Discours du sayyed Nasrallah à l’occasion du 17e anniversaire du déclenchement de la guerre de juillet 2006
Au nom de Dieu
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est de mon devoir de souhaiter de bonnes fêtes avec un peu de retard à tous. D’abord, la fête d’Al Adha, puis celle d’Al Ghadir et le retour des pèlerins musulmans.
Dans mon discours ce soir, je vais parler de l’occasion, avant d’aller vers Jénine, puis d’évoquer la situation à la frontière sud avec la Palestine occupée et enfin de parler de la situation interne.
Mais avant tout cela, je voudrais parler du fait de brûler le Coran en Suède, car il s’agit d’un acte dangereux, dramatique et très mauvais. Nous devons le condamner et tous les hommes nobles et libres sur cette terre devraient le faire aussi. Cette condamnation doit s’exprimer de toutes les façons autorisées possibles comme c’est d’ailleurs en train de se passer.
A ce sujet je voudrais préciser deux points. D’abord lorsqu’une telle action se produit qu’il s’agisse du fait de brûler le Coran ou de nuire au Prophète par des caricatures ou autres, l’individu sent qu’il y a un vaste complot. Il ne s’agit pas d’une question personnelle ou d’une question de liberté d’expression. Par exemple, dans le cadre de ce dernier incident, des informations sûres montrent que l’homme qui a brûlé le Coran est un chrétien irakien et j’insiste sur ce point je dirai plus tard pourquoi, lié au Mossad israélien. Ce qui agrandit les soupçons. Ce n’est pas fortuit qu’un chrétien soit choisi pour brûler le Coran. Il ne s’agit donc pas d’une rancœur personnelle ou d’une initiative individuelle. Une partie se tient certainement derrière cet acte. Lorsque les liens de cet individu avec le Mossad sont confirmés, cela montre qu’il y a un cerveau diabolique sioniste qui planifie un conflit entre les chrétiens et les musulmans, car ce cerveau sait que les musulmans ne se tairont pas lorsqu’on touche à leur symbole sacré, le Coran. Lorsqu’il apparaît que c’est un chrétien qui a brûlé le Coran , cela signifie qu’on attend une réaction des musulmans contre les chrétiens, ou une partie d’entre eux contre des symboles sacrés chrétiens. Ce cerveau diabolique sioniste veut provoquer une discorde entre les chrétiens et les musulmans dans plus d’une région du monde. Nous devons faire attention à cela, tous.
Il faut donc faire attention à la discorde. Il faut d’ailleurs relever la multiplication et le niveau des communiqués émanant des grandes Eglises dans le monde et du Vatican, à l’Est et à l’Ouest, en Irak, car l’homme qui attaqué le Coran est un chrétien irakien, on comprend l’ampleur du danger. En effet, par exemple, on pouvait craindre que certains excités en Irak décident de s’en prendre aux symboles chrétiens dans ce pays et tous les hommes de religion chrétiens dans toute leur diversité ont condamné cette action. Ce qui aide beaucoup à étouffer dans l’œuf toute possibilité de discorde. Il faut donc que les chrétiens et les musulmans coopèrent ensemble pour empêcher toute discorde. Lorsqu’une personne chrétienne brûle le Coran il ne faut pas en faire assumer la responsabilité aux chrétiens ou à leurs symboles sacrés. Notre adversaire est celui qui a accompli l’acte et celui qui se tient derrière lui ainsi que celui qui lui a permis de le faire.
Le second point est que cette fois, contrairement à ce qui se passait auparavant, après l’agression contre le Coran, il y a eu une vague de condamnation dans le monde, notamment dans le monde arabe, des Etats, la Ligue arabe, l’Iran, le Pakistan, l’Indonésie et d’autres ont condamné cet acte. C’est une position avancée qui mérite d’être relevée, de la part d’Etats arabes et musulmans, de la part de la Ligue arabe et de l’OCI. Même si cette position reste en deçà des attentes de nos peuples, elle a poussé l’Union européenne et le Département d’Etat américain à publier des communiqués en ce sens. Le gouvernement suédois a dû reculer. Ce qui ne se passait pas avant. Le ministre suédois des affaires étrangères a dû publier à son tour un communiqué. Ce qui ne se passait pas non plus auparavant. En réalité, il faudrait que les peuples réclament à leurs gouvernements dans le monde arabe et musulman des positions plus fermes car ces Etats occidentaux ne se soucient pas des symboles sacrés, des valeurs et de la dignité des autres. Cela se confirme jour après jour. La plupart de ces gouvernements occidentaux ont un Dieu, l’argent. Par conséquent, le fait que les Etats arabes et musulmans menacent de couper leurs relations avec la Suède et ses semblables les fait trembler et les pousse à faire marche arrière. Evidemment, c’est ainsi qu’ils se comportent lorsqu’on touche à ce qui est essentiel chez eux. Certes, ce qui a été fait jusqu’à présent reste insuffisant. Nous devons demander à nos Etats et à nos gouvernements dans le monde arabe et musulman de continuer à travailler avec les institutions internationales et avec l’union européenne ainsi qu’avec d’autres Etats pour couper court à toute tentative sous n’importe quelle forme de viser nos valeurs religieuses et nos symboles sacrés. Dans ce contexte, la position du président russe a été remarquable et je crois qu’elle a contribué à mettre l’Occident au pied du mur et à le pousser à prendre la position qu’il a prise.
Nous revenons à notre occasion, la guerre de juillet 2006.
L’agression sioniste était une guerre dans tous les sens du terme. Il ne s’agissait pas d’une vaste opération militaire ou d’une agression. Les Israéliens l’ont d’ailleurs eux-mêmes appelée la seconde guerre du Liban. Il s’agit donc d’un événement très important et dangereux dans l’histoire du Liban et de la région. Cet événement a d’ailleurs dessiné le destin du Liban et de la région au cours des années précédentes jusqu’à aujourd’hui et peut-être aussi pour les prochaines années. Il suffit de se rappeler le grand et dangereux projet américain, dont cette guerre était un des moyens essentiels pour le réaliser, il s’agit du projet du Nouveau Moyen Orient. Il faut se rappeler que ce projet s’il avait réussi, alors que les Américains étaient en Afghanistan, en Irak et dans la région à la frontière de la Syrie, aurait entraîné une reconnaissance d’Israël, en tant qu’Etat et entité, de la part de tous les Etats de la région. Les droits des Palestiniens et la Palestine auraient été perdus, ainsi que le Golan, alors que le Liban serait resté sous occupation. Israël aurait été confirmé comme une grande puissance dans la région à l’ombre d’une hégémonie totale américaine sur la région. Ce projet est tombé et il a été brise ici au Liban en 2006. Son échec a été confirmé par la résistance palestinienne. Ce qui s’est passé à Gaza en 2008 en est la preuve. Puis par l’action de la résistance irakienne qui a contraint les troupes américaines à se retirer du pays en 2011. En même temps, il y a eu une grande résistance de la part de la Syrie et de la République islamique... tout cela a poussé ce projet vers l’échec et il est aujourd’hui fini. Tout cela grâce à la guerre de juillet 2006 que même les responsables ennemis reconnaissent avoir perdue. Aucun responsable israélien ne se risque à dire que les Israéliens ont gagné cette guerre. Même les Américains ont reconnu qu’elle a échoué à atteindre les objectifs qui lui étaient fixés, sur tous les plans, qu’il s’agisse des combats militaires, de la gestion interne de la guerre ou même de la gestion politique de la guerre. La commission Winograd a d’ailleurs publié des jugements sévères contre les responsables israéliens, politiques et militaires. Les Américains ont aussi reconnu l’échec de cette guerre. Mais certains, au Liban, continuent à ne pas reconnaître la défaite israélienne. C’est d’ailleurs notre dernier souci. Ce qui compte c’est ce que dit l’ennemi. Or les Israéliens sont unanimes pour dire que ce qui s’est passé lors de la guerre de juillet 2006 est une défaite et un échec pour Israël. Les Américains aussi. Je parle des Américains qui étaient au sein de l’administration à cette période. Vous pouvez revenir aux archives et revoir les déclarations des responsables américains de l’époque, qui planifiaient le projet pour la région. En particulier les néo-conservateurs. Ils reconnaissent l’échec de l’armée israélienne à infliger une défaite au Hezbollah en 2006. Et cet échec a empêché les Etats-Unis de réaliser les objectifs politiques qui étaient attendus de cette guerre au Liban et dans la région. Car la question n’était pas limitée au Liban.
