Karman. Ceux qui venaient se recueillir devant ce mausolée ont été pris pour cibles, qu’ils soient des hommes, des femmes ou des enfants. Ils ont tous été pris pour cibles et il y a eu plus de 80 martyrs, plus de 160 blessés. Nous nous adressons à leurs familles pour leur présenter nos condoléances. Ils sont des martyrs sur le même chemin, pour la même cause, dans cette bataille que dirigeait le chef hajj Qassem Soleimani.

En ces jours, les peines se mêlent aux joies. C’est ainsi que nous avons vécu et que nous continuerons à vivre. Nous présentons donc nos vœux aux chrétiens et aux musulmans, mais surtout aux chrétiens pour la naissance du Christ. Nous voyons dans son retour sur terre l’indice du sauvetage pour tous les opprimés, ceux qui souffrent, ceux qui sont victimes d’injustices dans ce monde. De même, nous présentons nos vœux à tous pour l’arrivée d’une nouvelle année selon le calendrier chrétien. Nous demandons à Dieu de nous aider à tous pour que nous puissions  surmonter les défis de la vie. Ces défis sont multiples et variés. Ils sont à la fois sécuritaires, politiques, économiques, quotidiens. J’espère que cette année  sera meilleure que celles qui l’ont précédée. Aux musulmans je voudrais présenter mes vœux pour la naissance de sayda Zahraa et Fatima la fille du prophète qui restera la première dame des femmes du paradis.

Je reste dans les condoléances et je les présente à tous les proches du frère si cher que nous venons de perdre, un chef qui appartient à la première génération de ceux qui ont choisi de suivre ce parcours. Nous avons perdu un frère pilier du jihad, de la résistance et de ce parcours croyant et jihadiste, hajj Mohammed Yaghi, Abou Sélim. A sa famille, chaque membre individuellement, à tous nos frères et sœurs, en particulier ceux de la Békaa, où il a passé sa vie à leur service. Je voudrais préciser que le Hezbollah organise une cérémonie pour lui rendre hommage vendredi après-midi. Et si Dieu me prête vie, je prononcerai un discours à son sujet. Ce qui me permet de mieux diviser les parties aujourd’hui, en reportant certains sujets à mon prochain discours. Il y a aussi une partie qui concerne le terrain et je pourrai aussi la laisser pour vendredi.

Je dois aussi présenter à la fois mes condoléances et mes félicitations pour la mort en martyr  du cher chef moujahed Razi Moussavi, tué par un bombardement sioniste à Damas. Nous l’avons connu pendant plus de 30 ans. Il était un moudjahed à nos côtés. Il nous aidait, nous appuyait et il aimait qu’on le considère comme un serviteur de cette résistance et de ce parcours.

Nous présentons donc nos condoléances et nos félicitations à notre imam le chef sayyed Khamenei, à nos chers frères au commandement des Gardiens de la Révolution islamique en Iran, au peuple iranien qui nous est cher et qui consent tant de sacrifices et offre tant de martyrs depuis le lancement de la révolution islamique au début des années 60 du siècle dernier. J’en arrive enfin au dernier événement et là aussi je présente mes condoléances et mes félicitations pour la mort en martyr du chef qui nous est si cher, le grand cheikh Saleh, vice-président du chef du bureau politique du Hamas ainsi que pour celle de ses compagnons, des chefs et des cadres des Brigades al Qassam qui sont morts hier dans un agression israélienne flagrante dans la banlieue sud de Beyrouth, la nuit-même où les frères le chef Qassem Soleimani et hajj Abou Mahdi al Mouhandès sont morts. J’adresse donc mes condoléances au chef du bureau politique du Hamas, le frère Ismaïl Haniyé et à tous mes frères dans le commandement du Hamas, dans le commandement des Brigades al Qassam, à toutes les organisations palestiniennes, au peuple palestinien et à la famille si noble de cheikh Saleh et à toutes les familles de ces martyrs. Je demande à Dieu de leur donner la patience et d’accueillir les martyrs  dans sa grande miséricorde. Je reviendrai à la fin du discours sur cet attentat. Cheikh Saleh était un grand chef jihadiste et il a passé sa jeunesse et sa vie  depuis qu’il était petit jusqu’à sa mort dans le jihad et la résistance, entre la bataille et la détention ainsi que l’exil. Il a finalement clôturé son parcours par ce martyre exceptionnel. Je me souviens à ce sujet du message envoyé par  l’imam Khamenei lors de la mort en martyr de sayyed Abbas. Il avait dit : Que peut souhaiter l’être humain de plus que de mourir tué par les assassins des prophètes ? C’est la situation de nos martyrs actuellement. Dans ce paragraphe consacré à la morale, je voudrais aussi adresser mes condoléances et mes félicitations pour tous les martyrs qui sont tombés à Gaza, en Cisjordanie, qu’il s’agisse de civils, des femmes et des enfants ou de combattants. Je voudrais aussi faire la même chose pour les martyrs qui tombent en Irak à cause des agressions américaines contre les moujahidins de la résistance islamique en Irak, à ceux qui tombent en Syrie, des militaires et des civils qui tombent sous les bombardements israéliens dans l’environnement favorable à la résistance. Je voudrais aussi avoir la même pensée pour le Yémen, ces martyrs de la mer et pour le Liban, les martyrs de la résistance au Liban, les martyrs de l’armée libanaise, les civils, les blessés... tous ces martyrs tombés sur la route d’Al Qods. A toutes leurs familles qui expriment chaque jour leur détermination et leur stabilité dans les positions... Chez tous ceux-là, nous entendons les mêmes propos, la même loyauté et fidélité envers la résistance, au Liban, à Gaza, en Cisjordanie, en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, au Yémen... Hier soir et aujourd’hui, nous entendions les propos de la mère du martyr le chef cheikh Saleh, ceux de ses sœurs. Tous avaient la même logique et le même souci de respecter la volonté de Dieu et d’être prêts au sacrifice. En même temps, ils ont tous exprimé leur fierté devant leurs martyrs. C’est ce que disent toutes les mères de martyrs, les épouses, les sœurs et les filles, tous les membres des familles des martyrs tiennent les mêmes propos, ainsi que ceux qui tiennent bon dans les villages frontaliers, même ceux qui ont fui ces villages. Les combattants courageux  continuent à se battre en première ligne... A tous ceux-là, j’adresse mes respects et je leur exprime toute mon affection, ma fierté et mon appréciation. Nous sommes fiers de leurs sacrifices, de leurs souffrances, de leur foi et de leur détermination. A tous ceux-là, je voudrais dire : soyez sûrs que votre sang, vos sacrifices, votre sang et votre patience n’auront que des résultats exceptionnels, des résultats bénis qui auront un effet bénéfique pour la Palestine, le Liban, la Syrie,  l’Irak, le Yémen, l’Iran et toute la oumma, ceux qui ont participé et ceux qui ne l’ont pas fait.

