Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion du 23ième anniversaire de la libération du Liban-sud
Je voudrais d’abord vous souhaiter à tous une bonne fête en cette occasion si belle et si grandiose qui réjouit nos cœurs, celle de la fête de la résistance et de la libération qui arrive chaque année le 25 mai et qui nous permet de revenir à cette victoire divine qui a eu lieu en 2000 au Liban.
Au début, comme à chaque fois en cette occasion, il y a un paragraphe moral et spirituel. Même si c’est répétitif, c’est notre devoir de le faire chaque année.
Je voudrais commencer par remercier Dieu pour sa générosité, sa mansuétude, son appui et sa protection qui nous ont permis de réaliser cette victoire et de mener à bien cette longue bataille de la libération.
Je voudrais aussi remercier tous ceux qui ont fait cette victoire ou y ont contribué, tous ceux qui ont fait des sacrifices pour qu’elle se réalise. En premier lieu les martyrs qui ont donné leurs vies et leur sang, laissant tout le reste derrière eux. Je voudrais aussi remercier les familles des martyrs qui ont supporté cette souffrance et qui ont pourtant continué le chemin. Par exemple aujourd’hui, la famille d’un martyr a perdu une fille chère, Khadija, la fille du martyr Hassan Ibrahim Ismaïl. Cela ne peut que nous émouvoir.
Je voudrais aussi remercier les familles des martyrs blessés, les blessés eux-mêmes qui supportent sans rechigner les souffrances de leurs corps. Je voudrais aussi remercier les prisonniers qui ont retrouvé la liberté, qu’ils aient été détenus à Ansar, à Aïtit, à Khiam, dans les prisons au Liban ou à l’intérieur de l’entité ennemie. Certains d’entre eux ont passé de longues années en détention, sous la torture et leurs familles ont souffert avec eux.
Je voudrais aussi évoquer les moujahidins et les combattants qui se sont battus nuit et jour, ont veillé et ont été présents dans toutes les batailles, aux premières lignes, risquant constamment le martyre, la blessure ou la capture. Leurs familles ont aussi assumé de lourdes responsabilités pendant des années.
Je voudrais aussi évoquer tous ceux qui ont contribué, dans toutes les positions et fonctions qui faisaient partie du mouvement de résistance qu’ils aient été dans des postes médiatiques, culturels, internes, sociaux ou autres. Certains d’entre eux sont morts d’autres vivent encore et ils ont en général entre 60 et 70 ans. Ils font partie des premières générations de la résistance. Que Dieu accueille dans sa mansuétude ceux qui sont morts et prolonge la vie de ceux qui sont encore avec nous.
Je voudrais encore remercier tous les habitants de la bande frontalière occupée qui ont tenu bon et nous ont appuyés pendant la période de l’occupation et ceux qui étaient dans les villages proches de cette bande. Ils ont soutenu la résistance, l’ont appuyée et lui ont donné ce qu’ils ont de plus cher, leurs enfants. Ils l’ont défendue dans toutes les régions et en particulier dans la Békaa et au Sud.
Je voudrais aussi rendre hommage à l’armée libanaise et aux forces de sécurité qui ont été complémentaires dans cette bataille. Je voudrais aussi remercier l’armée syrienne, de 1982 jusqu’à la libération, elle a participé et eu des martyrs et des blessés, ainsi que les organisations palestiniennes, avant et même en 2000.
Un merci encore à tous les présidents qui ont accompagné cette période et en particulier celle de 2000, ainsi que les autorités religieuses, en particulier les grandes personnalités qui ont protégé cette résistance, l’ont légitimé et lui ont donné toutes les formes d’appuis, moral et matériel.
Un grand merci aussi à toutes les forces politiques qui ont cru en cette voie, à tous ceux qui l’ont appuyée par les mots, les médias, la position, la littérature, la poésie, l’art, l’argent ou même les prières, au Liban et en dehors du Liban, dans le monde arabe et islamique. Je voudrais aussi remercier les martyrs, leurs familles, les blessés, leurs familles, les combattants du Hezbollah, les prisonniers, les moujahidins, les gens, toutes les factions de la résistance qui ont contribué à réaliser la victoire de 2000, le Hezbollah, Amal et toutes les factions du front de la résistance nationale libanaise, les partis nationaux, les forces islamiques libanaises ainsi que deux Etats qui nous ont appuyés avec force et qui ont permis à cette résistance de remporter la victoire en 2000. Il s’agit de la République islamique d’Iran et de la République arabe syrienne qui sont encore dans la même position, celle de l’appui à la résistance.
Il faut aussi que je remercie nos chefs martyrs qui ont supporté de lourdes responsabilités, le sayed des martyrs, sayed Abbas Moussawi, le cheikh des martyrs cheikh Ragheb Harb, le grand chef jihadiste hajj Imad Moghnié, les grands chefs jihadistes sayed Moustafa Badreddine, Hajj Hassan Lakkis et beaucoup d’autres. Il faut aussi mentionner les chefs martyrs des autres factions et mouvements de la résistance libanaise qui ont aussi donné leur sang pour que cette victoire se réalise.
Il faut encore rappeler que cette résistance à laquelle nous appartenons et qui est libanaise a été créée avant 1982 et s’est perpétuée après cette date a été réellement fondée sur le plan concret par l’imam Moussa Sadr que Dieu le ramène à nous avec ses compagnons.
C’était donc l’introduction morale et j’espère que nous n’avons oublié personne.
