Agression israélienne: Les hôpitaux de Gaza au cœur des combats, sommet à Riyad
Par AlAhed avec AFP
Les appels à la retenue se multiplient face à l'intensification des bombardements autour d'hôpitaux à Gaza, au moment où un sommet d'urgence de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) est organisé à Riyad samedi à la sixième semaine de la guerre.
De violents combats entre les forces d’occupation israéliennes et des combattants de la Résistance se sont poursuivis autour de l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, le plus important du territoire, a rapporté un correspondant de l'AFP.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a également relevé samedi matin sur X qu'«au cours des dernières heures, les attaques israéliennes contre l'hôpital al-Shifa se sont intensifiées de façon dramatique», et a évoqué une situation «catastrophique» à l'intérieur de l'établissement.
Citée par MSF, une infirmière de l'établissement, Maher Sharif, a décrit une «scène d'horreur». «J'ai vu des cadavres, y compris de femmes et d'enfants», a-t-elle dit.
Le système de santé à Gaza est «à genoux»
Le ministère gazaoui de la Santé a appelé vendredi la communauté internationale à «intervenir immédiatement pour empêcher que les hôpitaux de Gaza continuent d'être ciblés» et a invité «toutes les institutions internationales» à se rendre à l'hôpital d'al-Shifa pour le «protéger».
Au total, 20 des 36 hôpitaux du territoire ne sont plus opérationnels, selon l'agence onusienne chargée de la coordination humanitaire (Ocha), alors même que le nombre de blessés croît quotidiennement.
Le Croissant-Rouge palestinien a pour sa part indiqué que des snipers israéliens avaient tiré vendredi sur l'hôpital al-Qods, parlant d'au moins un martyr.
Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a renouvelé vendredi ses appels à un cessez-le-feu, soulignant que le système de santé de la bande de Gaza est «à genoux».
«La situation sur le terrain est impossible à décrire: des couloirs d'hôpitaux où s'entassent blessés, malades et mourants, des morgues qui débordent, des chirurgies sans anesthésie», a-t-il témoigné.
Sommet à Ryad
L'Arabie saoudite organise, elle, samedi à Ryad un sommet d'urgence de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), au cours desquels les dirigeants arabes et le président iranien devraient appeler «Israël» à mettre fin à son offensive à Gaza.
Pilonné sans relâche depuis plus d'un mois et soumis à un siège total, le petit territoire palestinien où 1,6 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés selon l'ONU est plongé dans une situation humanitaire catastrophique.
De plus en plus d'habitants se résolvent à quitter la ville de Gaza en ruines, où les denrées de base manquent.
Des centaines de milliers de réfugiés sont désormais entassés dans le sud du territoire, dans des conditions désastreuses.
«On n'a pas d'eau, pas de toilettes, pas de boulangerie», dit Oum Alaa al-Hajin, qui a trouvé refuge dans l'hôpital al-Nasser, dans la ville de Khan Younès, après des jours de marche.
Le territoire est privé d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments par le siège total imposé par «Israël» depuis le 9 octobre.
Arrêter le «carnage»
Le directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a appelé vendredi à l'arrêt du «carnage» dans la bande de Gaza.
«Raser des quartiers entiers n'est pas une réponse aux crimes odieux commis par le Hamas. Au contraire, cela crée une nouvelle génération de Palestiniens lésés, susceptibles de perpétuer le cycle de la violence», a-t-il déclaré.
Depuis le 7 octobre, les bombardements israéliens ont fait 11.078 morts dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, parmi lesquels 4.506 enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza.