Discours du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la septième commémoration de l’assassinat du chef martyr sayed Moustafa Badreddine
Au nom de Dieu
Je voudrais pour commencer vous souhaiter la bienvenue pour votre participation à cette commémoration annuelle qui nous est chère en hommage à notre cher chef martyr sayyed Moustafa Badreddine.
Comme d’habitude, dans ce genre de circonstance, nous présentons nos bénédictions pour le martyre et nos condoléances pour la famille qui l’a perdu.
Avant d’entamer mon discours, il est de mon devoir de rendre hommage au peuple palestinien, fier, courageux et moujahed, aux individus et aux factions de la résistance et en particulier à mes frères et mes sœurs au sein de l’organisation Al Jihad al islami, dans tous ses cadres, ses membres et ses partisans. Je bénis les martyrs, notamment les chefs qui sont tombés ces derniers jours certains avec leurs épouses, leurs enfants et des membres de leurs familles.
Je réitère aussi mes condoléances pour le martyre du chef cheikh Khodr Adnane.
Je demande à Dieu d’accueillir tous les martyrs dans son paradis et de donner la santé à tous les blessés. Je Lui demande aussi de donner le courage et la force de tenir bon à tous les moujhadinins et que la victoire les attende dans toutes leurs batailles. Je vais parler un peu de sayed Zulfikar, de sa mission et de ses réalisations, avant d’entrer dans des sujets d’actualité.
Sayed Zulfikar a obtenu toutes les distinctions d’honneur que peut obtenir un moujahed. Il s’agit de distinctions divines qui exigent pour être obtenues une chance divine.
Il a obtenu ainsi la distinction du combattant, qui se bat sur le terrain en première ligne. Sayed Moustafa a commencé très tôt à le faire et une des batailles qu’il a menées en première ligne c’était la bataille de Khaldé.
Ensuite, il a obtenu la médaille du blessé. Certains résistants sont ainsi atteints de blessures, certaines guérissent, d’autres laissent leurs traces dans le corps toute la vie. Sayed Moustafa a été atteint de graves blessures lors de la bataille de Khaldé et l’une d’entre elles l’a poussé à boiter toute sa vie.
Sayed Zulfikar a aussi obtenu la distinction du prisonnier dans une cellule individuelle. Après avoir été libéré il a obtenu la distinction du chef, celui qui assume les responsabilités de commandement dans des fronts et des places variés.
Il a aussi obtenu la distinction du faiseur de victoires, dont nous avons déjà parlé, que ce soit dans le domaine militaire, lorsqu’il a assumé des responsabilités militaires au Liban ou dans le domaine sécuritaire, lorsqu’il a assumé des responsabilités dans ce domaine.
Enfin, il a obtenu la distinction ultime du martyr. C’est la médaille la plus importante qui exige, comme les autres, une bénédiction divine.
Je voudrais maintenant revenir à ses qualités : l’éveil, la compréhension profonde et vaste, la vision, la perspicacité et l’approche globale. Un des problèmes du Liban, c’est justement que certains commandements ont des visions étroites, font de petits calculs et sont souvent coupés des réalités. Ils vivent dans le déni des développements extérieurs. Il n’est pas nécessaire que je donne des exemples, pour ne pas nous en prendre à des personnalités en particulier. Lorsque je vais développer vous penserez vous-mêmes à certaines personnalités. Vous penserez même à des exemples récents.
C’est un des problèmes du Liban. D’ailleurs, lorsque nous parlons de ce pays, de son présent, des développements et de son avenir, on ne peut pas l’isoler de la région et des événements qui s’y déroulent. Certains nous reprochent d’ailleurs l’intérêt que nous portons aux développements de la région. Mais peut-on faire une analyse réaliste et percutante de la situation au Liban indépendamment des développements dans la région ?
Certes, il y a des événements qui se produisent au Liban, partiels ou individuels, qui n’ont rien à voir avec les développements dans la région. Mais en général, les questions importantes, les développements importants sont généralement influences par ce qui se passe dans la région. De même, peut-on comprendre ce qui se passe dans la région sans suivre ce qui se passe dans le monde ? Certainement pas. Les développements régionaux sont fortement influencés par la situation dans le monde, par exemple, la guerre en Ukraine, le conflit américain avec la Russie, la rivalité négative entre la Chine et les Etats-Unis, tout cela a des conséquences sur la région, et donc forcément au Liban. L’être humain doit aborder les réalités avec réalisme, sans les renier, ou vouloir y échapper. Il ne doit pas vivre dans ses rêves et ses souhaits. Il ne doit pas croire que la réalité c’est ce qu’il souhaite. Il doit aussi relier les événements entre eux et en profiter pour servir ses objectifs nobles, qu’ils soient au niveau de la patrie ou à celui de la oumma.
Ce problème fait qu’au Liban, nous répétons les mêmes erreurs. Au Liban et en dehors de ce pays. C’est cela l’absence de compréhension profonde et de cerveau stratégique. Je vais donner quelques exemples rapides. En 1982, les Israéliens ont envahi le Liban. En 1985, ils se sont retirés de la montagne, de la Békaa Ouest, de Saïda, de Tyr et de Nabatiyé pour se replier vers ce qu’on a appelé «la bande frontalière». En 2000, les Israéliens se sont retirés complètement, sauf des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et de la partie libanaise de la localité de Ghajar. Donc tous ceux qui avaient misé sur la présence des Israéliens ont fait de faux calculs. Ils avaient bâti leurs discours, leur culture et même leur vision sur ces faux calculs et tout cela s’est effondré. Les faux calculs sont donc le résultat d’une fausse perception des événements.