D’un autre côté, cette guerre était destinée à éliminer la résistance au Liban. Il s’agissait d’un objectif déclaré. Il ne s’agissait pas simplement de tuer certains commandements ou d’entrer dans certaines localités ainsi que de désarmer les gens. C’était beaucoup plus grand que cela. Il fallait briser la résistance et l’éliminer pour imposer au Liban les conditions israéliennes, voire américaines. Or, cette guerre a jeté les fondements d’une balance de dissuasion forte pour protéger le Liban. Cela fonctionne depuis 17 ans. Aujourd’hui, l’élément le plus important auquel nous avons abouti c’est celui-là, cette réalisation qui est entre nos mains, cette balance de la dissuasion qui se renforce et devient plus efficace, face à l’affaiblissement de la force de dissuasion de l’ennemi, selon ce que disent tous les responsables israéliens, les politiciens et les militaires, au sein du gouvernement ou dans l’opposition. Il y a une unanimité aujourd’hui au sein de l’entité , chez les grands responsables, le chef de l’Etat, le Premier ministre, les militaires, les chefs militaires actuels et anciens, dans les médias, tous reconnaissent que la force de dissuasion s’affaiblit, pas seulement à l’égard du Liban, mais à Gaza, vers la Cisjordanie et vers Jenine.
Il y a quelques jours, c’était la fête. En dépit des menaces israéliennes à la frontière, certes sur le terrain, il n’y avait rien, mais il y a eu de nombreuses déclarations. Certains, par bonne ou mauvaise intention, ont contribué à amplifier les dangers. Un climat a été ainsi créé pour dire que la frontalière se dirige vers une confrontation ou une guerre. Vous savez que pendant les jours de congé et de fête, le pays est paralysé. Il y a donc eu un long congé de trois jours puis samedi et dimanche et lundi, les gens ont repris le travail. Ce qui importe pour moi, c’est que les gens se sont rendus dans leurs villages, même au Sud qui était censé être sous la menace de confrontations. Les gens étaient dans leurs villages, ils ont prié et festoyé. Les touristes aussi sont venus et les gens ont circulé en toute sérénité. Cela est dû à quoi ? A la confiance des gens dans la force de dissuasion. Sinon, pourquoi les gens se seraient-ils rendus dans les villages du Sud s’ils craignaient le déclenchement d’affrontements voire d’une guerre ? Cela montre une grande confiance, surtout que les enfants étaient de la partie. Par contre, la situation de peur était visible de l’autre côté. En fait, Dieu merci, nous avons un ennemi qui contribue à semer la peur de son côté , dans les colonies de peuplement et en territoire occupé. Il amplifie la situation à travers ses médias à sa façon. Il croit nous mener ainsi une guerre psychologique. Mais en réalité il mène cette guerre contre ses propres gens . Au point qu’il deux ou 3 jours, dans une localité frontalière, il y avait un mariage. Des feux d’artifice ont été lancés et cela a provoqué une mobilisation extrême dans le Nord de la Palestine occupée. Les colons sont descendus dans les abris, alors que de notre côté, il n’y a rien eu de tel. C’est le résultat de la confiance Ce qui compte aussi c’est que cette réalisation importante et stratégique a été préservée pendant 17 ans. Elle a même été renforcée et elle a évolué en augmentant les capacités de la résistance. Pourtant depuis juillet 2006, l’ennemi en coopération avec les Américains a essayé par tous les moyens , qu’il s’agisse de moyens politiques ou économiques ou encore financiers comme OFAC à couper la voie au développement des capacités de la résistance. En dépit de la confrontation en Syrie et de celle avec les groupes takfiristes, en dépit des vexations et des conflits au Liban, la résistance a pu développer ses moyens et sa force de dissuasion face à l’ennemi au point qu’aujourd’hui, cette force est reconnue, l’ennemi reconnaît cette équation et plus important encore, les Libanais y croient et font des programmes sur cette base. Créer la réalisation est important mais la préserver l’est encore plus et la développer plus encore. 17 ans après le début de la guerre israélienne nous pouvons dire que cette réalisation a été préservée, en dépit de toutes les difficultés. Elle a été renforcée et elle s’est développée pour conforter l’équation de protection du Liban, qui s’est consolidée grâce à l’équation armée-peuple-résistance.
De son côté, l’ennemi israélien reconnaît que sa propre force s’affaiblit, comme je l’ai dit au Liban, mais aussi à Gaza et en Cisjordanie. Il cherche en permanence à rétablir son image et à changer la nouvelle équation en vain. Il a essayé de le faire il y a quelque temps à Gaza et dans la dernière bataille à Jenine, mais il a échoué.
Imaginez donc un peu à Jenine. L’agression s’est concentrée sur la ville mais plus sur le camp. Un petit camp attaqué par les Israéliens avec des milliers de soldats et d’officiers, parmi les troupes d’élite, ce camp est encerclé par les blindés. Des drones sont utilisés en plus des bras du Mossad. Le but était de revenir à l’équation de dissuasion, de rétablir l’image de la force et de la victoire. Malgré cela, ils n’ont rien pu faire de tout ce qu’ils espéraient. Ils ont obtenu le résultat contraire. Même dans les plus petits détails ils n’ont pas pu atteindre leurs objectifs. Grâce à la résistance des habitants de Jenine, leur courage, leur détermination, leur foi, leur refus de se rendre. Dieu les a aidés et les amenés vers ce résultat. La preuve de l’échec de cette agression contre Jenine, c’est la poursuite des opérations de la résistance, bien que ce camp soit situé au milieu de l’entité et soit encerclé de toutes parts. Après l’agression contre Jenine, les opérations de résistance se sont multipliées où ? En Cisjordanie. L’objectif israélien était donc de pousser la résistance au repli à partir de Jenine. Cela n’a pas eu lieu. La résistance a continué et l’objectif voulu a échoué. Il y a des confrontations à Naplouse, à Tolkarm et à Jérusalem. A ce sujet, je dois préciser que les gens s’inclinent avec respect devant ces femmes, ces hommes ces mères de martyrs et ces pères de martyrs, face à leur patience et à leurs souffrances. Ces gens constituent l’environnement populaire de la résistance et ils contribuent à la solidité et à la détermination des moujahidins. C’est ce que nous avons vu à Jenine, et nous le voyons dans toutes les villes de la Cisjordanie. Nous l’avons vu à Gaza et dans toutes les confrontations menées là- bas.