Lorsque nous arrivons à la célébration de cette journée, nous appelons toujours à ce qu’elle soit faite avec force pour de nombreuses raisons. L’une d’elles c’est l’expérience. Il s’agit en effet d’une expérience très importante, grandiose, noble et victorieuse. En tout cas ce qui s’est passé depuis 1982 et jusqu’à 2000.
Il faut faire la lumière sur ce qui s’est passé, les développements, les confrontations, les opérations, les réalisations et les équations formées par la résistance, toute cette expérience est pleine de leçons qu’il faut tirer. Il faut donc se souvenir du passé pour mieux lire le présent et l’avenir. Car le Liban fait toujours partie de cette région qui subit les conséquences de la création de cette entité agressive. Ceux qui croient que la bataille contre cette entité et cette occupation est terminée ne voient pas clairement les choses. L’ennemi continue à lancer des agressions, à menacer et c’est pourquoi il faut profiter de cette expérience et la présenter en exemple aux peuples de la région et du monde pour qu’ils en profitent.
Deuxièmement, il faut en parler pour les jeunes générations. Ceux qui sont nés en 2000 ont 23 ans maintenant et ceux qui étaient des enfants en 2000 ont désormais 28 ou 30 ans. Ils n’ont pas connu la période de l’occupation, ni celle de 1978 ni celle de 1982. Ils ne savent pas ce qu’ont souffert les Libanais et ceux qui résidaient au Liban à cause de l’ennemi, des bombardements, des agressions un exode, des massacres, des souffrances, des humiliations, des emprisonnements, des barrages et des dommages moraux et physiques. Ils n’ont pas non plus connu l’expérience de la résistance, sa détermination, sa volonté, ses souffrances, l’injustice dont elle a fait l’objet, le sang qu’elle a offert, ses réalisations, sa créativité... Tout cela, les jeunes ne l’ont pas vécu.
Or ils devraient prendre connaissance de cette expérience. Les responsables, les journalistes, les ulémas, les intellectuels, les penseurs, les historiens, les artistes, tous devraient mettre en avant cette expérience, chacun selon sa spécialité. C’est notre devoir d’en parler aux jeunes générations qui font le présent et devraient façonner l’avenir. Elles doivent connaître ce passé.
Nous devons aussi faire comprendre au peuple libanais que cette victoire n’est pas venue gratuitement. Elle n’est pas le résultat de quelques manifestations et si tins, ni même d’une intervention internationale. Elle est le résultat de longues années de souffrances, de sacrifices, de patience, d’exode, de martyre etc...
Les sacrifices consentis pour aboutir à cette victoire sont énormes et nous disons toujours que nous avons donné ce que nous avons de plus cher pour cette résistance et pour cette victoire.
Lorsque notre peuple et notamment les jeunes générations sauront que cette victoire et cette libération sont historiques et sont parmi les plus importantes réalisées par le Liban au cours de son histoire et qu’elles sont le fruit de tant de sacrifices et d’héroïsme, ils sauront qu’il faut les préserver, s’y attacher et les protéger, au lieu de faire comme certains le tentent de les dilapider ou de les faire oublier.
Sur cette expérience, il faut bâtir le présent et l’avenir.
Nous en arrivons à l’occasion du jour, le 25 mai c’est la fête de la libération de la terre libanaise, sauf les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie libanaise de la localité de Ghajar.
Quelques jours avant cette date, il y a le souvenir de l’accord du 17 mai que le Liban officiel a conclu avec l’ennemi israélien en 1983. Les forces nationales et les différentes factions de la résistance ont fait face à cet accord. Un des figures phares des martyrs face à cet accord est le martyr Mohammed Najdé.
Nous avons donc le souvenir de l’accord du 17 mai pour avoir toujours présent à l’esprit, les mauvais choix. Avant cela il y a le 15 mai, le souvenir de la nakba palestinienne et qui rappelle qu’en ce jour, cela fera 75 ans que cette entité a occupé la Palestine.
75 ans est une période importante sur laquelle il faut s’arrêter.
En ce mois de mai, nous avons donc la nakba, les mauvais choix et la libération de 2000.
Je voudrais m’arrêter ici sur les grands changements qui ont eu lieu au cours de la dernière période, pour dire où nous nous situons dans ce grand paysage et cette grande lutte. Certains pourraient dire en quoi le Liban est-il concerné ? Certains ont un libanisme extrême et pensent que le Liban n’est pas concerné. Moi je dirais que si le Liban est concerné, la Palestine aussi ainsi que la Syrie et tous les peuples et Etats de la région. Car, comme je l’ai dit au début, le conflit avec l’ennemi israélien n’est pas fini. Une partie de notre territoire est toujours occupée, les menaces et les ambitions israéliennes se poursuivent. Par conséquent, la situation de cette entité, qu’elle soit en position de force ou de faiblesse, qu’elle soit en situation d’attaque ou de défense, à la lumière de la situation interne, régionale et internationale et à celle des changements dans la région ont un impact direct sur la sécurité du Liban et sur sa stabilité, sur son présent et sur son avenir, ainsi que sur son économie. Par conséquent, le Liban est un élément important de ce paysage, de cette équation, de ce destin et de cet avenir auquel nous aspirons.
Comme je ne veux pas parler plus d’une heure, je me contenterai d’évoquer certains titres parce que j’en ai déjà parlé dans d’autres circonstances et je développerai d’autres.
Lorsque nous parlons des développements, nous devons revoir l’intention des Anglais puis des Américains lorsque cette entité israélienne a été créée. Il s’agissait de créer une entité puissante, invincible qui s’étend du Nil à l’Euphrate, une grande puissance dans la région, dominante qui puisse imposer sa volonté aux gouvernements et aux peuples de la région.
Où en sommes-nous de ce projet ? Quelle est la réalité d’aujourd’hui ? Elle est bien loin de ce qui avait été planifié. Mais cette réalité n’est pas arrivée soudainement ou par hasard. Elle est le fruit d’une longue lutte qui a commencé avant la résistance au Liban. Elle a commencé avec le peuple palestinien, sa détermination, ses martyrs, sa résistance, en dépit de son exode, de ses souffrances, de sa dispersion une partie au Liban à partir de 1948, puis en 1975, 1978, 1982, 2000 et 2006. Elle est le fruit de la longue confrontation en Syrie aussi et avec d’autres Etats et peuples de la région.
Si nous voulons comprendre la situation actuelle, nous devons comprendre ce qui l’a précédée. Aujourd’hui, le sujet principal, ce sont les menaces israéliennes qui ont créé un climat d’angoisse et d’inquiétude dans la région. Pourtant, il faut bien voir qu’aujourd’hui, il n’est plus question du Grand Israël, du Nil à l’Euphrate. Surtout après le retrait du Liban le 25 mai 2000 et celui de la bande de Gaza. Le Grand Israël a été définitivement enterré au Liban en 2006 et à Gaza en 2008. Aujourd’hui, Israël se cache derrière les murs, l’acier et le feu. DE même, parmi les changements internationaux, après l’effondrement de l’Union soviétique et la suprématie des Etats-Unis, il y avait une occasion en or pour consolider Israël dans la région, imposer des compromis aux Palestiniens et aux Syriens. Comme cela a été le cas avec les Egyptiens et les Jordaniens. Mais les Palestiniens ont refusé. Les Palestiniens ont tenu bon, ainsi que le Liban, la Syrie et l’Iran, bien qu’à cette période, les Etats-Unis croyaient pouvoir imposer leur volonté aux peuples et Etats de la région. L’axe de la résistance comme on dit aujourd’hui a tenu bon. Il n’a pas accepté les compromis qu’on cherchait à lui imposer, par le biais des négociations ou par le biais de guerres, puis par la suite grâce à ce qu’on a appelé «le printemps arabe». Beaucoup de paris ont été faits sur ce printemps qui devait mettre en avant de nouveaux régimes, conçus par les Etats-Unis et financés par eux. Nous nous souvenons tous qu’au cours des premières années de la guerre en Syrie, des voix dans l’opposition s’élevaient pour réclamer la paix avec Israël, le don ou la location du Golan... Tout cela est fini et ce qu’on a appelé «le deal du siècle» est aussi tombé.
Aujourd’hui, lorsque le système international change, il n’y a plus d’hégémonie américaine sur le monde. Le monde se dirige vers un système multipolaire. Et cela inquiète sûrement les «Israéliens». Un monde multipolaire n’est pas dans l’intérêt d’ «Israël», qui a intérêt à un monde mené par les Américains. Il s’agit donc d’un changement stratégique très important, le recul des Etats-Unis dans la région aujourd’hui. Il ne s’agit pas de souhaits. Il y a actuellement un débat sur ce sujet aux Etats-Unis. J’ai lu récemment un article d’Eliott Abrahams, une figure des néoconservateurs qui était avec Georges W Bush et qui était un partenaire dans les guerres menées dans la région, d’Afghanistan à l’Irak et d’autres pays. Abrahams a donc critiqué le recul américain dans la région, ainsi que les retraits américains dans la région en précisant qu’ils ont envoyé un message peu rassurant aux alliés qui cherchent désormais d’autres options. Ils sont ainsi contraints de se diriger vers la Chine ou la Russie ou pour chercher à conclure des ententes avec l’Iran. Cette réalité a certainement des répercussions sur «Israël». S’il sent que les Américains se replient progressivement de la région, il prendra peur. La question ne se limite pas à l’administration Biden ou celle de Trump. Ce débat existe chez les Démocrates et chez les Républicains. Chez les deux partis, on se demande pourquoi les Etats-Unis se sont installés dans cette région, y ont dépensé des milliards de dollars, ils ont envoyé des soldats et ont essuyé des pertes énormes, humaines et autres, tout cela pourquoi ? Comme vous le savez, les Etats-Unis ne sont pas les serviteurs d’«Israël». Il n’y a pas de projet israélien en dehors de la mission définie par les Américains, et avant eux par les Anglais. Donc, l’entité israélienne a un rôle bien défini dans la région. Lorsque les Américains en viennent à discuter de l’utilité de leur présence, de leurs soldats et de leurs guerres, cela peut être considéré comme un changement très important. Or, cela est en cours. De même, lorsque les priorités américaines deviennent en Russie, en Ukraine et en Chine, c’est aussi un changement très important. Tous ces éléments, le recul américain, l’échec américain, le débat américain sur l’utilité de toute action, le nouveau système mondial, tout cela pousse les chefs sionistes à être inquiets. Cette peur et cette inquiétude chez les chefs israéliens font partie des changements dont nous dirons quels en sont les fruits.