Je passe à la seconde partie. Inchallah vendredi, je parlerai plus longuement des familles des martyrs, de ceux qui ont quitté leurs villages frontaliers, de ceux qui sont restés et des combattants, car je m’étendrai plus sur le contexte libanais. Ce que nous voyons aujourd’hui à Gaza et dans tous les champs de bataille et sur tous les fronts nous rappelle en permanence hajj Qassem Soleimani, il est présent dans son image, son courage, son dévouement et son enthousiasme. Les martyrs d’aujourd’hui à Karman me font penser à cette phrase de l’imam Khamenei dans laquelle il dit qu’il semble que le martyr Qassem Soleimani fait plus peur aux forces arrogante et aux sionistes que lorsqu’il était vivant.

Ils tuent les visiteurs de son mausolée et grâce à son martyre, il est encore plus présent qu’auparavant. Nous le voyons dans toutes les scènes, sur tous les fronts, dans les visages de tous nos chefs, de tous nos combattants, dans nos martyrs, dans nos fusils, nos missiles, nos charges explosives, dans les larmes de nos enfants et dans la patience de nos femmes... Qassem Soleimani est présent dans toute cette bataille et ce que nous voyons aujourd’hui est le fruit des sacrifices de ce chef exceptionnel, ce grand jihadiste, qui pendant 20 ans, depuis qu’il a pris le commandement de la force Al Qods au sein des Gardiens de la Révolution islamique en Iran  qui assume la responsabilité d’être en contact avec tous les mouvements de la résistance et des différentes scènes de la résistance, au nom de la République islamique en Iran.

J’ai déjà longuement parlé de hajj Qassem, mais je voudrais aujourd’hui résumer quelques points, pour pouvoir ensuite passer à d’autres et arriver ensuite à Abou Mahdi.

Le premier point est l’appui aux mouvements de résistance dans la région et les Etats de l’Axe de la résistance. Mais il y a avait un focus principal sur les mouvements de résistance dans toute la région. Sa foi, son école, sa culture et son style étaient les suivants : appuyer les mouvements de la résistance, les renforcer en équipements et en effectifs, en expérience, en entraînement et en formations. Il cherchait toujours à ce que les différents mouvements parviennent à une situation d’autosuffisance. Ce qui prouve une fois de plus son dévouement, car il voulait que les mouvements soient  autonomes et contrôlent leurs décisions et leurs choix. Hajj Qassem parlait avec tous, planifiait, évaluait les moyens et voulait qu’ils fabriquent eux-mêmes ce dont ils ont besoin, qu’ils forment eux-mêmes leurs hommes et dressent leurs plans, pour qu’ils n’aient plus besoin de l’appui et de l’aide offerts par la République islamique d’Iran.

C’est ainsi qu’il a poursuivi son travail. Je voudrais donner quelques exemples, car il ne faut pas parler de certaines scènes. Par exemple, en Palestine, les mouvements de la résistance à partir de 2000 et en particulier le Hamas et le Jihad islamique reconnaissent eux-mêmes que l’appui en armes, en finances et en expertise, notamment la capacité de fabriquer certaines armes, est le fruit d’au moins deux décades d’entraînement et d’aides fournies par la République islamique. Hajj Qassem et la Brigade Al Qods répondaient à toutes les demandes et faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour les satisfaire. Un autre exemple, l’Irak. La résistance islamique en Irak, lorsqu’elle s’est lancée en 2003 et qu’elle a commencé à se battre, a trouvé en hajj Qassem et en la force Al Qods, un appui et une aide solides. Que ce soit sur le plan de l’armement, du financement ou de l’expertise et de la formation. Nous parlons ici de la période qui a précédé la formation du Hachd al Chaabi et c’est là qu’intervient Abou Mahdi al Mouhandes. Nous parlons de 2003 et 2004. Il se trouvait aux côtés de hajj Qassem et la résistance en Irak a pu remporter une grande victoire historique. En des jours comme ceux-là, la résistance en Irak a obtenu le retrait des troupes américaines du pays en 2011. C’est vrai que cela s’est fait sous le titre de la coopération avec le gouvernement irakien, mais ce qui a poussé vers la conclusion d’un tel accord, contraignant les forces américaines à se retirer c’est la résistance qui a commencé en 2003 et jusqu’en 2011. Cette résistance capable et forte, ses composantes sont connues et ceux qui l’appuient aussi. L’appui venait de l’Iran et il n’a jamais failli. Cet appui principal avait même à l’époque subi des menaces de la part des Américains qui annonçaient vouloir frapper le siège principal de la force Al Qods à Téhéran, ainsi que le camp d’entraînement de cette force dans la ville de Karj, ainsi que de poursuivre hajj Qassem et ses collaborateurs où qu’ils se trouvent. Mais hajj Qassem n’a pas hésité une seconde à continuer d’appuyer la résistance irakienne. Celle-ci a remporté une victoire et elle a constitué le noyau de ce qui est devenu par la suite Al Hachd al Chaabi et même de la révolution populaire irakienne après la fatwa de l’autorité religieuse, lorsque «Daech», créée par les Américains, a failli envahir l’Irak, pour se venger de la défaite infligée aux Américains dans ce pays et pour faire une tentative de retour dans ce pays sous d’autres titres. Il s’agissait donc d’occuper de nouveau l’Irak pour les Américains sous couvert de combattre «Daech». C’est connu au Liban et en dehors de ce pays.

Le second point dans l’action de hajj Qassem est qu’il s’agissait d’un travail créatif, nouveau et exceptionnel : établir ce lien étroit, ces relations sincères, cette confiance et même cette émotion entre les différents mouvements de résistance dans la région.  Là aussi, il s’agit d’un indice de dévouement et de sincérité. Au cours des années précédentes, l’axe de la résistance et le front de la résistance a été bâti grâce aux efforts conjugués de toutes ces parties, mais hajj Qassem en était le personnage central, qui assurait le contact, les concertations, la coopération, la coordination et l’approche entre ces différentes forces. Pourquoi je dis que c’est un signe de sincérité et de dévouement ? Car en général, lorsqu’un Etat ou un chef gère un groupe aussi important, comme ces mouvements de résistance, ils pourraient penser que leur intérêt est que tout passe par eux et qu’il n’y ait donc pas de contacts directs entre les différents groupes. Mais hajj Qassem ne s’est pas comporté ainsi. Il tenait absolument à ce qu’il y ait des contacts directs et qu’il y ait de la confiance  entre les différents mouvements de résistance, entre les Libanais et les Palestiniens, les Syriens, les Irakiens, les Yéménites et d’autres encore, à travers des rencontres, de la coopération et de la coordination, l’échange des expertises, des idées et les concertations, pour pouvoir constituer une vision stratégique unifiée pour la région et pour son avenir ainsi que pour celui du conflit qui se joue dans cette région. C’est cela l’action créative et exceptionnelle. C’est d’ailleurs pourquoi l’axe de la résistance ne ressemble  à aucun autre. Ce que beaucoup ne comprennent pas. Il n’y a pas une partie qui dirige cet axe, qui donne les ordres et distribue les tâches. Ce n’est pas comme cela que cela se passe.