Je n’ai pas besoin de multiplier les exemples. Je vais citer quelques titres. La même chose s’est passée avec les événements de Syrie. Je parle ici du Liban et de la région, des gouvernements, des forces politiques, et des Etats ont mal évalué les développements en Syrie et ils ont fait les mauvais choix et les faux paris. Voyez le résultat. Lorsque nous aborderons le dossier des déplacés syriens, on verra aussi que les discours et les approches ont changé, ainsi que les positions, car les premières approches étaient fausses et bâties sur de faux calculs, effectués par certains. Comment certains ont évalué les événements de Syrie ? Ceux d’Iran ? Ceux du Yémen ? Et tout ce qui se passe constamment en Palestine ?
La bonne évaluation c’est donc une question essentielle.
J’affirme que le chef martyr sayed Zulfikar et ses frères, ceux qui sont tombés en martyrs et ceux qui sont encore vivants, ont réussi avec leurs groupes à obtenir des victoires parce qu’ils avaient cette compréhension stratégique, cette approche globale et réaliste et cette compréhension profonde. Ils ont donc pu faire les bons choix, se fixer les bons objectifs et se donner les bons moyens pour les atteindre. Par conséquent, ils ont pu accomplir de grandes réalisations.
Le dernier paragraphe dans ce contexte c’est celui qui a pour titre «une même bannière jusqu’à la victoire». C’est le titre de notre cérémonie d’aujourd’hui. Cela s’inscrit dans le cadre de l’unité de la position, l’unité de la bataille et de la confrontation. Si nous voulons chercher des symboles à cette bataille, nous pouvons trouver le martyr sayed Moustafa Badreddine, ainsi que hajj Imad, les chefs martyrs tombés en Syrie, au Liban et en Palestine...
Chacun d’eux accomplit son rôle dans le cadre de l’unité de l’axe, l’unité de la bataille et l’unité du projet. Il y a donc une complémentarité dans les rôles, les positions et les fronts et chaque évalue ce qui est en harmonie avec le front dont il a la charge.
Pourquoi je dis que sayed Zulfikar fait partie des titres de la bannière unifiée ? Parce qu’il était présent au Liban, dans la bataille du Liban contre l’occupation, dans la bataille de la Palestine, dans la bataille de Syrie, dans la bataille d’Irak. Il était donc présent dans la plupart des champs de bataille.
A partir de là, je vais développer ce qui se passe dans certains champs de bataille.
D’abord, ce qui se passe à Gaza, en Palestine, om les combats se déroulent actuellement.
Nous savons tous que celui qui a lancé l’agression dans cette bataille, c’est l’ennemi, c’est Netanyahu. En fait, les Israéliens sont toujours dans la position de l’agresseur. Mais parfois, ils prétendent réagir. Mais la réalité est que l’agression fait partie de ses raisons d’exister, que ce soit sur la terre palestinienne, à Jérusalem, au Golan, dans les fermes de Chebaa... La présence de cette entité cancéreuse est un mal absolu, une agression contre les Palestiniens, , les Libanais, les Syriens, les peuples de la région, les Arabes, les musulmans, les chrétiens et tous les hommes nobles sur cette terre.
Entrons maintenant dans les détails. Qui a commencé l’agression ?
C’est Netanyahu qui a commencé en assassinat des chefs martyrs du Jihad islamique dans les Unités de Jérusalem. Au moment où trois chefs militaires ont été tués ainsi que sept femmes et enfants, le monde a occulté ce crime. Le monde a préféré dire, ce sont des militaires entre eux, ils tuent et les autres tuent, on peut comprendre cela. Pourtant, des chefs ont été tués avec leurs femmes et leurs enfants. Ce n’est pas inhabituel de la part des Palestiniens, mais ce qui est étrange c’est le silence du monde. Certes, un silence similaire a eu lieu lorsque notre grand chef sayyed Abbas a été tué avec sa femme et son fils Hussein, et il y a eu des exemples du même genre en Palestine, mais il est désolant de voir que le silence du monde se poursuit. Plus que cela même, les Etats-Unis ont œuvré au sein du Conseil de sécurité pour empêcher la publication d’un communiqué qui critiquerait Israël pour le fait de tuer des femmes et des enfants à Gaza.
Je vais parler un peu de cette bataille.
Les mobiles de Netanyahu sont clairs :
-Retrouver la force de dissuasion après une reconnaissance unanime en «Israël» de l’érosion de cette force sur tous les fronts. Au cours des derniers temps, tout le monde au sein de l’entité, qu’il s’agisse de généraux, anciens ou actuels, de politiciens, de personnalités médiatiques, même le ministre de la Guerre et le chef d’état-major, tous reconnaissent que la force de dissuasion a «régressé», ou s’est réduite. Certains ont même utilisé le terme de faiblesse.
- Fuir l’impasse interne, au moment où des centaines de milliers de personnes manifestent dans les rues, deux ou trois fois par semaine et où la division interne menace l’entité.
-Traiter le démantèlement de son alliance gouvernementale en essayant de garder les parties les plus extrémistes, comme Ben Gavir et d’autres.
-Améliorer sa situation populaire interne. Tous les sondages montrent en effet que le Likoud est en perte de popularité. Les Israéliens n’ont pas de problème pour améliorer leur popularité en versant le sang des innocents, des opprimés, des femmes et des enfants.
Le jeu de Netanyahu et ses calculs étaient donc faux. Qu’a-t-il fait ?
Il a pris la décision de se concentrer sur le Jihad islamique et sur les Unités Al Qods. Il voulait les attaquer et les isoler ainsi du Hamas, ainsi que des autres factions de la résistance, pour créer une discorde entre elles et au sein de l’environnement populaire de la résistance à Gaza. Car si le Jihad va au combat seul, cela pourrait susciter des questions, des polémiques internes et des accusations de traîtrise au sein de l’environnement palestinien. C’est ainsi que réfléchissait Netanyahu et ses proches.
