A l’instar du Brésil, l’Argentine va régler ses importations chinoises en yuan et non plus en dollars
Par AlAhed avec agences
L'abandon du dollar dans les transactions avec la Chine «améliore les perspectives des réserves nettes de l'Argentine», estime le ministre de l'Economie Sergio Massa. Le Brésil a pris une décision similaire fin mars.
A l'instar du Brésil, l'Argentine va désormais payer ses importations chinoises en yuan plutôt qu'en dollars, a annoncé mercredi le ministre de l'Economie Sergio Massa.
«Suite à l'accord avec les différentes entreprises, la Banque populaire de Chine et la Banque centrale argentine, nous avons rééchelonné l'instrument de paiement de plus de 1,04 milliard de dollars pour ce mois-ci, pour les importations en provenance de Chine», a annoncé Sergio Massa au côté de l'ambassadeur de Chine à Buenos Aires, Zou Xiaoli. Il a ajouté qu'il sera possible de «programmer un volume d'importations en yuans d'une valeur (équivalente à) plus d'un milliard de dollars à partir du mois prochain, ce qui remplacera l'utilisation des dollars».
Cet abandon du dollar dans les transactions avec la Chine «améliore les perspectives des réserves nettes de l'Argentine» et «permet de maintenir le niveau d'activité, le volume des importations, le rythme des échanges entre» les deux pays et «les niveaux de fonctionnement économique dont l'Argentine a besoin», a-t-il ajouté.
De son côté, Zou Xiaoli a souligné l'importance de cette décision afin de «protéger et développer les marchés mondiaux en soutenant les entreprises afin qu'elles puissent utiliser les monnaies locales pour régler les échanges».
Pourquoi faire les échanges en se basant sur le dollar ?
Cette annonce survient alors que le peso argentin subit depuis plusieurs jours un effritement spectaculaire par rapport au dollar, atteignant au cours parallèle informel près de 500 pesos pour un dollar mardi contre 227 pour un dollar au cours officiel, perdant environ 20% de sa valeur en une semaine.
Le gouvernement brésilien avait annoncé, fin mars, un accord avec la Chine pour que les échanges commerciaux entre les deux pays soient effectués dans leurs propres monnaies, le réais et le yuan. Lula s'était même demandé au cours de sa visite en Chine mi-avril : «Pourquoi tous les pays seraient obligés de faire leurs échanges en se basant sur le dollar?»
Deuxième économie mondiale, grande rivale politique de Washington, la Chine internationalise sa devise depuis plusieurs années. Mais le billet vert représente toutefois toujours en avril 42% des devises utilisées dans le commerce international, à comparer à 33% pour l'euro, 6% pour la livre britannique, 5% pour le yen japonais, et seulement 2% pour le yuan, selon les dernières données du système international de paiements Swift.