Un autre élément important de la situation actuelle, ce sont les divisions internes au sein de l’entité. Nous en avons déjà parlé et nous suivons cela. Face à cela, l’axe de la résistance est uni et cohérent, il ne recule pas. La dernière visite du président iranien sayed Raïssi en Syrie, les discours qui ont été prononcés entre lui et le président Bachar el Assad ainsi que le communiqué final montrent l’alliance stratégique entre la Syrie et l’Iran. Cela après 12 ans d’une guerre planétaire contre la Syrie dont l’un des objectifs était de pousser la Syrie à changer sa position, à la sortir du camp de la résistance, du refus de la reddition. Cela confirme ce que je dis sur la cohésion et l’unité de l’axe de la résistance.
Parmi les sujets importants qui sont apparus récemment dans ce conflit, il y a les capacités humaines, l’être humain. Depuis 75 ans, la résistance en Palestine, au Liban et dans la région a misé sur Dieu et sur l’homme, non sur les moyens financiers, militaires ou sur l’appui international. Sur ces plans, il n’y a jamais eu d’équilibre avec l’ennemi. Cet homme qui croit en Dieu, en sa cause et en son peuple, qui croit aussi en son droit a du courage, de l’audace, de l’initiative, il est prêt à tous les sacrifices jusqu’au martyre, cet être humain est donc un grand élément de force. Lorsque nous parlons de la victoire du 25 mai 2000, la première chose à laquelle nous pensons, c’est l’homme qui a réalisé cette victoire avec l’aide de Dieu, cet homme qui a combattu, qui a été blessé, qui est tombé en martyr, qui a été fait prisonnier, cet homme et aussi les gens, son environnement dont nous avons parlé dans l’introduction.
Aujourd’hui, lorsque je dis «nous», je ne parle pas seulement du Hezbollah, mais aussi de tous les mouvements de résistance, du courant de la résistance dans la région, il y a ceux qui insistent pour parler de «moumanaa» et j’inclus donc la moumanaa, je parle de tous, ces êtres humains de l’axe de la résistance depuis 75 ans, ces générations d’hommes et de femmes qui se sont engagés concrètement ou moralement dans la résistance, des combattants, des croyants, des moujahidins, ceux qui étaient enthousiastes et ceux qui ont agi concrètement, ces jeunes, ces femmes, ces enfants qui continuent à rester autour de la mosquée Al Aqsa, ces jeunes qui se battent en Cisjordanie, ces jeunes qui se battent au Liban, en Irak, en Syrie, en Iran, au Yémen... Par contre, en face, je ne parle pas de maintenant seulement, mais depuis près de 10 ans, Netanyahu a déclaré que le sionisme est fini que la jeunesse israélienne n’a plus d’idéologie, de cause, la jeunesse d’aujourd’hui fuit, n’est pas prête au sacrifice, ni au danger, elle ne veut plus s’enrôler dans l’armée. Il y a donc un problème au niveau de la jeunesse au sein de l’armée israélienne, surtout sur le plan des forces combattantes. Où vont les jeunes ? Vers les forces non combattantes, vers les forces qui ne prennent pas de risques et ne font pas face au danger. Et ceux qui acceptent d’aller au combat exigent une protection, une couverture de feu et une autre aérienne, il a peur et doit se sentir protégé, soit par les drones ou les hélicoptères pour oser avancer sur le terrain... Voilà la qualité de leurs jeunes et voilà celle des nôtres, dans cet axe. La différence est là et elle va augmenter avec le temps. Avec le temps, la qualité et la quantité vont augmenter. Nous parlons d’enthousiasme et d’expérience, dans tous ces pays et dans toutes les régions. Je ne veux pas parler de millions mais de centaines de milliers. Je dis cela aux «Israéliens» qui répètent constamment des menaces sur «la grande guerre». S’ils croient que celle-ci sera avec les seuls Palestiniens, ou avec les seuls Libanais, ils se trompent. Cette grande guerre, indépendamment des positions officielles, verra les champs de bataille trop étroits pour les combattants, de la qualité et du niveau que je viens d’évoquer. Ici, j’affirme qu’il y a une grande supériorité de l’axe sur le plan humain dans le conflit avec l’ennemi, surtout si celui-ci veut mener une grande guerre et alors toutes les frontières seront ouvertes, ce ne sera pas comme les fois précédentes.
Il s’agit donc là d’un grand développement en faveur de l’axe de la résistance et aux dépens de l’ennemi. Je voudrais vous dire encore que ce qui s’est passé dans la région, en Syrie, en Irak, au Yémen, le blocus imposé à l’Iran et dans d’autres pays comme Bahreïn, tout cela avait pour but d’en finir avec tout ce qui pourrait être lié à la résistance, à ce concept, à cette culture pour permettre à l’hégémonie américaine de s’imposer et pour consolider la présence des «Israéliens» dans la région. Cette menace s’est transformée en opportunité. Aujourd’hui, il y a les forces de la résistance, des forces armées capables, qui ont une expérience, un vécu et qui ont des réalisations et des victoires. Cela est vrai pour la Syrie, pour l’Irak, pour le Yémen... Le peuple yéménite a fait preuve de capacités extraordinaires... tout cela n’existait pas il y a 10 ans ou 12 ans avant le complot. Tout cela fait partie des changements stratégiques importants.
Parmi les développements importants qui se sont consolidés au cours de la période précédente, c’est l’appui populaire et la capacité du peuple à supporter les épreuves et les souffrances. Je ne parle pas ici de ceux qui vivent dans des régions stables et profitent de la climatisation tout en appuyant la résistance, mais plutôt de ceux qui sont sous le feu, qui sont contraints à quitter leurs maisons, qui subissent des pertes dans leurs biens, sans parler d’être chers et qui continuent à appuyer la résistance et refusent de l’abandonner. L’appui populaire a été illustré il y a quelques jours dans le cadre de la bataille «La vengeance des hommes libres» à Gaza. S’il n’y avait plus personne, les Israéliens auraient pu dire à la résistance de se rendre, de céder ou de reculer, mais nous entendions les appels des gens. C’est cela l’appui populaire.
