Un entretien avec l’Imam Khamenei, une expérience de vie
Par AlAhed
La place devant l’entrée principale de la Husseiniya, baptisée l’Imam Khomeiny, est surpeuplée. Les mères sont assises dans des rangs, proposant le petit déjeuner à leurs enfants. Les hôtes offrent le Kaak et le lait aux visiteurs. Les enfants en mangent en jouant. Aucun ne se sent étranger. Ils se sentent accueillis dans la demeure de leur grand-père.
Les mères tentent de nettoyer les tapis de la place, dans un environnement chaleureux, surtout que la majorité de mères présentes ont vécu sous l’égide paternelle du chef, tout au long de leur vie.
En effet, ce lieu est cher pour tous les Iraniens. Tout visiteur s’y sentira chez lieu, comme l’attitude des mères et des enfants.
Une des femmes essaye d’envelopper son nouveau-né par une couverture.
- Quel âge a-t-il?, ai-je demandé.
- Il est né depuis cinq jours ! Je ne peux l’abandonner seul loin de moi, et je désire qu’il respire l’air de cette Husseinya. Il sera le soldat de son leader, si Dieu le veule.
Une autre femme lui répond : Tu as bien fait de l’emmener avec toi. C’est ainsi que nous avons élevé nos enfants, sous les neiges et les pluies lors des marches, et sous les bombes et missiles de la guerre (durant la période de la défense sacrée). Nous voulions qu’ils fassent la connaissance de la Révolution islamique et de son chef.
Cette femme pointe le doigt vers la Husseinya de l’Imam Khomeiny et poursuit : les enfants sont ici formés.
Je suis passé aux côtés des femmes assises ici et là, puis je suis entré dans la Husseinya. Mon regard a été attiré par le slogan écrit sur le mur. «Le bien provient des femmes». Une phase dite par l’Imam El-Sadek (PSL) illustre le thème de l’entretien.
Je m’assois sur une chaise et j’observe les femmes présentes. Elles attendent l’arrivée de leur hôte avec impatience.
L’attente n’a pas été de longue durée. Les femmes présentes se sont levées, pour accueillir l’ayatollah. Le chef entre au milieu des poings levés et des cris. «Nous sommes vos soldats Khamenei. Nous suivons vos ordres Khamenei». D’autres femmes s’effondrent ou pleurent.
Ce n’est pas la première fois que cette Husseiniya est le lieu d’un entretien consacré aux femmes pour qu’elles expriment leurs pensées sans aucune entrave. Elles y expriment leurs sentiments et souffrances, ainsi que leurs revendications. Elles posent également leurs questions.
Des femmes de différentes classes s’expriment. Leurs aspects extérieurs sont différents.
L’une d’elles, portant la Abaya, se plaint du fait que le nombre des femmes participant à la prise des grandes décisions n’est pas suffisant. Une autre portant un voile rose, soulève la question des femmes des ménages.
La présence d’une figure comme Mariam Nakachane est aussi importante. Une avocate éminente, titulaire d’un doctorat en droit des universités allemandes. De même, on remarque la présence de Mahiya Sadat Mehwar, productrice, metteure en scène et activiste culturelle. Cette femme précise avoir entamé les activités culturelles sous l’influence de l’un des discours du chef de la Révolution, en début des années 90. Elle se considère comme le fruit de la révolution et de la patrie, puis compare le rôle de la femme et de ses droits dans les deux civilisations islamique et occidentale et les effets de ces faits sur le statut de la femme dans tous les domaines culturels. Elle explique que l’absence de la femme de la scène culturelle provoque des problèmes. Ses propos sont salués et soutenus par son éminence, le chef de la Révolution.
Ainsi, encouragées par la Révolution, la confiance en soi et la bonne voie à suivre sous l’égide de la Révolution, ces femmes partagent leurs avis et points de vue avec leur chef en toute liberté, surtout qu’il accorde un grand intérêt et un grand respect à chacune d’elles.
Cependant, cette réunion ne ressemble point aux entretiens officiels traditionnels. C’est comme si les filles d’une famille se sont rassemblées autour de leur père pour discuter avec lui et profiter de ses idées.
Une des femmes présentes profite de l’occasion et récite en langue arabe des vers d’un poème écrit en hommage à Haj Qassem Soleimani. Elle communique les salutations des citoyens du Khuzestan dans la langue que le chef de la révolution considère comme la langue la plus belle et la plus douce.
Une des caractéristiques de cet entretien est la présence de femmes de toutes les races et factions iraniennes : les perses, les Turcs, les Kurdes, les Arabes, les Lurs, les Baluchis, les Bakhtiaris et Turkmènes, les Mazénites et Sistanis. Certaines portent des costumes rappelant leur culture d'origine.
Parmi les femmes présentes, celles ayant écrit les salutations de leurs communautés au chef.
L’aisance des personnes présentes, le niveau de connaissances des orateurs et l'étendue de l'humilité du leader de la Révolution tracent un beau tableau. L'imam Khamenei, au début de son discours, a exprimé à plusieurs reprises sa satisfaction de tenir une telle réunion. Son éminence a également exprimé son contentement, ce qui signale son humilité et le bénéfice qu’il tire des propos des représentantes des femmes.
Plus tard, il entame son discours par l’explication de la situation actuelle de la femme dans le monde. Il expose les principes islamiques la concernant, tirant des exemples des propos de ses interlocutrices.
Malgré le fait que le discours du Leader de la Révolution ait été profond et précis comme d'habitude, il est marqué de douceur et d'expressions de sympathie et de tendresse qu'il a utilisées cette fois-ci en s'adressant à ses filles.
Son expression était si chaleureuse que les personnes présentes ne se sentaient pas fatiguées. Son Éminence a parlé pendant une heure complète et les présentes ont bénéficié de tout ce qu’il a dit. Il a évoqué la famille et son importance prioritaire, se prononçant en tant que père qui s’adresse à ses filles. Il a expliqué les caractéristiques et l’importance de la femme en tant qu’épouse et mère de famille. Il a ajouté que la gestion de la demeure ne signifie pas de s’y isoler, soulignant qu’il ne faut pas prendre à la légère les besoins de la famille et des enfants en matière d’enseignement, de foi et de morale.
Parallèlement à l'activisme dans la société, des efforts doivent être faits pour sensibiliser le public et même le monde à la réalité des femmes, à leurs devoirs et aussi à leurs revendications.
Le temps passe vite et c'est le moment de faire les adieux. A la fin de la réunion, l'imam Khamenei mentionne une plaisanterie sur quelques femmes susceptibles de violer les droits de leurs maris, ce qui a provoqué le rire des participantes.
Puis, son Éminence s'est levé de la chaise et les dames se sont levées pour lui rendre hommage, mais personne ne voulait partir. Par respect pour ses filles, il est resté plus longtemps que d'habitude, à la fin de ses réunions.
Certaines des femmes scandaient des slogans, d’autres agitaient la main, ou portaient leurs enfants dans leurs bras afin qu'elles puissent scruter le visage de leur chef dans les derniers instants de la réunion. Ce fut une expérience de vie pour elles.