Gaza: Les pourparlers s’accélèrent pour une trêve et la libération d’otages, bombardement de l’hôpital indonésien
Par AlAhed avec AFP
Les pourparlers s'accélèrent mardi pour la libération d'otages entre les mains du Hamas en échange d'une trêve dans la bande de Gaza où «Israël» a bombardé un hôpital assiégé.
«Le mouvement (Hamas, ndlr) a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d'un accord de trêve», a déclaré mardi le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, dans un bref message en arabe envoyé par son bureau à l'AFP.
Selon des sources au sein du Hamas et du Djihad Islamique, les deux mouvements de la résistance palestiniens ont bien accepté un accord dont les détails doivent être annoncés par le Qatar et les médiateurs.
La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, avait rencontré lundi soir des dirigeants du Qatar ainsi que M. Haniyeh, basé dans l'émirat du Golfe, afin d'«avancer sur les questions humanitaires liées au conflit armé en Israël et à Gaza».
Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis œuvrent à un accord pour tenter de libérer des otages enlevés par le Hamas le 7 octobre en échange notamment d'une trêve dans la bande de Gaza.
Si le CICR a assuré ne pas participer à ces pourparlers, il a insisté pour que ses «équipes soient autorisées à rendre visite aux otages afin de s'assurer de leur bien-être et pour leur administrer des médicaments, et afin que les otages soient en mesure de communiquer avec leurs familles», selon un communiqué.
«Nous n'avons jamais été aussi proches, nous sommes confiants. Mais il reste du travail. Rien n'est fait tant que tout n'est pas fait», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.
A un journaliste qui lui a lancé la question suivante: «Est-ce qu'un accord de libération des otages est proche?», le président américain Joe Biden a répondu à Washington: «Je crois».
Des derniers détails ?
Deux sources proches du dossier ont indiqué mardi à l'AFP que les pourparlers portaient sur un accord portant sur la libération de «50 à 100» otages en échange de la libération de 300 prisonniers palestiniens en Entité israélienne, dont des enfants et des femmes.
Le transfert se ferait par étape à raison de «dix» otages israéliens contre «trente» prisonniers palestiniens par jour et comprendrait l'entrée de nourriture, d'aide médicale et de carburant et surtout une «trêve humanitaire de cinq jours renouvelable».
Mais «Israël» insiste sur le «regroupement familial» -- ce qui signifie que «si un civil était libéré, son partenaire le serait également, même s'il était soldat» -- ce que le Hamas, opposé à la libération de militaires, refuse pour le moment, selon ces deux sources.
Des proches des otages ont rencontré lundi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son «cabinet de guerre», sous pression pour ramener les quelque 240 otages.
«Récupérer nos otages est une tâche sacrée et suprême et je m'y engage», a déclaré Benjamin Netanyahou sur le réseau social X, après cette rencontre, sans lever le voile sur les pourparlers et disant avoir échangé «à cœur ouvert» avec les familles.
Bombardement de l'hôpital indonésien
L'armée d’occupation a indiqué dans la nuit que ses soldats «continuaient de combattre» dans le nord de la bande de Gaza alors que des sources palestiniennes faisaient état de tensions à l'hôpital indonésien, cible la veille de raids aériens israéliens ayant tué «12 patients et leurs proches» et fait «des dizaines de blessés» selon le ministère de la Santé à Gaza.
D'après des sources hospitalières locales, plus d'une centaine de blessés ont été transférés dans la soirée et la nuit de cet hôpital vers le complexe Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
«Nous nous en sommes sortis miraculeusement. Une frappe a touché l'école (où les déplacés se sont réfugiés, ndlr)», a témoigné à l'AFP un jeune homme transféré. «Nous étions à l'école Zeitoune dans la ville de Gaza, et de l'école nous sommes allés à l'hôpital indonésien. Je n'arrive tout simplement pas (à parler)».
Réunion virtuelle des Brics sur la guerre à Gaza
La cheffe de la diplomatie indonésienne Retno Marsudi a condamné cette «attaque israélienne (...) qui a tué de nombreux civils et est une violation claire du droit humanitaire international».
Sur le plan diplomatique, le président russe Vladimir Poutine doit participer mardi à une réunion virtuelle des pays émergents des Brics consacrée à la guerre à Gaza, pendant que son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov doit recevoir à Moscou ses homologues de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique.
Hamas ne cesse de répéter qu'«Israël mène une guerre contre les hôpitaux» de Gaza, dont la quasi-totalité dans le nord du territoire ne fonctionne plus.
28 bébés prématurés évacués en Egypte
Lundi, 28 bébés prématurés évacués au cours du week-end de l'hôpital al-Shifa, le plus grand de Gaza et pris d'assaut le 15 novembre par l'armée israélienne, ont été transférés en «toute sécurité» en Egypte, a annoncé l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans la nuit, l'agence de presse palestinienne Wafa a fait état d'un bombardement israélien ayant fait des morts et des blessés sur une résidence du camp de Nuseirat, situé dans le centre de la bande de Gaza.
Depuis le 7 octobre, plus de 13.300 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens, dont plus de 5.600 enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza.
D'après l'ONU, près de 1,7 million des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre dans la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre à un «siège complet» par «Israël», qui bloque les livraisons de nourriture, d'eau, d'électricité et de médicaments.