En dépit de tout ce qui se passe contre les Palestiniens en Cisjordanie, à Gaza, à l’intérieur et à l’extérieur, un sondage a été publié il y a quelques jours, selon lequel les Palestiniens de Cisjordanie ne sont pas seulement convaincus que leur région sera libérée, mais aussi que l’entité est en voie de disparition et cela dans un avenir visible. Cela donne de nouveaux horizons et de grands espoirs pour poursuivre la résistance.
Certes, il faudra des sacrifices, des maisons seront détruites, des martyrs tomberont, il y aura des blessés, des souffrances. C’est normal car il s’agit d’une bataille, une lutte contre un ennemi barbare et criminel. Il est normal qu’il y ait des sacrifices immenses, mais la leçon est dans le refus de se rendre devant cet ennemi. Le cumul des efforts c’est ce qui mènera vers la victoire et par conséquent vers la libération inchallah.
Je voudrais conclure cette partie concernant l’occasion qui nous réunit en disant : Dans la guerre de juillet, aussi, grâce à tous les sacrifices a permis de grandes réalisations. Parmi les plus importantes est la fin du projet du Nouveau Moyen Orient, le projet américain pour la région dans son ensemble. Naturellement, la chute de ce projet a placé l’ennemi israélien et l’entité israélienne dans la courbe descendante, vers l’effondrement.
Aujourd’hui, , lorsqu’il y a une défaite et un échec, les gens se mettent à se lancer des accusations ; Il y a une perte de confiance dans le commandement politique, dans le commandement militaire, les soldats perdent confiance dans leurs chefs et dans les officiers, le peuple n’a plus confiance dans son armée etc. Tout cela mène à la faiblesse et à la fragilité, au vieillissement et aux divisions internes.
C’est pourquoi je disais avant : la victoire de 2000 a mis un terme au projet du Grand Israël et la libération de Gaza est venue confirmer cela. La victoire de 2006 a mis un terme au projet d’Israël la toute puissante qui reste dans les limites de ses frontières mais constitue une force effrayante et terrorisante dans la région. Cela est donc aussi fini.
Le second point dans les réalisations, c’est la consolidation de l’équation de la dissuasion qui protège le Liban. Aujourd’hui, 17 ans après l’agression de 2006 qui a eu lieu grâce à une décision américaine et avec un appui et une protection américains, vous pouvez voir où en est l’entité ... Où en est son armée ? Où est son avenir ? Eux-mêmes disent que c’est emporté par le vent.
Je vais me contenter de ce que j’ai dit sur ce sujet et je laisserai ce que j’ai encore à dire sur les résistants, les martyrs, la résistance politique et les sacrifices ainsi que les autres réalisations au discours du 14 août inchallah.
Mais avant de conclure cette partie, je voudrais encore évoquer un point moral que je voudrais confirmer en m’adressant au public de la résistance en particulier. En 2000, nous avions dit que cette victoire est celle de tout le peuple libanais, une victoire pour l’Etat libanais dans toutes ses institutions, pour toutes les factions de la résistance. Nous les avions remercié tous, surtout le peuple qui avait entouré la résistance et l’avait appuyée. Nous n’avons pas monopolisé ou confisqué cette victoire pour nous, pour notre parti, notre groupe ou notre communauté, même si la composition du Liban reste communautaire. Nous n’avons pas fait cela. Nous disions aussi : nous ne voulons un remerciement de personne, ni des poèmes d’éloges ni rien.
Si quelqu’un veut remercier ou écrire des poèmes, qu’il le fasse, mais nous ne demandons pas cela et cela ne nous dérange pas qu’on ne le fasse pas.
En contrepartie, nous ne nous vantons pas de nos victoires. Nous considérons que nous avons fait notre devoir et nous continuons à le faire, notre devoir religieux, moral, humain et national envers notre peuple, notre pays et nos gens.
Pourquoi je dis cela et je le répète ? Parce que lorsque les gens se disputent sur les réseaux sociaux, ou dans certaines émissions de télévision, le ton monte et l’incitation grandit. Il se peut qu’alors certains du public de la résistance utilisent des formules du genre : Nous avons fait cela, nous vous avons protégés... je crois qu’il s’agit de propos inappropriés et ils sont en contradiction avec notre engagement moral, que je veux confirmer. Tout ce que nous avons accompli depuis des décennies, c’est pour Dieu, pour nous rapprocher de LUI. C’est aussi notre devoir envers notre patrie, notre peuple et notre oumma, nos symboles sacrés. De plus, nous recherchons une reconnaissance de qui ? De ceux qui étaient nos partenaires ? Les gens ont grandement souffert en nous appuyant et en nous entourant et ils sont en grande partie responsables du fait que nous avons tenu à poursuivre sur cette voie jusqu’à réaliser la victoire.
Je passe au second sujet, la situation à la frontière sud avec la Palestine occupée, la question de Ghajar , les tentes, els fermes de Chebaa et les frontières. Quelle est la réalité ? Où nous dirigeons-nous ? Ce sujet a occupé le pays au cours des dernières semaines.
Je voudrais préciser que concernant ce qui s’est passé aujourd’hui, j’attends que les frères me donnent les éléments pour voir ce qui s’est réellement passé. Il semble qu’il y ait eu plus d’un incident.
Je voudrais rappeler que l’armée libanaise s’est déployée dans la zone frontalière à partir de 2006 et en même temps, les forces de la Finul ont été renforcées. Les effectifs étaient de 5000 ils sont devenus 15000. Il a même été dit que la responsabilité de faire face aux violations israéliennes en direction du Liban revient à l’armée libanaise et à la FINUL, en coopération entre elles.
Selon la résolution 1701, l’ennemi israélien ne doit pas violer les dispositions de cette résolution ni agresser le Liban, ni par air, ni par mer ni par terre. L’armée libanaise depuis 2006 remplit ses fonctions et le commandement politique ne lui a pas demandé d’entrer en confrontation. Il a pu y avoir une mobilisation et même parfois des tirs de coups de feu, mais la plupart du temps, les conflits étaient réglés en demandant à la FINUL de s’interposer ou de mener une médiation. Parfois, la violation était réglée et d’autres fois, non.
Mais l’ennemi israélien continuait à violer les dispositions de la résolution 1701. Notre rôle à nous était de surveiller. Il était parfois demandé aux gens d’aider et ils le faisaient. Il nous était aussi demandé parfois d’aider et nous le faisions. Mais ces questions relevaient et continuent de l’être de la responsabilité de l’armée et de la FINUL.
Le peuple aide et la résistance surveille, elle aide aussi lorsqu’on le lui demande ; Voilà ce qui s’est passé depuis l’adoption de la résolution 1701 jusqu’à aujourd’hui.