Aujourd’hui, où se situe le point de force ? L’élément de force c’est lorsqu’il y a un déséquilibre, lorsque nous entrons dans le front interne de l’ennemi. Ce front n’est plus ce qu’il était lors de la création de cette entité. Il y a eu un recul idéologique, pas seulement chez les jeunes, mais au sein de toute la société. Il y a désormais une société qui n’est plus disposée à offrir des sacrifices. Dès qu’il y a quelques morts et quelques blessés, ils commencent tous à se plaindre. Les effondrements les plus importants, chez eux, c’est lorsqu’il y a des blessés, car cela signifié des crises psychologiques et nerveuses. En dépit du bouclier d’acier et de tout l’arsenal, on voit les gens se précipiter vers les abris, alors qu’à Gaza, les gens montent sur les toits, sur les routes et sur les fronts. C’est cela la différence. C’était comme cela au Liban et c’est ce que nous avons vu dans diverses expériences. Donc, son front interne est fragile, faible, inquiet, perturbé, prêt à faire ses valises pour partir. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons vu au cours des années précédentes une grande affluence pour faire des passeports, pour obtenir d’autres nationalités etc. C’est un indice important dans les changements.
Parmi les développements importants, il faut aussi parler de la confiance et de l’espoir dans l’avenir et dans le fait de rester sur place. Aujourd’hui plus que jamais au sein de la société de l’ennemi il y a une crainte existentielle, une grande angoisse pour l’avenir. Cette entité a 75 ans atteindra-t-elle les 80 ans ? Les 100 ans ? Le plafond dont ils parlent est de 5, 10 ou au maximum 25 ans. Il y a actuellement un débat pour savoir si l’entité fêtera ses cent ans ou non...Beaucoup planifient des solutions de rechange, comme l’obtention d’un autre passeport pour être prêt à partir. Face à cela, il y a plus d’espoir et de confiance en l’avenir de l’autre côté. Et c’est basé sur des données réelles, scientifiques. Aujourd’hui, l’espoir est plus grand que jamais de libérer la Palestine de la mer au fleuve, l’espoir est plus grand que jamais de prier à la mosquée Al Aqsa. En tout cas, les chefs de l’axe de la résistance, ses moujahidins et son environnement y croient et cela a un grand impact sur la bataille. Il y a donc ceux qui croient ferme qu’ils pourront prier à AlQods et ceux qui ont de grandes craintes pour l’avenir et se demandent quand ils vont faire leurs valises et partir. Tout cela a un grand impact sur le conflit avec l’ennemi.
Parmi les changements, il y a aussi l’absence de leaders historiques au sein de l’entité ennemie. Ils n’ont même plus des commandements influents et crédibles. Aujourd’hui, l’actuel Premier ministre est connu chez ses gens pour être l’un des plus corrompus. Il y a un problème de leadership sur le plan politique et au niveau des généraux. Les gens n’ont plus confiance dans les institutions de l’entité. Par contre, en face, il y a une grande confiance de la part des peuples et des mouvements de l’axe de la résistance , dans les commandements qu’il s’agisse de gouvernements, d’Etats ou de chefs. Ils sont ainsi prêts à donner ce qu’ils ont de plus cher, pour avancer dans la voie tracée par les chefs.
Il faut encore signaler dans les changements, la force matérielle au sein de l’axe de la résistance. Israël a toujours été fort. On disait que son armée est la plus puissante de la région et elle possédait les armes les plus puissantes. Aujourd’hui, le développement a eu lieu au sein des forces de l’axe de la résistance et dans leurs moyens, matériels et militaires, dans leurs missiles, leurs drones et les armes diverses ainsi que les munitions. Il y a eu un grand développement en quantité et en qualité et cela devrait continuer inchallah. Un des exemples à ce sujet c’est ce que nous avons au Liban.
Parmi les développements importants, pendant 75 ans, l’ennemi israélien et les Etats-Unis ont échoué dans leurs tentatives de réaliser une percée réelle dans la région. Notamment au niveau de l’environnement populaire, au niveau culturel et politique, sous le titre de la normalisation. L’ennemi et avec lui les Américains ont conclu une paix avec l’Egypte et avec la Jordanie. Mais la relation est restée distante avec le peuple égyptien et avec le peuple jordanien. Les relations sont donc restées limitées au plan officiel. Tout ce qui a été dit, au cours des dernières années au sujet de la normalisation avec certains Etats arabes et qui a été amplifié dans les médias arabes n’était que mensonge. C’est resté limité aux officiels, mais cela n’avait rien à voir avec les gens. Ces gouvernements se sont montrés incapables de convaincre les gens et les peuples de normaliser les relations avec l’ennemi et ils ne peuvent pas imposer une telle normalisation. Le régime peut aller vers une normalisation officiel mais il ne peut pas la transformer en normalisation populaire, ni par la conviction, car c’est faux, ni par la force Vendredi dernier par exemple, dans son sermon cheikh Mohammed Sankour à Bahreïn a critiqué sur un ton calme, certains changements dans les programmes scolaires, ainsi que certaines mesures dans le cadre de la normalisation du royaume de Bahreïn avec l’ennemi israélien. Il a critiqué, il n’a pas pris les armes, ni appelé à le faire. Il n’a pas non plus appelé à la désobéissance civile. Mais malgré cela, le gouvernement du Bahreïn n’a pas supporté ses propos. Il l’a convoqué et l’a emprisonné. Il ne s’agit pas d’une affaire interne bahreinie pour qu’on ne nous dise pas : vous vous mêlez des questions internes des autres. Cela fait partie de la bataille de la oumma, de la résistance, de l’occupation et de la confrontation avec le projet sioniste. Donc, cela a échoué. Aujourd’hui, l’immunité au sein de la oumma sur le plan du refus de l’entité sioniste, le refus de la normalisation et de reconnaître cette entité est général au niveau des peuples de la région. Cela était clair lors du Mondial du Qatar. Nous avons tous lu par la suite les sondages effectués à ce sujet par des institutions américaines. Je ne parle pas ici d’un Etat arabe qui a normalisé ses relations avec l’ennemi et qui peut faire des sondages mensongers. Mais d’instituts étrangers qui cherchent la vérité pour bâtir leurs analyses sur les réalités non sur les illusions. Tous les sondages effectués montrent qu’il n’y a aucune normalisation populaire. Même dans les Etats du Golfe, entre 80 et 85% de la population refuse toute forme de reconnaissance et de normalisation avec «Israël».
Parmi les changements importants, il y a encore, le développement de la culture de la résistance dans la région, la confiance dans la résistance et la certitude qu’elle peut changer les équations et remporter des victoires, face au déclin de la culture de la reddition, de la faiblesse et des compromis qui a régné pendant 75 ans et qui n’a donné aucun résultat.
Il y a encore des points qu’il faut signaler et qui montrent que les «Israéliens» et les Américains continuent de se tromper dans leur approche. Par exemple, il y a quelques jours, lors de la bataille de Gaza, le discours israélien disait que les Israéliens mènent un combat contre le Jihad Islamique, qui est affilié à l’Iran et est sous son contrôle. Dans des confrontations précédentes à gaza, ils ont dit la même chose du Hamas. Au Liban, ils disent la même chose du Hezbollah. Au Yémen, ils disent nous combattons Ansarallah qui font partie des instruments iraniens. Il y a toujours cette tentative de montrer les mouvements de la résistance comme s’ils étaient des instruments ou des mercenaires qui se battent pour d’autres. C’est une erreur fatale. Car lorsqu’on est convaincu que le combattant agit pour des raisons mercantiles ou pour de l’argent, on traite différemment avec lui. Or, dans ce cas, les Palestiniens sont les propriétaires de la terre et du droit. Ils sont les fils de cette terre et les défenseurs de cette cause, la terre est la leur, Jérusalem est à eux et ils ne sont pas des instruments de l’Iran, ni ses agents ou ses mercenaires. Ils se battent pour leurs droits, leurs croyances, l’avenir de leurs enfants. Ils brandissent le flambeau de la résistance et ils se battent pour leur pays, ses ressources, leur entité, leur patrie. Ils ne sont pas des mercenaires, ni des instruments. Oui, la République islamique d’Iran les appuie et les aide parce qu’elle appuie les causes justes, mais ce sont eux qui sont les maîtres de leur décision. Ce sont eux qui imposent les équations et décident des règles de la confrontation, rejettent ou acceptent les règles de la dissuasion. C’est aussi le cas pour la Syrie. Les Américains et les Israéliens continuent de faire la même erreur. Votre combat n’est pas avec des mercenaires venus de tous les coins de la planète ou des combattants amenés par les Britanniques dans la région et adoptés ensuite par les Américains. Ceux-là ne sont pas les fils de cette terre. Ce sont eux les instruments et les agents. C’est vous qui êtes l’entité qui a une mission précise à remplir. Par contre l’axe de la résistance, composé de ses gouvernements, de ses peuples et de ses mouvements, est celui qui a le droit et la cause. C’est très important dans le déroulement de la bataille.
Le dernier point dans cet exposé c’est la dissuasion. Cela fait partie des principaux développements qui ont eu lieu dans la région. Dans le passé, «Israël» faisait ce qu’il voulait, bombardait, violait les droits et les règles. Aujourd’hui, la situation est très différente. Les «Israéliens» pèsent leur moindre action, avec Gaza, à AlQods, au Liban, en Syrie, en Irak, avec l’Iran, avec l’Iran surtout ils calculent leur moindre action. C’est un grand développement qui a eu lieu au cours des deux dernières décennies. Au niveau des mouvements de la résistance, la dissuasion a commencé en réalité à partir de 1992, après le martyre de notre sayyed Abbas Moussawi, d’Oum Yasser et de leur fils Hussein. La résistance a alors commencé à cibler les colonies de peuplement au nord de la Palestine occupée. C’est à partir de là que la dissuasion a commencé. Il y a eu ensuite l’entente de juillet 1993, puis les arrangements d’avril 1996, jusqu’à aujourd’hui. Car il y a désormais quelque chose qui fait mal aux «Israéliens». A partir de là, les «Israéliens» ont commencé à peser leurs agressions, en sachant qu’il peut y avoir une riposte de la part de la résistance avec les Katiouchas (à l’époque il n’y avait que les katiouchas) envoyées dans les colonies du Nord de la Palestine. Ces colonies étaient pleines de gens, d’usines, d’installations touristiques... Aux Libanais qui parlent de la saison touristique, ils doivent savoir qu’il y a plus d’institutions touristiques au Nord de la Palestine et les Israéliens craignent pour elles, comme vous craignez pour la saison au Liban. Et même encore plus. Nous attendons l’arrivée d’un million et demi de touristes et ils attendent le même chiffre ou plus. Qu’est-ce qui protège le Liban ? L’équation de la dissuasion. C’est une grande réalisation. Cela fait partie des grands changements. Avant l’opération «la vengeance des hommes libres», les responsables, les élites et les militaires anciens et actuels israéliens avaient reconnu que la puissance de dissuasion israélienne est en train de s’affaiblir. C’est un changement stratégique très important. Lors de l’opération à Gaza, ils ont dit qu’ils allaient restituer la dissuasion israélienne. Ils ont échoué à le faire ; Ils n’ont pas pu le faire. Ils ont tué les martyrs du Jihad islamique. Mais le Jihad a riposté dès la première seconde et ce sont les «Israéliens» qui ont réclamé un cessez-le feu. C’est la résistance palestinienne qui a imposé les conditions du cessez-le feu, la chambre d’opérations commune, le commandement du Jihad. L’ennemi a reçu une bonne leçon claire et peu importe ce qu’il dit. La réalité est désormais qu’il ne peut pas mener une attaque contre des civils sans être la cible d’une riposte et il paiera le prix de ses attaques. C’est cela la dissuasion. C’est une grande réalisation. Il faut la consolider et la renforcer pour que l’ennemi ne puisse plus lancer une attaque sur aucun point.