J’entre dans le troisième point : l’axe de la résistance se retrouve sur les stratégies, sur une vision stratégique et cela c’est une des grandes réalisations de hajj Qassem. A ce sujet, nous appuyons totalement les propos du cher frère le commandant en chef des Gardiens de la révolution islamique hajj Hussein Salami lors des obsèques du martyr, le chef sayed Razi Moussavi, lorsqu’il a dit : Au sein de l’axe de la résistance, il y a des concepts et une vision stratégique clairs. Les ennemis sont clairs et les alliés sont connus, ainsi que les objectifs. Nous sommes d’accord sur où nous voulons que la région arrive, sur les intérêts des peuples de la région, sur ce qui pourrait donner la dignité, la sécurité, la liberté, la souveraineté et l’indépendance  de la région. Tout cela est clair, ainsi que la vision à l’égard des Etats-Unis, du projet israélien et de la situation de la région. Mais chaque mouvement de résistance, chaque Etat membre de l’Axe se comporte selon sa propre décision. Chacun décide de ce qu’il va faire, s’il veut ouvrir un front, se lancer dans une trêve ou faire la guerre. Chacun prend ses décisions selon la vision stratégique mais aussi en tenant compte de ses intérêts nationaux et de ses réalités nationales. Car chaque mouvement ou composante vit dans son pays, la résistance au Liban vit au Liban, celle de Syrie vit en Syrie, même chose pour l’Irak, le Yémen et la Palestine. C’est cela la formule créative  dans le cadre de laquelle aucune composante n’impose sa volonté aux autres. Il n’y a pas d’ordres, mais des concertations, des échanges, des conseils... Chacun profite des expériences de l’autre mais chacun prend ses décisions  dans son pays conformément toutefois à la vision stratégique, mais en harmonie aussi avec les intérêts de son peuple et de son pays. C’est ce qui se passe aujourd’hui dans le cadre du Déluge d’Al Aqsa, sur lequel je reviendrai tout à l’heure. Hélas, dans le monde arabe, des hommes politiques, des journalistes et des analystes ne parviennent pas à comprendre cela. C’est pourquoi ils pensent faux et analysent faux. Pourquoi ? Parce qu’ils se basent sur des données fausses. Par exemple lorsque les frères courageux au Yémen et en particulier  le chef d’Ansarullah, le cher sayyed Abdel Malak Al Houthi, a décidé de mener une bataille dans la Mer rouge pour briser le blocus imposé à Gaza, ceux-là ne peuvent pas comprendre que c’est l’Iran qui lui a demandé de le faire. Lorsque le Hezbollah décide d’ouvrir le front du sud à partir du 8 octobre pour appuyer Gaza, ils ne peuvent pas non plus comprendre que ce n’est pas l’Iran qui lui a demandé de le faire. Même chose lorsque les résistants irakiens ont commencé à multiplier leurs opérations contre les bases de l’occupant américain à partir de l’Irak et de la Syrie, ils n’ont pas compris que ce n’était pas l’Iran qui leur avait demandé de le faire, etc. Vous savez pourquoi ? Parce que leur monde est ainsi fait. Parce qu’en général, lorsqu’un Etat aide des mouvements de résistance en armes et en financement ainsi qu’en soutien sous toutes ses formes, il cherche en principe à les transformer en instruments entre ses mains. Il transforme ces combattants, ces militants appuyés par eux en suiveurs, en instruments qu’il soumet à un chantage. Ceux-là vivent ainsi dans la crainte que l’aide s’arrête et ils se transforment en esclaves. Au sein de l’Axe de la résistance, il n’y a pas d’esclaves. Il n’y a que des hommes dignes et fiers qui fabriquent la victoire pour leur oumma. C’est cela la formule. C’est pourquoi les autres ne peuvent pas comprendre cela et que les décisions au sein de l’Axe sont pises chacun selon ses propres considérations, basées sur des convictions, de la foi, de la sincérité et de l’authenticité ; Il n’y a pas d’instruments. L’exemple de ce front de la résistance  dans notre région est unique en son genre dans le monde et même dans l’histoire de l’humanité. Il n’y a pas de précédent qui lui ressemble.

C’est d’ailleurs pourquoi on attache beaucoup d’espoirs sur ce modèle pour qu’il puisse remporter des victoires. Il l’a d’ailleurs déjà fait, dans ce chemin qu’il a pris. C’est pourquoi dans mon premier discours après le Déluge d’Al Aqsa, ce fameux vendredi, lorsque j’ai dit que le Déluge d’Al Aqsa était une décision palestinienne et que nous n’étions pas au courant, ce n’était pas pour prendre des distances, ni pour rester à l’écart. Preuve en est nos martyrs qui tombent chaque jour. Je voulais plutôt dire qu’il ne faut pas intégrer le Déluge d’Al Aqsa, cette opération historique et grandiose dans des analyses erronées et stupides centrées sur de petits calculs et des projets régionaux ainsi que tournant autour de la lutte entre les Etats-Unis et l’Iran, le dossier nucléaire et que sais-je encore... Non, dans cet Axe, tout se passe différemment et c’est ce qui est nouveau et créatif et qui a été réalisé principalement sur l’impulsion du leader sayyed Khamenei. Hajj Qassem était le fidèle élève de cette école, de cette culture et il a appliqué ce modèle unique en son genre loin des intérêts.

Qassem Soleimani était totalement dévoué à l’Islam, à al-Qods, à la Palestine et aux opprimés dans le monde. Sa vie leur était totalement dédiée et tous ceux qui l’ont connu de près le reconnaissent.

C’est pourquoi le parcours de ces mouvements était un itinéraire de victoire pour la résistance islamique au Liban en 2000 et en 2006, dans le cadre de la guerre de juillet, ainsi que pour la résistance à Gaza, pour sa libération et pour sa résistance dans les guerres qui ont été menées contre elle, pour la résistance en Irak. Comme je l’ai déjà dit, ces jours, ont vu une victoire historique pour la résistance irakienne et pour l’Irak en général, même si une telle commémoration n’est pas très célébrée en raison des conflits et des tiraillements internes. Mais cela doit revenir dans toutes les mémoires, surtout les sacrifices des résistants, ceux qui ont donné leurs vies pour lancer des attaques contre l’occupant et pour libérer cette terre bénie. Il s’agit d’une résistance légendaire. Même chose au Yémen et en Syrie. Toutes ces victoires sont le fruit de cet Axe, de cette culture, de cette pensée et de cette voie. Mais la plus grande concrétisation des réalisations de cet Axe et ce que nous voyons au cours des derniers mois dans le cadre du Déluge d’Al Aqsa. J’en arrive ainsi à la troisième partie.

