USA: deux élus exclus du parlement du Tennessee après avoir manifesté pour un meilleur encadrement des armes
Par AlAhed avec AFP
Deux élus démocrates du Tennessee, qui avaient manifesté il y a une semaine pour un meilleur encadrement des armes à feu après une tuerie dans une école, ont été exclus jeudi 6 avril de la Chambre des représentants de cet Etat américain, à majorité républicaine.
Les élus ont voté en faveur de l'exclusion de Justin Jones et Justin Pearson, qui avaient rejoint le 30 mars des centaines de manifestants dans l'enceinte du parlement, réclamant une régulation plus stricte des armes à feu quelques jours après une tuerie dans une école chrétienne de Nashville, la capitale de cet Etat du sud, au cours de laquelle six personnes ont perdu la vie, dont trois enfants.
Une troisième élue démocrate, Gloria Johnson, elle aussi menacée d'exclusion pour les mêmes raisons, est parvenue à garder son siège.
«Nous n'avons pas de démocratie au Tennessee»
Les protestataires étaient entrés dans le Capitole du Tennessee pour interpeller les élus locaux réunis en session.
«Qu'est-ce que nous voulons? Des régulations sur les armes! Quand est-ce que nous le voulons? Maintenant!», avaient-ils scandé dans les couloirs.
Justin Jones avait utilisé un mégaphone pour inviter les manifestants à crier des slogans comme «Le pouvoir au peuple», selon plusieurs médias américains.
«Un élu qui a exprimé son opposition peut être exclu, c'est du jamais-vu au Tennessee. Ce n'est jamais arrivé dans notre histoire», a réagi l'élu à la télévision américaine.
«Ce que le pays voit, c'est que nous n'avons pas de démocratie au Tennessee», a-t-il poursuivi.
«Je vais continuer à les tenir pour responsables de leurs actions (...) Il ne s'agit pas seulement de moi, mais aussi d'essayer de réduire au silence et d'exclure le mouvement que nous essayons de porter».
«Choquant, anti-démocratique et sans précédent»
«Trois enfants et trois responsables abattus dans une énième tuerie de masse. Et sur quoi se focalisent les élus du parti républicain? Punir des élus qui ont rejoint des milliers de manifestants pacifiques réclamant des mesures», a fustigé le président américain Joe Biden sur Twitter.
«C'est choquant, antidémocratique et sans précédent», a-t-il ajouté.
Le 28 mars, Audrey Hale, 28 ans, avait forcé l'entrée d'une école primaire chrétienne, la «Covenant School», avec deux fusils d'assaut et un pistolet, semant la mort avant que la police ne l'abatte.
Le drame, dont le mobile reste inconnu, a suscité un vif émoi et relancé le débat sur la circulation des armes à feu aux États-Unis, où elles représentent la première cause de mortalité pour les mineurs.