J’en arrive aux dernières menaces israéliennes, surtout après la bataille dite «la vengeance des hommes libres». Lorsque les Israéliens ont vu que cette bataille n’a rien changé dans l’équation, ils ont eu recours à l’escalade verbale et aux menaces. En un seul moment, tous les dirigeants ont pris la parole pour dire la même chose. Ils ont parlé directement, sans avoir recours à des sources ou à des informations qui auraient filtré. Ils ont menacé Gaza, les Palestiniens, la Syrie, l’Iran. Bien sûr les menaces étaient encore plus violentes à l’adresse de l’Iran et celle-ci a répondu de manière encore plus forte. Ce qui a suscité une inquiétude dans la région qui mérite qu’on s’y arrête un peu. Aujourd’hui, j’ai lu une déclaration d’une source officielle israélienne qui affirme qu’ils ne veulent pas lancer une guerre contre l’Iran, ni contre le Liban. Ils ne veulent pas se lancer dans une confrontation. Ils se contentent de dire qu’ils sont prêts. Ils ont ainsi retiré tout l’esprit des menaces qu’ils avaient lancées ces derniers jours. Pourquoi ? Parce que ces menaces ont créé une inquiétude réelle chez les colons installés au Nord de la Palestine occupée. La dernière manœuvre de la résistance qui a montré combien elle était prête à tous les développements ainsi que ses moyens, la motivation de ces combattants (qu’ils soient remerciés) est venue renforcer cette inquiétude. Celle-ci s’est transformée en crainte et même en terreur dans les colonies. Cela a commencé à avoir des répercussions sur la saison touristique. Tout cela a été transmis au gouvernement ennemi. De même, au cours des dernières semaines, le taux du shekel a baissé devant celui du dollar. Les «Israéliens» ont pris de mesures pour réduire ce phénomène. Mais après les menaces israéliennes, le processus a repris de plus belle. Pour les «Israéliens», le sujet monétaire est très important. Donc, crainte dans le Nord, crainte pour la saison touristique, angoisse pour le dollar... Les gens ont eu très peur. Chez nous, qui a eu peur ? Personne je crois. La peur a donc changé de camp. Elle est chez eux, ainsi que les menaces. C’est pourquoi, ils ont changé d’avis.
Je voudrais encore dire que l’image de la dissuasion n’a pas été reconstruite. L’ennemi doit savoir qu’aucune des forces de la résistance ne le craint. Les calculs sont les mêmes. C’est à l’ennemi d’avoir peur. Il a eu recours à l’escalade verbale parce qu’il ne peut plus rien faire d’autre.
Encore une chose, ces derniers temps, ils ont parlé nommément de moi en disant qu’il s’apprête à faire une grave erreur qui pourrait déclencher une grande guerre. D’abord, celui qui devrait avoir peur d’une grande peur, c’est l’Israélien, après tous les changements que je viens d’évoquer. C’est aux Israéliens d’avoir peur d’une grande guerre.
Je voudrais ensuite leur répondre avec la même logique : je dis donc au Premier ministre et au ministre de la guerre, au chef d’état-major et aux leaders ennemis : vous devez faire attention et ne pas faire de mauvaises estimations. Vous nous demandez de ne pas faire de fausses estimations, mais c’est à vous aussi de ne pas le faire et de ne pas faire une erreur à Gaza, en Cisjordanie, en Palestine, au Liban, en Syrie ou en Iran qui pourrait aboutir à faire exploser toute la région. Votre erreur d’estimation pourrait entraîner une grande guerre dans la région, une telle guerre pourrait vous entraîner vers le gouffre, et vers la disparition. Vous devez reculer. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait. Ils ont renoncé à leurs menaces. Ils doivent encore renoncer à leur arrogance et comprendre que l’époque actuelle n’est pas ce qu’elle était dans le passé.