Le Déluge d’Al Aqsa qui a commencé le 7 octobre a été lancé par les Brigades Ezzeddine al Qassam, les frères d’Al Jihad islamique se sont solidarisés avec elles, et les autres organisations palestiniennes ont suivi. Les raisons qui ont poussé ces brigades à lancer le Déluge d’Al Aqsa ont été énumérées par le Hamas et le Jihad. J’en ai déjà parlé dans un précédent discours et elles portent essentiellement sur l’injustice faite au peuple palestinien pendant 75 ans. Elles portent aussi sur les injustices dans le dossier des détenus palestiniens dans les geôles israéliennes, aux agressions aux violations de l’enceinte de la mosquée Al Aqsa, aux risque de pousser les habitants de la Cisjordanie vers l’exode, au blocus  continu imposé à Gaza, aux tentatives de pousser la population de cette bande à s’entretuer. Aujourd’hui, il est devenu clair qu’un des objectifs de toutes ces démarches était la volonté de chasser les habitants de Gaza de chez eux, à travers des conflits internes et des conditions économiques intenables. En tout cas, les causes et les objectifs de l’opération étaient clairs. Le 8 octobre, le Hezbollah est entré  dans la bataille par le biais de la frontière nord de la Palestine occupée avec le Liban. Le front est d’une centaine de kilomètres. Après cela, les frères de la résistance islamique en Irak sont eux aussi entrés dans la bataille en prenant pour cibles les bases américaines en Irak et en Syrie, ainsi que l’entité sioniste à travers le lancement de drones sur Eilat et d’autres cibles. Les frères au Yémen sont à leur tour entrés dans la bataille, en lançant des missiles et des drones contre l’entité. Mais leur action la plus spectaculaire et la plus ciblée est ce qu’ils ont fait dans la Mer Rouge. Il s‘agit d’une action courageuse, sage, influente et grandiose. Elle a un impact important sur le cours des événements. Je ne veux pas répéter des faits que vous suivez  quotidiennement, mais  ce qui se passe depuis trois mois est truffé de sacrifices, de martyrs, de blessés, de maisons détruites de personnes poussées vers l’exode, à Gaza, en Cisjordanie et même au Sud du Liban. Il y a un grand prix qui est payé, des risques auxquels font face une grande résistance, déterminée, courageuse, prête à tous les défis et à tous les sacrifices, et qui refuse de plier ou de renoncer. Le grand titre reste bien sûr Gaza mais les autres scènes de l’Axe suivent... Il nous arrive de nous perdre dans les détails. Mais aujourd’hui je voudrais que nous regardions l’image en grand, dans son ensemble. Nous devons regarder les résultats et leur importance, les réalisations qui ont été faites jusqu’à présent. Nous devons leur ajouter celles qui pourraient être faites ultérieurement ; A ce moment, nous pourrons réellement réaliser l’ampleur des sacrifices consentis à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Irak, en Syrie, au Yémen et dans toutes les scènes d’action de la résistance.

Permettez-moi de lire rapidement quelques titres, même si chacun d’eux mériterait un développement et des explications pendant des heures. Je me contenterai d’en parler rapidement. Il ne s’agit pas de mes propos à moi. J’ai rassemblé certains points mais je ne dirai pas tout car le temps manque pour cela.  J’ai voulu prendre ce que disent les «Israéliens», les généraux, d’anciens responsables, des responsables actuels, des experts en stratégie, des experts américains et dans notre monde arabe et islamique et même une partie de ce qui a figuré dans le discours de l’imam Khamenei et dans ceux de nombreuses élites dans le monde et dans la oumma.

Je dirais simplement : regardez l’ampleur des sacrifices, la quantité de sang versée jusqu’à présent tout cela aura des résultats qui commencent à apparaître sur l’avenir de la cause palestinienne, sur le Liban et même sur l’ensemble de la région, mais surtout sur la Palestine et le Liban.

Je vais citer les titres :

  1. La cause palestinienne est revenue sur le devant de la scène, alors qu’elle était en train de tomber dans l’oubli. Aujourd’hui, le monde entier se penche de nouveau sur cette cause et cherche des solutions. C’est pourquoi, ils ont recommencé à parler de la solution des deux Etats, alors qu’avant le Déluge d’Al Aqsa, s’il n’y avait pas eu les mouvements de résistance, les positions, la Journée Al Qods etc, elle aurait été totalement oubliée.
  2. L’échec du pari israélien sur la lassitude des Palestiniens, leur désespoir et la renonciation à leur cause. Le Déluge d’Al Aqsa a montré que ce peuple a immédiatement réagi dès que la résistance a lancé son offensive à Gaza, faisant preuve de solidité et de disposition au sacrifice, sans faiblir.

L’idée que le Palestinien serait fatigué et ne songerait plus à sa cause et qu’il renonce à sa terre, que les nouvelles générations ont oublié la lutte, tout cela s’est avéré faux. Cela a commencé à être dépassé  en Cisjordanie, dans le cadre des intifadas et à travers des opérations de martyrs. Mais le Déluge d’Al Aqsa a porté un coup fatal à cette théorie. Les «Israéliens» savent désormais qu’ils sont face à un peuple qui n’oublie pas sa terre, son passé, son présent et son avenir, ni celui de ses symboles sacrés. C’est ce que les Israéliens expriment aujourd’hui avec souffrance, car après 75 ans de vexations, d’humiliations, de tortures, de prison d’exode, d’éparpillement et de conditions de vie insoutenables, ils n’ont pas réussi à briser ce peuple.