Netanyahu voulait frapper l’infrastructure du commandement des Unités Al Qods, démanteler le commandement direct chargé des capacités en missiles, pour que le Jihad islamique ne soit plus en mesure de réagir à une attaque, sachant que la réaction naturelle possible est l’envoi de missiles. Vous savez qu’autour de Gaza, il y a des murs, des fils barbelés, des collines artificielles, des caméras et des radars. Mener la moindre attaque terrestre dans ces conditions n’est pas facile. C’est même à la limite impossible. C’est pourquoi les différentes factions de la résistance ont recours à l’envoi de missiles. C’est la raison pour laquelle Netanyahu a attaqué la capacité en missiles du Jihad islamique, pour neutraliser sa force, tout en ne touchant pas aux autres factions de la résistance ; De la sorte, il aura réalisé une grande victoire militaire, selon ses propres estimations.
Il a cru que le Jihad après avoir subi toutes ces pertes, ne pourra pas riposter et son commandement sera frappé de faiblesse. Il sera alors contraint d’accepter toute proposition de cessez-le feu. Dans ce plan, Netanyahu croyait avoir détruit le commandement militaire du Jihad islamique et il a affaibli son commandement politique. Il a aussi restauré la dissuasion avec Gaza et il a envoyé des messages au Hezbollah et à tous les autres fronts. Il a aussi recours à la politique des assassinats pour étouffer dans l’oeuf tout élan sursaut palestinien surtout dans cette période pleine de promesses pour les Palestiniens justement. Netanyahu a donc planifié et réfléchi et il a abouti à ce résultat...
Mais nous devons enregistrer dans le camp adverse, les points suivants :
-D’abord la réaction calme et sage du commandement du Jihad islamique. Ce commandement n’a pas immédiatement réagi en envoyant des missiles. Il s’est contrôlé et il a réfléchi de façon saine. Il a ainsi contacté les autres factions palestiniennes et en particulier les frères à Hamas et à l’intérieur, il a contacté le commandement des unités Ezzedine al Qassam et les autres organisations pour que la position politique et militaire palestinienne à Gaza et en dehors de Gaza soit unifiée face au plan israélien.
Grâce à Dieu, il y a donc eu une unanimité de la part des organisations palestiniennes et en particulier le Hamas et le Jihad islamique pour adopter une position unifiée, et pour adopter l’idée de la complémentarité et de la coopération dans les rôles ainsi qu’ au sujet de l’importance de riposter pour empêcher Netanyahu d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés.
C’est pourquoi, la direction des opérations sur le terrain est devenue entre les mains de la Chambre d’opérations commune des factions palestiniennes à Gaza. L’ennemi pensait que quelques missiles seraient envoyés et que ce serait fini. Mais le commandement palestinien commun a choisi le calme, laissant les Israéliens dans l’attente de la riposte pour clore ce dossier.
C’est une méthode qu’utilisent les Israéliens depuis quelque temps. Vous vous rappelez comment ils sont restés debout sur un pied à la frontière du Liban pendant un mois et demi ou même deux. A la fin, ils ont placé à l’intérieur de leurs véhicules militaires des mannequins portant des uniformes militaires pour nous dire : ce sont des soldats, tuez-les pour nous faire croire que nous avons atteint l’objectif.
Donc, l’unité de la position a permis d’éviter la discorde voulue à travers la mise à l’écart du Hamas et des autres organisations palestiniennes. Les frères ont mené la bataille avec précision et sagesse, en distribuant les rôles entre eux, de façon à servir la bataille à Gaza et à empêcher l’ennemi d’atteindre ses objectifs.
Ensuite, la capacité du Jihad islamique et des Unités Al Qods à rétablir leur commandement rapidement. Les chefs sont tombés en martyrs, mais le vide qu’ils ont laissés a été rapidement comblé et l’ampleur des missiles envoyés à partir de Gaza, notamment par les unités Al Qods a permis d’atteindre les objectifs, selon la distribution des rôles.
C’est là un point de force sur lequel je voudrais m’arrêter parce qu’il faut avoir confiance dans ces commandements et cela devrait pousser l’ennemi vers le désespoir. Les factions palestiniennes ont une grande capacité à se reconstruire rapidement et notamment à restaurer ses commandements politiques et autres.
Le secrétaire général du Jihad islamique Dr Fathi a été tué. Après cela, le nouveau secrétaire général Dr Ramadan st mort. De nombreux chefs, cadres et moujahidins ont été tués au cours de la période précédente. Et à chaque fois, cette organisation est restée debout et elle a réussi à se rétablir.
Le mouvement Hamas a perdu son fondateur, le regretté cheikh Ahmed Yassine, ainsi que bon nombre de ses chefs, de moujahidins avec leurs familles, comme son secrétaire général Abou Ali Moustafa. Le secrétaire général suivant Ahmed Saadate a été emprisonné. Il est encore en détention etc... C’est aussi le cas des autres factions...
De même, la résistance au Liban a perdu beaucoup de ses chefs, comme sayed Moustafa Badreddine ainsi que nos chers frères hajj Imad et d’autres. Mais tous ces mouvements n’ont pas été affaiblis n’ont pas été divisés, ni leur solidité interne ébranlée. Au contraire, le sang des chefs cadres et moujahidins a constitué un push pour aller de l’avant. Elle a poussé les organisations à assumer encore plus de responsabilités car ce sang versé est entré dans l’inconscient collectif. Les sacrifices sont devenus plus importants ainsi que le sentiment de devoir agir par respect au sang versé.
