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Climat: le réchauffement causé par l’humanité atteint un rythme inédit, alertent des chercheurs

Climat: le réchauffement causé par l’humanité atteint un rythme inédit, alertent des chercheurs
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Par AlAhed avec AFP

Alors que de difficiles négociations sur le changement climatique et ses conséquences se tiennent actuellement à Bonn (Allemagne), où des diplomates du monde entier sont rassemblés pour préparer au mieux la prochaine COP28 qui se tiendra en décembre 2023 à Dubai, un groupe de 50 chercheurs publie une étude qui devrait électriser un peu plus les débats.

La fenêtre devant permettre de maintenir la hausse de la température terrestre à 1,5 degré, objectif phare de l'accord de Paris, est sur le point de se fermer, documentent les travaux publiés ce jeudi 8 juin dans la revue Earth System Science Data.

Il ne reste plus, aujourd'hui, qu'un budget carbone résiduel de 250 milliards de tonnes de CO2 avant que le réchauffement planétaire dépasse 1,5 degré, c'est-à-dire deux fois moins qu'indiqué dans le dernier rapport du Giec, paru en 2021.

«Le réchauffement induit par les activités humaines depuis la période préindustrielle a atteint 1,14 °C en moyenne au cours de la dernière décennie [2013-2022]», détaille Aurélien Ribes, l'un des auteurs de l'étude et chercheur au CNRM (Météo-France, CNRS).

En 2022, l'augmentation globale de la température atteint 1,26 °C, quand le dernier rapport du Giec établissait la hausse observée entre 2010 et 2019 à 1,07 °C.

En clair: le réchauffement planétaire s'accélère. Et les extrêmes s'accentuent: alors que le Giec observait une hausse de 1,55 °C de la température au-dessus des continents, les données actualisées indiquent une augmentation atteignant 1,74 °C.

«Les extrêmes chauds augmentent plus rapidement», conclut Aurélien Ribes.

En cause: des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui restent soutenues, même si leur progression a nettement ralenti, et une diminution du pouvoir rafraîchissant des aérosols.

Accélération des émissions de méthane, puissant GES

Pour l'établir, les chercheurs ont simplement mis à jour les données clés utilisées par le Giec, une extension indispensable, le groupe de travail international sur le climat ne rendant ses rapports que tous les sept ans.

«L'estimation s'arrêtait à l'année 2020. Nous avons pris en compte les données les plus récentes», explique Pierre Friedlingstein, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique du CNRS.

Si elles ne reculent pas, les émissions de gaz à effet de serre se sont «stabilisées», atteignant entre 2012 et 2021 le niveau inédit de 54 gigatonnes de CO2 par an en moyenne, renforçant l'accumulation de chaleur dans le système climatique.

«En 2021, 55 gigatonnes d'équivalent CO2 (eq/CO2) ont été émises», s'alarme le chercheur, alors que le Giec prévoyait 53 Gt eq/CO2.

Une différence «principalement liée aux émissions de méthane», très dynamiques, alors que les émissions liées au secteur des terres (déforestation, changement d'affectation des sols…) ont été légèrement revues à la baisse, les données satellites montrant un impact moindre de la déforestation au Brésil.

«Ces résultats ne sont pas surprenants et sont parfaitement cohérents avec le dernier rapport du Giec. Le réchauffement dû aux activités humaines s'accroît désormais à un rythme de plus de 0,2 °C par décennie», souligne-t-il

Évaluer l'impact des politiques publiques

Cette actualisation, conforme à la méthodologie du Giec et s'inscrivant dans son cadre, devrait être renouvelée chaque année, et enrichie, pour intégrer «la réponse lente des glaciers au réchauffement climatique, ou la montée du niveau des mers», précise la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, chercheuse CEA à l'université Paris-Saclay, et coprésidente de l'un des trois groupes de travail du Giec.

En effet, les années à venir seront cruciales pour évaluer l'impact des politiques conduites.

Ainsi, l'actualisation des données de 2019 montre un recul des émissions de dioxyde de soufre.

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