Trump propose que son procès fédéral sur l’élection de 2020 se tienne après la présidentielle
Par AlAhed avec AFP
La défense de Donald Trump a proposé ce jeudi 17 août que le procès de l’ancien président américain devant un tribunal fédéral à Washington pour ses tentatives présumées frauduleuses d'inverser le résultat de l'élection de 2020 se tienne en avril 2026, bien après la présidentielle de novembre 2024.
Une semaine plus tôt, le procureur spécial Jack Smith avait proposé que le procès de l'ex-président américain débute le 2 janvier 2024, estimant qu'il «ne devrait pas durer plus de quatre à six semaines».
La juge qui présidera les débats, Tanya Chutkan, a fixé au 28 août une audience pour déterminer la date du procès, et avait demandé aux deux parties leurs propositions avant de trancher.
«L'intérêt du public repose dans un procès juste et équitable, et non dans la précipitation d'un jugement», ont défendu jeudi les avocats de Donald Trump dans leur proposition de calendrier.
Selon eux, le seul examen des pièces constituant le dossier pourrait prendre plusieurs années.
Enjamber la campagne présidentielle
Si le calendrier proposé par l'accusation était choisi, «même en supposant que nous commencions aujourd'hui à examiner ces documents, nous aurions besoin d'aller à la cadence de 99.762 pages par jour (...) pour terminer à temps», assurent-ils.
Et de poursuivre: «C'est l'équivalent de lire ’Guerre et Paix ’de Tolstoï, de bout en bout, 78 fois par jour, et ce tous les jours, d'aujourd'hui à la sélection du jury», au début du procès.
La date d'avril 2026, soit dans plus de deux ans et demi, leur permettrait de préparer la juste défense de leur client, et de ne pas interférer avec les autres poursuites visant l'ex-président, plaident-ils.
Cela lui permettrait également d’éviter un procès avant la prochaine présidentielle de 2024, alors qu’il est déjà en campagne - et favori - pour la primaire républicaine.
Quatre inculpations pénales
Donald Trump est visé par quatre inculpations pénales, deux au niveau fédéral, à Washington et en Floride, une dans l'État de New York et une en Géorgie.
Le magnat de l'immobilier attribue systématiquement ses tracas judiciaires à l'administration du président démocrate Joe Biden, qu'il pourrait retrouver sur sa route en 2024 pour une revanche de l'élection de 2020.
Criant à l'«ingérence électorale», il martèle sa volonté que tous ces procès se tiennent après le scrutin.
«Aucun de ces procès ne devrait être autorisé à commencer avant l'élection» prévue en novembre 2024, a-t-il de nouveau affirmé jeudi sur sa plateforme Truth Social.
Déjà deux procès pour Trump en 2024
La date du 2 janvier prochain «représente un équilibre adéquat entre le droit du prévenu à préparer sa défense et le fort intérêt public à un procès rapide» dans une affaire aussi emblématique, dans laquelle un ancien président est accusé d'avoir sapé les fondements des institutions fédérales, avait fait valoir le procureur spécial Jack Smith dans son argumentaire.
Les dates des procès ont déjà été fixées pour New York et la Floride: respectivement mars et mai 2024.
Le milliardaire républicain a annoncé sur sa plateforme, Truth Social, qu'il allait annuler une conférence de presse prévue lundi dans son golf du New Jersey, lors de laquelle il était censé apporter des preuves de fraude au vote à la présidentielle dans cet État.
Ses avocats ont préféré «ouvrir une procédure légale», a-t-il affirmé.