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«Aucun pays ne bouge»: une plainte collective déposée devant la CPI pour Gaza

«Aucun pays ne bouge»: une plainte collective déposée devant la CPI pour Gaza
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Par AlAhed avec Sputnik

Tournant judiciaire. Alors que les hostilités dans la bande de Gaza s’intensifient et que de nombreux observateurs alertent sur une tragédie humanitaire, un groupe d’avocats a préparé une plainte devant la Cour pénale internationale pour «génocide et autres crimes» perpétrés à Gaza.

L’aggression israélienne en cours diffère en effet des précédentes et le grief de génocide peut être avancé, affirme l’avocat Gilles Devers, qui retrace pour l’agence russe Sputnik la genèse de cette plainte.

«Je travaille sur le dossier de la Palestine depuis quinze ans, avec un réseau d’avocats […] Quand l’opération militaire s’est enclenchée, nous avons d’abord pensé qu’elle serait semblable aux autres -celles de 2008, de 2014, de 2021, etc. Et puis on a fait l’analyse qu’il se passait autre chose, c’est à dire une attaque de type génocide. À ce moment, on s’est orienté vers une procédure urgente devant la CPI», explique-t-il ainsi.

La plainte fait notamment écho aux demandes du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui avait appelé «les hommes libres du monde entier, les experts juristes arabes» à saisir la CPI contre «l’entité israélienne».

Double standard

Selon Gilles Devers, le traitement judiciaire du «dossier israélo-palestinien» n’est pas à la hauteur.

Aucun pays n’avait jusqu’alors décidé de saisir la CPI, alors que beaucoup se sont rués vers l’institution lors du conflit en Ukraine, souligne l’avocat.

«Il y a eu quand même une très forte manipulation des pays occidentaux pour l’affaire d’Ukraine que tout le monde sait, vu que les pays occidentaux se sont précipités pour déposer plainte et financer une enquête. Pour la Palestine où les faits sont flagrants, il n’y a aucun pays qui bouge. Il y a évidemment un jeu de double standard», déclare-t-il ainsi.

La plainte recouvrant le crime de génocide a d’ailleurs aussi vocation à créer un électrochoc en Occident, pour mettre les opinions publiques devant leurs contradictions, souligne encore Gilles Devers.

«C’est aussi une manière d’encourager et, je dirais, de traumatiser les opinions occidentales qui sont influentes en Israël en leur disant: +Vous pensez ce que vous voulez de la question palestinienne, mais vous ne pouvez pas rester dans une situation où vous êtes complice d’un génocide+. Et j’utilise le mot génocide en son sens précis, avec tous les points de jurisprudence jugés par la CPI, dans le cas des Rohingyas notamment», explique l’avocat.

Il convient de noter que plus de 10 818 Palestiniens, dont 4 412 enfants, 2 918 femmes et 667 personnes âgées, sont tombés en martyre depuis le début de l’agression israélienne contre Gaza, le 7 octobre.

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