  1. Le niveau d’appui à la résistance et à son choix a augmenté au sein de la population palestinienne et au niveau de la oumma, en dépit des massacres et des tentatives de certains  de les faire assumer à la résistance et donc à la victime, en innocentant l’assassin.  Cela a aussi un impact réel sur l’avenir de la Palestine. Des sondages ont été faits après les massacres et les «Israéliens» croyaient que les Palestiniens avoueraient qu’ils renoncent à la résistance et qu’ils fassent des reproches au Hamas, au Jihad et à toutes les organisations et à leurs combattants. Mais les résultats des sondages ont été contraires à leurs pronostics. Ils ont montré un plus grand appui à la résistance et au Hamas en particulier. C’est le plus haut niveau d’appui aux mouvements de résistance dans l’histoire des Palestiniens. Cela a  un immense impact sur l’avenir du conflit.
  2. La chute de l’image d «Israël» dans le monde, sur laquelle les médias américains et occidentaux ont longuement travaillé alors que les médias arabes ont contribué à cela malheureusement. Au cours des 20 dernières années, une partie des médias arabes  officiels cherchait à améliorer l’image d’«Israël» et à la présenter comme un Etat de droit, un Etat démocratique, qui respecte les droits de l’homme. Avec le Déluge d’Al Aqsa et ce qui se passe  sur tous les fronts, «Israël» a totalement perdu son image d’humanité, de moralité, d’Etat de droit. Aux yeux de tous les peuples du monde, «Israël» est un tueur d’enfants, de femmes, elle détruit les maisons, des quartiers, pousse les gens à l’exode, elle terrorise les civils et elle est la championne incontestée du génocide dans ce siècle.

Cette image améliorée est donc finie et cela aura forcément un impact sur le combat dans notre région. Chers frères et sœurs, des sondages effectués récemment aux Etats Unis, auprès des jeunes de la population américaine qui n’écoutent pas en général nos causes et qui dès la naissance jusqu’à la mort vivent selon ce que disent les médias américains contrôlés par les sionistes et les groupes qui les appuient, montrent que les gens sont sensibles aux souffrances et à l’injustice faites aux Palestiniens. Les horreurs faites aux Palestiniens à Gaza émeuvent, ainsi que la terrible injustice dont ils sont victimes. Et cela grâce aux réseaux sociaux qu’ils ont conçus pour détruire l’islam, les valeurs et la résistance. Mais le sort s’est retourné contre le sorcier. Aujourd’hui, les récents sondages montrent que plus de 50% des jeunes Américains ne sont pas seulement avec le fait d’accorder leurs droits aux Palestiniens, mais aussi, ils sont avec le démantèlement de l‘«Etat d’Israël» et le retour de terre palestinienne au peuple palestinien. Aurait-on pu croire qu’une telle chose se produirait ? Qui aurait pu imaginer un tel changement au sein de l’opinion publique américaine ? Certes, il faut travailler pour que cela évolue encore, mais déjà ce changement a un impact important aux Etats-Unis.

5-Ce qui s’est passé au cours de ces trois derniers mois a porté un coup au processus de normalisation qui visait à dépasser le peuple palestinien pour qu’«Israël» devienne un «Etat» normal et que la Palestine soit oubliée.

6-Le Déluge d’Al Aqsa a montré au monde qui défie réellement la volonté de ce qu’on appelle la communauté internationale et les résolutions internationales. Depuis des années, les représentants de cette communauté défilent chez nous et nous reprochent de ne pas respecter les résolutions internationales et de vouloir être en dehors de la légalité internationale, des décisions et du droit international.  Ce que nous savions certes est désormais apparu au grand jour. Qui défie la volonté de la communauté internationale ? Lorsque 153 Etats dans le monde, dont de grands Etats, importants et influents, adoptent une résolution à l’Assemblée générale des Nations Unies pour décider un cessez-le feu à Gaza, alors que seuls 10 Etats, dont les Etats-Unis, «Israël» et la Grande Bretagne s’y sont opposés, et «Israël» bafoue cette décision, on sait mieux qui ne respecte pas les décisions internationales. Quelle décision internationale a d’ailleurs été respectée par «Israël» ?  Depuis la première résolution jusqu’à la 1701 ? Un des présidents d’une association humanitaire rattachée à l’ONU déclare qu’«Israël» au cours des deux derniers mois a bafoué toutes les résolutions et toutes les lois internationales. Naturellement, les Etats-Unis soutiennent «Israël» dans ce défi de la volonté de la communauté internationale et dans la confiscation de la décision de cette communauté.

7-Je vais maintenant directement en «Israël» pour étudier les résultats très importants de ce qui s’est passé ces derniers mois et ensuite adopter la position adéquate.

Il y a d’abord l’affaiblissement de la dissuasion stratégique israélienne dont ils se vantaient et qu’ils essayaient de rétablir. Vous vous souvenez tous de la polémique qui avait eu lieu à ce sujet avant le Déluge d’Al Aqsa. Les attaques contre Gaza étaient soi-disant destinées à rétablir la dissuasion et la force d’«Israël» est une force de dissuasion. Elle fait peur aux Etats voisins et à leurs peuples. Tous se rendent, reculent et plient l’échine, renoncent à leurs droits, dès qu’ils sont menacés par la force israélienne. C’est cela l’histoire de la force israélienne, une force terroriste.

Ce mythe a commencé à s’affaiblir dès 2000. Il a reculé encore plus avec Gaza et encore bien plus en 2006.  Après cette date, ils ont commencé à parler de la volonté de rétablir cette dissuasion, mais aujourd’hui avec le Déluge d’Al Assa, l’ouverture du front au Liban et celui du Yémen, il est en train de s’effondrer Pourquoi ? Parce qu’en exécutant l’opération du 7 octobre, Hamas et les autres organisations palestiniennes ont montré qu’ils ne craignaient pas la dissuasion et qu’ils n’avaient pas peur. Tout le monde connaît les résultats de cette opération et les réactions israéliennes. Mais ce qui s’est passé mérite cette initiative qui montre qu’il n’y avait pas de dissuasion.

La résistance au Liban depuis le 8 octobre lorsque le front a été ouvert a montré aussi qu’elle ne craignait pas la dissuasion. Elle ne l’a d’ailleurs jamais fait. Mais aujourd’hui, elle est encore plus audacieuse et prête à la confrontation que jamais.

Lorsque le Yémen a lancé ses menaces et a commencé à attaquer les bateaux, il n’avait pas peur non plus et il ne tenait pas compte des menaces israéliennes. Cela montre aussi l’affaiblissement de la force de dissuasion américaine. La force de dissuasion israélienne n’était pas suffisante et les «Israéliens» ont fait appel à la force américaine, aux navires de guerre américains, mais même cette force n’a pas réussi à dissuader, ni la résistance en Irak, ni la résistance au Liban, ni les hommes de Dieu au Yémen. La force américaine n’a dissuadé personne et c’est pourquoi elle s’en va sans avoir obtenu le moindre résultat. Il s’agit donc d’un effondrement  et d’un affaiblissement de la dissuasion stratégique.

La supériorité en matière de renseignement s’est aussi effondrée. Il y avait une image certes fausse, mais qui existait qu’«Israël» sait tout, elle a des informations sur tout et des yeux partout. C’est faux. Le Déluge d’al Aqsa l’a prouvé. Après la guerre de juillet 2006, la commission Winograd a été formée, des enquêtes ont été menées et des études ont été faites. Les «Israéliens» ont revu nombre de leurs stratégies, leurs idéologies, ils ont changé, amendé, amélioré et je vais citer une seule phrase. Ils avaient dit à cette époque : Désormais, si nous voulons entrer dans une guerre, nous le ferons sur la base d’une victoire rapide, décisive et claire. C’est Ehud Barak qui avait dit cela et tous les premiers ministres qui lui ont succédé ont adopté cette phrase.

Cela fait trois mois que la guerre se déroule à Gaza, pour ne parler que d’elle. Mais aucune victoire ne se profile à l’horizon, ni rapide, ni claire ni décisive. Plus même, personne au sein de l’entité n’est en train de prétendre voir une victoire se profiler à l’horizon. Hier soir, ils ont essayé de présenter une image de victoire, à travers l’assassinat de cheikh Saleh, mais sur le terrain, à Gaza, où est la victoire décisive, rapide et claire ?

L’armée de l’air n’a pas réussi à trancher la bataille, même dans une région aussi limitée que la bande de Gaza. C’est certes très important pour nous et pour tous ceux qui pensent ultérieurement aux stratégies de défense.

Enfin, un des résultats les plus importants et dangereux du Déluge d’Al Aqsa, c’est la perte de la confiance en l’armée du côté israélien. La population a perdu sa confiance dans l’entité, dans l’armée israélienne, dans les services de sécurité dans les commandements politiques et cela touche l’essence même de la survie d’«Israël». Il se peut qu’il y ait des gens aux esprits faibles  qui,  en entendant les frères du Hamas, du Jihad ou d’autres organisations, dire que le Déluge d’Al Aqsa jette les bases de la disparition d’«Israël», se mettent à sourire et à se moquer. Mais moi je crois qu’en profondeur, si l’«Etat d’Israël» perd la sécurité, il ne peut pas continuer d’exister, les gens qui vivent sur ce sol n’y resteront pas car le lien avec la terre est faible et mensonger. C’est un lien inventé de toutes pièces et qui est faux. Vous savez tous  que dans le projet sioniste initial, à l’époque de Hertzel, le choix était de rassembler les juifs  dans un seul pays, soit l’Argentine, soit l’Ouganda, ou un pays européen ou encore la Palestine. La Palestine était donc un des choix. Ce sont les Anglais qui ont amené les juifs en Palestine. Dans toutes les régions, il y a des pays réels. Il y a eu par exemple, une guerre civile pendant 30 ans au Liban, mais le Liban et son peuple sont restés. Il y a eu des malheurs et une guerre universelle en Syrie, mais la Syrie et son peuple sont restés. De même, l’Irak et son peuple  ont été confrontés à des guerres, un blocus et malgré cela, ils sont restés. Même chose pour le Yémen. Mais «Israël» n’est pas ainsi. C’est une entité artificielle, un peuple dont les morceaux ont été collés ensemble parce qu’il vient de tous les coins de la planète, chacun de ses membres a une seconde nationalité et une valise toute prête. Le lien avec cette terre est basé sur la sécurité, et sur le fait qu’il s’agit d’une terre de lait et de miel. Lorsqu’elle ne le sera plus qte que la sécurité sera perdue, c’en sera fini. Pourquoi j’énumère ces points ? Parce que l’image que nous voyons de l’avenir d’«Israël», ce sont ces sionistes qui font leurs valises et qui s’en vont par les aéroports et les ports ou même les voies de passage terrestres. Le Déluge d’Al Aqsa a jeté fortement les bases d’un tel avenir. Vous voulez une preuve ? L’actuel ministre de la guerre Galant a dit : sans la réalisation des objectifs de cette guerre ( qu’ils ont eux-mêmes annoncés : l’élimination du Hamas, la libération des otages sans négociations, dans les objectifs déclarés, et le contrôle sécuritaire, politique et administratif de Gaza, dans les objectifs non déclarés), nous aurons un problème, les gens ne voudront plus vivre pas seulement dans l’enveloppe de Gaza, ni au Nord, ni aussi à la frontière, les gens ne seront plus prêts à vivre dans ce pays, dans ce lieu. Pourquoi ? Parce que nous ne savons pas comment les protéger ! Beaucoup tiennent aussi ce langage. En d’autres termes, Galant est en train de dire que si nous n’atteignons pas les objectifs fixés, nous aurons perdu  ce qui fait l’essence de la survie de l’«Etat d’Israël». Moi je dis, inchallah qu’ils ne pourront pas atteindre les objectifs fixés pour cette guerre.

Ceci fait aussi tomber l’idée du refuge sûr pour les juifs dans le monde. Toute cette théorie est basée sur la sécurité et le lieu choisi est la Palestine occupée. Le Déluge d’Al Aqsa et ce qui se passe sur tous les fronts, en Cisjordanie, au Liban, en Irak, au Yémen et dans la région a frappé l’essence de cette théorie et inchallah il frappera l’idée du refuge sûr, sur laquelle est basée l’émigration de millions de juifs vers la Palestine. Aujourd’hui, le processus inverse a commencé, des centaines de milliers de sionistes ont quitté la Palestine occupée. La plupart d’entre eux fait partie des élites, des riches et autres. Ce qui casse l’image d’«Israël» qui a des moyens et celle d’«Israël» qui veut se présenter devant des Etats arabes, sans les nommer, comme étant  leur protecteur. «Israël» disait à ces Etats : nous vous envoyons notre armée de l’air, notre voûte d’acier, nous sommes la sécurité, nous sommes les services de renseignements, nous sommes la technologie... Cette image-là est tombée et «Israël» a désormais besoin d’être protégé. Imaginez un peu dans quel état serait «Israël» si les navires de guerre américains et autres n’étaient pas venus dans la région ? C’est «Israël» qui a eu besoin de l’intervention américaine dès les premiers jours de cette guerre.