Je conclus par le Liban. Lorsque nous parlons des changements régionaux, le Liban devra forcément en profiter. Tout affaiblissement de l’ennemi et tout recul dans ses moyens, ses actes, son agressivité donnent plus de sécurité et de stabilité au Liban et à son peuple. C’est important car la stabilité et la sécurité permettent au Liban d’aller de l’avant dans l’exploitation de ses ressources gazières et pétrolières. De même, avec la stabilité et la sécurité, les touristes vont venir et la stabilité et la sécurité constituent des conditions essentielles pour relancer l’économie cher peuple libanais ; De même la stabilité et la sécurité rendront moins complexe la vie politique qui est déjà suffisamment difficile. Plus l’ennemi est affaibli et plus le Liban va mieux. Regardez ce qui s’est passé depuis 2000 à aujourd’hui. A part les 33 jours de la guerre de juillet 2006, le Sud, la Békaa Ouest, la région frontalière ont vécu dans le calme. L’Etat doit assumer ses responsabilités, certes, mais grâce à l’équation «armée-peuple-résistance», la sécurité a été assurée. Aujourd’hui, en cette célébration du 25 mai, j’invite tous les Libanais à mettre de côté leurs divergences, leur aptitude à se faire des vexations. Il existe aujourd’hui un véritable parapluie de protection du pays. Il est réel et il ne s’agit pas de slogans. Ce parapluie est formé de l’équation «armée-peuple-résistance». L’ennemi en tient compte et en a peur. Les Américains aussi dans leur approche des événements au Liban. Protégez donc cette équation, ne la bradez pas et sortez là des discussions byzantines qui ne mènent à rien. Cherchez à la renforcer et à renforcer vos capacités et votre force.
A l’ombre de cette stabilité et de cette sécurité assurées par cette équation face à l’ennemi israélien et assurées par l’armée et les forces de sécurité à l’intérieur du pays, ainsi que grâce à la coopération de toutes les forces politiques, notre pays pourra continuer à bénéficier de la paix civile inchallah, en dépit des cris, des insultes, des susceptibilités et des voix élevées. En tout cas, les libanais n’ont pas d’autre choix que celui de revenir au dialogue et de coopérer entre eux ainsi que de se retrouver pour régler leurs crises.
Dans le dossier présidentiel, il faut plus de dynamisme, plus de contacts et plus de dialogue. Nous ne sommes pas en rupture de relations avec qui que ce soit dans ce dossier. Nous disons toujours à nos amis et même à ceux qui ne sont pas nos amis : venez que nous discutions des options présidentielles, mais sans conditions préalables. Mettons une liste de noms et discutons-en, mais sans conditions préalables sur aucun nom. Ce qui se passe dans la région porte à l’optimisme, comme nous l’avons dit ces derniers jours. Nous attendons les prochains jours. Il se peut qu’il y ait quelque chose qui porte à l’optimisme et à plus de contacts pour en finir avec ce dossier.
Concernant le dossier du gouverneur de la Banque centrale et après les doutes, les accusations et les enquêtes en cours, nous pensons au Hezbollah qu’il y a deux options : Soit le gouverneur démissionne de lui-même et dit qu’il ne peut pas continuer à assumer sa fonction dans de telles circonstances, soit que la justice assume ses responsabilités, car nous avons un gouvernement démissionnaire qui n’a pas les prérogatives nécessaires pour démettre le gouverneur et en nommer un autre. Il faut aussi s’entendre sur le remplaçant si le gouverneur actuel décide de partir ou si la justice prend une décision responsable à son sujet.
Dans le dossier des déplacés syriens, je rappelle que la solution véritable est entre les mains du gouvernement qui doit former une délégation de haut niveau pour se rendre en Syrie, normaliser les relations avec elle et entamer un dialogue profond et sérieux à ce sujet. Je sais qu’aujourd’hui ce sujet est devenu très important sur les réseaux sociaux. J’ignore en fait si ce regain d’intérêt pour ce sujet est le fruit d’un signal ou si c’est spontané. Mais cela ne change rien au fait qu’il s’agit d’un dossier sérieux et pressant. Il y a des questions, des remarques, des situations difficiles ? Certainement. Il se peut que le Liban et la Syrie ne soient pas en mesure de les régler tous, mais ils peuvent certainement en résoudre certains, même une grande partie et par conséquent assurer un retour décent, sûr et important d’un grand nombre de ces déplacés. Il faut ajouter que les derniers développements entre les pays arabes et la Syrie dans le cadre du dernier sommet arabe encouragent à traiter ce dossier.
J’ai dit que je ne voulais pas parler plus d’une heure. Le temps est fini. Je vous félicite encore une fois à l’occasion de la fête de la victoire et de la libération. Nous avions dit le 25 mai 2000 à partir de Bint Jbeil qu’il s’agit d’une victoire pour tous les Libanais. C’est une fête pour eux qui ouvre un nouvel avenir. C’est aussi une victoire pour tous les peuples de la région. Nous avons toujours la même conviction. Nous reconnaissons les souffrances et les efforts de tous les partis et de toutes les forces, quelles que soient leur appartenance, qui se sont unifiés pour mener la bataille de la résistance. Aujourd’hui, ces forces sont toujours dans la même position. Ces forces nationales nobles et courageuses sont prises en considération lorsque nous parlons de la force au Liban et en dehors du Liban. J’espère que nous irons vers encore plus de victoires, de réalisations, du moment qu’il y a des gens et des forces prêts à assumer les responsabilités, prêts au sacrifice et du moment qu’il y a de la noblesse, de la dignité et du courage. Tant qu’un tel sang circule dans nos veines, «Israël» se dirige vers plus d’affaiblissement. Son effondrement arrive et il ne s’agit plus d’un rendez vous lointain...