Certes, les Israéliens faisaient des violations maritimes chaque jour et ils continuent de le faire. Il a fait aussi de nombreuses violations aériennes. Il y a quelques années, il y a eu l’affaire des drones au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth. Nous avions alors pris la décision de riposter. Nous avons relancé notre défense aérienne et on peut dire que l’envoi de drones au-dessus de la banlieue sud s’est pratiquement arrêté. Je ne peux pas dire que les drones ont totalement disparu du ciel du Sud et de la Békaa et même au-dessus de Beyrouth où il y a une sensibilité particulière à cause de l’aviation civile. Mais les Israéliens reconnaissent eux-mêmes que leurs activités aériennes ne sont plus aussi libres dans le ciel libanais. Certes, ils continuent à violer l’espace aérien libanais et parfois, ils bombardent la Syrie à partir du Liban. C’est la même chose sur le plan terrestre. Ils violent tantôt la Ligne bleue et tantôt la frontière. Ils arrachent un arbre, ils grignotent quelques mètres, déplacent le fil barbelé... L’armée et la FINUL ainsi que les gens arrivent, il y a des confrontations pour tenter de régler ces questions.
Ces violations se comptent par milliers depuis 2006 à nos jours. Tout est documenté par l’armée, par l’Etat et par la FINUL et l’ONU. Mais évidemment, le monde ne bouge pas le petit doigt.
A partir de l’an dernier ( et non depuis les tentes comme le croient par erreur certains), les Israéliens ont commencé à construire une muraille en fer pour annexer la partie nord de la localité de Ghajar. Or cette zone est un territoire libanais reconnu internationalement. Ce n’est donc pas comme les fermes de Chebaa, que les Libanais considèrent comme un territoire libanais alors que l’ONU hésite à choisir entre le Liban et la Syrie. Certains Libanais discutent encore de ce point.
L’ONU reconnaît donc que la partie nord de Ghajar est une terre libanaise. Une ligne claire a été tracée. Les Israéliens ont accepté cela en 2000 et cette acceptation a été confirmée en 2006. Mais sur le terrain, les Israéliens se comportent différemment.
L’an dernier, les Israéliens ont commencé petit à petit à construire une muraille. L’armée a essayé de les empêcher et d’arrêter le processus, mais elle n’a pas pu, alors que l’ONU n’a rien fait. Ce qui s’est passé ces derniers temps, c’est que la muraille a été achevée, les barrages entre la partie libanaise et la partie syrienne occupée ont été enlevés (nous ne reconnaissons pas qu’il s’agit d’une partie israélienne). Les Israéliens ont transformé cette zone en région touristique. L’an dernier, les Israéliens ont amené sur place entre 200 000 et 250 000 touristes, selon ce que j’ai lu dans la presse israélienne. Ces touristes sont venus regarder Ghajar et l’ONU est restée silencieuse, ainsi que le monde entier, pourtant il s’agit d’une terre libanaise occupée et cela a eu lieu avant les tentes.
Certains disent : Vous avez installé des tentes, les Israéliens ont annexé la partie libanaise de Ghajar. Ceux qui disent cela ne suivent pas ce qui se passe, si on veut être de bonne foi. Mais si nous voulons hausser le ton, nous pouvons dire qu’ils sont des ignorants et en tout cas ce sujet ne les intéresse pas vraiment.
Non, les tentes ont été dressées alors que les Israéliens avaient achevé leur annexion, mais il est clair qu’au cours des derniers jours, ils ont achevé toutes les mesures dans ce sens.
Quelle est donc l’histoire des tentes ? La valeur de ces tentes c’est qu’elles ont mis en lumière de nouveau la situation à la frontière. Pourquoi ? Parce qu’à cause des tentes, les Israéliens ont considéré que cette question les vise. Et lorsque les Israéliens se sentent visés, l’ONU bouge, les Américains, les Etats Occidentaux, la communauté internationale et certains Libanais aussi, d’une façon ou d’une autre, à travers des prises de position médiatiques ou politiques. Tous font en sorte de soulever cette question. Nous, que voulons-nous ?
Nous voulons rappeler au monde qu’il y a un problème qui n’a pas été résolu, depuis 17 ans. Tout comme la question des frontières maritimes, je reviendrai d’ailleurs sur ce sujet. Tout le monde sait pendant combien de temps, le Liban a travaillé pour le sujet des frontières maritimes, mais personne ne lui a répondu, un an, deux, ans, trois ans, le Liban a tenté de négocier avec les Américains et l’ONU...
Lorsque le moment est venu pour les Israéliens d’extraire le pétrole et le gaz, le bateau est arrivé à Karish et la résistance a menacé de le bombarder ( la résistance avait un soutien officiel et populaire pour cette position), à ce moment-là, tout le monde s’est intéressé au dossier, les Américains et Hocshtein sont venus et le reste est connu.
Aujourd’hui, on élève la voix pour une tente. En réalité, elles ne sont pas deux. Il y en a une en territoire libanais clair et reconnu et la seconde est dans la ligne de retrait dans le secteur des fermes de Chebaa, que le Liban considère officiellement comme étant un territoire libanais. Nous avons donc dressé notre tente dans ce lieu. Le problème porte donc sur une seule tente et non deux. Nous avons dressé notre tente en territoire libanais. Où est le problème ? Les Israéliens considèrent que les fermes de Chebaa sont un territoire israélien. Ils considèrent avoir annexé ces lieux ainsi que les collines de Kfarchouba à leur territoire. Les Israéliens ont dessiné tous seuls une ligne de retrait et ils considèrent que tout dépassement de cette ligne est une atteinte à la souveraineté israélienne.
Les Israéliens utilisent actuellement cette logique. Pourtant, nous, en dressant une tente en ces lieux, nous le faisons en territoire libanais. Nous aurions pu construire une villa, une tour ou un aéroport, en quoi cela concerne-t-il les Israéliens, puisqu’il s’agit d’un territoire libanais ? Or, nous n’avons dressé qu’une tente.
Les Israéliens ont immédiatement jeté les hauts cris, ils ont multiplié les menaces et les médiations ont commencé. C’est là qu’intervient la balance de la dissuasion dont je parle. Si les Israéliens avaient encore cette « armée invincible » et si le Liban était encore ce pays « que les Israéliens peuvent occuper avec une troupe musicale » et dans lequel les Israéliens peuvent entrer librement, emprisonner les gendarmes dans leurs commissariats dans les localités frontalières, accomplir des massacres, ils auraient pu tout simplement envoyer deux obus, ou un drone pour détruire cette tente. Mais la situation a changé.
Pour cette raison, les Israéliens n’ont pas osé prendre la moindre mesure sur le terrain contre la tente. Pourquoi ? Car ils savent très bien que la partie adverse ne se taira pas. Je vous l’affirme, elle ne se taira sûrement pas.
Les frères le savent. Ils ont des instructions et ils savent ce qu’ils doivent faire si la tente est attaquée.
Parce que les Israéliens ont compris cela – il faut parfois reconnaître que l’ennemi comprend certaines choses et d’autres fois, il ne le fait pas-, ils ont donc fait intervenir des médiations, de la part des Américains, des Européens, de l’ONU. Il y a eu des messages à l’Etat libanais. Donc, la question est actuellement posée. Face à cette réalité, je voudrais développer rapidement quelques points :
-D’abord, il n’y a rien qui s’appelle le tracé des frontières terrestres. Je le dis parce certains politiciens et personnalités des médias, et même des gens sur les réseaux sociaux parlent de l’ouverture du dossier du tracé des frontières terrestres en évoquant ce qui se passe actuellement à la frontière. Il n’y a donc pas de tracé des frontières terrestres entre le Liban et la Palestine occupée, celles-ci ont été définies dans les années 20 du siècle dernier, entre 1920 et 1923. Ces frontières ont été dessinées et reconnues. C’est différent des frontières maritimes, ces dernières n’étaient pas dessinées. C’est fait désormais. Par contre sur le plan terrestre, les frontières sont définies et le Liban connaît les siennes. Mais il y a un certain nombre de points. Il y a trois titres.