L’ampleur des pertes  directes sur plus d’un plan est inédite, les pertes humaines, les morts, les blessés, les handicapés... Les chiffres publiés sont bien en deçà de la réalité. Sur le front du Liban avec la Palestine occupée, ils ne reconnaissent que les morts, mais les blessés et les atteintes se comptent par milliers. Inchallah vendredi, je m’étendrai plus sur ce sujet. Le nombre de blindés et de véhicules militaires détruits sont aussi annoncés à la baisse. Il y a aussi le nombre de personnes atteintes de troubles psychologiques. Le journal israélien «Yedioth Ahronot» écrit que depuis l’attaque du Déluge d’al aqsa, plus de 300 0000 personnes ont demandé des traitements psychologiques. Ces personnes sentent donc le danger et ont peur de rester sur place. Il y a de l’angoisse, un sentiment d’insécurité... Si vous voulez vivre en sécurité, allez donc aux Etats-Unis si vous avez un passeport américain ou en Grande Bretagne si vous avez un passeport britannique, en France si vous avez un passeport français... Ici, il n’y a plus d’avenir pour vous. La terre de Palestine de la mer au fleuve est uniquement aux Palestiniens, le patient, le moujahed et qui la mérite. Il y a donc un processus d’émigration inverse, par centaines de milliers. Ils cachent les chiffres véritables. Par exemple, il y a quelques jours, il a été dit qu’il y avait 60 000 personnes qui ont fui le Nord à cause du front avec le Liban. On voulait ainsi minimiser la question. Puis Netanyahu a parlé de cent milles et quelques jours plus tard, un journal américain a affirmé, en citant des responsables israéliens qu’il y avait plus de 230 000 déplacés du Nord de la Palestine occupée. Ceux-là constituent un poids pour le gouvernement ennemi, pour son économie. Depuis trois mois, il n’y a pas de tourisme, ni d’agriculture, ni d’industrie. Que vaut «Israël» sans économie ? Le coût de cette guerre est de dizaines de milliards de dollars, et le financement américain ne peut pas à lui seul compenser cette perte. Il est évident que ce qui s’est passé dans la Mer Rouge, grâce à l’action des frères au Yémen a un grand impact sur l’économie israélienne.

Les «Israéliens» ont aussi échoué à atteindre ne serait-ce qu’un de leurs objectifs. Par exemple, lorsque les Américains disent aux «Israéliens» de se retirer des villes, ce n’est pas parce qu’il a peur pour les Palestiniens, mais bien pour les «Israéliens». Les frères palestiniens pourraient souhaiter que les «Israéliens» restent dans les villes pour qu’ils puissent les attaquer le matin et le soir, soit en détruisant leurs blindés et leurs véhicules soit en tirant sur eux. DE même, les «Israéliens» n’ont pu libérer vivant aucun des otages. Jusqu’à présent, il n’a pas réussi à imposer sa volonté politique à Gaza et il ne parviendra pas à le faire, notamment sur l’avenir de cette bande.

Une autre conséquence importante de cette guerre sur l’intérieur israélien, c’est l’approfondissement des clivages internes. Cela apparaîtra encore plus clairement, dès que cette guerre se terminera.  Vous verrez les divisions au sein d’un même parti, chacun prépare le poignard qu’il plantera dans le dos de l’autre. Dès que la guerre se terminera, il y aura des commissions d’enquête, des procès et on verra quel «Israël» en sortira...

Il y a aussi en perspective des troubles au niveau des Etats-Unis. Après le passage des néo-conservateurs, les Etats-Unis et après les terribles massacres qu’ils ont perpétrés en Afghanistan et en Irak, les Américains ont essayé d’améliorer leur image ternie  dans le monde arabo-musulman. Ils ont amené un président  noir dont le père s’appelle Hussein et ils ont réussi jusqu’à un certain point. Il y a eu ensuite la discorde du Printemps arabe, puis celle de «Daech». Ce sont eux qui ont créé «Daech», tout en se présentant comme les défenseurs contre ce groupe. Ils ont donc essayé de changer leur image. Le Déluge d’Al Aqsa a pratiquement détruit cette nouvelle image. C’est l’un de ses principaux résultats. Il a montré les Américains dans leur image la plus laide. Car aujourd’hui, celui qui tue à Gaza c’est l’Américain, la décision est américaine, les armes le sont, la politique aussi. Ceux qui empêchent la conclusion d’un cessez-le feu à Gaza ce sont les Américains, qui mettent un véto au Conseil de sécurité. Ils en sont même arrivés à nier le fait que les «Israéliens» tuent les civils. 220000 martyrs palestiniens dont la plupart sont des femmes et des enfants ont donc été tués par erreur ?  Des dommages collatéraux, comme si les israéliens ne tuaient pas consciemment les civils et les journalistes. Les Etats-Unis ont montré que ce sont eux qui violent et bafouent le droit international, les résolutions internationales, les droits de l’homme et les valeurs humaines.

Le dernier point dans cette partie, c’est que le droit international, les institutions internationales, la communauté internationale... ne sont pas en mesure de défendre n’importe quel peuple, ni de le protéger. Les Libanais doivent retenir cela, car certains continuent à dire qu’il faut que la résistance rendre ses armes parce que ce qui nous protège, ce sont les résolutions internationales. Regardez ce qui se passe à Gaza : 220000 morts, 60 000 blessés et la communauté internationale se contente de regarder... Permettez-moi de dire qu’il ne s’agit plus de divergence dans les points de vue, il s’agit désormais d’aveuglement... Que dit donc cette expérience ?

A partir de là j’entre dans la dernière partie. Ce que nous voyons nous pousse à dire que si vous êtes faible, le monde ne vous reconnaît pas, ne vous protège pas et ne vous défend pas. Il ne pleurera même pas sur vous. Ce qui protège, défend et pousse les autres à vous respecter, c’est votre force, votre courage, votre détermination, votre poigne, vos armes et votre présence sur le terrain. En dépit du blocus et l’injustice faite à Gaza, si celle-ci était tombée dans les premiers jours, il n’y aurait eu personne pour la pleurer. La force morale impressionnante de la résistance à Gaza et ses modestes moyens se sont imposés au monde entier C’est pourquoi le monde est en train de changer et de revoir ses positions. Il commence même à chercher des solutions.  Pourquoi ?  Parce qu’il y a une image de force à Gaza, en dépit de la terrible injustice subie.

Je le répète ce qui s’est passé depuis le 7 octobre a affaibli Israël  et a ébranlé cette entité. Il a l’effet d’un séisme  sur ses fondements. Oui, ce qui s’est passé a placé «Israël» sur la voie de l’effondrement, que nous verrons tous, inchallah. Nos frères palestiniens ont raison de le dire. Personne ne pourra protéger cette entité ou la défendre. Quant aux royaumes arabes, ils devront d’abord se protéger eux-mêmes.

J’en arrive au volet libanais.  Lorsque nous avons ouvert le front le 8 octobre, nous voulions alléger la pression sur nos frères injustement opprimés à Gaza. Nous voulions les soutenir. J’ai déjà expliqué cela et je reviendrai sur ce sujet vendredi. Notre entrée dans la bataille  sincère reposait sur une vision stratégique, car à nos yeux, il était impératif pour nous d’aider Gaza tout en tenant compte des intérêts nationaux libanais. Car, en définitive, nous vivons dans un pays qui a ses difficultés, ses complexités, ses circonstances et des défis. Nous avons essayé de concilier tout cela et nous avons abouti à cette formule de bataille. Il s’agit d’un combat très efficace, très fort et très grand, des centaines d’opérations ont été menées jusqu’à présent. Un grand nombre de martyrs sont tombés, des blessés ont été atteints, il y a eu des sacrifices, mais aussi des réalisations importantes sur le terrain. J’en parlerai plus longuement vendredi. Mais il y a encore un élément très important sur lequel je voudrais attirer votre attention. Le 7 octobre, les «Israéliens» sont devenus fous et ils étaient dans une colère terrible, Gantz a  lui-même parlé de «la seconde guerre de survie» et il a voulu que l’on mette de côté toutes les dissensions. Les «Israéliens» ont utilisé toutes leurs ressources et leurs moyens, ils ont appelé les réservistes et ils se sont retrouvés ainsi avec près de 500 000 soldats et officiers. Pour eux, il y avait là une chance, avec l’aide des Américains qui se sont précipités à leur secours, d’en finir avec la menace du Hamas, du Jihad et des organisations palestiniennes à Gaza, en Cisjordanie où ils existent encore  et aussi d’en finir avec la menace du Hezbollah au Liban.  Pour eux, il s’agissait d’une occasion historique. Mais deux éléments ont empêché l’ennemi de lancer sa grande offensive contre le Liban. D’abord, le fait que la résistance se soit empressée d’ouvrir le front dès le 8 octobre a privé les «Israéliens» du facteur de surprise. Si le front avait été calme le 8, le 9, le 10, le 11 ou le 12, les Libanais se seraient réveillés au milieu de la nuit sur une attaque israélienne qui détruit tout, alors que le monde entier est avec cette entité. Les «Israéliens» ont sérieusement pensé à cette éventualité si la résistance n’avait pas ouvert le front dès le 8. L’ennemi a su que nous avions mobilisé nos missiles, nos combattants et nous avons vidé les camps d’entraînement en prenant toutes les mesures nécessaires au cas où nous serions entraînés dans une guerre. Nous avons donc privé l’ennemi du facteur de surprise.

Le second élément, c’est qu’ils connaissent la détermination, le courage et l’audace de cette résistance au Liban. Les Américains ont d’ailleurs dû intervenir à ce sujet en leur conseillant de ne pas «entrer dans les murs», non pas par souci des Libanais, mais bien dans l’intérêt des «Israéliens» eux-mêmes. La guerre avec le Liban serait coûteuse et elle pourrait menacer l’existence de l’entité. Les «Israéliens» pensaient que ce qu’ils feraient à gaza serait de nature à effrayer les Libanais. Mais la résistance s’est empressée d’ouvrir un large front de la mer jusqu’à Jabal al cheikh. Cette résistance est courageuse et elle ne craint personne, elle n’est pas effrayée ni contenue et elle n’a pas de calculs  quoi pourraient l’empêcher de défendre son peuple et sa patrie. Il s’agit d’un message fort. Il y a donc eu chez les Israéliens, des débats, des divergences et ils n’ont pas pu prendre une décision. Un général israélien a parlé à plusieurs reprises disant : Je me suis rendu chez Netanyahu, j’ai discuté avec lui et je l’ai convaincu de ne pas ouvrir la bataille avec le Liban car cela signifierait la destruction de la région de «Gosh Dan». Vous savez ce qu’est «Gosh Dan», ce rectangle autour de «Tel Aviv» qui concentre les trois quarts d’«Israël». Donc, jusqu’à présent, ce qui a empêché les «Israéliens» d’attaquer le Liban c’est qu’il y a au Liban une force et une résistance avec les hommes de Dieu.

Si la résistance n’était pas présente au Sud, les «Israéliens» auraient pris n’importe quel prétexte pour lancer une offensive. Aujourd’hui, les combattants parlent de 700 opérations ou plus. Il aurait suffi d’une seule pour permettre à «Israël» de lancer une offensive d’envergure. Pourquoi les «Israéliens» ne le font-ils pas ? Par crainte de la communauté internationale ? Des résolutions internationales ? Cela n’est pas sérieux. Tout simplement parce que le Liban est fort et peut répondre deux fois plus fortement.  Hier, ils ont attaqué la banlieue sud de Beyrouth. Ce qui s’est passé est très grave. Il y a deux titres : l’assassinat de cheikh Saleh et de ses compagnons. C’est en soi un crime très grave et il y a aussi l’attaque contre la banlieue sud, qui se produit pour la première fois de cette façon depuis 2006. Hier des messages sont parvenus et des responsables israéliens ont déclaré  à travers les médias qu’ils ne visaient pas le Liban, ni le Hezbollah et qu’ils avaient simplement un problème avec le commandement du Hamas. Nous avons réglé un compte avec ce commandement, et vous n’êtes pas concernés.

Ces propos ne peuvent pas nous convaincre. Ils ne convaincraient pas des enfants ! Ils pourraient convaincre les lâches. Je ne cherche pas à faire peur ni à menacer. Je me base sur le passé pour dire deux phrases en guise de conclusion.

La première : Jusqu’à présent, nous nous battons sur le front  avec des calculs précis et sous contrôle. C’est pourquoi nous avons payé un prix fort sur le plan de nos martyrs. Je m’étendrai sur ce point vendredi. Mais si l’ennemi  songe à lancer une guerre contre le Liban, notre combat sera alors sans plafond, sans limites, sans règles et sans freins. L’ennemi sait ce que je veux dire par là. Nos hommes, nos missiles, nos moyens, nos capacités, nos menaces, tout ce que j’ai déjà évoqué au cours des années précédentes... peut-être qu’il serait utile d’y revenir. Il me suffit de rappeler  que nous n’avons pas peur  de la guerre. Nous ne la craignons pas et nous n’hésitons pas. Si nous avions peur, nous aurions fermé le front du Sud, puisque les Américains nous ont menacés. Les Français sont aussi venus nous transmettre des messages en long et en large, les Anglais et les Allemands aussi. Avons-nous eu peur ? Avons-nous arrêté nos opérations ?  Pas du tout.  Celui qui pense déclencher une guerre contre nous le regrettera inchallah. La guerre avec nous sera très, très, très coûteuse. Si jusqu’à présent, nous avons ménagé la situation libanaise et les intérêts nationaux libanais, si une guerre est déclenchée contre nous, les mêmes intérêts nous dicteront  d’aller jusqu’au bout, sans limites ni freins.

Concernant l’attaque d’hier, la résistance a promis dans des circonstances différentes  qu’il n’y aura pas de guerre ni de changement dans de nombreuses équations dans la lutte. Mais cela ne signifie pas qu’elle ne respectera pas sa promesse. Le crime d’hier est immense et dangereux. On ne peut pas se taire. Il n’est pas nécessaire de trop parler. Comme nous l’avons dit  hier dans le communiqué du Hezbollah : ce crime ne restera pas impuni et entre nous et l’ennemi, il y a le terrain, les jours et les nuits.

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