En tout cas, la restauration rapide des commandements du Jihad a surpris les Israéliens, qui croyaient qu’en assassinat ces chefs il en aurait fini avec le Jihad et avec le lancement de missiles.
Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, le lancement de missiles se poursuit. Il ne s’agit de cent ou 200 missiles, mais les Israéliens eux-mêmes parlent de 900 et certains sont tombés au Sud de «Tel Aviv » et aujourd’hui, certains ont atteint Jérusalem.
Au moment où les Palestiniens étaient supposés ne pas pouvoir faire quelque chose, la coordination, l’entente interne sur le terrain et sur le plan politique, la résistance des combattants, en dépit des raids aériens intensifs et violent, la position de l’environnement populaire à Gaza, les jeunes, les vieux, les enfants... Vous avez vu tout cela sur les écrans de télévision et sur les réseaux sociaux, tous ont appuyé la résistance dans une position forte, cohérente qui refuse la reddition. De même la solidité et la détermination du commandement politique des organisations de la résistance, face aux pressions qui ont commencé dès le début pour aboutir à un cessez-le feu, car les contacts arabes et internationaux ont commencé très vite juste après les assassinats pour aboutir à la conclusion d’un cessez-le feu.
Les martyrs, les femmes, les enfants, l’équation de la dissuasion et les règles de la confrontation, ainsi que l’avenir des vivants. Chers frères et sœurs, il faut savoir que lorsque la résistance se bat dans de telles conditions, que ce soit en Palestine, au Liban, ou ailleurs, l’objectif n’est pas la vengeance, même si on le dit parfois, l’essence de la position porte sur la nécessité de protéger ceux qui restent, de préserver leur dignité, leur existence, leurs vies, leur sécurité. Car le fait de se taire sur la mort des martyrs pourrait ouvrir la voie à en assassiner d’autres. La bataille est donc celle de la protection, de la défense, de la préservation de la sécurité. Il ne s’agit donc pas d’une question personnelle, ils tuent et nous nous vengeons...
En tout cas, tous ces éléments ont pris de court Netanyahu et son gouvernement. Ils ont vu que leurs calculs n’étaient pas conformes aux moyens de la résistance. Dans ce contexte, le rapport des forces entre la résistance est l’ennemi est connu. Mais aujourd’hui, à Gaza, la résistance est dans une position forte, cohérente et solide qui rejette la reddition.
Si nous devons faire une évaluation rapide de ce qui s’est passé, nous pouvons dire que jusqu’à présent, la résistance à Gaza a réussi à mettre en échec l’objectif de l’ennemi de restaurer la dissuasion. Cela a échoué.
L’ennemi ne peut pas dire : j’ai restauré la dissuasion. C’est vrai, il a tué des chefs, des femmes et des enfants, mais il en paye aujourd’hui le prix dans l’entourage de Gaza, à «Askalan», à «Bir el Sabeh, au sud de la Palestine occupée et même dans la région du centre, jusqu’à «Tel Aviv» et jusqu’à AlQods.
Aujourd’hui, des voix commencent à s’élever pour dire qu’il fait stopper cette opération et il n’est plus utile de la poursuivre, alors qu’avant les voix disaient que cette opération est facile.
Netanyahu ne peut donc pas dire qu’il a restauré la dissuasion, d’autant que l’opération se poursuit encore, alors que l’agression se poursuit et els pressions politiques sur le commandement de la résistance se poursuivent.
Le terrain pèse, la politique fait des pressions, mais la résistance tient bon et refuse cesser la bataille sauf s’il y a des conditions précises et une vision déterminée.
Ce qui se passe jusqu’à aujourd’hui montre clairement à l’ennemi que tout assassinat dans le futur d’un chef à Gaza ne passera pas sans riposte et pourrait aboutir à une confrontation généralisée comme cela se passe actuellement.
Netanyahu ne peut pas dire qu’il a rétabli la dissuasion et nous pouvons désormais faire ce que nous voulons, quand nous le voulons, en toute impunité.
Oui, il peut dire : Nous avons tué certains chefs, nous avons tué des femmes et des enfants. C’est facile. Mais les objectifs qu’il avait promis aux Israéliens, il n’en a réalisé aucun.
Il peut certes mentir, comme il le fait d’habitude. Un journaliste israélien a fait hier sur une chaîne israélienne un bilan à Netanyahu de toutes les batailles qui ont eu lieu à Gaza sous sa présidence. Il a rappelé que Netanyahu disait à chaque fois qu’il veut mettre fin à la bataille car il a détruit totalement le commandement des unités Ezzedine al Qassam. Or ceux-ci, grâce à Dieu, sont toujours vivants.
Il a aussi dit : Nous avons totalement détruit le Hamas, les unités Al Qods, nous avons totalement détruit le Jihad islamique et il est apparu que tous ces mouvements deviennent de plus en plus forts, présents et efficaces.
Il affirme avoir changé l’équation et il apparaît que celle-ci est la même. Les Israéliens lui demandent des résultats et il peut leur mentir comme il l’a fait par le passé.
Mais le résultat réel est différent. Il est dû à l’unité des factions de la résistance et nous devons les remercier toutes et leur rendre hommage. La responsabilité les a unifiées. Nous devons les remercier pour cela, pour leur sagesse aussi et la façon dont elles ont géré cette bataille, ainsi que pour la résistance des combattants, vous savez que Gaza est une zone découverte, les avions et les drones survolent en permanence son espace aérien. Mais en dépit de ces dangers et de cesmenaces, les combattants continuent à se battre et les commandements à agir, alors que le peuple els soutient toujours.
Tout le monde doit suivre ce qui se passe à Gaza, car il s’agit d’une bataille importante. Son impact n’est pas limité à Gaza, mais il s’étend à toute la Palestine, à la Cisjordanie, au Liban, à la région. De notre côté, nous sommes en contact permanent avec les commandements des factions. Nous suivons les développements minute par minute, à travers nos frères, nous fournissons dans certaines limites les aides possibles. Mais je voudrais ajouter qu’au moment où la responsabilité nous imposera de faire une démarche précise, nous n’hésiterons pas à la faire, inchallah.
En tout état de cause, nous observons les développements à l’heure actuelle. Chacun doit assumer les responsabilités que lui impose la situation, soit par une position soit d’une autre façon.
Je vais passer à la scène syrienne avant d’arriver à la scène libanaise.
Au sujet de la Syrie, qui était au cours des années précédentes, la scène de jihad de notre frère martyr sayed Moustafa Badreddine, ainsi que le lieu où il est tombé en martyr. Je ne vais pas répéter ce que j’ai dit lors de la Journée Al Qods. Les développements, le complot et là où nous en sommes aujourd’hui. Je vais surtout m’attarder sur ce dernier point.
-D’abord, il y a le retour des relations entre plusieurs Etats arabes et la Syrie. Certains de ces Etats se plaçaient dans le camp hostile à la Syrie et ils avaient installé des chambres d’opérations sur leurs territoires. Ils ont payé des fonds et ils ont mené la guerre planétaire contre la Syrie.
- Il y a ensuite la décision de réintégrer la Syrie au sein de la Ligue arabe.
-Il y a aussi l’invitation adressée au président syrien Bachar el Assad pour participer au sommet arabe en Arabie dans quelques jours. C’est un développement important sur le plan arabe et envers la Syrie.
Je ne vais pas discuter maintenant, car c’est un sujet de débat, de qui est revenu vers l’autre, la Syrie ou les Arabes. Je ne vais pas non plus parler du giron arabe, car nous savons tous ce qu’est ce giron. Mais ce n’est pas le moment d’en parler.
Mais je peux dire que la Syrie est restée à la même place. Elle n’a pas changé ses positions, ni sa stratégie, ni son axe. C’est clair. C’est le second élément que je vais évoquer qui le montre le mieux.
Le second élément c’est la visite du président de la République islamique en Iran, sayed Raïssi en Syrie, la première depuis 12 ans. Après 11 ans d’événements et de combats en Syrie, le président iranien se rend dans ce pays. Vous avez tous vu le programme chargé de cette visite et la confirmation des relations stratégiques entre les deux pays, sur le plan politique, mais aussi sur le plan militaire, sécuritaire et économique. Des accords ont été signés.
Pourquoi je dis cela ? Parce que dans le passé, alors que la guerre planétaire contre la Syrie faisait rage, on a proposé à la Syrie de changer sa position et de couper ses relations avec l’Iran pour que les Arabes renouent leurs relations avec elle. Aujourd’hui, les relations avec les Arabes reviennent, la Syrie revient au sein de la Ligue arabe, le président Assad est invité au sommet arabe et à ce même moment, le président iranien Raïssi se rend en Syrie et insiste sur la profondeur des relations stratégiques entre les deux pays. Ils signent des accords et cette alliance est confirmée. C’est un élément très important.
Le troisième titre porte sur la Turquie. C’est la Turquie qui insiste pour la tenue d’une rencontre entre les ministres de la Défense des quatre Etats : la Russie, l’Iran, la Syrie et la Turquie, sur une rencontre entre les chefs de la sécurité et des adjoints des ministres des Affaires étrangères. Tout cela se fait sur une demande pressante des Turcs.
Savez-vous où en sont les choses ? Aujourd’hui, la Syrie est un acteur dans les élections turques. Les différents candidats se font la concurrence au sujet de la Syrie : qui va le mieux traiter la question politique entre les deux pays et régler la question des déplacés syriens. La Syrie est sortie victorieuse et elle est présente en force dans les élections turques. Ce sont des développements importants sur le plan politique, arabe, régional et international.
Nous sommes évidemment avec tout développement positif de ce genre. Je le dis parce que lorsque certaines délégations sont arrivées à Damas, nous n’avons pas publié de communiqué pour leur souhaiter la bienvenue, alors que d’autres forces politiques libanaises l’ont fait.
Lorsque la décision du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe et lorsque le président syrien a été invité au sommet arabe, nous ne l’avons pas fait non plus. Savez-vous pourquoi ? Parce que dans ces développements, c’est nous que l’on doit féliciter. Nous sommes avec tout développement positif en Syrie, avec toute victoire politique, morale ou militaire. Dans la Syrie, nous voyons le visage de Moustafa Badreddine, celui de nos chefs martyrs, d’un grand nombre de nos martyrs, des blessés. Nous voyons la sueur de nos moujahidins, Nous voyons dans la Syrie, nos efforts, notre éloignement de notre patrie et l’injustice dont nous avons fait l’objet pendant les premières années de la guerre, lorsque nous avons pris le choix de nous rendre en Syrie et que le monde nous a attaqués pour cela. C’est pourquoi dans toute guérison de la Syrie, avec tout avancement et tout développement positif, c’est nous qu’on doit féliciter. Ce n’est donc pas à nous de publier des communiqués de félicitations.
Il reste encore dans ce sujet, la déception américaine. Il est clair que les Américains sont dérangés. Ils envoient des messages en ce sens aux Etats arabes. Combien ces messages influenceront-ils les développements ? Le temps le dira. L’insistance des Etats-Unis sur la Loi César, sur les sanctions contre la Syrie, sur le blocus... je voudrais dire une chose qui me reste sur le cœur depuis des années. Quand quelqu’un est riche ets e considère comme une grande puissance dans le monde, il distribue els milliards de dollars dans le monde et il vient voler le pétrole et le gaz de l’Est de l’Euphrate ? En plein jour ! On parle des Etats-Unis, la Grande puissance mondiale qui vient voler le pétrole et le gaz à l’Est de l’Euphrate en Syrie ! Comment ? Avec des camions citernes qu’ils remplissent et conduisent de Syrie vers l’Irak. Y a-t-il plus vil, plus mesquin que cela ? C’est ce que j’ai voulu dire.
Il y a une insistance pour piller, le pétrole et le gaz, une insistance pour maintenir le blocus, les sanctions, car les Américains ont compris que par le biais de la guerre militaire, ils ne peuvent rien obtenir, ni imposer au commandement syrien. De plus, la situation arabe et régionale est en train de changer. Les Américains misent donc encore sur les sanctions...
Tous ces développements positifs ont eu lieu grâce à la résistance et à la solidité du commandement syrien, celles du peuple syrien. Je leur dis aujourd’hui, votre crise est difficile, dure, mais ayez confiance en Dieu, patientez, car la solution est proche. La situation se dirige vers une amélioration et les jours terribles disparaîtront pour toujours. Ils seront derrière vous.
J’en arrive au dossier libanais. Il y a une responsabilité libanaise dans les développements en Syrie.
D’abord, il faut que le Liban rétablisse des relations normales avec la Syrie. Il y a des gens au Liban – J’ai déjà parlé d’eux au début- qui vivent en déni de la réalité. Faut-il garder le Liban prisonnier parce que ces gens vivent en dehors des réalités ? Qu’attend donc le gouvernement d’expédition des affaires courantes ? C’est d’ailleurs là une des preuves que le Hezbollah ne contrôle pas l’Etat comme le prétendent certains. Si le Hezbollah contrôlait les décisions des gouvernements libanais successifs le gouvernement actuel aurait depuis longtemps formé une délégation qui se serait rendue à Damas et aurait entamé les négociations. Nous avons à plusieurs reprises réclamé et conseillé de faire cela. En vain.
Dans le passé, ils disaient : nous avons peur de la réaction de l’Egypte ou celle de l’Arabie, ou encore celle des Emirats. Nous craignons la position arabe, celle des Etats du Golfe etc. Maintenant de quoi ont-ils peur ? Vraiment pourquoi pas maintenant ? Par exemple, le dossier des déplacés syriens qui a secoué le pays au cours de la semaine dernière et nous étions à la veille d‘une discorde et au final, le directeur de la Sûreté Générale par intérim s’est rendu à Damas... Comment cela ?
Donc, le gouvernement libanais doit d’abord rétablir des relations politiques normales avec la Syrie. C’est la responsabilité du gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes. Car cela est nécessaire, c’est un devoir aujourd’hui et cela pourrait ouvrir des portes pour régler des problèmes urgents au Liban. Il n’y a pas aucune raison valable pour refuser cela. Tous les Arabes se sont rencontrés et se sont assis côte à côte. Allez donc en Syrie avant que le président Assad se rende au sommet de Jeddah. C’est mieux pour vous. C’est aussi dans l’intérêt du Liban. Personne ne remporte une victoire sur l’autre. Il ne s’agit pas de marquer des points. Il ne s’agit pas non plus d’ouvrir les dossiers du passé, ni de parler des mots qu’ils ont utilisés, ni de leurs complots. L’histoire du Liban est malheureusement ainsi. Nous voulons saisir le moment politique qui assure l’intérêt du Liban sur le plan politique, économique, social et sécuritaire, dans tous les dossiers. Il est donc urgent de rétablir les relations normales avec la Syrie.
Aujourd’hui, toutes les frontières arabes s’ouvriront avec la Syrie. Les échanges économiques et commerciaux vont s’améliorer et nous restons assis ici. Allez donc régler la question du transit, celui des taxes et des impôts sur les camions qui transportent els produits libanais. Qu’attendez-vous à rester ainsi assis ? En tant que Libanais, comme vous, je ne sais pas ce qu’ils attendent. Certains nous disent : vous avez raison mais attendez un peu ! Pourquoi devons-nous patienter ?
Deuxièmement, le dossier des déplacés. C’était un dossier dangereux. Vous avez vu au cours des deux dernières semaines les gens porter les armes les uns contre les autres. Ce sujet, chers frères et sœurs, cher peuple du Liban, ne se règle pas à travers les réseaux sociaux, ni par le biais de discours ou de communiqués. Au contraire, tout cela crée une atmosphère négative qui mène vers la violence, vers la discorde. Cela mène aussi vers les troubles, les animosités, les haines et les rancœurs. Avec qui ? Avec un peuple voisin, voisin historiquement et qui doit le rester. Si nous parlons sur le plan humain, moral et national, ainsi que selon tous les critères, il apparaît que ce dossier ne peut pas être réglé de cette manière, avec des insultes et des incitations à la haine et à la discorde, en nous attaquant les uns les autres, en ouvrant des dossiers, cela ne fera pas avancer les dossiers en suspens, ainsi que le fait de se lancer des accusations. Certes parfois, il est utile de faire la lumière sur certains points, pour que ceux qui font de mauvais paris et ceux qui adoptent des positions changeantes sachent ce qu’ils ont fait. Donc, la position est avant tout humaine. Le changement de position de certaines parties politiques à l’égard de ce dossier montre que les positions précédentes étaient dictées par la politique et non humaine comme elles l’avaient dit à l’époque.
En tout cas, le règlement passe par la formation d’une délégation du gouvernement, avec la Sûreté générale, ainsi que la Sûreté de l’Etat, l’armée, les FSI et qui vous voulez, qui se rendrait à Damas. Elle pourrait rester sur place, 2, 3 ou 4 jours, mener des négociations avec les responsables syriens, ils parleraient sérieusement, sans se contenter des généralités, des slogans et des grandes lignes. Les problèmes seraient clairement évoqués, ainsi que les possibilités de coopération pour les régler. Un programme pourrait être rétabli. C’est cela qui doit être fait. Tout le reste n’est que paroles, plaintes, cris et discorde, haines et rancunes. Si cette démarche n’est pas accomplie, cela signifie qu’il y a des parties qui ne veulent pas régler ce problème. Une des conditions principales c’est qu’il y ait une décision souveraine, cela signifie qu’elle ne cèdera pas aux pressions étrangères. Car certains Etats veulent imposer au Liban le maintien sur son territoire des déplacés syriens. Nous voulons aller nous entendre avec nos frères syriens c’est interdit. Nous voulons mettre un programme ou un calendrier, c’est interdit. Ils doivent rester ici, point ! C’est là que réside la responsabilité et le courage. C’est là que réside la souveraineté. Il faut être libre, il ne faut pas être soumis aux étrangers et mettre l’intérêt de son pays au-dessus de tout.
Je voudrais commenter une question annexe. Ces derniers jours, certains ont dit que le Hezbollah à Qousseyr et à Homs occupe des villages et des maisons et il empêche les gens de rentrer chez eux. Tout cela c’est bien sûr des mensonges. Nous n’occupons pas de maisons ni de localités. Vous pouvez aller sur place et constater cela. C’est faux. Même nos frères qui sont encore là-bas en tant que force militaire, sont déjà peu nombreux et tout le monde sait qu’ils ne s’installent dans une maison que lorsqu’ils l’ont louée ou avec le consentement des propriétaires. Ou alors s’il s’agit de biens de l’Etat, ils ont l’autorisation des responsables pour cela. Nos frères savent que s’ils s’emparent d’une maison sans l’accord des propriétaires, la prière dans cette maison ne sera pas acceptée par Dieu. Nous n’occupons donc pas des maisons, ni des localités. Ils peuvent aller sur place pour vérifier cela. D’ailleurs la partie la plus enthousiaste à l’égard du retour chez eux des habitants de Qousseyr et de ses environs c’est le Hezbollah. Tout le monde sait qui empêchait les déplacés de revenir chez eux dans cette région, en leur faisant peur ou en leur faisant miroiter des promesses fallacieuses.
Dans un autre sujet qui concerne le Liban et la Syrie, on nous ouvre la question du trafic de drogue et du Captagon en particulier. On dit que des milliards de dollars arrivent au Hezbollah grâce à ce trafic. Il y a quelques jours, on a dit que l’aviation jordanienne a lancé un raid dans la région frontalière syrienne contre un trafiquant de drogue. Le type qui a été tué serait le principal responsable du Hezbollah en Syrie. Tout cela est faux et injuste. C’est même une trahison et un complot. Sommes-nous devenus des trafiquants de Captagon ? Ce que je vais dire maintenant, je ne l’ai jamais dit auparavant. Sans le Hezbollah, l’Etat libanais aurait-il pu démanteler des usines de Captagon et arrêter des réseaux de trafic de drogues au Liban ? Et avec cela, on nous fait assumer la responsabilité du trafic. Certains trafiquants nous font même assumer la responsabilité de l’ouverture de ce dossier en grand dans les médias, surtout arabes et précisément des Etats du Golfe et étrangers. Mais je le répète, tout cela est mensonger. Ces mensonges sont dénués de tout fondement. Pour nous les drogues font partie des interdits et des procédés pour éloigner les gens de Dieu. Notre position est claire, elle est dictée par la morale, la religion et le sens humain. A un moment, lorsque nous voulions faire parvenir des armes à la résistance palestinienne en Palestine occupée, nous avons évoqué la possibilité d’utiliser pour faire passer les armes les trafiquants. Mais nous avons refusé cette option, car notre position à ce sujet est religieuse. Elle repose sur la Charia. Nous n’acceptons pas que celui qui trafique les drogues fasse passer des armes. Nous n’acceptons pas que les armes de la résistance soient salies par les drogues. Nous refusons cela, même si nous ne pouvons pas faire passer les armes autrement. C’est notre position, notre comportement et nos méthodes.
Je conclus ce paragraphe en disant que si les Etats du Golfe considèrent que le trafic de drogue est le principal sujet de conflit avec le Liban, qu’ils aillent voir qui fabrique et fait passer le Captagaon. Ce n’est certainement pas le Hezbollah. L’Etat libanais est en train de démanteler les réseaux et d’arrêter les trafiquants. Ils se contentent de livrer leurs initiales. Nous voudrions qu’ils disent leurs noms. Comme cela chacun verra qu’ils n’ont rien à voir avec le Hezbollah. D’autre part, il faut voir qui est en train d’acheter ces drogues en Arabie, au Koweit, aux Emirats, au Qatar, en Jordanie, etc. Les marchandises vont d’ici mais qui les achète ? Il faut nous dire ! Qui achète le Captagon au Liban et encourage les drogues au Liban en payant en monnaies sonnantes et trébuchantes. Que les coupables soient punis. Nous autres, notre position est claire, ferme et définitive.
Encore deux mots sur la situation interne libanaise.
Concernant le dossier présidentiel, les derniers développements sont positifs. Les événements avancent dans le bon sens, pour nous. Pour d’autres, els choix pourraient se réduire. En tout cas, je voudrais préciser que nous avons choisi notre candidat. C’est un candidat naturel, le ministre Sleiman Frangié. Il avait été sérieusement proposé à la fin du mandat du président Emile Lahoud. Il aurait pu être élu à ce moment. Même chose avant l’élection du président Michel Aoun. Son nom était évoqué sérieusement. Il s’agit donc d’un candidat naturel et sérieux. Il a failli à plusieurs reprises être élu. Ce qui signifie que lorsque nous l’avons choisi, nous ne l’avons pas fait descendre avec un parachute, ou nous l’avons choisi en dehors du paysage politique. Il fait partie de la réalité politique et de la composition libanaise. Je voudrais encore dire qu’il n’a pas été imposé, comme nous l’avons entendu ces derniers temps. A ceux qui disent : nous n’acceptons pas que le Hezbollah ou le tandem chiite nous impose son candidat, je dirais que Frangié est un candidat naturel et nous l’appuyons. Présentez de votre côté un autre candidat, nouez les alliances que vous voulez. Nous discuterons alors et au final, nous irons au Parlement et celui qui aura le nombre de voix requis sera président. On nous a reproché de ne pas assurer le quorum. Où est le problème ? C’est un droit. Nous l’avons utilisé et vous l’utilisez vous-mêmes maintenant. Mais dites-moi où le Hezbollah a imposé son candidat ? Que quelqu’un dise si nous l’avons menacé ! Nous avons un bloc au Parlement, nous avons des amis et des alliés et voilà notre candidat. Pourquoi certains insistent-ils à dire que nous voulons imposer notre candidat ? Nous avons le droit d’appuyer un candidat à la présidence de la République, mais les portes sont ouvertes au dialogue et aux rencontres. Voyons où est l’intérêt du pays.
Le dernier point est le suivant : Nous pensons que le gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes doit continuer à assumer ses responsabilités, en dépit des difficultés. Nous remercions les frères au sein de ce gouvernement, le Président du Conseil et les ministres qui continuent à suivre les dossiers. Il est arrivé qu’un président du Conseil démissionnaire reste chez lui et décide de ne pas assumer les responsabilités. A ce moment-là, le pays était géré par le secrétaire général de la présidence du Conseil. C’est arrivé à plusieurs reprises. Aujourd’hui, il y a un président du Conseil et des ministres qui continuent à assumer des responsabilités. Le gouvernement des affaires courantes doit donc continuer à assumer les responsabilités, en dépit des difficultés. Ce qu’ils font est bien ou non, , cela reste lié à l’évaluation. On peut les critiquer, mais au moins ils travaillent...
Je voudrais encore dire quelque chose qui déplaira à certains. Nous autres, nous avons aussi lu et consulté des experts, sachant que la Constitution libanaise n’est pas plus complexe que les textes religieux. Et, après tout cela, nous considérons que le Parlement peut continuer à légiférer normalement, pas seulement dans les questions urgentes. Cela ne devrait pas influer sur la nécessité d’élire un président. Certains disent que si le gouvernement démissionnaire assume les responsabilités et le Parlement légifère normalement, les députés ne seront pas pressés d’élire un président. C’est faux. Il ne faut pas tout le temps douter du sens national des gens et de leur appréciation de l’intérêt du pays. Je voudrais encore préciser qu’actuellement, il est clairement question du sort du gouverneur de la Banque centrale. Nous en avons parlé avec nos amis au gouvernement. Nous ne sommes pas avec la désignation d’un nouveau gouverneur par le gouvernement démissionnaire. Le gouvernement démissionnaire ne doit pas faire de nominations. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle lorsque le mandat du directeur de la Sûreté générale s’est achevé, nous n’avons pas voulu en désigner un nouveau, bien que selon le partage confessionnel, il s’agit d’un poste chiite très important. Lorsqu’on nous a demandé s’il y a une possibilité de désigner un nouveau, nous avons dit non, car pour nous un gouvernement démissionnaire ne nomme pas des directeurs généraux. De même, il n’y aura donc pas de nomination d’un nouveau gouverneur de la Banque centrale. Ni désignation, ni prorogation. Comment ce dossier doit être traité ? C’est une autre paire de manches. J’affirme que nous sommes avec le fait que le gouvernement démissionnaire respecte ses prérogatives et ne les dépasse pas. S’il y a un problème, il faut chercher les solutions dans le cadre des prérogatives constitutionnelles et légales. Chacun doit assumer ses responsabilités et ne pas s’en aller et y renoncer.
Ma dernière recommandation est la suivante : En tant que Libanais, nous devons profiter de l’atmosphère actuelle dans la région. Les Etats commencent à en bénéficier, ainsi que les populations dans la région. Le dossier du Yémen est désormais inchallah sur les bons rails. Il semble que toutes les parties sont conscientes qu’il faut arrêter la guerre, faire la paix et traiter les crises du Yémen dans un cadre humain, moral, islamique et arabe. Tous les Etats, les gouvernements et les peuples de la région profitent de ce climat positif. Pourquoi au Liban, certains insistent pour maintenir les barricades ? L’animosité et continuent à vouloir renier les réalités pour que le Liban continue à être en crise ? Allons les uns vers les autres, ouvrons-nous les uns aux autres. Il n’y a pas d’hostilité définitive, absolue, sauf avec Israël. Dans toute la situation arabe, des problèmes surgissent, évoluent, s’amplifient et après cela, ils sont traités et réglés. Au Liban, la même chose devrait avoir lieu. Il faut profiter des développements positifs, nul ne doit rester derrière sa barricade et tirer tout seul. Lors de la seconde guerre mondiale, certains qui étaient dans des îles, ont continué à tirer alors que la guerre était terminée. Nous avons hélas au Liban des politiciens de ce genre.
En cette commémoration du chef martyr Moustafa Badreddine, nous réitérons notre engagement à poursuivre sur la même voie et à réaliser les objectifs fixés. Nous resterons sur ce même chemin quels que soient les sacrifices. Nous porterons nos linceuls sur nos épaules comme nous l’avons toujours fait, ainsi que les réalisations de nos martyrs qui nous donnent de l’espoir.