Le premier point : Il y a un certain nombre de points qui commencent au B1 à Naqoura et arrivent à Ghajar. Il y a des points dans lesquels les Israéliens se trouvent encore. Ils ne s’en sont pas encore retirés, même s’ils devaient le faire. Car il s’agit d’un territoire libanais. Nous n’avons mené aucune opération pour les pousser à partir car nous avons considéré que c’était la responsabilité de l’Etat de les pousser à partir. Depuis 2000, cela fait 23 ans et ils ne sont pas encore partis. IL y a donc 12 ou 13 points. Ils disent qu’il y a eu un accord sur ces points mais les Israéliens ne l’ont pas exécuté.
Le second point, c’est la localité de Ghajar que les Israéliens ont de nouveau occupée dernièrement, dans tous les sens du terme. Ces frontières sont dessinées et il s’agit d’une terre libanaise, documents à l’appui. C’est donc différent des fermes de Chebaa. Cette réalité a besoin d’une confrontation et d’un traitement. C’est un point.
Par conséquent, ce qui se passe actuellement n’est pas un tracé des frontières terrestres pour que nous entrions dans un débat sur les droits de chaque partie. Au contraire, vous avez entendu le président de la Chambre, le président du Conseil et le ministre des Affaires étrangères dire que ces points appartiennent au Liban. Nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur l’ennemi pour qu’il s’en retire et pour les rendre au Liban. Il n’y a donc rien qui s’appelle des négociations sur les frontières. Que tout le monde soit rassuré sur ce point.
Le troisième point touche à la localité de Ghajar. Il s’agit d’une terre libanaise que l’ennemi a réoccupée. Il ne l’a pas seulement occupée, il l’a entourée d’un fil barbelé, il a construit un mur et il y impose ses lois. Par exemple, dans la partie libanaise, si les habitants veulent construire un bâtiment, ils doivent obtenir un permis israélien. Toutes les lois israéliennes s’appliquent donc sur la partie libanaise de Ghajar, car la souveraineté est indivisible. Nous avons publié un communiqué pour dire que c’est la responsabilité de l’Etat, du peuple libanais, des forces politiques et de la résistance. Entre parenthèses, certaines forces politiques ont adopté une position claire, nous ne sommes pas leurs alliés en politique, au contraire, nous pouvons être adversaires. Par contre un grand nombre des forces qui se considèrent souverainistes n’ont pas ouvert la bouche sur ce sujet. Disons que les fermes de Chebaa font l’objet d’un tiraillement entre le Liban et la Syrie, mais là il s’agit d’un territoire officiellement reconnu comme étant libanais par la communauté internationale, par l’ONU et par la FINUL. Malgré cela, le silence est total. Je n’ai pas envie d’entrer plus dans ce débat, mais cela ajoute un point dans le comportement politique de certains de ceux qui se considèrent comme des forces souverainistes.
Au sujet de la localité de Ghajar, on ne peut pas se taire sur ce point. Il se peut que l’Etat libanais ait pu faire preuve de souplesse ou être coulant à ce sujet. On peut comprendre que cela puisse être lié à la situation humaine des habitants de Ghajar, mais malgré cela, tout en tenant compte de la situation humaine des habitants, la position de l’Etat doit être ferme ; Il s’agit d’une terre libanaise, de maisons libanaises qui doivent revenir au Liban, sans conditions. Il faut œuvrer à les libérer, c’est la responsabilité de l’Etat, du peuple et de la résistance.
Je vais conclure ce point en disant pour dire que les efforts doivent être complémentaires entre l’Etat et la résistance. C’est là la signification de la complémentarité. Chacun accomplit ce qu’il doit faire et nul n’élimine l’autre. Vous avez vu lorsque nous avons coopéré, nous nous sommes mis d’accord et nous nous sommes complétés. Certains de nos frères ont des réserves sur le mot complétés. Mais moi je l’approuve. Nous nous sommes donc complétés et voilà ce qui s’est passé dans le dossier du pétrole et du gaz et dans celui du tracé des frontières maritimes. Aujourd’hui, en complémentarité et en coopération entre l’Etat et la résistance et avec l’appui du peuple libanais et celui des forces politiques, nous pouvons retrouver notre terre occupée à Ghajar. Certes, chacun doit remplir son rôle en toute responsabilité et de la façon adéquate. Cela doit se faire tôt ou tard inchallah.
En cette journée, je vous le dis, cette terre, celle de Ghajar ne sera pas laissée aux Israéliens, tout comme les fermes de Chebaa et les collines de Kafrachouba. Je vous l’assure, ces terres ne seront pas laissées. Mais concernant Ghajar, il y a un incitateur supplémentaire qui consiste dans le fait qu’il n’y a aucun débat sur son appartenance au Liban.
Je voudrais conclure la partie qui concerne le terrain pour passer au volet politique. C’est vrai que les Israéliens souffrent d’une réduction de leur capacité de dissuasion mais leur arrogance, elle, n’est pas en train de se réduire. C’est un ennemi très arrogant. Il a ainsi remué ciel et terre pourquoi ? Soi-disant le Liban viole la résolution 1701 Lui, par contre a lancé des milliers de violations, répertoriées, enregistrées et confirmées depuis 2006, par terre, par air et par mer. S’il y a des violations libanaises, ce qui n’est pas sûr, elles ont un nombre très réduit. Mais que voulez-vous, il remue ciel et terre par exemple il considère que la défense aérienne de la résistance qui l’empêche de lancer ses drones au Sud et dans la Békaa principalement est une provocation. Lui, il a donc le droit d’attaquer notre pays et de violer notre souveraineté et si nous nous défendons, il considère cela comme une provocation ! Qu’at-il dit au sujet du missile de défense aérienne syrien qui est entré dans l’espace aérien de la Palestine occupée jusqu’à Néguev ? Il a publié un communiqué qualifiant cela de provocation, alors que les Syriens défendent leur pays que les Israéliens attaquent et ils ont des martyrs parmi les meilleurs de leurs soldats et officiers... C’est cela l’arrogance ! Il attaque, confisque des terres, annexe Ghajar et si les Libanais dressent une tente, il provoque un tollé... Vous voyez quelle est la valeur de cette tente ? Elle a ouvert le débat. Nous avons un objectif et tout ce qui le sert nous le ferons inchallah avec force.
Le dernier sujet que je veux évoquer porte sur notre situation politique interne. Je voudrais parler de plusieurs points.
D’abord, au cours des dernières semaines et cela a commencé un peu avant la dernière séance électorale, des accusations ont été lancées contre le tandem chiite ou le tandem national, appelez-le comme vous le voulez, de vouloir obtenir tel ou tel autre avantage en contrepartie de l’abandon de son candidat. Ces accusations étaient si bien orchestrées dans les médias et les réseaux sociaux qu’on a l’impression qu’elles étaient orientées. C’était un peu comme si on disait qu’en s’attachant à son candidat, le tandem chiite veut sciemment l’effondrement de l’Etat et de ses institutions pour aboutir à une révision du système politique, de la structure de l’Etat et de la distribution des parts confessionnelles. Il voudrait ainsi annuler la parité entre chrétiens et musulmans au profit d’un partage en trois tiers. Lorsque nous lisons tout cela, nous constatons qu’ils discutent de nous et disent ce que nous voulons sans nous consulter. Tout cela, en réalité, n’existe pas.... Nous lisons pour nous distraire d’une part et d’autre part pour profiter de quelques idées qui ne nous viendraient pas à l’esprit. Pourtant, au cours des deux dernières semaines, les choses ont été si loin que des responsables du Hezbollah et d’Amal, le président de la Chambre lui-même, ont publié des démentis. Malgré cela, ils continuent à prétendre que nous voulons le partage en trois tiers et nous voulons un amendement de la Constitution...Permettez-moi de dire que tout cela est faux. Ce sont des mensonges intentionnels. Ensuite c’est destiné à pousser l’opinion publique dans un sens précis, en faisant de la désinformation orientée. Le but est de faire monter la tension dans le pays et de faire peur aux sunnites en leur disant que les chiites veulent d’une façon ou d’une autre leur prendre leurs prérogatives ; Soyons francs et transparents : la communauté qui considère que Taëf lui a donné des avantages, c’est la communauté sunnite. Dans Taëf il y a aussi un grand acquis pour les chrétiens qui consiste dans la préservation de la parité entre chrétiens et musulmans, indépendamment des nombres. Toutefois, lorsqu’on dit que les chiites veulent changer le système, en finir avec la parité, tout cela ce sont des mensonges, de la diffamation et de l’incitation. Dans quel but ? Faire monter la tension, notamment sur le plan confessionnel. Dans quel but ? A quoi cela profite-t-il ? Est-ce là l’intérêt du Liban ? Est-ce ainsi que l’on règle la crise libanaise et que l’on pousse vers la tenue de l’élection présidentielle ?
J’ai voulu joindre ma voix à la vôtre. Tout cela n’a aucun fondement. Donnez-moi une seule personne qui a dit qu’elle veut le partage en trois tiers ou le changement du système. Allez sur les réseaux sociaux, sur internet et cherchez. Qui menace de changer le système ? Certaines forces qui se disent souverainistes ? Qui veut changer ? Ceux qui prônent la fédération ? Ceux qui parlent de partition ? C’est cela qui change l’entité, son identité et sa composition ? Ce sont d’autres que nous qui disent cela. Nous autres, nous n’avons jamais abordé cette question. Au début du «printemps arabe», les peuples ont organisé des congrès fondateurs. J’ai moi-même évoqué ce sujet, appelant à la tenue d’un congrès fondateur sur la base de l’accord de Taëf, pour voir où il a été appliqué où il ne l’a pas été et pour voir s’il y a des lacunes, comment les combler. Il y a eu immédiatement un tollé. Oui ou non ? J’ai alors opéré un retrait tactique. Peu le font. J’ai dit : Vous m’avez mal compris et je retire cette idée. Malgré cela, ils continuent jusqu’à aujourd’hui à dire : vous avez appelé à un congrès fondateur. Nous avons arrêté ce projet, nous nous sommes retirés et nous avons demandé pardon. Que voulez-vous de plus ?
Ce que j’ai dit sur ce point suffit. Je voudrais dire au peuple libanais, dans toutes ses communautés, nous ne voulons pas changer Taëf. Pourquoi je dis cela ? Parce qu’ils nous accusent de vouloir profiter de ce qu’ils appellent «notre surplus de force, nos armes et notre résistance, pour imposer dans le cadre du tandem chiite, un système politique et des choix politiques au peuple libanais. Nous n’avons jamais fait cela. Pendant 40 ans, nous n’avons jamais fait cela. Aujourd’hui, je le répète, nous ne voulons pas faire cela. La résistance et ses armes sont destinées à défendre le Liban, ses symboles sacrés et son peuple. Nous ne voulons pas imposer des choix politiques aux Libanais. Pour être franc, je voudrais préciser que dans le passé, nous avons réagi pour défendre nos armes, car celles-ci sont destinées à protéger le Liban. Les attaquer c’est servir les intérêts des Israéliens. Le meilleur service que l’on peut rendre à «Israël», c’est d’attaquer les armes de la résistance. C’est une demande sur laquelle les Israéliens travaillent jour et nuit. Ils ont même provoqué des guerres, des agressions, des blocus et des complots dans ce but.
Donc, pour nous, la question n’est pas de changer le système, ni d’amender la Constitution, ni de changer Taëf. Vous voulez appliquer Taëf ? Certains veulent le faire évoluer ? Nous sommes prêts à faire ce que vous voulez. Nous n’avons pas une demande à ce sujet pour laquelle nous battre dans le but de l’imposer aux autres.
Le second point est ce qui a été dit dans cette campagne contre nous que le Hezbollah veut une compensation. Parce qu’ils croient toujours qu’en contrepartie de l’abandon de l’appui à la candidature du ministre Sleimane Frangié, le Hezbollah veut un prix. Ils ont mal commencé ce sujet. Qu’ont-ils dit ? Ils ont dit que le Hezbollah veut en contrepartie une légalisation de ses armes, pour que celles-ci deviennent légales. D’abord, nous n’avons rien demandé de tel, nous n’y avons même pas pensé et ensuite, nous ne considérons pas que c’est dans l’intérêt du pays. Certains font des comparaisons avec al hachd al Chaabi en Irak, qui est une institution militaire officielle. Par conséquent, c’est le gouvernement irakien qui assume la responsabilité de toutes ses actions, face aux pays voisins et au monde. Est-ce dans l’intérêt du Liban ? Après 40 ans d’expérience, nous pensons qu’il est dans l’intérêt du Liban que la résistance dispose de cette marge et que ni l’Etat ni le gouvernement n’assument la responsabilité de ses armes. Donc, il ne s’agit pas de notre demande et même si on nous le propose, nous ne l’accepterons pas. Je vous rassure dès maintenant. Sans parler du fait que ce n’est pas un prix que nous voulons.
Le troisième point est que le Hezbollah veut obtenir des garanties constitutionnelles écrites... Franchement, j’évoque cela avec lassitude. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je n’ai pas pris la parole depuis un moment. . De quoi puis-je parler ? Du dialogue et encore du dialogue... en vain. Je vais utiliser des mots très précis. C’est vrai que les garanties constitutionnelles sont importantes et si elles sont écrites c’est encore mieux. Mais à quel sujet ? Nous autres, la seule garantie que nous demandons c’est celle de la personne du président, celui dont nous connaissons la mentalité, sa volonté, son courage, son nationalisme et son engagement. Pour nous, l’homme est la garantie que nous voulons. Nous sommes un pays oriental et en Orient , c’est ainsi, l’Etat, le système, les Institutions et la Constitution sont importants, mais la personne reste le principal élément. Pour nous en tout cas, la personne est l’essentiel. Vous voulez discuter avec nous ? Soit, mais nous au sein du tandem chiite, nous ne demandons rien d’autre. Ce n’est même pas nous qui avons proposé un compromis entre le choix d’un président et d’un président du Conseil. Pour nous, la question est celle de l’élection d’un président, ayant cette personnalité. Le compromis nous a été proposé, mais ce n’est pas nous qui en avons eu l’idée.
Pourquoi je dis que l’élection d’un président est une garantie ? Je reviens en résumé sur la guerre de juillet 2006. A cette époque, il y avait une division politique dans le pays. Je ne cherche pas à ouvrir de vieux dossiers, mais à rappeler certains faits. Il y avait donc une division politique aigüe dans le pays. Il y avait le 8 et le 14 Mars et nous nous souvenons tous de la situation. Le gouvernement était basé sur un certain équilibre et nos ministres au sein de ce gouvernement, avec certains alliés se battaient. Le président de la Chambre se battait aussi à partir de sa fonction. Mais il y avait aussi une garantie très importante qui s’appelle le président de la République. En tête de table, il y avait un président qui s’appelait Emile Lahoud. Cela ne doit pas être oublié. Chaque fois que j’évoque la guerre de juillet, je reviens à ce point. Vous avez vu comment il s’est battu, même contre certains ministres qui voulaient qu’il se rende aux conditions.... Vous avez vu cela à la télévision. Je ne veux pas ouvrir de vieux dossiers, je ne peux pas supporter ces souvenirs douloureux ; Tout est enregistré, mais à l’époque, la personne du président Emile Lahoud a constitué la garantie. Lorsque par la suite, il a été question de l’élection du président Michel Aoun, nous avions cela a en tête. Je rappelle que le président Michel Aoun ne nous a rien demandé. C’est nous qui lui avons dit : Vous êtes un candidat naturel et nous voterons pour vous. Nous n’avons pas conclu un deal. L’entente est certes sur des points précis, mais cela reste dans les grandes lignes. Nous n’avons pas dit au général Michel Aoun : nous voterons pour vous, mais nous devons d’ores et déjà nous entendre sur l’identité du commandant en chef de l’armée, du gouverneur de la Banque centrale, de la présidence du conseil, sur les portefeuilles que nous voulons, sur les politiques générales etc. L’homme est encore vivant et j’espère qu’il le restera longtemps encore, vous pouvez lui demander. Nous n’avons donc rien demandé, ni concernant les politiques étrangères ou financières, économiques etc. Certains au Liban considèrent que c’est une naïveté de la part du Hezbollah. Soit, mais nous n’avons pas mis de conditions. Pourquoi ? Car nous avions confiance dans la personne. C’est moi qui avais dit de lui qu’il est une montagne. Je le dis d’ailleurs encore. Tout cela est donc le résultat de la confiance que nous avons en sa personne. Nous étions sûrs que cet homme ne nous trahirait pas et ne nous donnerait pas un coup de poignard dans le dos. Il n’abandonnera pas la résistance. Nous nous sentions donc en sécurité. Tout le reste est soumis aux institutions de l’Etat et aux mécanismes constitutionnels : la désignation d’un Premier ministre, la formation du gouvernement, le partage des parts au niveau des portefeuilles ministériels... Tous ces mécanismes sont clairs. Nous avions confiance dans cet homme, dans son courage, sa fermeté, sa détermination, sa loyauté, il ne trahit pas... pendant six ans, nous avons ainsi senti que cette résistance était en sécurité. Je ne cherche pas à faire plaisir. Je dis les choses comme nous les avons vécues. Nous étions tranquilles, car à Baabda, il y avait un homme qui ne répondrait pas aux Américains, aux Européens et ne craindrait pas les menaces israéliennes. Pendant six ans, le président Michel Aoun n’a jamais porté un coup de poignard dans le dos de la résistance. Nous avons été en conflit sur la vision de l’Etat, sur le plan interne, sur l’évaluation des forces politiques, c’est vrai, mais c’est un autre sujet. Je parle de la résistance. Au sujet de l’élection présidentielle, nous avons appuyé la candidature normale d’une des quatre personnalités considérées comme les pôles maronites. Le ministre Frangié en fait partie. Lorsqu’il y a eu un conflit pendant deux ans, on disait alors : que ces pôles se réunissent et s’entendent entre eux. Frangié en faisait donc partie. Il n’est donc pas un intrus au milieu de ces pôles. C’est un candidat naturel, en tout cas c’est ainsi que nous le voyons. Nous avons entamé un dialogue avec notre ami Gebrane Bassil et nous avons dit qu’il fallait le poursuivre. Ce n’est pas nous qui avons arrêté le dialogue. Les frères au CPL ont adopté une position dure et aigüe. Pourtant, nous n’avions pas appuyé la candidature de Sleimane Frangié avant d’en parler avec le CPL et d’entrer en contact avec les autres. Ce n’est pas nous qui en avons parlé ouvertement. D’ailleurs, nous continuons à entrer en contact avec les autres et à discuter. Certes, tacitement, notre choix est clair, mais nous n’avons pas appuyé cette candidature pour qu’on dise que nous voulons imposer un président aux chrétiens. C’est faux. Nous avons participé à plusieurs séances en mettant des bulletins blancs. Ce qui, comme l’a dit le président Berry est une façon d’ouvrir la voie à la discussion entre nous, pour arriver à un résultat.
En ce qui nous concerne, c’est l’histoire de la candidature de Sleimane Frangié. Là aussi, aucun d’entre nous ne s’est assis avec lui pour lui dire : M. Le ministre si vous êtes élu à la présidence, nous voulons untel comme commandant en chef de l’armée, pour gouverneur de la Banque centrale, nous voulons tels ministères et telles lois. Cela ne s’est pas passé. Tout ce qui nous concerne dans ce dossier, c’est la personne du président, c’est la personnalité de Sleimane Frangié. Nous, au sein du tandem chiite et même d’autres parties, sommes convaincues que c’est un homme sincère, courageux, loyal, ferme, qui n’a pas peur, qui ne trahit pas, ne vend pas. Il a aussi d’autres capacités qui lui permettent de briguer la présidence. Je ne dis pas que ces caractéristiques sont suffisantes à elles seules. Mais pour nous, avoir les genoux solides c’est une qualité importante. Pour nous, on peut être un grand spécialiste, un stratège et avoir toutes les compétences possibles, mais ne pas avoir els genoux solides. Nous, et avec nous une grande partie de la population n’avons-nous pas le droit d’ajouter cette caractéristique à celles du président ? N’avons-nous pas le droit de vouloir un président qui ne poignarde pas la résistance dans le dos ? Vous avez le droit de mettre les caractéristiques que vous voulez et nous aussi nous avons le droit de le faire.
Toujours dans le cadre d’une réponse à ce point, nous ne parlons pas de garanties constitutionnelles, ni écrites, ni rien de ce genre. Lorsque nous avons appuyé cette candidature, nous étions en harmonie avec nous-mêmes. Exactement comme nous l’étions lorsque nous avons appuyé la candidature du président Michel Aoun, ou lorsque nous avons voté pour le président Emile Lahoud puis pour la prorogation de son mandat. Je vous le dis franchement, il fut un moment où nous n’avons pas été conséquents avec nous-mêmes, c’est lorsque que nous avons voté en faveur de « l’équation en bois ». Mais à ce moment, le pays était au bord d’une guerre civile. Mais là, nous sommes totalement en harmonie avec nous-mêmes.
J’ai encore deux mots à dire dans ce dossier.
D’abord le dialogue. Il y a certes des parties qui ne veulent pas le dialogue. D’autres veulent un dialogue avec des conditions. Ce n’est plus un dialogue. Nous autres, nous appelons au dialogue. Après 12 séances sans résultat, nous disons allons vers un dialogue pour aboutir à un résultat. Certains disent alors qu’il s’agit d’un piège, c’est une manœuvre etc. nous autres, nous voulons un dialogue sans conditions, car avec les conditions, ce n’est plus un dialogue. Certes, nous y allons avec notre candidat, mais nous sommes prêts à discuter. Voyons les noms que vous présenterez... S’ils sont comme ceux que nous avons vus jusqu’à présent... Nous parlerons des noms, des garanties, nous discuterons. Il se peut que vous puissiez nous convaincre ou que l’inverse se produise. Mais dire que nous voulons discuter sans qu’il y ait le nom de Sleimane Frangié, c’est poser une condition. On nous demande de renoncer à notre candidat avant. Ce n’est plus un dialogue, c’est une volonté de la part d’une partie d’imposer sa position à l’autre.
Le tandem chiite a beaucoup parlé de ce sujet. Et là, nous avons plusieurs occasions qui nous imposent de parler. Les frères participent aussi à des entretiens télévisés. Ils parlent du dialogue. Moi, je voudrais leur dire d’en parler moins. Les gens en ont assez et vous-mêmes avez déjà tout dit sur le sujet. Notre position est claire. Il faut qu’il y ait un dialogue et c’est la voie qui y mène. Jusqu’à présent, il n’y a pas d’autre solution que celle de s’asseoir ensemble et de s’entendre. Personne n’impose sa volonté à l’autre. Certains vont dire que ce dialogue va échouer. En tout cas il faut essayer.
En tout cas, je ne dis pas que nous ne voulons pas du dialogue, mais que notre position est connue. Lorsqu’il y aura dans le pays, une disposition au dialogue, vous pouvez considérer que nous sommes prêts à y aller sans conditions, n’importe où, n’importe quand. Nous n’avons aucun problème à ce sujet.
Il y a un élément nouveau que le chef du CPL Gebrane Bassil a évoqué hier. Je le confirme, nous avons repris le dialogue entre nous. Nous sommes avec le dialogue, qu’il soit bilatéral, tripartite ou de groupe. Car il n’y a pas d’autre solution. Au final, nous et le CPL nous allons discuter, prendre notre temps, il n’est pas nécessaire qu’une partie cherche à imposer à l’autre la nécessité d’aboutir çà un résultat rapide. Le pays tout entier est dans une situation d’attente. C’est donc la seule action logique et naturelle sur le plan interne, en plus de l’action externe. Attendons voir ce que dira M.Le Drian lorsqu’il viendra au Liban et nous verrons par la suite quelle position adopter.
Pour conclure, je voudrais dire aux Libanais ceci :
Aux chrétiens et aux musulmans, nous devons profiter de ce qui se passe dans la région et en tirer les leçons qui s’imposent. Nous avons vécu la guerre civile puis ce qui a suivi. Il n’y a pas au Liban de solution par la fédération ou la partition. J’ai entendu des gens dire à la télévision que la partition est un projet de guerre civile. DE plus qui garantit que dans tel ou tel autre canton il y aura une démocratie, un respect de l’avis de l’autre et des droits de l’homme ?
En tout cas, le choix de ce pays, son avenir, son destin et sa raison d’exister c’est son unité, son Etat avec ses institutions et le dialogue entre les Libanais. Chaque Libanais doit reconnaître l’autre, le respecter et tous doivent s’asseoir ensemble et se rassurer les uns les autres. De notre côté, nous ne voulons pas affaiblir qui que ce soit, ni prendre une partie de la part de qui que ce soit, ni attaquer qui que ce soit. Au contraire, vous avez vu au cours des années précédentes, comment nous étions accusés et attaqués, nous n’avons pas riposté parce que nous ne voulons pas entraîner le pays vers une guerre civile, même si certains voulaient cela. C’est vrai qu’aujourd’hui, nous avons beaucoup de problèmes, de lacunes, mais les gens doivent s’asseoir ensemble et discuter. Sur le plan interne, nous sommes très ouverts. Certains nous reprochent les armes de la résistance. Mais si c’est là leur problème avec nous, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Certes, à ce sujet, nous sommes d’accord pour discuter de la stratégie de défense nationale, mais appeler au désarmement de la résistance c’est autre chose. Qui a d’ailleurs dit que les armes de la résistance sont la priorité des Libanais ? Beaucoup de politiciens parlent de ce sujet de façon erronée. Des articles sont écrits et des analyses sont faites ; mais c’est faux. Nous possédons des sondages qui ont été faits avant les élections législatives par des centres avec lesquels nous n’avons rien à voir. Les sondeurs sont entrés dans chaque caza dans toutes les régions, pour demander aux Libanais quelles étaient leurs priorités. Ils ont répondu qu’en premier lieu il s’agit de la situation économique, ensuite la corruption etc. Lorsqu’on leur a demandé : et les armes de la résistance ? Seul 1% a répondu que c’était une priorité. Il y a donc une longue liste de problèmes avant d’arriver à ce sujet. Les politiciens qui font de ce sujet une priorité parlent en fait de leurs appréhensions et de leurs projets. Ils disent ce qui plaît aux Américains et à d’autres. Je dis plus que cela. Mettez le sujet de la résistance de côté, ne le mélangez pas aux autres dossiers. Nous autres, nous n’utilisons pas la résistance, ni sa force, ni ses armes pour imposer un choix politique à l’intérieur. Je voudrais dire une chose à ce sujet. Après le fameux 7 mai , une des choses qui ont provoqué un conflit entre nous et des cadres du CPL c’est que nous avons demandé à la délégation arabe qui était venue pour tenter de régler cet conflit, que le gouvernement revienne sur sa décision concernant notre réseau de télécommunications et il n’y aura plus de problème. Même le sujet de l’aéroport était secondaire pour nous. Par contre, des cadres du CPL voulaient que nous réclamions l’élection du général Michel Aoun à la présidence de la République. Je vais maintenant dévoiler un secret. Cela s’est passé lorsque les délégations étaient toutes à Doha. Le général Michel Aoun y était ainsi que hajj Mohammed Raad (hajj Abou Hassan). J’ai alors envoyé une lettre écrite au général Aoun via les frères et le général a dit aux membres du CPL : Laissez tranquilles ces gens ! En toute simplicité, la question n’était pas pour nous d’obtenir des acquis politiques, ni des choix politiques, ni la volonté d’imposer un président. Nous étions certes sérieux dans notre appui à la candidature du général Aoun et nous avons paralysé l’élection présidentielle avec lui pendant deux ans et demi, c’est vrai. Mais nous n’avons pas accepté de faire figurer l’élection du général Aoun dans le cadre de la conférence de Doha. Car il s’agit d’un sujet différent. Nous avons porté les armes pour défendre la résistance, non pour imposer un président de la République. Aujourd’hui, je répète : Nous ne voulons pas imposer un président de la République, ni changer le système de gouvernance, ni changer la Constitution, ni modifier Taëf. Nous ne voulons pas imposer le moindre choix politique par la force au Liban, quelle que soit notre force et celle que nous aurons dans l’avenir. Notre choix c’est la participation, l’entente, la coopération, car le Liban ne peut être basé que sur cela.
Que Dieu protège le Liban et vous protège tous. Inchallah au cours des prochains jours, nous parlerons de nouveau à l’occasion des jours de Mouharram. Ensuite, il y aura le 14 août, le jour de la Victoire divine, une victoire historique et stratégique. Nous parlerons plus longuement inchallah.